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sábado, 10 de junio de 2023

3. 15. Des entreprises de la Cour de Rome sur les libertez de nostre Eglise Gallicane,

Des entreprises de la Cour de Rome sur les libertez de nostre Eglise Gallicane, depuis la venue de Hugues Capet, jusques au regne de S. Louys, & comme le Clergé de France ne s' en pouvoit taire.

CHAPITRE XV.

Je vous ay dit qu' au Concil de Chalcedoine furent ordonnez cinq Patriarches par tout l' Univers, desquels le Pape de Rome estoit le premier. Ceux cy s' aparioient en & au dedans de leurs Dioceses à luy, & faisoient, comme luy, porter la Croix devant eux, quand ils alloient par les ruës, & donnoient le Pallium à leurs Diocesains, de mesme façon que le Pape. Ceste puissance leur fut moderee par le Concil de Latran, tenu sous Innocence troisiesme, leur estant deffendu d' entrer en charges, qu' ils n' eussent avant tout œuvre fait profession de leur foy, & esté receus par le Pape, & que par mesme moyen ils n' eussent receu de luy le Pallium, remarque principale de sa Majesté. Quand tout cela avroit esté faict, permis à eux de faire porter la Croix devant eux, fors dans la ville de Rome, & en tous lieux où le Pape seroit present, ou son Legat à Latere. Comme aussi pourroient bailler le Pallium à leurs Evesques sufragants, apres avoir receu leur profession de foy. Le tout toutesfois comme Vicaires du saint Siege de Rome. Que toutes les appellations de leurs Archevesques & Evesques seroient relevees devant eux, mais à la charge qu' en cas que l' on appellast d' eux au saint Siege, il seroient tenus de deferer à l' appel. Par mesme Concil il fut ordonné que si les Chanoines exempts de la Jurisdiction de leurs Evesques se rendoient refractaires & contumax au service divin, leurs Archevesques les pourroient chastier par censures: Non en qualité de Metropolitains, ains comme Vicegerans du sainct siege. Estant par ces canons l' authorité des Patriarches & Metropolitains reduicte au petit pied. Il ne faut point trouver estrange si de là en avant les Papes se donnerent toute loy dessus les Evesques. Les choses passerent de façon, que l' on recevoit à Rome toutes les appellations de la Cour d' Eglise, & y failloit aller plaider nonobstant la distance des lieux: & si quelqu' un ne pouvoit obtenir en la France par les voyes ordinaires de droict, ce qu' il demandoit, il avoit recours à l' extraordinaire de Rome, où les Papes estans Juges absolus par dessus la loy en ordonnoient comme il leur plaisoit: voire quelquesfois sans ouyr les deux parties, donnoient leurs jugemens sur une requeste qui leur estoit presentee, ny n' estoit loisible d' impugner leurs sentences, sinon de tant & en tant qu' il plaisoit à leurs saintetez, il suffisoit qu' ils l' eussent ainsi voulu.

Le Clergé de France voyoit tout cela, mais de remede, point de nouvelles. Il ne luy restoit que la voix pour s' en plaindre: voix toutes fois qui ne pouvoit être ouye dans Rome, pour le long intervalle des lieux. Sous le regne du Roy Robert estoit Glaber Radulphus Religieux de Clugny, lequel au second livre de son histoire nous raconte, que Foulques Comte d' Anjou, ayant faict bastir une Eglise pres la ville de Tours, en l' honneur des Cherubins & Seraphins, il la voulut faire consacrer par l' Archevesque: Qui l' en refusa tout à plat, jusques à ce qu' il eust rendu aux Eglises les biens & deniers qu' il leur avoit mal tollus. Chose dont Foulques irrité, s' advisa de suivre le conseil ancien des mal contens de la France, & prendre la route de Rome où ayant fait plusieurs grands presens au Pape, il obtint de luy ce qu' il n' avoit peu de l' Archevesque, toutesfois par ce que le fragment de ceste histoire n' est imprimé, je trouve le passage si beau, que je ferois tort à l' autheur, si je ne l' enchassois tout au long dedans ce chapitre: & à la mienne volonté qu' il fust engravé dedans les ames des superieurs & souverains de nostre Eglise. Qui protinus misit (parlant du Pape) cum eodem Fulcone, unum ex illis, quos in beati Petri Apostolorum Principis Ecclesia, Cardinales vocant, nomine Petrum: Cui etiam præcepit, veluti Romani Pontificis authoritate assumpta; quidquid agendum Fulconi videbatur, ut intrepidè expleret. Quod utique audientes Galliarum Praesules praesumptionem sacrilegam cognoverunt, & caeca cupiditate processisse, dum videlicet unus rapiens, alter raptorem suscipiens, recens in Romana Curia, scisma creavissent. Universi etiam pariter detestantes, quoniam nimium indecens videbatur, ut hic qui Apostolicam regebat sedem, Apostolorum primitus & Canonum transgrederetur tenorem: Cum insuper multiplici sit antiquitus authoritate roboratum ut non quispiam Episcoporum, in alterius Diocesi, istud praesumat exercere, nisi *esule (Praesule), cuius id fuerit, permittente. Igitur die quadam mensis Maii congregata est innumerabilis populi multitudo, ad dedicationem prædictae Ecclesiae, ex quibus etiam plures, illuc Fulconis terror, ob suae elationis pompam, venire compulit: Episcopi tantum qui eius ditione premebantur, interfuere. Caepta igitur die constituta ex eiusmodi pompae dicatione, missarumque ex more solemnibus celebratis, postmodum quique ad sua rediere. Denique imminente ipsius diei hora nona cum flabris lenibus, serenum undique coelum consisteret, repente supervenit à plaga Australi vehementissimus turbo ipsam impellens Ecclesiam, ac replens eam turbido aere, diu multumque concutiens. Deinde vero solutis laquearibus, universæ Ecclesiae trabeis tegentes pignam templi eiusdem Occidentalem, in terram corruentibus, eversum ierunt. Quod cum multi per regionem factum comperissent, nulli venit in dubium, quin insolens præsumptionis audacia, irritum constituisset votum Simulque præsentibus ac futuris quibusve ne hinc simile agerent, evidens iudicium fuit. Licet namque Pontifex Romanae Ecclesiae, ob dignitatem Apostolicae sedis, caeteris in orbe constitutis, reverentior habeatur, non tamen ei licet transgredi in aliquo, canonici moderaminis tenorem. Sicut enim unusquisque Orthodoxae Ecclesiae Pontifex ac sponsus propriae sedis, uniformiter speciem gerit (Salutaoris) Salvatoris, ita nulli generaliter convenit quidquam in alterius patrare Diocesi Episcopi. Passage que nous ne sçautions assez solemniser. Il n' estoit point lors question de toutes les heresies que le malheur du temps nous a depuis apportees contre le S. Siege. Ny Wiclef, ny Hus, ny Luther, ny Calvin, n' estoient encores venus pour troubler le repos de nostre Eglise, toutesfois vous voyez comme ce sainct homme en parle avec toute franchise & liberté de sa conscience, portant neantmoins tout honneur & respect au S siege. Mesmes qu' il tourne à miracle quand par permission de Dieu il advint que tout le comble de ceste Eglise, vers la partie de l' Occident tomba par les horribles bouffees des vents: & moy je le tourne en image du malheur qui devoit advenir à nostre Eglise Occidentale, dont plusieurs nations se sont desunies, pour les grandes entreprises de la Cour de Rome, au prejudice des Roys & des Evesques.

Lors que Philippes premier de ce nom regnoit en France, il se presenta une question entre Yves & Geoffroy, tous deux pretendans devoir être Evesques de Chartres. De vous dire par quels moyens, ce me sont lettres clauses. Bien vous diray-je que Yves s' estant presenté devant Richer Archevesque de Sens, il refusa de le consacrer, estimant qu' en ce faisant, il fait tort à Geffroy. A ce refus, la voye ordinaire estoit d' avoir recours à un Concil Provincial, & là deduire ses moyens. Mais Yves pour abreger la matiere, voulut prendre un plus long chemin, qui fut celuy de Rome où sans ouyr Geoffroy on consacra Yves en ceste Evesché. Je ne vous recite que ce que j' ay appris de luy dans ses Epistres. Richer porta cela impatiemment. Au moyen dequoy le Pape Urbain s' en excuse à luy par lettres. Ce nonobstant Richer assembla un Concil Provincial dans Estampes, où il fit condamner tout ce qui s' estoit passé à Rome, comme prejudiciant aux droicts du Roy, & de sa Couronne. Yves en escrit à Urbain, & le prie vouloir soustenir sa querelle, se donnant tel jeu qu' il luy plaist dans sa lettre, pour favoriser sa cause: mais quant à moy, il me suffit que l' histoire soit telle, comme je recueille de luy: Voire que pour couvrir son fait il dit en quelque lieu que son election avoit esté ratifiee par le Roy. Voila comment il employa la grandeur extraordinaire de Rome, au prejudice de nos anciennes libertez. Et neantmoins depuis que par concordat ou autrement il fut asseuré de l' Evesché, il ne laissa pas de remonster aux Papes, les plaintes que la France faisoit encontre leurs entreprises. En sa 53. Epistre il escrit au Pape Paschal que le bruit de la France estoit, Sedem Apostolicam non subditorum quærere sanitatem, sed suam aut collateralium quaerere commoditatem. En la 63. au Pape Urbain s' excusant envers luy d' une charité qu' on luy avoit prestee. Nihil aliud intendi (fait-il) nisi propter crebras invectiones & murmurationes adversus Romanam Ecclesiam, quibus quotidie tinniunt aures meae. Passages qui nous rendent tres-asseurez combien peu plaisoient aux nostres les entreprises de la Cour de Rome, veu que Yves ne s' en peut taire, qui d' ailleurs estoit creature du Pape. Sainct Bernard qui estoit du temps du Roy Louys le jeune escrivant à Eugene Pape, le reprend tresaigrement de ce qu' il employoit plus de temps à ouyr les plaicts, qu' aux prieres, qu' à la doctrine de Dieu, qu' à l' edification & avancement de son Eglise: & que lors la ville de Rome estoit une butte, où tous les ambitieux, avaricieux, symoniaques, sacrileges, concubinaires, incestueux (ce sont tous les mots dont il use) descochoient leurs flesches pour obtenir, ou retenir les dignitez de l'  Eglise. Et par ce que les choses estoient arrivees à ce periode, que les Papes se dispensoient de faire toutes choses, qui leur venoient à gré, & que soudain qu' un rescript emané d' eux estoit accompagné de ces mots, De proprio motu, il ne falloit plus avoir recours ny à l' authorité de la Loy, ny de la raison, comme ce mouvement estant sorty de la part de celuy qui ne pouvoit errer, & qui par son seul vouloir pouvoit rendre licite & legal ce qui d' ailleurs eust semblé être illicite, le mesme sainct Bernard au troisiesme livre de la Consideration, s' attachant vertueusement à ce poinct cy, luy remonstre qu' il faut en tout le cours de noz actions considerer trois choses. L' une, ce qui est loisible, l' autre ce qui est seant, & le tiers, ce qui est expedient de faire: Disant qu' en la Philosophie Chrestienne il ne failloit rien reputer bien seant, sinon ce qui estoit loisible, ny expedient que ce qui estoit bien seant. Et toutesfois que combien que quelque chose nous fust loisible, si ne falloit-il tout soudain estimer qu' elle fut seante, ou expediente. Puis rapportant ces propositions à son subject, luy monstre combien il est mal convenable d' user de sa volonté pour la Loy, & souz ce pretexte qu' on ne pouvoit appeller de luy, user d' une puissance absoluë à la confusion de la Loy. Quoy faisant, c' estoit plus vouloir faire que Jesus Christ, sur l' exemple duquel il devoit dresser toutes les actions lors qu' il disoit qu' il n' estoit venu pour accomplir sa volonté en ce monde. Et neantmoins que ce n' estoit le moyen d' approcher en cecy du celeste: mais qu' il y avoit bien plus du terrestre, & brutal, de rapporter les actions non à un jugement, ains à un appetit sensuel, comme si l' on fut forbanny de l' usage de la raison. Adjoustant à tous ces discours, qu' il estoit indigne de luy, que tenant tout, il ne fust content de ce tout, mais taschoit encores de s' approprier un tas de petites & menues parcelles de ceste totalité. Et finalement se desbondant. Vide quàm verus sit sermo ille, omnia mihi licent, sed non omnia expediunt. Quid? si fortè nec licet. Ignosce mihi, non facilé adducor licitum consentire, quod tot illicita parturit. Tu ne denique tibi licitum censeas suis Ecclesias mutilare membris, confundere ordinem, perturbare terminos, quos posuerunt patres tui. Erras si ut summam, ita & solam institutam à Deo vestram Apostolicam sedem existimas, si hoc sentis dissentis ab eo, qui ait, non est potestas nisi à Deo: proinde quod sequitur, Qui potestati resistit, Dei ordinationi resistit: & si principaliter pro te facit, non tamen, singulariter. Denique idem ait, omnis anima potestatibus sublimioribus subdita sit, non ait sublimiori, tanquam in uno, non ait sublimiori, tanquam in uno, sed sublimioribus, tanquam in multis. Non ergo tantum tua potestas à Domino, sunt & mediocres. Qui monstre que ce grand, & sainct personnage, bien qu' il embrassast avec toute humilité l' authorité du S. Siege, si ne pouvoit-il trouver bonnes les entreprises que l' on faisoit en la ville de Rome sur les Evesques, & Ordinaires de la France. Prevoiant que tout ainsi qu' il advient au corps humain qu' un membre (quelque dignité qu' il ait sur les autres) prenant trop de nourriture, il ne le peut faire qu' à la diminution des autres, qui cause avec le temps la ruine, tant de celuy qui prend trop, que des autres qui n' ont assez: aussi qu' en l' Eglise de Dieu le chef se voulant accommoder de tant de choses pour en laisser peu aux autres membres, cela pourroit apporter à la longue la dissipation du corps general de l' Eglise. 

Or combien que les entreprises fussent telles, toutesfois le remede estoit mal-aisé. Et tout ce que l' on y pouvoit faire, estoit d' avoir recours seulement aux plainctes, comme vous recueillez de ce que j' ay maintenant discouru. Et encores d' un autre lieu du mesme autheur, au troisiesme livre, où il se plainct des appellations que l' on relevoit de France en Cour de Rome. Et que le remede qui avoit esté premierement introduict pour reformer les choses de mal en bien, on le tournoit tout au contraire, & que ce contrepoison s' estoit tourné en venin. Que la voye d' appel estoit lors ouverte à Rome pour couvrir un adulterin, un incestueux mariage, pour ne priver un Symoniaque de son Benefice: & que ceux qui y estoient appellez aimoient mieux perdre leur cause, que d' y aller, tant parce qu' ils estoient asseurez, que pour convier les hommes à trouver leurs recours à Rome, on favorisoit plus l' appellant, que l' appellé, comme aussi que les fraiz qu' il falloit faire en si long voyage, & autres choses de la suitte estoient tant insupportables, & la ressource, que l' on en faisoit sur la partie adverse, si petite, que l' on aimoit mieux du tout quitter la partie dés l' entree. Et fait sur cela un compte d' une histoire qui estoit advenuë dans Paris, de son temps, d' un homme de bonne maison, lequel estant sur le poinct d' espouser en face de saincte Eglise, tous les parens & amis assemblez, se presenta un quidam non cognu, qui appella à Rome de ce que l' on faisoit. Qui fut cause, & que le Prestre n' osa passer outre, & que l' appareil des nopces fut perdu. Chacun s' en retournant estonné en sa maison, soubz pretexte d' une appellation frivole, que l' on interjetta en Cour de Rome. Despendans lors par ce moyen les meilleures familles de la France de la discretion des meschans, qui se ioüoient de gayeté de cœur de telles appellations. Et outre les incommoditez que chacun sentoit particulierement en sa famille par ces voyes extraordinaires, toute la France en general en estoit infiniement affligee, pour l' espuisement qui se faisoit des deniers hors du Royaume, tant pour covrir les Benefices, que pour poursuyvre les causes d' appel, & d' obtenir dispenses contre le droict commun: aussi que les Papes s' estoient dispensez de faire passer par un mesme alambic la plus grande partie des questions, qui concernoient le temporel. Qui produisit une vermine de peuple, lequel abusant de l' authorité du sainct Siege, faisoit une banque de tromperie dedans la ville de Rome: D' autant mesmes qu' au milieu de ces involutions, & labyrinths d' affaires, ceux qui estoient autour des Papes commencerent de trouver certaines inventions de tirer argent du menu Clergé, soubz umbre des visitations qu' ils venoient faire en nostre Royaume. Alexandre III. escrivant à des Archidiacres leur mandoit qu' apres qu' ils avroient faict la cueillette du denier deu à sainct Pierre, ils se donnassent bien garde de riens exiger pour leur visitation, & de là se forma un abus tres-grand. Car s' il y avoit un Prelat particulier en la Cour des Papes qu' ils voulussent gratifier, ils le deleguoient pour aller visiter tous les Beneficiers d' un & deux Royaumes, luy faisans presens de tous les profits & emolumens qui en provenoient. Lequel passant par les Provinces, rafloit des pauvres Beneficiers tout ce qu' il vouloit pour son droict de visitation. Le mesme sainct Bernard en sa 290. Epistre, escrivant au Cardinal Jourdain, Evesque d' Hostie, legat du Pape, qui avoit passé en Allemaigne, France, & Normandie, jusques à Rouen, luy reproche qu' il avoit remply toutes ces Regions, non de l' Evangile, ains de sacrileges, & commis une infinité d' exactions pleines de vergongne & ordure. Ayant spolié les Eglises, & promeu plusieurs jeunes gars aux dignitez d' icelles: & que les pauvres Beneficiers alloient au devant de luy, comme font les villageois au devant des gensd'armes, pour se racheter à beaux deniers, & moyenner qu' il ne passast sur leurs marches. Mesmes qu' il extorquoit par personnes interposees, argent de ceux qu' il n' avoit peu visiter. Qui fut cause qu' apres le decés de sainct Bernard au Concil de Latran, tenu soubz Innocence III. fut faict article expres, pour y apporter quelque ordre, qui estoit neantmoins un desordre. Car il portoit que si le Benefice n' estoit suffisant, pour fournir aux fraiz du Legat Apostolic, que deux ou trois Beneficiers se peussent cotiser ensemblement, pour contribuer au defroy: Ainsi en font aujourd'huy les villageois, quand on leur baille quelque gendarme pour hoste. Cela fut cause de faire esclater les Poëtes de ce temps là, voire ceux qui estoient confinez dedans leurs cloüestres, & eslongnez de tout soupçon d' heresie. Helinan Religieux de Cisteaux, qui fut du temps de Louys le Jeune, en son hymne de la mort (que maistre Antoine Loisel mon singulier amy a voulu garentir de la mort) adressant sa parole à elle.

Va moy salver la grand Rome, 

Qui de ronger ades se nomme, 

Et fait aux Simoniaux voile. 

Et Hugues de Bersy soubz le regne de S. Louys, en sa Bible Guiot, registre de tous les vices de son siecle. 

Li Duc, & li Comte, & li Roy,

Se deuroient bien conseiller,

Grand consaux y avroient mestier.

Rome nous succe & nous transgloust, 

Rome traict, & destruict tout,

Dont sourdent tous li mauvais vices. 

Je vous laisse le demourant du chapitre. Suffise vous que tout ainsi que les courtisans de Rome se dispenserent en toute licence contre noz anciennes Libertez, aussi les nostres se donnerent toute liberté encontre ceste licence: & neantmoins les choses n' estoient lors arrivees en l' extremité du desordre, auquel depuis elles se desborderent. Chacun voyoit la maladie, chacun estoit d' advis qu' il y falloit remedier, mais d' y trouver le remede, il estoit presque impossible. D' autant qu' eux tous retenus de la crainte de leurs consciences, estimoient que le remede ne pouvoit être pris d' ailleurs que de celuy qui estoit le malade principal, ou source de la maladie. Toutesfois la necessité du temps nous enseigna la leçon telle que vous entendrez.

sábado, 11 de marzo de 2023

XX. Resolutio sententiae Martini Perez de Ayala, Episcopi Segoviensis

XX.

Resolutio sententiae Martini Perez de Ayala, Episcopi Segoviensis super canones de usu sacramenti divinae Eucaristiae die 30 junii 1562. (Vid. pág. 127.).

Ex cod. monast. SS. Crucum.

Quum breviter antiquam meam sententiam dicerem, ad sanctam synodum sum praefatus. Primum ut aliquando doctrina docta, pia et brevis iis canonibus adiungeretur, quae sensum ipsorum canonum, et intentionem sanctae huius synodi fidelibus explicaret.

Secundum, ut canones deinceps non seorsim, aut per privatos homines, qui non sunt concilii, supposita conderentur; sed conciliariter, aut per Patres deputatos a concilio; quia et maiori cum decentia, et sanctae huius synodi auctoritate, et minori cum negotio absolverentur: servareturque laudabilis consuetudo, quae in hoc eodem concilio in superioribus actionibus servata est.

Tertius ut aliquis canon ederetur super sensu cap. 6 Joan; non ut quidam ex theologis admonuerunt, sed sub hunc tenorem: "Si quis dixerit, nihil ex his, quae in 6. cap. Joan. continentur, ad divinum Eucaristiae sacramentum, realemque Corporis et Sanguinis Redemptoris nostri in eodem sacramento praesentiam, et ad sacramentalem sumptionem ipsius, aut ad spiritualem in ordine ad sacramentalem pertinere, anathema sit.” Id quod divina traditione, et SS. pene omnium PP., et antiquorum conciliorum testimoniis usque ad hoc praesens concilium apertissime comprobatur. Hoc anathematismo Luterus et complices eius damnarentur, et divina veritas absque Catholicorum praeiudicio magis dilucidaretur. Nunc de canonibus, ac primum de primi canonis censura.

Primum canonem asserui michi placere, maxime, si addatur illi ablativo ex Dei praecepto, independenter seu absolute ad salutem necessario. Hoc dixi, ne aliqui antiqui Patres vel in ipso sono verborum huius anathematismi implicarentur, qui multis in locis eius communionis sub utraque specie ad divinam dispensationem quasi pertinere insinuant, maxime Cyprian. Chrisost. Agustin., et solum haeretici ferirentur; quod ex intentione synodi esse debet. Manere tum potest integer, ut iacet.

Super secundo canone dixi magis ad rem pertinere, si alius canon loco illius ederetur, quo catholicae doctrinae circa hanc materiam solidum fundamentum complerentur, et moles argumentorum, si quae est, adversariae partis funditus rueret, in hunc modum. "Si quis dixerit, Sanctam Ecclesiam, Apostolos, eorumque legitimos successores, Ecclesiae praepositos, maxime in unum legitime congregatos, non habere potestatem a Deo declarandi, instituendi, restringendi, ampliandi circa usum et ritum divinorum sacramentorum, quantum ad personas, ad locum, tempus, et alia, quae ipsa sacramenta et usum eorum concernent, salva tamen eorum” (suppl. natura), quae de substantia praedictorum sacramentorum sint, prout magis viderint, et reverentiae ipsorum, et saluti fidelium expedire, anathema sit.” Qui canon non solum includit canonem illum, super quo rogati sumus, verum et alia multa, quae ad negotium huius sacramenti, et aliorum maxime pertinent; et praeter hoc quod fideles instruit de re maxime necessaria, arma etiam subministrat eisdem, quibus ab importunis haereticorum argumentis se tueantur. Quod si canonum conditores hunc canonem respuerint, et propositum nobis canonem publicare perrexerint, censerem illud optimis rationibus debere tolli, et loco illius iustis de causis aut rationabilibus poni debere, quia hoc est magis securum et clarum, quam illud, quippe quod difficile et ambiguum in se contineat, et a nemine theologorum, quod ego viderim, disputatum fuerit; de re autem dubia, et minime disputata, nec in controversiam versa, non convenit sanctae synodo canonem facere. Verbum autem pecasse, quod ibi ponitur, etsi latinissime dici possit, clarius tamen et explicatius est errasse; quia hoc ad intellectum appropiare videntur omnes theologi, illud vero magis ad voluntatem, etsi utrumque per sermonem latinum possit accomodari.

Tertium canonem non mihi placere asserui, quia etsi loquitur de sumptione sacramenti, et non de continentia sacramenti, eadem tamen difficultas reddit, quam Rmus. Dominus Granatensis adnotavit in illis vocabulis tantum, totum, sive totam institutionem; quia possunt de sumptione rei contentae dumtaxat, et fructus et amplioris gratiae simul intelligi. In hoc secundo sensu canon nequit condi, quia non habemus scripturam, neque traditionem, insuper neque problema est. Ferirentur (etiam) multi DD. Catholici et graves, qui tenent plus fructus percipi per sumptionem utriusque speciei ex vi sacramenti, quam per unius; quod non licet nobis facere. In primo autem sensu facile assentior, ut de re contenta quantum ad sumptionem canon fiat in hunc modum negativum: "Si quis negaverit totum et integrum Christum, omnium gratiarum fontem et authorem sumi, quia non sub utraque specie sumitur, anathema sit.” Et hoc modo damnatur dogma Lutheri aperte in sensu, quod sufficit, quia verba eius confusa sunt.

Super quarto canone admonui ut illa dictio necessarium non anteponeretur ad praeceptum, sed subsequeretur, quasi determinatio, et sic procedat ex iure divino ad salutem necessario, ne tam aperte revolverentur nonulli antiqui DD. in hoc anathematismo: maxime August. lib. de pecat. meritis cap. 2. et 24.; quae nescio quomodo salvari possint nisi hoc modo.

Vocabulum augustissimum maxime displicet, quia prorsus prophanum est, et non satis explicat excellentia huius sacramenti; item est multum affectum; quae omnia fugere debet S. synodus. Et licet in Dionysio inveniatur, cum in Codice graeco non contineatur, illud in latino nihil refert, cum ipse graece et latine constet scripsisse.

Ut aperte pateat quid in tertio canone damnetur a S. synodo, ipsum ita confici optarem: “Si quis dixerit non tantum veritatis, integritatis ac legittimae rationis sacramenti recipi sub una sanctissimae Eucaristiae specie, quantum sub utraque, vel negaverit sumi totum et integrum Christum, vel ipsius Corpus et Sanguinem, quando altera solam specie traditur, eo quod non totum id sumatur quod ipse Dominus sumendum instituit, sed dimidiatum, anathema sit.” 

In secundo canone cuperem ut legeremus fideles non conficientes, vice illus quo dicitur clericos et laycos.

In quarto, et in doctrina, cum Eucaristiae sacramentum nominatur, vellem ut pro ipsius dignitate et excellentia superlativis uteremur; et cum non placeat augustissimum, diceremus vel divinissimum vel sanctissimum, seu potius sacrosanctum aut tremendum vel adorandum. In doctrina tollatur repetitio illa, qua bis exprimitur ecclesiae autoritas in dispensandis mysteriis. Tollatur similitudo illa de Baptismate. Tollatur interpretatio illorum verborum: nisi manducaveritis, et biberitis. Tollantur omnia quae sunt per modum argumentationis et responsionis.

In secundo cap. tollatur omnino quod de gratia obiter dicitur, cum nihil ad rem faciat.

Conficiatur caput, quo apertissime declaretur quod in tertio canone reprobatur; et id, ut fiat, omnino peto.

In tertio cap. exprimatur pueris satis esse ad salutem Baptismatis sacramentum; et si adderetur eos iam per ipsum spiritualiter manducasse et bibisse Sanguinem Domini, mihi summopere placeret. Tollatur omnino ea psalmi autoritas: manducaverunt, et adoraverunt. Habeatur etiam ratio caeterorum, quae a Patribus doctissime annotata sunt.