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domingo, 2 de julio de 2023

5. 3. Guerres civiles, entre l' Empereur Louys le Debonnaire & ses enfans.

Guerres civiles, entre l' Empereur Louys le Debonnaire & ses enfans.

CHAPITRE III.

Soudain apres que Louys eut esté recogneu heritier Souverain & Universel de l' Empereur Charlemagne son pere, dedans la ville d' Aix la Chappelle, il chassa d' aupres de soy je ne sçay quelle enjance de femmes dont la Cour de son pere estoit plaine: & quelque peu apres donna ordre à la reformation de la discipline Ecclesiastique, qui estoit aucunement en desordre. Et pour le regard des armes reduisit sous son obeissance les Bretons qui s' en estoient soustraicts. Tous actes dignes de recommandation: mais en ce dernier il fit un hola. Car en tout le demeurant de sa vie, il se monstra d' une façon assez fetarde, qui cousta depuis grandement à cette France, comme vous pourrez remarquer parce que je vous reciteray presentement.

Combien qu' il ne fust permis à un nouveau Pape, apres avoir esté esleu, d' entrer en son throsne Pontifical, qu' il n' eust esté auparavant confirmé par lettres patentes de l' Empereur, qui estoit l' un des plus beaux fleurons de sa Couronne Imperiale, toutes-fois le Pape Paschal I. de ce nom pour le peu de courage qu' il recognoissoit en nostre Empereur, ne douta de s' instaler de son authorité privee en son siege, sans le reblandir, & en fut quitte pour telles quelles excuses dont il le paya. C' est l' un des premiers coups de massuë que nostre France receut dedans la ville de Rome. Qui fut secondé par une autre recharge non moins dure. Car l' Empereur ayant depuis envoyé vers le mesme Pape, Lothaire son fils aisné, pour estre par luy honoré de la Couronne Imperiale, il receut nouvelles, qu' apres son retour, Paschal avoit dedans son Palais de Latran fait creuer les yeux à Theodore son premier Secretaire, & à Leon son Nomenclateur, & tout d' une suite fait mourir l' un & l' autre. Non pour autre raison, sinon que Lothaire sejournant à Rome ils luy avoient fait demonstration de plusieurs grands & affectionnez services. Cruauté tenuë pour tres-asseuree par toute l' Italie. Toutesfois apres quelques ceremonies d' Ambassades, dont nostre Empereur se flattoit ordinairement, il se contenta pour toute satisfaction d' un des-adveu faict par le Pape, revestu de son serment: Ores qu' il fust desdit par le seul recit de l' Histoire, & par la voix generale & universelle de tout le peuple: Les Italiens qui en s' agrandissant par effect de nos despoüilles, ne furent chiches de belles paroles, voulurent attribuer cecy à une pieté, & pour cette cause l' honorerent du mot Latin Pius, & les Sages-mondains de nostre France l' imputans à un manque & faute de courage, l' appellerent le Debonnaire. Couvrans sa pusillanimité, du nom de Debonnaireté. Sur ce propos il me souvient que le Roy Henry troisiesme disoit en ses communs devis, qu' on ne luy pouvoit faire plus grand despit que de le nommer le Debonnaire. Parce que cette parole impliquoit sous soy, je ne sçay quoy du sot. Le prenant de cette façon, c' est emporter la piece à cet Empereur. Et neantmoins de l' accuser de sottise tout à fait, ce seroit grandement errer, s' il vous plaist remarquer les deux grands coups d' Estat, dont j' ay parlé au precedent Chapitre, quand pour asseurer son Empire il fit mourir son nepueu Bernard qui estoit plus à craindre, d' une mort naturelle, & ses trois freres bastards, qui estoient de plus foible alloy, d' une mort civile. Or voyez je vous prie comme Dieu se mocque de la sagesse des hommes qui n' est qu' une folie envers luy. Et vrayement ce n' est pas sans raison qu' aux prieres de nos Eglises nous le supplions de ne se vouloir souvenir, ny de nos pechez, ny de ceux de nos peres & meres, & n' en faire tomber la punition sur nous. Le Debonnaire selon le monde s' estoit affranchy de la crainte de ceux qui luy pouvoient plus nuire. Dieu veut qu' il ne soit affligé, ny par son nepueu, ny par ses freres bastards, ains par ses propres enfans, & que cette playe saigne contre toute sa posterité jusques au dernier souspir, tant en la France, qu' Allemagne, qui est le suject du present chapitre.

Pour ne confondre cette histoire faut noter que le Debonnaire eut trois enfans masles d' Hermingarde sa premiere femme, qu' il assortit de divers Royaumes. Car à Pepin son second fils, il donna celuy d' Aquitaine, à Loys son troisiesme, celuy de Baviere, & pour le regard de Lothaire son fils aisné il le designa son heritier principal en tout le demeurant de ses terres & Seigneuries, luy donnant mesmement deslors le tiltre de Roy d' Italie, & d' Empereur. Hermingarde estant decedee, il convola en secondes nopces avecques Judict, dont il n' eut qu' un seul fils, nommé Charles, qui fut un nouveau suject de tragedie. Car elle possedant son mary, moyenna de luy une donation de tous les pays d' Austrasie, en faveur de son fils, c' est celuy que nous avons depuis appellé le Chauve. Les enfans du premier lict sont irritez de cette immense donation. Je vous traceray le crayon de cette histoire en gros, laissant les autres particularitez à ceux qui en ont cy devant escrit. Nouvelle guerre suscitee par les enfans contre le pere, dont le succez fut tel, que Judict est renduë Religieuse voilee à saincte Radegonde de Poictiers, sous la puissance de Pepin: & le Debonnaire & Charles demeurent sous celle de Lothaire. Depuis se fait entr'eux quelque surseance de mauvaises volontez, l' Empereur & sa femme restablis en leurs dignitez, par l' entremise de Pepin & Louys seulement. Judict, rongeant une vengeance mortelle contre Pepin, est la garde duquel elle avoit esté confinee, pendant son affliction, faict donner par le pere à son fils Charles le Royaume d' Aquitaine, au lieu de l' Austrasie. Quoy faisant c' estoit defrauder le titulaire de celuy qui luy estoit dés pieçà acquis. Seminaire d' une autre guerre, mais beaucoup plus furieuse que la premiere, qui produisit des espouventables effects. Car en moins de rien les enfans rendus les plus forts se saisirent en la ville de Compiegne, tant de l' Empereur que de l' Imperatrice, envoyant Judict à Tortonne ville de la Lombardie pour y tenir prison clause. Ce fait Pepin & Louys retournerent en leurs Royaumes, laissans leur pere és mains de leur frere aisné, qui luy fit faire & parfaire son procés par le Clergé. De maniere qu' en l' Eglise sainct Medard de Soissons au milieu d' une infinité de peuple, il fut degradé de sa dignité imperiale.

Quelque temps apres les deux freres puisnez ayans pitié du mauvais traictement que leur pere recevoit par Lothaire, se liguent ensemblement contre luy à la suscitation de Pepin, auquel toutesfois l' injure avoit esté faicte, & donnerent si bon ordre à leur faict que l' Empereur & sa femme furent reintegrez, nonobstant les destourbiers & empeschemens que leur frere aisné y apportast. Si en cette histoire tragique il y avoit eu quelque lieu de reprimende, c' estoit en la personne de Lothaire qui s' estoit continuellement opiniastré à la ruine de son pere, & si quelque lieu de repremiation, c' estoit en faveur des deux puisnez, lesquels apres leurs rebellions estoient revenus à recognoissance & honnestes submissions envers leur pere, luy donnans confort & ayde sur son restablissement. Toutesfois par un jugement rebours l' opiniastreté profita à Lothaire, & les submissions nuisirent à ces deux puisnez. Pepin decedé quelque temps apres, delaissé un sien fils du mesme nom que luy pour son successeur au Royaume d' Aquitaine. Judict qui d' un costé ne respiroit en son ame qu' une grandeur pour son fils Charles à quelque condition que ce fust, mais qui d' un autre avoit senty combien la main de Lothaire estoit pesante, s' advisa d' un nouveau conseil. Qui fut de l' attirer à soy en la façon qui s' ensuit. Il est mandé de l' Italie par l' Empereur qui luy propose sa volonté estre telle, de faire un partage de tous ses pays entre luy & Charles, fors & excepté celuy de Bavieres qui appartiendroit à Louys: A la charge que tout ainsi qu' il avoit tenu son plus jeune frere sur les fons baptismaux, aussi seroit-il tenu d' estre son parrain en la protection qui escherroit en son lot. Offre non seulement acceptee franchement, mais aussi promise & juree solemnellement par Lothaire. Et sur ces conventions fut faict le partage entr'eux au souhait de l' Imperatrice, dans lequel entre autres contrees escheut particulierement à son fils la Neustrie, qui est la France que nos Roys possedent aujourd'huy. Par ce partage la part & portion de Louys Roy de Bavieres estoit racourcie au petit pied sans esperance de ressource, advenant la mort de son pere. Et quant au jeune Prince Pepin, il demeuroit lourche, son Royaume d' Aquitaine estant confus en celuy de Charles le Chauve son oncle. Occasion pour laquelle le Clergé & la Noblesse d' Aquitaine envoyerent par devers l' Empereur, l' Evesque de Poictiers & quelques autres Prelats, pour le supplier vouloir avoir pitié de son petit fils. La responce qu' ils eurent de luy, fut qu' il avroit esgard à leurs remonstrances, au prochain Parlement qu' il tiendroit en la ville de Chaalons, & qu' en attendant sa responce ils s' en retournassent en leurs pays. Promesse faicte, mais non tenuë, & de faict le Parlement rompu, il s' en va avecques sa femme en Auvergne faisant partie de l' Aquitaine, où les Prelats & principaux de la Noblesse firent le serment de fidelité à Charles. De là il arrive à Poictiers en deliberation de recevoir le semblable des Poictevins, mais sur ces entrefaictes nouvelles luy vindrent que Louys son fils avoit pris les armes, & remuoit nouveau mesnage contre luy. Au moyen dequoy il fut contraint de rebrousser chemin pour luy faire teste, mais comme il estoit en cette deliberation, vaincu de l' aage & de despit pres de Majence, il fut surpris d' une maladie dont 40. jours apres il mourut. Jamais il n' y eut plus d' injustice de pere envers ses enfans que cette cy, d' apparier en tout & par tout un cadet avec son aisné, tenir Pepin son petit fils pour un chiffre, & Louys pour une piece de rebut. Nonobstant les grandes obligations qu' il eust en luy, l' Imperatrice Judict n' avoit autre plus grande asseurance pour le soustenement de son fils que Lothaire. Toutesfois Dieu veut qu' il en soit le premier infracteur, & lors voicy un nouveau mesnage qui se pratique entr'eux. Car Louys & Charles se liguent contre leur aisné avecques lequel Pepin son nepueu se mit de la partie, esperant que pour closture du jeu il trouveroit en luy quelque ressource contre Charles. Il ne fut point lors question de passer leurs affaires à l' amiable. Leur different se vuida en la campagne de Fontenay à trois lieuës pres d' Auxerre, où fut liuree une bataille la plus sanglante qui fut jamais en cette France, en laquelle mourut la fleur de la Noblesse de tous leurs pays: de là en avant ce fut rat en paille. Car ces Princes ayans affaires de guerriers & les guerriers de places à leurs bienseances, ils s' en firent accroire sans que leurs Roys les en ozassent bonnement desdire. En fin ils acheverent leurs querelles par où ils devoient commencer, & s' en rapporterent à quelques seigneurs de marque, lesquels apres avoir loti Lothaire comme aisné & Empereur, laisserent à Louys la plus grande partie de toute l' Allemagne, lequel de là en avant prit titre non de Roy de Bavieres, ains de la Germanie, & à Charles advint la Neustrie & autres pays circonvoisins, prenant pour cette cause qualité de Roy de France. Car comme j' ay dict nostre France Occidentale estoit lors appellee Westrie, & depuis Neustrie, à la difference de la France Orientale que l' on appella du commencement Ostrie, & par succession de temps Austrasie. Et à vray dire, c' est en luy auquel commença le plant de la France, tel que l' on a depuis veu continuer en la lignee de Hugues Capet. Or se donnerent-ils par leur partage la peau de l' Ours qui estoit en vie. Je veux dire non seulement ce qu' ils possedoient reellement & de fait, mais aussi ce qu' ils ne possedoient, ains pretendoient devoir posseder à tort ou à droit. Tellement que la paix generalle entr'eux arrestee, estoit un acheminement de nouvelles guerres, contre uns & autres seigneurs possesseurs, dont ils ne devoient avoir autres garends de leurs lots, que leurs glaives, ny pour ce partage toutesfois ils ne laisserent d' enjamber les uns sur les autres quand les occasions s' y presenterent. Qui fut cause pendant leurs divorces intestins, de donner voye aux Sarrazins dedans l' Italie, aux Hongres dedans l' Allemagne, aux Danois (que nous appellasmes Normans) tant en la France, qu' Allemagne: Et combien qu' auparavant ces derniers vinssent, si ainsi voulez que je le die, en nostre France a tatons, ils y vindrent sous Charles le Chauve en flotes, & depuis continuerent leurs inundations, guidez tantost de la riviere de Loire, tantost de celle de Seine, l' oree desquelles ils establirent leurs demeures premierement en la ville de Blois, puis en celle de Roüen & des environs.

Mais pour n' anticiper sur les temps, Charles le Chauve garny de son partage se voulut avant tout œuvre heurter contre Pepin son nepueu Roy d' Aquitaine, mais voyant qu' il y faisoit mal ses affaires, tourna visage tant contre les Bretons qui s' estoient donnez un nouveau Roy, que contre les Normans qui rodoient le pays d' Anjou, & de Touraine. Ausqueis il voulut opposer Robert grand Capitaine, yssu de Saxe, luy assignant un grand territoire sous le nom & tiltre de Marquisat, comme celuy qu' il destinoit pour defendre contr'eux les marches & limites de la Touraine & Anjou. Ce choix cousta puis apres la ruine totale des siens dedans cette France. Car c' est de luy dont de main à autre nasquit le Roy Hugues Capet. Ce que Charles le Chauve n' avoit peu gaigner par armes contre Pepin son nepueu, il pourpensa de l' obtenir par pratiques sourdes. Comme de fait ce jeune Roy trahy luy fut liuré par les siens, l' accusant d' exercer une cruelle tyrannie contr'eux, & tout d' une main fut rendu Moine par son oncle en l' Abbaye sainct Medard de Soissons où il paracheva ses jours, le Chauve se faisant couronner Roy d' Aquitaine dedans la ville de Bordeaux, Dieu ne le voulut pas rendre exempt de la punition qu' il devoit porter pour l' injustice par luy commise envers son nepueu. Parce que Carloman l' un de ses enfans le guerroya quelque temps apres. Vray qu' en fin vaincu, il fut condamné par le pere d' avoir les yeux creuez. Supplice auquel le pere avoit part, aussi bien comme le fils, ou bien nature manquoit en luy. Il n' est pas qu' il ne sentist une algarade du Roy de Germanie son frere sous le mesme pretexte que celuy avoit exercé contre son nepueu, d' autant qu' il fut solicité par quelques seigneurs de la France de vouloir s' emparer de l' Estat, pour mettre fin aux tyrannies que le Roy Charles exerçoit sur ses sujects. Sur cette sollicitation les portes de la France luy sont ouvertes, où sans autre destourbier il fut ordonné Roy dedans la ville de Sens, pendant que le Chauve estoit empesché contre les Normans, & advança grandement ses affaires, favorisé d' un esclair de fortune qui luy fit courte compagnie. Car ayant eu advis d' une nouvelle revolte qui se faisoit en Allemagne contre luy, pour y remedier, il y envoya ses gensdarmes & sujects qui luy estoient tres-fonciers, estimant que ceux qu' il s' estoit fraischement acquis le conserveroient en sa nouvelle dignité. En cecy grandement trompé de son opinion, parce que de la mesme facilité qu' ils s' estoient rendus à luy, ils s' en soustrahirent: Se reduisans sous l' obeïssance originaire de leur vray & legitime Roy. Et par ainsi se reconcilierent les deux freres par beaux semblans, en attendant commodité plus propice, pour empieter l' un sur l' autre. Je vous recite cecy, ne gardant point l' ordre des temps, pour monstrer en quel mesnage estoient lors les affaires de cette famille dedans nostre France.

L' Empereur Lothaire voulant faire penitence des torts & injures qu' il avoit procurees au Debonnaire son pere se rend Moine, delaissant tous & chacuns ses biens à ses enfans. Dont Louys son aisné fut Roy d' Italie, & Empereur, Lothaire son second Roy du païs d' Austrasie, qui depuis emprunta de luy le nom de Lotharingie, & Charles son dernier Roy de Provence, Dauphiné, Savoye, & d' une partie du Lyonnois. Charles meurt quelque temps apres, & delaisse son Royaume à ses deux freres qui le partagerent entr'eux sans fraude & malengin. Il fut suivy quelques ans apres par Lothaire qui n' avoit autre plus proche heritier que Louys l' Empereur son frere, lequel lors estoit empesché dans l' Italie à se defendre contre les Sarrazins, comme semblablement Louys Roy de Germanie son oncle encontre quelques siens sujects nouvellement revoltez. Il n' estoit pas adoncques question de les secourir par Charles le Chauve ainsi qu' il estoit obligé de faire, mais luy abusant de ces occasions, donna si bon ordre à son faict qu' en peu de temps il se rendit maistre & seigneur du Royaume de Lothaire, & comme tel se fit couronner Roy d' Austrasie ou Lotharinge dedans la ville de Mets. Nouvelle discorde entre les deux oncles, non pour rendre à Louys leur nepueu le bien qui luy appartenoit, ains pour le partager ensemble, & pour n' en venir aux mains, à Louys de Germanie escheurent les villes & contrees attenans le Rhin, & au Chauve, la Provence, le Dauphiné, & la Savoye. Cet Empereur Louys ainsi frustré par ses oncles decede n' ayant qu' une seule fille nommee Hermingarde: Charles le Chauve, qui estoit aux escoutes, adverty de cette mort negotie son fait de si bonne sorte avecques le Pape Jean huictiesme de ce nom, que moyennant une grande somme de deniers dont il luy fit present, ce Pape le couronna Empereur & Roy d' Italie le jour de Noüel l' an 876. luy vendant un droict auquel il n' avoit aucun droict. Toutesfois le seul tiltre coulouré de l' authorité de ce grand Prelat, luy rendit cette qualité asseuree: lequel tout d' une suitte s' achemine à Pavie, où en presence de tout le Clergé & de la Noblesse du païs, il se fit proclamer & couronner Roy de Lombardie. Je vous laisse icy les divisions & rumeurs qui se trouverent pour cette cause entre luy & le Roy de Germanie son frere: comme Carloman son premier fils voulut venir en l' Italie pour envahir l' Estat, & plusieurs autres particularitez, n' ayant icy entrepris de vous escrire toute cette histoire, ains de la vous monstrer au doigt en passant. Et me contenteray de vous dire, que tout ce qui fut lors entrepris contre le Chauve fut en vain: La fortune ne voulut permettre à Carloman de passer plus outre. Sur ces entrefaites Louys Roy de Germanie va de vie à trespas delaissez Carloman, Louys & Charles, depuis surnommé le Gras, qui tous porterent diversement titres & qualitez de Roys. Ce que je vous reciteray cy apres est un inventaire de morts violentes, & non naturelles qui se trouverent en cette famille. Charles le Chauve meurt apres en l' an huict cens septante huict, empoisonné par Zedechie Juif son medecin lors qu' il retournoit d' Italie. Auquel succeda Louys le Begue son fils unique, qui fut couronné Empereur par le Pape Jean, mais à vray dire il n' en porta que le masque. Il regna seulement deux ans, & mourut aussi de poison, tout ainsi comme son pere. Il eut deux enfans bastards, Louys & Carloman, & un legitime nommé Charles le Simple qui nasquit apres son decés. Cela fut cause que ses deux freres bastards entreprindrent sur luy la couronne de France, & regnerent quelques anees. Louys monté sur un bon coursier, poursuivant à toute bride par forme de jeu une Damoiselle, elle se lance dans une maison, ferme la porte sur soy, & ce Prince ne pouvant retenir son cheval fort en bride, se heurta de telle façon, qu' il se rompit les reins, dont il mourut. Apres sa mort Carloman son frere chassant fut tué par un sanglier, n' ayant qu' un fils nommé Louys, qui mourut dedans l' an de son regne. Et par ces trois morts, à Charles le Simple vray & legitime heritier devoit appartenir la couronne de France. Voila de quelles façons moururent ces quatre Princes chez nous. Ne pensez pas que les Princes Allemans furent de beaucoup meilleure condition. Car des trois enfans de Louys Roy de Germanie, Carloman mourut le premier, delaissé seulement Arnoul son bastard, auquel il donna par son appanage la Carinthie. Loys le Jeune eut un seul fils portant le mesme nom que luy, qui mourut du vivant de son pere d' une malheureuse mort. Car folastrant dedans une chambre avecques quelques seigneurs de son aage, il tomba casuellement du haut en bas d' une fenestre & se rompit le col: Suivy peu apres de son pauvre pere esploré. De maniere que toutes les grandes terres, Seigneuries & possessions qui estoient hors le pourprix de ce Royaume de France eschevrent à Charles le Gras restant seul & unique des Princes de ce cette famille qui habitoient outre le Rhin: Comme aussi dedans cette France ne restoit plus autre rejetton de cette grande famille des Martels que Charles le Simple.

Je commenceray par Charles le Gras, & puis acheveray par l' autre. Jamais ne se vit un si grand conflus de bonnes fortunes qu' en cettuy du commencement, & jamais Prince ne fut en fin touché d' un si malheureux revers que luy mesme, quand fortune luy voulut tourner visage. Car en moins de rien il se vit par le decés de ses deux freres, Empereur & Roy de tous les pays qui avoient esté possedez par Charlemagne son bisayeul. Manquoit à sa grandeur nostre Royaume de France, lors affligé par les courses des Normands, nostre Charles le Simple ne se trouvant assez suffisant pour leur faire teste, les François appellerent à leur secours l' Empereur Charles le Gras, & l' establirent Roy de la France, vray qu' il n' y fit pas grand sejour. Ainsi plaisoit-il à fortune, pour rendre la puissance de ce Roy generalement absoluë. Mais peu de temps apres, elle luy joüa un tour de son mestier. Car en moins d' un clin d' œil il fut abandonné de soy, de sa femme, de sa sœur Hildegarde, & de ses principaux favoris, & par mesme moyen de tous ses sujects. Je dis abandonné de soy: Parce qu' à un instant il devint stupide, & perclus de son cerveau: Je dis de sa femme, laquelle le voyant par cette indisposition, estre tombé au mespris de tous les siens, se fit separer d' avecques luy en plain Parlement, où elle jura que pendant dix ans qu' ils estoient demeurez ensemble, ils ne s' estoient cognus par attouchemens mutuels. Chose dont son mary fut d' accord. Je dis par Hildegarde sa sœur, laquelle d' un esprit bizarre, indignee du changement inopiné de son frere, au lieu de luy subvenir, sollicita à face ouverte ceux ausquels il avoit plus de fiance, de se soustraire de son obeïssance. Ce qu' ils firent; luy baillans pour son gouverneur, Arnoul bastard son nepueu, lequel sous ce tiltre s' empara des Royaumes de la Germanie & Italie, se faisant proclamer Empereur. N' estant resté pour tout partage que la mendicité à ce pauvre Prince, lequel fut contraint d' avoir recours, non aux armes pour le recouvrement de son Estat, ains aux larmes, & tres humbles supplications, a fin qu' il pleust à Arnoul luy bailler quelques terres pour son entretenement, ce qu' il fit, mais d' une main assez chiche. Tant ce pauvre Prince estoit tombé au mespris de tous. Histoire pleine de compassion & pitié, en laquelle je remarque deux Charles avoir esté grands terriens: Le premier surnommé le Grand, & l' autre le Gras: mais tout ainsi qu' en l' un residoit la vivacité de cœur, & en l' autre la pesanteur de corps & d' esprit, aussi produisirent-ils deux effects du tout contraires. Arnoul mourant laissa Louys son fils unique, successeur de son Estat, aagé seulement de sept ans, qui mourut, l' an neuf cens douze, en l' aage de dix-huict ans, sans hoirs procreez de son corps. Et en luy finit toute la posterité de Charlemagne qui habitoit outre le Rhin. Que si les loix introduites en faveur des successions, eussent lors eu lieu, il est certain que Charles le Simple, comme son plus proche parent luy devoit succeder. Mais ce fut un autre joüet de fortune, non moins miserable que Charles le Gras. Tant y a que par la mort de Louys, Conrad Duc de Franconie fut creé Roy d' Allemagne, & apres luy Henry Duc de Saxe, duquel vindrent les Othons, nouveau plant de Royauté en Allemagne. Restoit en cette France Charles le Simple, autre vray portraict entre les Princes de calamité & misere, dont premierement son bas aage, puis sa sottise furent autheurs & architectes. Car pendant son enfance, ses freres bastards usurperent sur luy la couronne, & depuis Eude son tuteur se fit couronner Roy de France, lequel mourant le restablit par son testament. Restably qu' il fut, il oublia tous les malheurs de son bas aage: & favorisant un Aganon simple gentil-homme, par dessus tous les Princes & grands seigneurs de la France, il engendra un si grand despit dans leurs ames, qu' en haine de ce seul object, Robert frere d' Eude comme son heritier se fit proclamer Roy de France, titre qui fut continué apres sa mort en Raoul Duc de Bourgongne son gendre. La France estant lors generalement affligee par le conflit de ces nouveaux Roys, contre le Simple, & entierpied par les Normans, qui sçeurent fort bien faire leur profit de ces longs troubles: en fin ce pauvre Roy finit ses jours dedans les prisons de Peronne, par les artifices d' Heribert arriere-fils de Bernard Roy d' Italie. De maniere que la Royne Ogine sa veufve fut contrainte de se retirer chez le Roy d' Angleterre son frere, avecques Louys son petit enfant, auquel pour ceste cause la posterité donna le surnom d' Outremer. Hugues le Grand, fils de Robert qui sans porter titre de Roy, fassoit trophees de nos Roys, semond Ogine de retourner en cette France avec promesse de recevoir son fils en son Throsne, comme il fit quelque peu de temps: Et neantmoins il ne fut au long aller gueres mieux traicté que son pere. Car laissant à part le demeurant de son histoire, Hugues luy fit tenir prison clause, un an entier dedans la ville de Laon, sous la garde de Thibault Normand soldat de fortune, qui dans les troubles s' estoit fait Comte de Chartres, homme du tout voüé à la faction de Hugues. Finalement ce jeune Roy estant remis en liberté, apres avoir esté diversement traversé, courant un loup, son cheval luy faut des quatre pieds, & le tua. Il avoit deux enfans masles, Lothaire, & Charles, celuy-là qui fut Roy de France par image tout ainsi que Louys d' Outremer son pere, cettuy-cy Duc de Lorraine, qui recogneut tenir son Duché en foy & hommage de l' Empire. Quelque temps apres Lothaire est empoisonné, auquel succede Louys son fils qui mourut de pareille mort. Et par son decez Hugues Capet fils de Hugues le Grand, s' impatronisa de l' Estat, sans qu' autre Prince luy fist contre-teste. Vray que deux ans apres Charles oncle de Louys, se souvint de s' y opposer, & prit les armes contre luy, mais un peu trop tard. Joinct qu' il avoit accueilly la haine publique des François, pour s' estre rendu imperialiste en son Duché. Fortune en fin pour abandonner de tout poinct cette famille, le fit liurer és mains de Hugues Capet, par la trahison d' Adalberon Evesque de Laon, auquel il avoit mis toute sa fiance. De là fut mené prisonnier avec sa femme & ses enfans en la ville d' Orleans, où ils moururent. Ainsi prist fin cette grande famille de Charles Martel en ce dernier Charles: & ainsi prindrent accroissement deux autres nouvelles familles: l' une des Othons dedans l' Allemagne, & celle de Hugues Capet dedans cette France. Pepin fils de Martel fut couronné Roy de France en la ville de Soissons l' an 750. Louys dernier Roy de cette famille mourut l' an 981. 75. ans apres la mort de l' autre Louys, qui fut aussi le dernier Roy des Carliens en Allemagne. La famille des Martels regna 237. ans en nostre France: celle de Capet jusques à huy, qui est la fin de l' an 1606. l' espace de 616. ans. Non sans recevoir unes & autres algarades, dont avec l' aide de Dieu elle s' est autant de fois garentie.

jueves, 29 de abril de 2021

Capitol IX. sobiran sacerdot, beneyda, sancta matrona Anna

Capitol.IX. Com vist lo admirable puiament de la senyora per lo sobiran sacerdot fon per ell beneyda e molt reuerida e comanada a la sancta matrona anna (a nassal+na), prophetissa (pphetissa) e del excellent orde de vida que tingue stant en lo temple.

Hauent la Senyora acabat de pujar la scala fon dauant lo gran sacerdot qui la speraua al cap d´la dita scala: ab molts daltres sacerdots los quals vist lo marauellos pujament de la senyora en tan poca edat. ¶ Stupor aprehendit omnes: et repleti sunt timore dicentes: quia vdimus mirabilia hodie (hodie: huy + die; avui, vuy, avuy). Car gran admiracio caygue sobre tots e foren plens de grandissima temor: e digueren huy hauem vist gran e asenyalada marauella en aquesta senyora. E lo sacerdot apres que la hague beneyda solemnament segons lo costum judaych; pres la ab molta reuerencia e mes la dins hon stauen les donzelles qui aturauen en lo temple. les quals eren regides per vna sancta matrona qui hauia nom Anna filla de phanuel. la qual enuiuda (enviudà) joue (jove) e desijosa de ben seruir deu clogues dins lo temple e aqui staua en continues oracions e dejunis seruint nostre senyor deu: a la qual era donat do de prophetia en singular grau. A aquesta fon acomanada la gloriosa verge per seruir la e criar la. La qual coneixent en lo seu sperit que aquesta seria senyora e Reyna de totes les vergens e religioses esdeuenidores: amaua aquella de singular amor e seruiala ab gran delit. E coneixent la grandissima sanctedat sua: e que ja en aquella tendra edat vsaua de perfeta discrecio: asigna li vna celleta molt apartada hon sa senyoria pogues orar secretament E portant la alli dix a sa merce. Ma filla aquest sera lo retret d´ls vostres secrets açi stareu en solitut orant continuament al pare celestial qui talaus (tal us) ha creada per delit e gloria sua: que com pus sola stareu de companyia humana: pus acompanyada sereu de consolacions diuines e visitacions angelicals E restant sa senyoria sola partida la virtuosa Anna: sa merçe tanca la porta e agenollant se dauant vna finestra qui miraua al cel: e dix ab moltes lagrimes e singular deuocio. ¶ Pater meus et mater mea derelinquerunt me dominus autem assumpsit me. Volent dir lo meu pare e mare man leixat e son partits de mi: e lo senyor glorios ma pres en los seus braços: e ma fet muntar a sentir e asaborir los grans secrets seus. Per que ja de açi auant no vull amor ne companyia de pare ne de mare: ans cridare e dire en feruor de amor al meu senyor: ¶ Pater meus consolator meus: dulcedo mea: tu michi cor tene: mentem rege: intellectum dirige: animum suspende: Volent dir vos senyor sou lo meu pare: e lo meu consolador: e la dolçor de la mia anima. a vos senyor offir lo meu cor que siau sols posseyidor de aquell: e regidor e gouernador de la mia pensa: endreçador del meu enteniment: eleuacio e delit de la mia anima. E aquests rahonaments e molts daltres hauia la senyora ab lo seu creador: occupant la sua vida continuament en obres virtuoses. La qual partia en esta manera. Car ella se leuaua a mija nit segons lo consell de Dauid qui diu. ¶ Media nocte surgebam ad confitendum tibi. E en aquella hora ella eleuaua lo seu sperit en la gloria de parays: e aqui sentia consolacions tantes que no basta lengua a recomptar les. E en aquesta contemplacio de la gloriosa e excellent diuina staua fins al alba. E de aqui fins a hora de tercia se occupaua en les oracions vocals: qui per lo gran sacerdot eren ornenades a dir ales donzelles qui eren en lo temple. E de tercia fins a nona feya fahena de mans ab les altres donzelles inflamant les en la amor diuina dient los que fossen molt feruents en orar e lohar nostre senyor deu: e ques guardassen de perdre temps e de molt parlar. Car aço apartaua molt la anima de vera deuocio. Totes aquelles donzelles la amauen tant que james se volgueren partir della: e no li deyen sino la nostra reyna. E sa senyoria aturaua molt poch ab elles: car la solitut li era molt cara E venint la hora de nona tornauas a cloure dins la sua celleta e aqui oraua e legia les sanctes scriptures fins que langel li portaua vianda per a dinar a ella tramesa per nostre senyor deu. la qual ella menjaua ab grandissima deuocio. E apres son dinar feya gracies a nostre senyor deu dels grans e asenyalats benificis que continuament li feya. E suplicaua li hagues pietat dels pobres e freturosos: e inspiras als richs quels ajudassen en ses necessitats E apres tornaua a la fahena ab les altres donzelles fins a hora de vespres E venint la dita hora de vespres tornaua a la sua celleta e aqui staua en contemplacio fins a la nit: e apres posauas a dormir. E en aquesta vida continua la senyora lo temps que fon en lo temple. E aqui inspirada e inflamada per nostre senyor feu vot de virginitat. E en aço instruya moltes altres donzelles. Era exemple e regla de totes virtuts. Com degu la saludaua ella responia deo gracias. Perque en totes coses fos lohat nostre senyor deu. Lo qual ella amaua e desijaua continuament per ella e per tota creatura fos lohat e magnificat. E deya continuament dins lo seu feruentissim cor. ¶ Benedicam dominum in omni tempore: semper laus eius in ore meo. Volent dir: yo beneyre lo meu senyor tostemps: e la sua lahor nos partira james de la mia boca.

jueves, 4 de febrero de 2021

Resposta de hoc o de no, 1461

14.6.1461:


Als molt reverends nobles e magnifichs senyors los diputats del General e consell lur representants lo Principat de Cathalunya.
Lo dia passat senyors molt reverends molt nobles e magnifichs vos scrivim per letra la qual degues rebre entorn les VII ores apres mig jorn e stesement per aquella vos splicam tot lo fet e subseguit fins en aquella ora e com se havia fer lo parlament e comunicacio entre la Illustrissima Senyora Reyna e los de son consell e los tres nostres sobre les diferencies quis dehien esser en nostres respostes als apuntaments en dies passats fets. Ara per aquesta senyors vos certificam com lo dit parlament es stat fet no ab la dita Senyora Reyna mas ab los de son consell per sa ordinacio e los dits nostres tres en lo qual entraren hir a les IIII ores apres mig jorn e stigueren en aquell fins prop les X ores de nit. E los dits consellers de la Senyora Reyna volgueren passar tots los capitols de hu en hu e feren notament en algun dells de algunes coses qui no pensen sien de gran importancia car les paraules mudades lo efecte redunda una mateixa cosa o si en res devia no son coses de gran caler pero qualsevulla que sien com per los dits tres los fos dit que no ere en facultat nostra res variar ne mudar a les dites respostes ne altra fos nostra comissio que demenar de la dita Senyora Reyna final resposta de hoc o de no e ab aquella expedirnos de continent los dits consellers digueren hirien fer de tot aço a la dita Senyora Reyna relacio. Huy de mati entorn les V hores havem rebuda una letra ab la qual congoxosament nos scriviu ens encarregau de sollicitar per que de continent dita la missa de la Senyora Reyna essents tots nosaltres e los misatgers de la ciutat ajustats en nostre consell havem tramesos los dits III a la dita Senyora Reyna suplicantla per la dita resposta e no obmetent dir totes aquelles coses que son stades vistes a aço conduhir. La dita Senyora jatsia se reta admirada de tanta cuyta per quant diu li es vista impertinent posant al davant que vosaltres haveu trigat aqui delliberar per spay de VIII jorns e voleu que sa Senyoria vos responga sens temps de delliberacio dient que a nit vespre los dits consellers seus per esser hora tan tarda no li havien poguda fer complida relacio e que ara eren venguts a sa Senyoria per axo pero que no vol sino vuy tot dia tant solament ço es que ades apres dinar sa Senyoria hoira la dita relacio stesament e fara sa bona delliberacio sobre la qual donara tal resposta que vosaltres e nosaltres e tot lo Principat haurem e haura raho de restar molt contents. Aço es stat dit per la dita Senyora Reyna ab cara molt alegra e de bona contentacio de la qual los dits III qui ho han vist e hoit e nosaltres qui ho havem per lur (parece lor) report ne restam be confortats e ab sperança de tot be. Daquiavant senyors en aquesta vesprada la dita Senyora sera sollicitada per reduir loy a memoria e dema la hora assignada no sera gens preterida e en tot siau certs que per nosaltres si fara tanta diligencia que no pensam en res se pogues fer major. Ne volriem preterir (passar) una hora que no fos benifici als afersAb tant molt reverends nobles e magnifichs senyors la Sancta Trinitat vos haja en so guarda. Feta en Vilafrancha a Xllll dies de juny any Mil CCCCLXI. - A tota vostra ordinacio prests los embaixadors vostres.

resposta de hoc o de no e ab aquella expedirnos de continent los dits consellers digueren hirien fer de tot aço a la dita Senyora Reyna relacio.

viernes, 21 de febrero de 2020

DEDICATORIES, Juan Carlos Abella

el mundo del chapurriau

DEDICATORIES.
Avuy es lo día de la llengua mare, es per aixo que en un día tan señalat vuy fe unes dedicatories personals, y mol espesials. Comensem:
La primera es pera dos persones mol espesials pera mi, María José, y Yolanda, elles ya saben perqué.
Después pera los meus compañs de junta de la asosiasio Amics de chapurriau. Fa uns dos añs que estem junts, alguns mos vam coneise entonses, pos avuy puc di que tots y cada un de natros mos ham convertit en grans amics. Cuán un grupo de persones trevalle en humildat sense egosentrismes, en lealtat, en igualdat, en firmesa, y si damun aflore la amistat, lo cariño, y la sinceridat, acabe convertinse en algo mol fort, du com una roca, y aixo es algo mol gran.
Ara tamé una atra dedicatoria pera eixos rokerols (De Beseit) que un día van crea esta página, que avuy día sa convertit en una finestra overta pera la comunicasió de la gen del chapurriau. Moltes grasies.
Una atra dedicatoria pera tota la gen que partisipe aquí. Per ejemple Jesús este musol (de Fornols) que cada día desde Castelló mos done lo bon día. Jesús tens que sabe que no te contesto perque ña dies que te llisgo a les 9 de la nit, pero que cada día te busco perque se que estas aquí. Sou molta la gen que esteu aquí, cada día la gen nova, homens y dones orgullosos de parlá lo chapurriau, gen que no se considere inferior a dingu. Gen que cada día aporte algo a la llengua, desde los que entren aquí alguna vegada, hasta los que escriuen autentiques y ansertadisimes reflexions com Luis. Tots y cada un fem lo chapurriau.
Y una atra dedicatoria pera los nous proyectes, mols de ells eixits de persones conegudes grasies a esta pagina. Yo ai sigut invitat a participá individualmen a un de estos nous proyectes. Allí ai trovat un grupo de persones encantadores, moltes de elles les acabo de coneise, y la verdat ting mol bones sensasions, segú que en uns mesos seren una "roca". Y es que en bona voluntat som imparables, no tenim ni subvensions, ni de momen apoyo politic, pero lo nostre espirit luchadó, lo nostre sentimen de amor per la nostra llengua mare mos fa avansa sense pará.
Avuy no ficare poesía, es divendres lo día de la poesía en chapurriau, pero no mos quedarem sense poesía, avuy es un día mol gran, un atre autó ha publicat a esta página una presiosa poesía, si siñó mol be Enrique. Venga home animat, demanemli entre tots que mos obsequio uns cuans divendres mes en les seues maravilloses poesies, aixi yo podré descansá.
Ara tos fico una foto de la publicasio de avuy del diari La Comarca que fa referensia a lo día de la llengua materna.

VIVA LA NOSTRA LLENGUA MATERNA.

VIVA LO CHAPURRIAU.

DEDICATORIES, Juan Carlos Abella

el mundo del chapurriau

DEDICATORIES.
Avuy es lo día de la llengua mare, es per aixo que en un día tan señalat vuy fe unes dedicatories personals, y mol espesials. Comensem:
La primera es pera dos persones mol espesials pera mi, María José, y Yolanda, elles ya saben perqué.
Después pera los meus compañs de junta de la asosiasio Amics de chapurriau. Fa uns dos añs que estem junts, alguns mos vam coneise entonses, pos avuy puc di que tots y cada un de natros mos ham convertit en grans amics. Cuán un grupo de persones trevalle en humildat sense egosentrismes, en lealtat, en igualdat, en firmesa, y si damun aflore la amistat, lo cariño, y la sinceridat, acabe convertinse en algo mol fort, du com una roca, y aixo es algo mol gran.
Ara tamé una atra dedicatoria pera eixos rokerols (De Beseit) que un día van crea esta página, que avuy día sa convertit en una finestra overta pera la comunicasió de la gen del chapurriau. Moltes grasies.
Una atra dedicatoria pera tota la gen que partisipe aquí. Per ejemple Jesús este musol (de Fornols) que cada día desde Castelló mos done lo bon día. Jesús tens que sabe que no te contesto perque ña dies que te llisgo a les 9 de la nit, pero que cada día te busco perque se que estas aquí. Sou molta la gen que esteu aquí, cada día la gen nova, homens y dones orgullosos de parlá lo chapurriau, gen que no se considere inferior a dingu. Gen que cada día aporte algo a la llengua, desde los que entren aquí alguna vegada, hasta los que escriuen autentiques y ansertadisimes reflexions com Luis. Tots y cada un fem lo chapurriau.
Y una atra dedicatoria pera los nous proyectes, mols de ells eixits de persones conegudes grasies a esta pagina. Yo ai sigut invitat a participá individualmen a un de estos nous proyectes. Allí ai trovat un grupo de persones encantadores, moltes de elles les acabo de coneise, y la verdat ting mol bones sensasions, segú que en uns mesos seren una "roca". Y es que en bona voluntat som imparables, no tenim ni subvensions, ni de momen apoyo politic, pero lo nostre espirit luchadó, lo nostre sentimen de amor per la nostra llengua mare mos fa avansa sense pará.
Avuy no ficare poesía, es divendres lo día de la poesía en chapurriau, pero no mos quedarem sense poesía, avuy es un día mol gran, un atre autó ha publicat a esta página una presiosa poesía, si siñó mol be Enrique. Venga home animat, demanemli entre tots que mos obsequio uns cuans divendres mes en les seues maravilloses poesies, aixi yo podré descansá.
Ara tos fico una foto de la publicasio de avuy del diari La Comarca que fa referensia a lo día de la llengua materna.

VIVA LA NOSTRA LLENGUA MATERNA.

VIVA LO CHAPURRIAU.

DEDICATORIES, Juan Carlos Abella

el mundo del chapurriau

DEDICATORIES.
Avuy es lo día de la llengua mare, es per aixo que en un día tan señalat vuy fe unes dedicatories personals, y mol espesials. Comensem:
La primera es pera dos persones mol espesials pera mi, María José, y Yolanda, elles ya saben perqué.
Después pera los meus compañs de junta de la asosiasio Amics de chapurriau. Fa uns dos añs que estem junts, alguns mos vam coneise entonses, pos avuy puc di que tots y cada un de natros mos ham convertit en grans amics. Cuán un grupo de persones trevalle en humildat sense egosentrismes, en lealtat, en igualdat, en firmesa, y si damun aflore la amistat, lo cariño, y la sinceridat, acabe convertinse en algo mol fort, du com una roca, y aixo es algo mol gran.
Ara tamé una atra dedicatoria pera eixos rokerols (De Beseit) que un día van crea esta página, que avuy día sa convertit en una finestra overta pera la comunicasió de la gen del chapurriau. Moltes grasies.
Una atra dedicatoria pera tota la gen que partisipe aquí. Per ejemple Jesús este musol (de Fornols) que cada día desde Castelló mos done lo bon día. Jesús tens que sabe que no te contesto perque ña dies que te llisgo a les 9 de la nit, pero que cada día te busco perque se que estas aquí. Sou molta la gen que esteu aquí, cada día la gen nova, homens y dones orgullosos de parlá lo chapurriau, gen que no se considere inferior a dingu. Gen que cada día aporte algo a la llengua, desde los que entren aquí alguna vegada, hasta los que escriuen autentiques y ansertadisimes reflexions com Luis. Tots y cada un fem lo chapurriau.
Y una atra dedicatoria pera los nous proyectes, mols de ells eixits de persones conegudes grasies a esta pagina. Yo ai sigut invitat a participá individualmen a un de estos nous proyectes. Allí ai trovat un grupo de persones encantadores, moltes de elles les acabo de coneise, y la verdat ting mol bones sensasions, segú que en uns mesos seren una "roca". Y es que en bona voluntat som imparables, no tenim ni subvensions, ni de momen apoyo politic, pero lo nostre espirit luchadó, lo nostre sentimen de amor per la nostra llengua mare mos fa avansa sense pará.
Avuy no ficare poesía, es divendres lo día de la poesía en chapurriau, pero no mos quedarem sense poesía, avuy es un día mol gran, un atre autó ha publicat a esta página una presiosa poesía, si siñó mol be Enrique. Venga home animat, demanemli entre tots que mos obsequio uns cuans divendres mes en les seues maravilloses poesies, aixi yo podré descansá.
Ara tos fico una foto de la publicasio de avuy del diari La Comarca que fa referensia a lo día de la llengua materna.

VIVA LA NOSTRA LLENGUA MATERNA.

VIVA LO CHAPURRIAU.

domingo, 9 de diciembre de 2018

romance valenciano del 1250

Golden Jacob :

¿Queréis leer romance valenciano del 1250? Uno de los primeros textos en él, la Carta de Jaime I a los Moriscos del Vall de Uxó.
Se observan palabras y construcciones aún en boca de nuestros abuelos;
huy, isqueren, en Borriana, estiguen, façen, alqueries, lo dit castell, garrofes ...


https://ca.wikisource.org/wiki/Carta_de_Jaume_I_als_moriscs_de_la_Vall_d%27Uixó_(1250)

Carta pobla de La Vall d'Uixó
de 

Jaume el Conqueridor


En nom de Deu tot piados é misericordios, oració feta per nostre Senyor Deu sobre tots los Apostols: Aquest es privilegi honrat, lo cual mana nostre Senyor lo Rey de Aragó, de Mallorques, de Valencia, é Comte de Barcelona é Durgell, é Senyor de Monpesler, á qui Deu mantenga, otorgat à tots los moros de la vall de Uxó, los cuals reebé sots la sua fe; é que poblen, é poblar façen la vall de Uxó damunt nomenada, é les sues alqueries é los seus termens á la dita vall determenats ó assignats ans quels moros isquessen de la terra. E que reten de continent lo castell de la dita vall de Uxó á Nos lo Rey, ó á qui nos manarem de nostres gents, sen ninguna triga. E retut lo dit castell sobre lo dit pacte, estiguen tots los moros en la lur població de lurs cases, é de lurs bens, on que sien en los lochs o alqueries de la dita vall de Uxó, ells, é tots aquells qui per temps serán de lur generació pera tots temps en fe de nos lo Rey.
2. . . . . E perdonam é remetem á aquells tots crims ó penes per aquells comeses tro al jorn de huy, é per res non fosen de aquells dits crims ó penes demanats; ne sien de manats de alcuns deutes que fossen deguts á alcuns juheus per alcuna manera.
3. . . . . E volem que tots los moros sien sobre lur çuna en lurs matrimonis, é en totes les altres coses, segons çuna. E que pusquen publicar lur çuna en oracions, é en amostrar de letra á lurs fills el Alcorá publicament, sens nengú prejudici á aquells fer. E que pusquen anar per tota la terra et senyoría nostra á fer tots lurs afers, sens que nels sie vedat per alcuna persona: é quels sia legut é puxen comprar tot blat per á llavor á ops de la llur terra en Borriana, é en altres lochs de la nostra senyoría.
4. . . . E que sien tenguts de pagar tots aquells drets, los cuals solien pagar lurs antecessors ans que isquesen los moros de la terra, é lur dret é delme, segons que es contengut en la carta antiga, la cual de present es en la lur ma.
5. . . . E atorgam á aquells que sien franchs en aquest present any de tots los delmes é drets, del dia que retrán lo castell de la dita vall de Uxó en un any; que no sien de res demanats dels drets. E aprés fenit lo dit any, sien tenguts pagar tots los drets é delmes, seguns lo lur privilegi antich.
6. . . . E fem los franchs de la venema dels arbres, é de tota la ortaliça, sino de aquella, la cual se vendrá publicament.
7. . . . E que sien tenguts de pagar lo dret de bestiar é de colmenes, ço es, de cuaranta una.
8. . . . Et que puguen fer alcaldi et alami per si mateixos: et que pusquen jutgar les aygues entre si, axi com era acostumat en temps de moros, segons ques conté en los lurs privilegis antichs. E que sien les rendes de les mezquites á ops de les dites mezquites, axi com ere antigament.
9. . . . E que no pusca poblar ab ells christiá, né bateját dins la lur població, sens lo lur voler, ne Nos no pusguám aquells forzar, ni alcun altre en nom nostre del regne de Valencia per tos temps.
10. . . . Et que sien tots los lochs é les alqueries de la vall de Uxó á servitut del castell de la dita vall de Uxó, segons que de primer ere acostumat.
11. . . . E qui volrá anar dels de la vall de Uxó cuant se volrá, en terres de moros, que ho pusca fer: é açols otorgam sens alcuna triga. E que pusquen vendre totes les lurs possessions é bens als moros tan solament é que nols pusquen vendre á alcun christia null temps.
12. . . . E que hajen tots lurs termens é lurs bestiars de Uxó, é Nulles, é Almenara, é lo terme de Urmell en la Plana é les vinies de la alqueria appellada de Carc é Alfandech egons que já seren deputats á ells en temps de moros. E que pusca anar lo lur bestiar en tot lo terme de Xova, segons que á ells era ja legut.
13. . . . E totes aquestes condicions habem otorgat á ells, guiats é assegurats en tota la nostra terra, en persones é en bens ells é tots los que per temps serán en per tots temps, sobre aquesta condició, que ells sien sotmeses é leals vasalls á Nos, é á qui aprés de nos será de tota la generació.
14. . . . E que no pusquen anar á loch ó lochs de la guerra, nels pusquen donar nenguna provisió en denguna condició ni á aquells metre alcuna cosa. E que dejen guardar tota la nostra terra, é á tots los nostres vasalls be é leyalment.
15. . . . E que dejen pagar los drets de les colmenes é lo delme de les figues, é de garrofes, é de les gallines, segons ques conté en altre privilegi per Nos á ells otorgat. E que no sien tenguts de pagar dret dels ous, ne fer Çofra de lurs persones, ne de lurs besties.
16. . . . E sobre totes les coses damunt nomenades, foren per nos fermades les dites coses. Testimonis sobre les dites coses los capdals Don Ferrando de Muncada, Don Guillem de Muncada, Don Galcerán de Pinós, Don Guillem Deutença. Feta en lo mes de Jumet Alahir, segons compte de moros, en lany de 648 conjunt lo dit kalendari en lo mes de agosto en lany 1250 segons kalendari de christians. E deposam lo nostre signe sobre les dites coses fermades é loades en lo dit kalendari.
17. . . . E declaram que paguen tots los dits moros, é los que per temps serán, la huytena part de tots los fruyts á Nos, ó á qui Nos volrem; é que no sien tenguts alcuna altra cosa pagar de tots los lurs fruyts, los quals naxerán en la lur terra. Exceptam los rayms dels arbres é de les ortaliçes, los quals no serán venuts. E pagant la octava part de tots los fruyts, nols puscam fer alcuna demanda de tots los fruyts damunt nomenats. Exceptat, que si per Nos, ó procurador nostre es feyta alguna peyta ó demanda als moros, los quals son en la Tinença de Valencia, ladonchs sien tenguts pagar ço que per Nos serán taxats en les peytes.
18. . . . E los moros que stiguen axi com eren acostumats en temps de moros, ans quels moros isquesen de la terra.
19. . . . E tots aquells que isqueren de la vall de Uxó, é no foren assetjats ab ells en lo dit castell, que tots los lurs bens sien á ops de les pernones del castell.
20. . . . Escriví totes les coses damunt nomenades en lo dit kalendari per manament del molt alt Senyor Rey, á qui Deu salvu, Salamó fill de Alquizten. Signum + Jacobi Dei gratia Regis Aragonum Majoricarum et Vaalentiae, Comes Barchinonae et Urgelli, et Domini Montis Pesulani, qui praedicta omnia laudamus, concedimus et firmamus, proui superius continetur.

Fonts

  • Colección de Documentos Inéditos para la Historia de España, por D. Miguel Salvá y D. Pedro Sainz de Baranda. Tomo XVIII. Madrid, Imprenta de la viuda de Calero, 1851, pàgs.42-50 (document XII), alhora recollit del foli 229, pàgina 2 del llibre 1r. del Real Patrimoni guardat a l'arxiu de la Bailia General de València.


romance valenciano del 1250

Golden Jacob :

¿Queréis leer romance valenciano del 1250? Uno de los primeros textos en él, la Carta de Jaime I a los Moriscos del Vall de Uxó.
Se observan palabras y construcciones aún en boca de nuestros abuelos;
huy, isqueren, en Borriana, estiguen, façen, alqueries, lo dit castell, garrofes ...


https://ca.wikisource.org/wiki/Carta_de_Jaume_I_als_moriscs_de_la_Vall_d%27Uixó_(1250)

Carta pobla de La Vall d'Uixó
de 

Jaume el Conqueridor


En nom de Deu tot piados é misericordios, oració feta per nostre Senyor Deu sobre tots los Apostols: Aquest es privilegi honrat, lo cual mana nostre Senyor lo Rey de Aragó, de Mallorques, de Valencia, é Comte de Barcelona é Durgell, é Senyor de Monpesler, á qui Deu mantenga, otorgat à tots los moros de la vall de Uxó, los cuals reebé sots la sua fe; é que poblen, é poblar façen la vall de Uxó damunt nomenada, é les sues alqueries é los seus termens á la dita vall determenats ó assignats ans quels moros isquessen de la terra. E que reten de continent lo castell de la dita vall de Uxó á Nos lo Rey, ó á qui nos manarem de nostres gents, sen ninguna triga. E retut lo dit castell sobre lo dit pacte, estiguen tots los moros en la lur població de lurs cases, é de lurs bens, on que sien en los lochs o alqueries de la dita vall de Uxó, ells, é tots aquells qui per temps serán de lur generació pera tots temps en fe de nos lo Rey.
2. . . . . E perdonam é remetem á aquells tots crims ó penes per aquells comeses tro al jorn de huy, é per res non fosen de aquells dits crims ó penes demanats; ne sien de manats de alcuns deutes que fossen deguts á alcuns juheus per alcuna manera.
3. . . . . E volem que tots los moros sien sobre lur çuna en lurs matrimonis, é en totes les altres coses, segons çuna. E que pusquen publicar lur çuna en oracions, é en amostrar de letra á lurs fills el Alcorá publicament, sens nengú prejudici á aquells fer. E que pusquen anar per tota la terra et senyoría nostra á fer tots lurs afers, sens que nels sie vedat per alcuna persona: é quels sia legut é puxen comprar tot blat per á llavor á ops de la llur terra en Borriana, é en altres lochs de la nostra senyoría.
4. . . . E que sien tenguts de pagar tots aquells drets, los cuals solien pagar lurs antecessors ans que isquesen los moros de la terra, é lur dret é delme, segons que es contengut en la carta antiga, la cual de present es en la lur ma.
5. . . . E atorgam á aquells que sien franchs en aquest present any de tots los delmes é drets, del dia que retrán lo castell de la dita vall de Uxó en un any; que no sien de res demanats dels drets. E aprés fenit lo dit any, sien tenguts pagar tots los drets é delmes, seguns lo lur privilegi antich.
6. . . . E fem los franchs de la venema dels arbres, é de tota la ortaliça, sino de aquella, la cual se vendrá publicament.
7. . . . E que sien tenguts de pagar lo dret de bestiar é de colmenes, ço es, de cuaranta una.
8. . . . Et que puguen fer alcaldi et alami per si mateixos: et que pusquen jutgar les aygues entre si, axi com era acostumat en temps de moros, segons ques conté en los lurs privilegis antichs. E que sien les rendes de les mezquites á ops de les dites mezquites, axi com ere antigament.
9. . . . E que no pusca poblar ab ells christiá, né bateját dins la lur població, sens lo lur voler, ne Nos no pusguám aquells forzar, ni alcun altre en nom nostre del regne de Valencia per tos temps.
10. . . . Et que sien tots los lochs é les alqueries de la vall de Uxó á servitut del castell de la dita vall de Uxó, segons que de primer ere acostumat.
11. . . . E qui volrá anar dels de la vall de Uxó cuant se volrá, en terres de moros, que ho pusca fer: é açols otorgam sens alcuna triga. E que pusquen vendre totes les lurs possessions é bens als moros tan solament é que nols pusquen vendre á alcun christia null temps.
12. . . . E que hajen tots lurs termens é lurs bestiars de Uxó, é Nulles, é Almenara, é lo terme de Urmell en la Plana é les vinies de la alqueria appellada de Carc é Alfandech egons que já seren deputats á ells en temps de moros. E que pusca anar lo lur bestiar en tot lo terme de Xova, segons que á ells era ja legut.
13. . . . E totes aquestes condicions habem otorgat á ells, guiats é assegurats en tota la nostra terra, en persones é en bens ells é tots los que per temps serán en per tots temps, sobre aquesta condició, que ells sien sotmeses é leals vasalls á Nos, é á qui aprés de nos será de tota la generació.
14. . . . E que no pusquen anar á loch ó lochs de la guerra, nels pusquen donar nenguna provisió en denguna condició ni á aquells metre alcuna cosa. E que dejen guardar tota la nostra terra, é á tots los nostres vasalls be é leyalment.
15. . . . E que dejen pagar los drets de les colmenes é lo delme de les figues, é de garrofes, é de les gallines, segons ques conté en altre privilegi per Nos á ells otorgat. E que no sien tenguts de pagar dret dels ous, ne fer Çofra de lurs persones, ne de lurs besties.
16. . . . E sobre totes les coses damunt nomenades, foren per nos fermades les dites coses. Testimonis sobre les dites coses los capdals Don Ferrando de Muncada, Don Guillem de Muncada, Don Galcerán de Pinós, Don Guillem Deutença. Feta en lo mes de Jumet Alahir, segons compte de moros, en lany de 648 conjunt lo dit kalendari en lo mes de agosto en lany 1250 segons kalendari de christians. E deposam lo nostre signe sobre les dites coses fermades é loades en lo dit kalendari.
17. . . . E declaram que paguen tots los dits moros, é los que per temps serán, la huytena part de tots los fruyts á Nos, ó á qui Nos volrem; é que no sien tenguts alcuna altra cosa pagar de tots los lurs fruyts, los quals naxerán en la lur terra. Exceptam los rayms dels arbres é de les ortaliçes, los quals no serán venuts. E pagant la octava part de tots los fruyts, nols puscam fer alcuna demanda de tots los fruyts damunt nomenats. Exceptat, que si per Nos, ó procurador nostre es feyta alguna peyta ó demanda als moros, los quals son en la Tinença de Valencia, ladonchs sien tenguts pagar ço que per Nos serán taxats en les peytes.
18. . . . E los moros que stiguen axi com eren acostumats en temps de moros, ans quels moros isquesen de la terra.
19. . . . E tots aquells que isqueren de la vall de Uxó, é no foren assetjats ab ells en lo dit castell, que tots los lurs bens sien á ops de les pernones del castell.
20. . . . Escriví totes les coses damunt nomenades en lo dit kalendari per manament del molt alt Senyor Rey, á qui Deu salvu, Salamó fill de Alquizten. Signum + Jacobi Dei gratia Regis Aragonum Majoricarum et Vaalentiae, Comes Barchinonae et Urgelli, et Domini Montis Pesulani, qui praedicta omnia laudamus, concedimus et firmamus, proui superius continetur.

Fonts

  • Colección de Documentos Inéditos para la Historia de España, por D. Miguel Salvá y D. Pedro Sainz de Baranda. Tomo XVIII. Madrid, Imprenta de la viuda de Calero, 1851, pàgs.42-50 (document XII), alhora recollit del foli 229, pàgina 2 del llibre 1r. del Real Patrimoni guardat a l'arxiu de la Bailia General de València.