domingo, 7 de noviembre de 2021

LOU TRESOR DÓU FELIBRIGE, A

LOU TRESOR DÓU FELIBRIGE

ou

DICTIONNAIRE
PROVENÇAL - FRANÇAIS

TOME I

(salta página, 12. Sello : Library sep 3 1974 University of Toronto.
A mano : PC 3376 M7 V, I)


AIX - EN- PROVENCE 

IMPRIMERIE VEUVE REMONDET - AUBIN

- Empremarié Felibrenco -

COUS MIRABÈU, 53.
(A mano : 20041 / 22/12/91)

(Nota del editor: Ramón Guimerá Lorente. Se puede descargar en pdf, 1216 páginas. 
El txt lo he descargado y es sobre el que edito, comparando con el pdf y corrigiendo.
Trabajo inmenso. Pero la sarna con gusto no pica. Empieza el libro en la página 11 del pdf, a mano : Mistral, Fréderic.
Las tildes ò, ó, è, é, etc, en las letras pequeñas y algo difuminadas no se distinguen bien,
por lo que habrá muchos errores de este tipo. La mayoría de tildes no afectan a la comprensión del texto.
Añado chap. : chapurriau, entre paréntesis y cursiva)


AU MIEJOUR 

Sant Jan, vèngue meissoun, abro si fiò de joio;
Amount sus l'aigo-vers lou pastre pensatiéu,
En l'ounour dóu païs, enausso uno mount-joio
E marco li pasquié mounte a passa l'estiéu.

Emai iéu, en laurant - e quichant moun anchoio,
Pèr lou noum de Prouvènço ai fa ço que poudiéu;
E, Diéu de moun pres-fa m'aguènt douna la voio,
Dins la rego, à geinoui, vuei rènde gràci à Diéu.

En terro, fin-qu'au sistre, a cava moun araire;
E lou brounze rouman e l'or dis emperaire
Treluson au soulèu dintre lou blad que sort...

O pople dóu Miejour, escouto moun arengo:
Se vos recounquista l'empèri de ta lengo, (Occitan : provençal, etc)
Pèr t'arnesca de nòu, pesco en aquéu Tresor.

F. MISTRAL.


A Maiano, lou 7 d'óutobre de l'an 1878.



ABRÉVIATIONS
a. dialecte des Alpes. (vivaroaupenc)
adj. adjectif.
adj. de t. g. adjectif de tout genre.

adv. adverbe.
alb. albigeois. (albigense)
all. allemand.
angl. anglais.
aph. aphérèse. (aféresis)
apoc. apocope.

ar. arabe.
ariég. ariégeois.
Arm. prouv. Armana prouvençau.

art. article.
art. ind. article indéfini.
augm. augmentatif.
auv. auvergnat.

b. ou béarn. béarnais. (bearnés, Bearne)
b. lat. bas-latin.
b. lim. bas-limousin.
bord. bordelais. (bordelés)
bourg. bourguignon. (borgoñón, de la Borgoña, Bourgogne, tierra de burgos, bourg, Burg ; como Cataluña es tierra de castillos, Chastel, Château, Chastelogne y variantes : Castilla)
cant. pop. cantique populaire.
carc. carcassonnais.
carp. carpentrassien.

cat. catalan.
celt. celtique.

ch. pop. chant populaire.
cond. conditionnel.
conj. conjonction.
dan. danois.
d. ou dauph. dauphinois. (delfinés)
dim. diminutif.
écos. écossais.
esp. espagnol.
excl. exclamation.
expr. adv. expr. adv. (será expresión adverbial)
f. féminin.
for. forézien.
fr. français.
fut. futur.

gaël. gaëlique. (gaélico ; Gales ; Welsh, etc)
gall. gallois.
g. ou gasc. gascon. (gascón, aranés incluído)

goth. gothique.
gr. grec.
hébr. hébreu.
hong. hongrois. (húngaro ; magyar)
id. idem.
imparf. imparfait.
impér. impératif.
ind. indicatif.

inf. infinitif.
interj. interjection.
irl. irlandais. (irlandés ; Irlanda ; Ireland ; Eire)
it. italien.
land. landais.

l. ou lang. languedocien. (Languedoc, langue d'òc, lenga d'òc, och, hoc, oc : sí afirmativo)
Lat. latin.
lim. limousin. (
lemosín; de Limoges; lemousin, y variantes; existe el artículo li en occitano; Ramon Lull lo usa bastante)
Lin. Linné.
loc. adv. locution adverbiale.
lyon. lyonnais. (
León de Francia: Lion, Lyon: leonés; el mismo nombre tiene el idioma del reino de León, en España.
https://historia-aragon.blogspot.com/2019/12/lxii-perg-1-fol-16-27-enero-1150.html Ildefonsum imperatorem lspanie et filium ejus regem Sancium et venerabilem Raimundum comitem barchinonensium...

m. marsellais. (Marsella, Marseille, etc: marsellés)
m. s. même signification
mérid. méridional.

montp. montpelliérain.
n. nom.
n. d'h. nom d'homme.
n. de f. nom de femme.
n. de fam. nom de famille.
n. de l. nom de lieu.
n. p. nom propre.
narb. narbonnais. (Narbona; Narbonne; narbonés)
néerl. néerlandais. (Países bajos: Nederlanden : Holanda)
niç. niçois. (dialecto de Niza)
norm. normand. (normando; Normandie)
or. orangeois. (dialecto del territorio de Orange)
p. pour.
part. participe.
part. p. participe passé.
part. prés. participe présent.
péj. péjoratif.
périg. périgourdin.
1
re pers. première personne.
2
e deuxième personne.
3
e troisième personne.
piém. piémontais. (Piamontés; Piamonte; Piemonte, etc.)
plur. pluriel. (plural)
port. portugais. (portugués; Portugal; parecido al galego, gallego)
prép. préposition.
prét. prétérit.
pron. pronom.
pron. dém. pronom démonstratif.
pron. indéf. pronom indéfini.
pron. pers. pronom personnel.
prov. proverbe ou provençal. (y no podías haber elegido otra abreviatura, o escribir proverbe, tonto de los cojones o vago de M?)
pyr. pyrénéen. (Pirineos; Pirineus; Pirene)
querc. quercinois.
R. radical, racine. (raíz; arrel, rel)
rh. dialecte des bords du Rh
ône.
rom.
roman (vieux provençal).
rouerg. rouergat.
s. substantif.
s. et adj. substantif et adjectif.
s. f. substantif féminin.
s. m. substantif masculin.
s. m. et f. substantif masculin et féminin.
se conj. se conjugue.
sing. singulier.
subj. subjonctif.
suéd. suédois.
sync. syncope.
t. terme.
t. sc. terme scientifique.
toul. toulousain. (de Tolosa, Toulouse; tolosano, etc)
tud. tudesque. (tudesco: alemán; los italianos aún los llaman así)
v. voir.
v. a. verbe actif.
v. a. et n. verbe actif et neutre.
v. r. verbe réfléchi ou réciproque.
v. all. vieil allemand. (viejo alemán)
v. fr. vieux français.
val. valaque. (valaco; Valaquia, Wallachia, Walachia, Țara Românească, 'país rumano'; Vlahia, Valahia (en húngaro), Havasalföld; en turco, Iflak)

viv. vivarais. (vivarais + aupenc: Aupes : Alpes : vivaroaupenc, uno de los dialectos occitanos menos conocidos)
(El texto está a 3 columnas, 1216 páginas. 
Para editarlo se necesita mucho tiempo y paciencia.
)

A

A, s. m. A, première lettre de l'alphabet. Sur les monnaies, elle désigne l'atelier monétaire d'Avignon.
Saupre ni A, ni B, ne savoir ni A ni B.
Dans le provençal ancien, la lettre et le son a. caraciérisaient les désinences féminines: arma, armas, dona, donas, terra, terras.
Aujourd'hui va final est remplacé par o dans la plus grande partie du domaine de la langue d'Oc. Il persiste dans quelques régions des Alpes, à Nice, à Montpellier, dans le Velay, la haute Auvergne, le Roussillon et la Catalogne. Il est remplacé par e, en Béarn et sur le littoral du golfe de Gascogne. Cependant V. Lespy (Grammaire béarnaise) déclare que l'e
final se prononce comme un o doux. La transformation de l'a final en o apparait dans les documents écrits au 15e siècle. Voir à la lettre O pour plus de détails à ce sujet.
En Dauphiné et en Périgord, le singulier a pris l'o final, et l'a primitif s'est conservé au pluriel: la terro, las terras ou las terra, la messo, las messas ou las messa.
Il est des provinces, telles que le Limousin, le Querci, le Rouergue, l'Auvergne, le Vivarais et le Dauphiné, où la voyelle a, même dans le corps des mots, prend généralement le son de l'o: carra, corra, carnaval, cornobal, rasounara, rosounoró, ma, mo. Dans ces provinces, l'a étymologique n'est prononcé que lorsqu'il porte l'accent tonique, et encore cette règle est sujette à de nombreuses exceptions. Mais les auteurs qui écrivent dans ces dialectes doivent éviter d'exprimer par l'écriture ce vice de prononciation qui est particulier, comme on le voit, aux régions montagneuses et froides du Midi.
Dans le bas Languedoc, l'a tonique se permute quelquefois avec e: mar, mèr, pas, pès, rable, rèble.
En Béarn, l'a devient e dans le corps de certains mots: sacra, segra, pescadou, pesquedou, ainsi qu'aux désinences féminines: terra, terre, barca, barque.
A Tarascon-sur-Rhône, l'a final affecte généralement l'intonation è: manja, manjè, crida, cridè.
En Provence et en Languedoc, l'a s'emploie souvent pour e dans l'intérieur des mots: ferra, farra, fiela, fiala, semena, samena.
- a final est le signe caractéristique de l'infinitif des verbes de la première conjugaison: ama, canta, trouba. La lettre r, qui terminait autrefois l'infinitif, ne se prononce plus que dans certaines parties des Alpes et dans le département de la Drôme. La terminaison française er apparait dans la haute Auvergne.
- a final, en Provence, Velay, Auvergne et Limousin, caractérise aussi le participe passé de la même conjugaison: ama, ado, canta, ado, trouba, ado. Dans les autres provinces du Midi, on prononce amat, ado, cantat, ado, troubat, ado. En Dauphiné, a final caractérise le participe passé pour les deux genres; ainsi trouba, dans ce dialecte, signifie trouver,
trouvé et trouvée.
- a final indique la 3e personne du futur singulier: raubara, il volera, vendra, il viendra, dira, il dira, qui deviennent raubarò, vendrò, dirò, en Limousin, Auvergne, Rouergue et nord-ouest de l'Hérault.
- a final, en Béarn et Catalogne, indique aussi la 3e personne du passé défini de la 1re conjugaison: canta, il chanta, ana, il alla.
Dans le reste du Midi on dit cantè, cantèc ou cantèt, anè, anèc ou anèt.
- ac, at, suffixe particulier à un grand nombre de localités du sud-ouest de la France et qui représente probablement la désinence latine atum, par la permutation du t en c qui est très fréquente en Gascogne (bournac ou bournat, ruche; patac ou patat, coup; amic ou amit, ami). Ainsi Alairac (Aude), Alleyrat (Corrèze); Sauvagnac (Charente), Sauvaqnat (Puy-de-Dôme); Mauriac (Gironde), Mauriat (Puy-de-Dôme). l.'identité des suffixes ac, at, est évidente dans Cognac (Charente) et Condat (Cantal), qui dérivent tous deux du latin condatum, confluent.
- ado, terminaison qui indique un substantif, un adjectif ou un participe passé féminins: meinado, pelado, passado. Mais dans la haute Provence on dit meinaio, pelaio, passaio, et en Dauphiné meina, pela, passa.
Dans le haut Languedoc les substantifs en ado prennent fréquemment la forme masculine: brassado, brassat, jounchado, jounchat.
- age, atge, atye, suffixe qui représente la désinence latine aticus, aticum. Exemples: arrage (erraticus), sóuvage (sylvaticus), aglanage (glandaticum).
- agno, désinence de substantifs féminins qui désigne rapport. ensemble, généralité, quantité ou besoin pressant: mountagno, pourtagno, poustagno, pissagno.
- ai, diphthongue qui se prononce aï, d'une émission de voix, devient ei en Provence, lorsqu'elle perd la tonique: ainsi aigo, aigre, paire, faisso, produisent les dérivés eigagno, eigreto, peirin, feisset.
- aio, alho, désinence de substantifs féminins qui exprime une idée de collectivité ou de dépréciation: poulaio ou poulalho, tripaio ou tripalho, capelanaio ou capelanalho.
- aire, terminaison de substantifs ou adjectifs verbaux désignant celui qui fait l'action marquée par un verbe de la 1re conjugaison: cantaire, chanteur, de canta, chanter, acampaire, amasseur, de acampa, amasser. Le féminin des mots en aire est en arello, airis ou airo: ainsi cantaire, acampaire, font cantarello, acamparello, ou cantairis, acampairis, dans la Provence centrale et le Dauphiné, ou cantairo, acampairo, en Languedoc, Gascogne et comté de Nice.
- am, an, deviennent souvent em, en, au commencement des mots: ambicioun, embicioun, anguielo, enguielo, angouisso, engouisso.



- an, désinence de collectivité: fihan, femelan, fedan, garban, nivoulan. Elle existe en catalan avec la forme am: brancam, mulam, postam.
- an final désigne la 1re personne de l'indicatif pluriel des verbes de la 1re conjugaison: esperan, nous attendons, estudian, nous étudions, qui se prononcent esperam, estudiam, en Gascogne et Béarn.
- an final désigne la 1re personne de l'impératif pluriel des 2e et 3e conjugaisons, dans le Languedoc, l'Auvergne, le Limousin et la Gascogne: courran, courons, fasan, fesons, began, buvons, vendan, vendons. En Provence on dit: courren, fasen, beguen, venden.
- an, terminaison de la 3e personne du pluriel du futur, devient au ou òu, en Castrais, Limousin, Rouergue et nord-ouest de l'Hérault: acabaran, acabarau ou acabaròu, faran, farau ou faròu, diran, dirau ou diròu; et en Auvergne, acabaroun, faroun, diroun.
- an, terminaison de la 3e personne du pluriel du passé défini, en Béarn: cantan, ils chantèrent, au lieu de: cantèron, qui est la forme provençale.
- an, suffixe de beaucoup de noms de lieux situés en Languedoc. Il représente le suffixe latin anum: Frontignan (Frontinianum), Rédessan (Reditianum), Marseillan (Marcellianum).
ànci, àncio, anço, désinence qui indique un substantif féminin formé avec un verbe de la 1re conjugaison: aboundànci de abounda, benuranço de benura, coumençanço, de coumença.
- ano, suffixe de beaucoup de noms de lieux situés en Provence.
Il représente le suffixe latin ana: Simiano, Simiane (Simiana); Clamensano, Clamensane (Clamentiana); Saumano, Saumane (Summana).
- ant final indique le participe présent de la 1re conjugaison: dounant, mandant, cantant, qui en Guienne deviennent: dounans, mandans, cantans.
- arai, rai, terminaison provençale du futur des verbes: tournarai, prendrai, dirai, ras, ra, ren, rés, ran; en Limousin, tournarai, ra, rò, rem, rei, ran ou rau; en Gascogne, Béarn, Albigeois, Narbonnais et Vivarais, tournarèi, ras, ra, ram, rats, ran; en Querci, Toulousain, Carcassais et Catalogne, tournarè, ras, ra, etc.; à Nice, tournerai.
- ard, ardo, désinence qui donne aux adjectifs un sens augmentatif ou péjoratif: gaiard, chambard, goulard, ardo. Les Limousins terminent en ard tous les augmentatifs qui finissent en as dans les autres dialectes: grandard pour grandas, bounard pour bounas.
- argue, argo, suffixe particulier à beaucoup de noms de lieux, qu'on trouve surtout dans le bas Languedoc, et qui représente la désinence latine anicus, anicum, anica, anicœ, exemples: Vendargues (Veneranicus), Goudargue (Gordanicum), Massargues (Marsanicœ), Meirargo (Marianica).
- as, terminaison de la 2e personne du pluriel de l'indicatif et de l'impératif des verbes de la 1re conjugaison: picas, toumbas, qui deviennent picats, toumbats en Gascogne et haut Languedoc, et piquès, toumbès en Dauphiné et haute Provence.
- as, terminaison de la 2e personne du singulier du passé défini, en Béarn: cantas, tu chantas. Dans le reste du Midi, cantères ou cantèros.
- as, assas, atas, aras, désinence ordinaire des augmentatifs et péjoratifs: porc, porc, pourcas, gros porc, pourcassas, pourcatas, porc énorme; grand, grand, grandas, très grand, grandaras, démesurément grand. Le féminin se forme en asso, grandas, grandasso, et le pluriel languedocien en asses ou àssis: ribas, ribasses ou ribàssis.
- at, désinence qui indique un substantif masculin: coumbat, coustat, atroubat, maladoubat, prat, valat.
- at, désinence qui indique un diminutif, particulièrement en Languedoc, Gascogne et Guienne: cebat, plant d'oignon, aucat, oison, passerat, moineau, de cebo, auco, passero.
- at, ado, désinence qui indique le participe passé de la 1re conjugaison, en Languedoc, Gascogne, Catalogne et comté de Nice: mascarat, ado, regalat, ado, qui font au pluriel dans le haut Languedoc: mascaràdis, ados, regalàdis, ados.
- au, diphthongue qui se prononce aou, d'une émission de voix. En Bigorre elle se change quelquefois en o: pauc, poc, rauc, roc.
- au final, désinence d'un grand nombre d'adjectifs et de substantifs, qui devient souvent al en Languedoc: mourtau, mourtal, oustau, oustal, faus, fals.
- au final, désinence de substantifs qui expriment la qualité désignée par le radical, en Guienne: feiniantau, fainéantise, de feiniant; bagantau, polissonnerie, de bagant; flaugnacau, mignardise, de flaugnac.
- au, syncope bas-alpine de la désinence ado: apoussau, escuilau, sarau, pour apoussado, escudelado, salado.
- ave ou àvi, aves, avo, avian, avias, avon, terminaisons de l'imparfait de la 1re conjugaison, dounave ou dounàvi, aves, avo, avian, avias, avon, qui deviennent à Nice et dans les Alpes: dounàvi, aves, avo, avan, avas, avon; en Limousin, dounave ou dounavo, àva, avo, avam, ava, avan ou avon; en Auvergne, dounave, ave, àva, avan, avas, avon; en bas Languedoc, dounave, aves, avo, àven, aves, àvou ou àven; en haut Languedoc et Agenais, dounàbi, abes, abo, àben, àbets, àben; à Toulouse, dounài, àos, ào, àen, àes, àon; en Gascogne, dounàuoi, àuos, àuo, auon, auots, àuon ou àuen; et en Guienne, dounèui, èues, èue, èuem, èuets, èuen. A Valence (Drôme), on dit dounàvi pour dounavias, vous donniez, et dounavon pour dounavian, nous donnions.
Pour les autres désinences et terminaisons, voir aux lettres E, I, O, U.
À, O (lim.), AU (b.), (rom. cat. esp. it. a, lat. ad), prép. et art. indiquant le datif.
A, dans, avec, v. ad, and, end; vers, chez, v. encò, vers.
A la glèiso, à l'église; à Marsiho, à Marseille; à la carriero, dans la rue;
à l'Africo, à l'Afrique, en Afrique; à ta santa, à ta santé; à la primo aubo, au point du jour; à l'avignounenco, à la mode d'Avignon; à bóudre,
pêle-mêle; à jabo, à foison; à bono ouro, de bonne heure; à regrèt,
à regret; coutèu à tres lamo, couteau à trois lames; ome à talènt, homme de talent; courre à pèd descaus, courir nu-pieds; de pau à pau,
peu à peu; de vint à trento persouno, vingt à trente personnes; de cap à pèd, de pied en cap; à cha un, à cha dous, un à un, deux à deux; porto à porto, porte à porte; nas à nas, nez à nez; coumenço à plòure, il commence à pleuvoir; fiho à marida, fille à marier; à lou creire, à l'en croire; à lou vèire, à le voir; à dire lou verai, à dire vrai; à falé mouri, tant vau ren èstre, puisqu'il faut mourir, autant vaut ne rien être; dóu
tèms qu'èro à M. tau, pendant qu'il était chez M. un tel; à Meissemin, chez Maximin, v. acò de; à fauto d'autre, m'a pres à iéu, faute d'autre,
il m'a pris; pudi à vin, à la pipo, puer le vin, la pipe.
Helas! aquelo que te mounto
Es la que me demounto à mi.
Gautier, de Toulouse.
Elo me pago à mi.
F. DE CORTÈTE.
Cet emploi de la préposition à est très fréquent en Catalogne.
A, devant une voyelle, prend un n euphonique pour empêcher l'élision ou l'hiatus: pico à-n-aquelo porto, frappe à cette porte; l'auro coumenço
à-n-alena, le vent commence à souffler; à-n-un sòu li cerieso, à un sou les cerises; à-n-Estève, à Etienne; vau à-n-Arle, à-n-Avignoun,
à-n-Aramoun, je vais à Arles, à Avignon, à Aramon.
A-n-un lebraud.
P. GOUDELIN.
Quand sounjas à-n-aquéu malur.
C. BRUEYS.
En pareil cas, l'ancien provençal ajoutait un z: «Per esquivar hyat, deu hom pauzar z aprop à prepositio» (Leys d'Amor). Ce z, qui n'est du reste que le d de la préposition latine ad, s'est conservé dans quelques phrases toutes faites: à-z-Ais, à Aix, à-z-At, à Apt, à-z-Aup, à Aups,
à-z-Aude, sur les bords de l'Aude; à-z-auto voues, à haute voix. Mais dans le Rouergue son emploi est encore général: à-z-Ebo, à Eve, à-z-un sòu, à un sou.
En bas Limousin, devant une voyelle, à redevient ad: ad un ase, à un âne.
D'à, forme qui rappelle la préposition italienne da: d'à pèd, à pied; d'à geinoui, à genoux; d'à pauto, à quatre pattes; d'à pas, pas à pas; teni d'à ment, guetter; d'à flour, à fleur; d'à plan, horizontalement; d'à plat,
de plat; d'à front, de front; d'à founs, à fond; d'à nue, cette nuit; d'à pro, du côté de la proue; d'à poupo, à la poupe; d'à jouve, dans la jeunesse, d'à vièi, étant vieux, à Nice, v. da.
La préposition à, ajoutée à un substantif ou à un adjectif, contribue à la formation d'un grand nombre de verbes: acivada, de à, civado; adouci, de à, dous; amourti, de à, mort; amoulouna, de à, mouloun.

A, particule inséparable qui s'ajoute au commencement d'un grand nombre de mots, par euphonie ou par abus. Ainsi on dit indifféremment: coumença, acoumença, regarda, arregarda, trouba, atrouba, plan, aplan. Cette espèce d'augment, appelée adjectio dans Las Flors del Gay Saber, est beaucoup usitée en Gascogne, Béarn et Navarre devant la lettre r: rai, arrai, rasin, arrasin, rous, arrous. Les Grecs écrivaient de même *gr ou *agr (los caracteres griegos no los puedo transcribir; página 2 del pdf), sans que le sens fût modifié.
Dans certains mots, tels que aglan, anose, apruno, aciprès, acuèrni, acaus, qui se disent pour glan, nose, pruno, ciprès, cuèrni, caus, il est évident que l'a provient de l'article la: la glan, l'aglan, la nose, l'anose,
la pruno, l'apruno, etc.
l.'a privatif des Grecs se retrouve aussi dans quelques verbes: abena, épuiser la veine; abrouqui, abrouti, priver de bourgeons; abouvia, dételer les boeufs; acoura, faire défaillir le cœur; agouta, priver de gouttes; amaluga, déhancher.

A, AT (d.), O (lim.), OT (Velay), (rom. a, ha, cat. ha, lat. habet), il ou elle a, v. avé.
N'a, il en a; quant a? combien a-t-il? n'i'a, n'a (m.), il y en a, il en tient; i'a très jour, tres jours a (g.), il y a trois jours; i'a quàuquis an, quàuquis annado i'a, il y a quelques années; lou tèms l'a, le temps est à ces choses.
A, v. as; a, v. ac; a, v. la; Aàï, v. Alàri.

AB, OB (querc), (cat. ab, prép. latine et romane qui signifie par, avec, v. am, amb, amé, ambé, emé, embé.
Ab intestat, sans tester; ab hic et ab hoc, tabic e taboc, ab hoc et ab hac, à tort et à travers, désordonnément; parlo ab hic et ab hoc, il parle sans savoir ce qu'il dit; ab tant, pourtant, en bas Limousin; tripo ab moustardo, tripe avec moutarde. Ab, dab, dap, avec, est usité en Roussillon, Gascogne et Béarn. Ab sauras pour ba sauras, tu le sauras, dans l'Ariége.

ABA, ABAC (l. g.), ABACO (niç.), (rom. cat. abac, it. abbaco, esp. port. abaco, lat. abacus), s. m. t. sc. Abaque, tableau propre à tracer des figures géométriques, v. tablèu; tailloir d'un chapiteau, v. taiadou; pour abbé, coryphée, v. abat.
Compendion del abaco,
(Compendion de lo abaco; https://de.wikipedia.org/wiki/Francesco_Pellos#/media/Datei:Pellos,_Francesco_%E2%80%93_Compendio_de_lo_abaco,_1492_%E2%80%93_BEIC_146377.jpg
Francesco Pellos, Nicolas Benedict, Nicolo Benedeti, Jacobinus Suigus, Suigo, Sancto Germano, Saint Germain.
http://gutenberg.beic.it/webclient/DeliveryManager?pid=146377 se puede descargar en pdf desde esta página
)
titre d'un traité de mathémathiques en langue provençale imprimé à Turin en 1492.

ABACA, v. a. Donner la buvée aux cochons, en bas Limousin, v. arriba.
Abaco lous tessous.
J. ROUX.
R. à, bac.
Abacha, v. abeissa; abachado, v. abeissado; abacho, v. abaisso; abachoun, v. abatoun; abacous, v. bacous.

ABADA, v. a. Ouvrir la bouche ou le bec, en Dauphiné, v. bada; élargir, délivrer, v. alarga.
Abada l'avé, élargir le troupeau; abada lou barrau, mettre le baril en perce. R. à, bado.

ABADAIA, ESBADAIA, ABADALHA (l.), EBADALHA (lim.). ESBALHA (a.), (cat. esbadallar), v. a. Faire bâiller, ouvrir, v. desbadaula.
Abadaio la porto, ouvre la porte.
S'abadaia, v. r. S'ouvrir entièrement, se crevasser.
Un caraven moustrous dejout el s'abadaio.
A. LANGLADE.
ABADAIA, ABADALHAT (l.), ADO, part. et adj. Tout ouvert, bâillant, béant, ante.
Mióugrano abadaiado, grenade entr'ouverte. R. à, badai. (mangrana; granada, fruta)

ABADARNA, BADABNA, BADERNA, EIBABNA (d.), (rom. abarnar, cat. abadernar), v a. Crevasser, ouvrir complètement, v. desbadarna, esbadarna.
Badarnas tout, durbès la pouerto eí (o el) vènt.
J. DIOULOUFET.
S'abadarna, v. r. Se crevasser, s'entre-bâiller.
Abadarna, ado, part. et adj. Crevassé, entre-bâillé, ée.
Muraio abadarnado, mur lézardé, R. a, baderno, ou batan.

ABADEIRA, ABANDEIRA et BANDEIRA (d.), v. a. Entre-bâiller, ouvrir, rendre béant, v. alanda, durbi, esbalança.
Abadèire, èires, èiro, eiran, eiras, èiron.
S'abadeira, v. r. Devenir béant, s'ouvrir.
S'abadèiron à la redoulènci
Maienco li pourtau di grand tèmple de Diéu.
G. B.-WYSE.
Abadeira, ado, part. et adj. Entre-bâillé, ée.
A leissa la porto abadeirado.
J.-J. BONNET.
R. à, badiè.

ABADESSO, ABATESSO, BADESSO (rom. cat. abadessa, esp. abadesa, it. port. abbatessa, b. lat. abbatissa), s. f. Abbesse, v. beilouno; reine d'un bal, d'une fète, v. prièuresso. (esp. prioresa; prior masc.)
La maire abadesso, la mère abbesse.
l.'abadesso jamai agissié pèr caprice.
D. GARNIES.
Pioi de soun endrechou l'an fach cap-de-jouvent,
Quand sa mouiè qu'es ioi s'endeven abadesso.
A. LANGLADE.
«Nimes avait une maison publique de débauche, gouvernée par une abbesse à laquelle les consuls offraient un hommage solennel et un présent toutes les années, le jour de l'Ascension.»
BAUMES.
R. abat.

ABADIASSO, s.f. Grande abbaye, abbaye en ruines. Les Abbadiasses, n. de l. près Noguères (Basses-Pyrénées). R. abadiè.

ABADIAU, ABADIAL (l.), ABADIOL (lim.), ALO, OLO, (rom. abadil, esp. abacial, it. abbaziale, lat. abbatialis), adj. Abbatial, ale. Glèiso abadialo, église d'une abbaye. R. abat.

ABADIÉ, ABADIÈ (l.), ABADIÒ (g.), BADIÓ (alb.), ABAIO (d.), (rom. abadia, abbadie, cat. esp. abadia, it. port. abbadía, b. lat. abbatia), s.f. Abbaye, monastère, v. couvènt, mounastiè, moungiè; dignité d'abbé, de chef de la jeunesse, de prince d'une fête; cortège de l'Abbé de la Jeunesse, à la Fête-Dieu d'Aix; Abbadie, Labadie, Labadié, Dabadie, Badie, de Labadye, noms de fam. mérid. La grando abadiè, nom qu'on donnait, au moyen âge, à un célèbre lupanar de Toulouse.
Faire l'abadiè, se dit de la jeunesse d'un lieu qui va solennellement féliciter et fêter de nouveaux époux.
De retour de si guerro anavo en roumavage
E bastissié toun abadié.
E. RANQUET.
PROV. l.'abadié se perd pas pèr un mouine.
Quau es esta mouine e abat, saup tóuti li vice de l'abadié.
R. abat.
Abado, v. à bado.

ABADOT, ABADOU (l.), ABEROT (g.), s.m. Petit abbé, en Narbonnais, v. abatoun.
Quand vèi veni soun abadot.
G. Azaïs.
R. abat.

ABAFA (esp. befar, railler), v. a. Insulter quelqu'un en sa présence, v. escarni. R. à, baf.

ABAFAIRE, ARELLO, AIRIS, AIRO, s. et adj. Insulteur, euse. v. insultaire. R. abafa.

ABAGNOR, ABAGNÒUR (rom. avan, plante qui croît aux bords des eaux, qui les retient), s. m. Fruit de l'épine-vinette, au Queiras, v. agrioutat.

ABAGNOURIÉ, s. m. Épine-vinette, dans les Alpes, v. eigret, vinetié.
R. abagnor.
Abaguié, v. baguié; abai, v. ah! vai; abaia, v. bajan.
ABAIA, ABAJA (lim.), BAJA, BIAUJA (b. lim.),
ABLAJA (auv.), (v. fr. abayer, it. abbajare, lat. adbaubari), v. n. Aboyer, clabauder, criailler, dans le Var, v. japa, bauba.
Lei chin an abaia touto la nue.
J.-J. BONNET.

ABAIADO, ABAJADO et BIAUJADO (lim.), s. f. Aboi, clameur, v. jap.
R. abaia.

ABAIAIRE, ABAJAIRE et BIAUJAIRE (lim.),
ABELLO, AIRIS, AIRO (it. abbajatore), s. et adj. Aboyeur, euse, v. japaire.
Vous cragne briso, tros d'abajaire.
J. ROUX.
R. abaia.


ABAIAMEN, ABAJAMEN (lim.), (it. abbajamento), s. m. Aboiement, clabaudage, v. japadis, boutadisso.
l.'abaiamen dóu loup, de la lèbre, de la perdris, les divers aboiements du chien, selon qu'il poursuit un loup, un lièvre ou une perdrix. R. abaia.
Abaicha, abaissa, v. abeissa; abaile, v. baile; abairou, v. aveiroun.

ABAISSO, ABACHO (g.), (rom. abais), s. f. Abaisse, fond d'un pâté, v. planchié; dépression du sol, v. baisso. R. abeissa.
Abaius, v. bahut.

ABAJÈRO, s. f. Airelle rouge, arbuste des Pyrénées, v. aire. R. abajou.

ABAJOLO, BAJOLO, s. Aboyeur, euse, personne grossière, en bas Limousin, v. bramaire; Bajolle, nom de fam. mérid.
As fini de desparla, bajolo?
J. ROUX.
R. abaja.

ABAJOU, AUAJOU (g.), s. m. Fruit de l'airelle rouge, v. age.
S'auèren sus la mountagno
Manja arsanos e abajous.
CH. POP. ARIÉGEOIS.
R. abarjo, baio.
Abajou, v. abat-jour; abal, v. abau; abal, v. avau; abala, v. avala.

ABALA, ABALHA (lim.), (esp. aballar, it. abbachiare), v. a. Abattre, gauler, en Auvergne et Limousin, v. acana, avala.
Abalhon lous cacals. J. ROUX.
R. abal, avau.
Abalado, v. avalado.

ABALAGE, ABALHAGE (lim.), s.m. Action d'abattre, de gauler, v. acanage. R. abala.

ABALAIRE, ABALHAIRE (lim.), AIRO, s. Celui, celle qui abat, qui gaule, v. acanaire. R. abala.
Abalan, ano, v. abelan, ano; abalanca, v. avalanca; abalança, v. esbalança; abalandra, v. balandra.

ABALAUSI, ABALAUVI et ABARAUVI (m.), ABLAUVI (lim.), ABALAUDI (Var), ABARAUDI (a.), (rom. ebalauzir), v. a. Abasourdir, v. debalausi, esbalausi; éblouir, v. esblèuja. Abalauisse, isses, is, issèn, issès, isson.
Abalausi, abalausit (l.), ido, part. Abasourdi, ébloui, ie.
Siéu enca tout abalaudi.
V. THOURON.
Regarde abalausido.
F. DU CAULON.
Moun amo pèr encuei es touto abalauvido.
R. MARCELIN.
R. abal, avau, ausi.

ABALAUSIMEN, ABALAUVIMEN (lim.) ABARAUVIMEN (m.), s.m. Action d'abasourdir, v. esbalausimen. R. abalausi.

ABALAUVISOUN, ABALAUVISOU et BALAUVISOU (lim.), s. f. Étourdissement, vertige, v. debalausido.
l.'abalauvisoun e l'estrambord que lou prengueron.
F. MISTRAL.
R. abalauvi.

ABALI, ABARI (a. m.), AVARI (l.), (rom. bailir, gouverner, diriger, b. lat. ballire, posséder, faire valoir) v. a. et n. Élever, nourrir, v. atefia, enanti, entraire, perregi; sauver, préserver, réserver, ramasser, mettre a l'abri, parvenir à établir un ouvrage, v. escouti, gandi, rebari; tenir, durer, demeurer, vivre, v. tempouri; réussir, en Rouergue, v. encapa; pour anéantir, détruire, v. arali.
Abalisse, isses, is, issèn, issès, isson; issiéu; iguère; irai; irièu; isse, issen, issès; igue; iguèsse; issent.
Abali de poulet, élever des poussins; de sèt enfant n'a pouseu ges abati, de sept enfants il n'a pu en conserver aucun; pode ren abalí dins ma terro, je ne puis rien sauver dans mon champ, on me vole tout; degun pòu abali a soun entour, nul ne peut tenir auprès de lui; se pòu pas abari de la caud ou de la fre, on ne peut durer de chaud, de froid.
Bregido abalis moun enfant.
J. ROUMANILLE.
Pèr abari la matinado.
J. Azaïs.

S'abali, s'abari, v. r. S'élever, se nourrir; se lancer, à Marseille.
Aquèu drole s'abaligué soulet, ce garçon s'éleva seul.
Que s'a proun peno à s'abalí,
Sèmpre ta gràci ajude-li.
A. CROUSILLAT.
En touto sesoun risouletto,
En tout climat s'abarissènt.
ID.
PROV. Tres passeroun sus uno espigo
Podon pas s'abari,
Ni tres garçoun près d'uno fiho
Jamai s'endeveni.
ABALI, ABARIT (l.), IDO, part. et adj. Élevé, ée. nourri, ie; construit, ite.
Es tout abali, il est grand et fort; fiho avalido, fille formée; poucello abarido, truie adulte. (truja; cerda; gorrina)
Coumo un pilié mal abarit.
H. BIRAT.
R. à, baile, bailo.

ABALIMEN (rom. bailliment), s.m. Action d'élever, de nourrir, éducation, v. enantimen, nourriage.
Regoularié lou mèu pèr voste abalimen.
CALENDAU.
R. abali.
Abalisco, v. avalisco; abalóudi, v. abalaudí.

ABALOURDI, ESBALOUBDI (ESBALOURDI) (a.), EIBALOURDI, EBALOURDI (d.), (it. abbalordire, sbalordire), v. a. Abalourdir, étourdir, abasourdir, consterner, v. esbalausi, estabousi.
Abalourdisse, isses, is, issèn, issès, isson.
S'abalourdi, v.r. Devenir balourd, stupide.
Abalourdi, ido, part. Abalourdi, ie; consterné, étonné, ée.
E tóutei dous èron comno candi,
Sènso boufa, dóu cop esbalourdi. (estamordí)
J. DIOULOUFET.
R. à, balourd.

ABALOUBDIMEN, s. m. Étourdissement, consternation, v. estabousimen. R. abalourdi.
Abalóusi, v. abalausi; abals, abalses, v. avaus; aban, v. avans; abança, v. avança.

ABANCA, BANCHA (d.), v. a. Cultiver par bancs, mettre à bancs, creuser des tranchées dans un champ de manière que la terre qu'on retire de l'une serve à combler l'autre; recreuser à la bèche le sillon ouvert par la
charrue, v. lucheta, desfounsa.
Abanque, anques, anco, ancan, ancas, ancon.
Abanca 'no terro, défoncer un champ, effondrer un terrain.
Abanca, abancat (l.), ado, part. Cultivé par bancs. R. à, banc.
ABANCADO, s. f. Culture par bancs, v. enfroundado, recavado.
Vequi uno bravo abancado.
J. ROUX.
R. abanca.



ABANCAGE, s.m. Action de cultiver à bancs, mise à bancs, v. desfounsage. R. abanca.
Abancalado, v. avancalado; abànci, abanço, v. avanço; abançomen, v. avançamen.

ABANDEIRA, ABANDIEIRA (l.) EMBANDEIRA, BANDEIRA (rh.), (rom. baneirar, cat. abanderejar), v. a. Pavoiser, v. pavesa, tenda; pour ouvrir, v. abadeira.
Abandèire, èires, èiro, eiran, eivas, èiron.
S'abandeira, v. r. Se pavoiser.
ABANDEIRA, ABANDIEIRAT (l.), ADO (esp. abanderado), part. et adj. Pavoisé, ée, orné de pavillons.
Tóuti li bastimen abandeira.
ARM. PROUV.
Ambé ma barco abandeirado
Sus la mar fau ma passejado.
G. Azaïs.
R. à, bandiero.

ABANDI, v. a. Lancer avec force, sonner les cloches à volée, v. bandi.
Subran lei campano soun abandido. (esp. bandear campanas)

LOU TRON DE l.'ÈR.
R. à, band.
Abando, v. à bando.

ABANDOUN, ABANDOU (l. g. b.), (rom. abandon, rom. cat. abandó, esp. port. abandono, it. abbandono), s.m. Abandon, v. deleissament.
Ate d'abandoun, acte d'abandon, cession de biens; n'en fau un acte d'abandon, j'y renonce; à l'abandoun, à l'abandon; vièure à l'abandoun, s'abandonner, se livrer à tous les vices. R. abandouna.

ABANDOUNA (rom. cat. esp. port. abandonar, it. abbandonare), v. a. et . Abandonner, v. desmanteni; céder, lâcher, v. leissa, lacha.
Abandounès pas moun miserable sort, formule employée par les estropiés qui mendient.
Sèmblo qu'amour nous abandouno.
C. BRUEYS.
PROV. Diéu abandouno pas li siéu.
Qu toujour pren e rèn noun douno,
A la fin cadun l'abandouno.
S'ABANDOUNA, v.r. S'abandonner, se laisser aller; se prostituer.
Enfant que s'abandouno, enfant qui commece à marcher seul.
PROV. Femo que pren
Se vènd:
Femo que douno
S'abandouno.
ABANDOUNA, ABANDOUNAT (l.), ADO, part. adj. et s. Abandonné, ée; désert, erte (déserte).
Un abandouna, un abandonné; se languis coume un abandouna, il s'ennuie à mourir; un abandouna de Diéu, un chenapan, un scélérat, uno abandounado, une femme perdue. R. à, et (rom. bandon, band, permission).

ABANDOUNADAMEN (rom. abandonadamen, esp. abandonadamente, it. abbandonatamente), adv. Abandonnément, avec abandon; sans réserve. R. abandouna.

ABANDOUNAIRE, ARELLO, AIRO, s. Celui, celle qui abandonne, v. placaire. R. abandouna.

ABANDOUNAMEN, ABANDOUNOMEN (l.), (cat. abandonament, esp. abandonamiento, it. abbandonamento), s.m. Abandonnement, délaissement; déreglement de moeurs, v. gourrinige. R. abandouna.
Abangóli, v. evangéli; abanìo, v. avanìo; abans, abant, abants, v. avans; abantatge, v. avantatge; abantatja, v. avantaja; abantatjous, v. avantajous; abantura, v. aventura; abanturiè, v. aventurié; abanturo, v. aventuro; abanturous, v. aventurous; abaous, v. abóusoun; abara, v. abarra; abaran, v. abelan; abaraudi, abarauvi, v. abalausi.




Abandounès pas moun misérable sort,
formule employée par les estropiés qui men-
dient.

ABARBA, EMBARBA, v. a. Mettre en terre une plante ou une branche, pour qu'elle pousse des racines, v. planta.
S'abarba, s'embarba (it. abbarbicarsi), v. r. Jeter des racines, v. barba.
Un vièi cepoun qu'a fa que crèisse e s'embarba dins un bouen gara.
F. VIDAL.
Abarba, abarbat (l.), ado, part. et adj. Qui a jeté des radicules.
Maiòu abarba, sautelle de vigne. R. à, barbo.

ABARBADA, v. a. Abecquer; faire manger un vieillard, un pauvre, v. abeca, arriba, paisse.
Pèr abarbada tant de mounde i'a de peno.
J. ROUX.
Abarbada, ado, part. Abecqué, ée, nourri, ie. R. à, barbado.

ABARBADOU, EMBARBADOU, s. m. Lieu où l'on plante des boutures pour leur faire jeter des racines, pépinière, v. couvadou, servo.
Metre un plantun à l'abarbadou, mettre un jeune plant en pépinière.
R. abarba.

ABARBASSI (S'), v. r. Devenir barbu, laisser croitre sa barbe.
Abarbassi, abarbassit (l.), ido, part. et adj. Qui a une longue barbe, hérissé, ée.
PROV. Abarbassi coume un bouissoun.
R. à, barbasso.
Abarboula, v. esbarboula; abarcouri, v. avercouli.

ABARDASSI, v. a. Durcir la terre, en parlant du vent, de la pluie, v. aclapi, afegi, asseta.
S'abardassi, v. r. Devenir dur comme un sol pavé de dalles.
Abardassi, ido, part. et adj. Durci comme un pavé. R. à, bardat.

ABARDOUSI (S'), v. r. Devenir bourbeux, v. fangueja. R. à, bardous.
Abare, aro, v. avare, aro.

ABAREC (rom. varec, chaume, paille, morceau), s. m. Outil quelconque, en Guienne, v. cisino, óutis. R. varage.
Abarécio, v. avariço; abareja, v. barreja; abarejadis, v. barrejadis; abarejo, v. à barrejo.

ABARGÈ, AUARCHÈ, s. m. Azerolier, en Gascogne, v. argeiroulié.
A 'nsignat d'empéuta l'abargè de reineto. (acerola, árbol acerolo; serva, serba; abre servera, cervera; Cerollera)
G. DELPRAT.
R. abarjo.
Abari, v. abali; abaria, v. avaria; abaricio, v. avariço; abaricious, v. avaricious; abaris, v. auvàri.

ABARJA (it. abbarcare, entasser), v. a. Amonceler le foin, en Limousin,
v. acucha, amoulouna. R. à, barjo.

ABARJO, AUARJO, AUARCHO (lat. bacca, baie), s. f. Azerole, en Gascogne, v. argeirolo; pour meule de foin, v. barjo, balzo.
(ABARGÈ, AUARCHÈ)
l.'auarjo la mès amaro. (las acerolas son muy astringentes verdes)
G. D'ASTROS.

ABARJOL, s. m. Foin amoncelé, petit tas de foin, en Limousin, v. mouloun, patò. R. abarja.
Abarmi, v. amarvi; abaróudi, v. abalaudi; abarouna, v. abarrouna; abarous, v. avarous.

ABARRA (it. b. lat. abbarrare), v. a. Fermer avec une barre, barrer, v. barra; enfermer, enclore, (cloure, tancar; cerrar) v. embarra; envahir, en parlant d'un troupeau, v. abroua. (barrar, barrá; tancat y barrat)
Avèn pas un renoum ounèste,
Pèr qu'abarran quauque esparset.
E. GLEYZES.
Abarra, abarrat (l.), ado, part. Barré; ravagé par un troupeau.
Tèms abarra, temps couvert. R. à, barro.

ABARRAGE. ABARRÀGI (m.), s. m. Action de barrer, d'enfermer, de conduire un troupeau dans un champ cultivé, v. barrage. R. abarra.
Abarrèi, v. à barrèi.

ABARREJA, v. a. Mettre pêle-mêle, confondre, brouiller, v. barreja.
S'abarreja, v. r. Se mêler, se mélanger, se tempérer. (mezclar; mesclar, mesclá, barrejar, barrejá)
Al soufle del zefir la calou s'abarrejo.
DEBAR.
Bretouns, Picards, Gascons, touts alor s'abarrejon.
J. JASMIN.
R. à, barrejo.

ABARREJADIS, s. m. Pêle-mêle, mélange, foule confuse, multitude, v. barrejadis (barrejadís, barrejadina). R. abarreja.
Abarrejo, v. à barrejo.

ABARROUNA, ABAROUNA, v. a. Entasser, amonceler, dans les Alpes,
v. amoulouna.
Abarrouna, ado, part. et adj. Amoncelé, ée.
Cresto abarrounado, crête de montagne mamelonnée. R. à, barroun.

ABARTASSI (S'), v. r. Devenir buissonneux, se rabougrir, v. abouissouni, agarrussi.
Abartassisse, isses, is, issèn, issès, isson.
Abartassi, abartassit (l.), ido, part. et adj.
Buissonneux, euse, rabougri, ie. R. à, bartas.

ABARTASSIMEN, s. m. Action de devenir buissonneux, de rabougrir, v. abouissounimen. R. abartassi.
Abarut, v. à barut.

ABAS, ADABAS (m.), (it. abbasso, esp. abajo), adv. Là-bas, v. avau, ciçabas, cilabas, perabas, pereilabas. (a baix, abaix)
D'abas, de là-bas.
Tu sies abas, demoro-ie.
A. PEYROL.
Abas est l'opposé de adaut (a dalt; a dal). R. à, bas.

ABASA (esp. abajar), v. a. Mettre à bas, démolir, v. toumba (tombar, tombá); combler, v. atura. (baixá, abaixá)
S'abasa, v. r. Descendre le pays, descendre un fleuve, aller dans le sud, v. davala; s'écrouler, s'effondrer, v. agrasa.
M'abasère vers lou Gras, je descendis vers l'embouchure du Rhône.
Abasa, ado (rom. abassat), part. et adj. Descendu, ue; effondré, ée,
R. à, bas.

ABASANI. v. a. rendre basané; user, v. aterri.
Abasanisse, isses, is, issèn, issèts, isson.
S'abasani, v. r. Prendre un teint basané, se flétrir, se rider; se pourrir à moitié, en parlant d'une planche, v. ablóusouni.
La poumo ivernenco
Que coumenço à s'abasani.
LAFARE-ALAIS.
Abasani, abasanit (l.), ido, part. et adj. Basané, ée. R. à, basano.
ABASANIMEN, s. m. Action de rendre ou de devenir basané. R. abasani. 
Abasima, abasina, v. abima.

ABASOURDI, EIBASOURDI (d.), v. a. Abasourdir, v. abalourdi, estabousi. Abasourdisse, isses, is, issèn, issès, isson.
Abasourdi, abasourdit (l. g.), ido, part. Abasourdi, ie.
E li baus de l'entour n'en soun abasourdi.
F. GRAS.
R. ab, assourdi.
Abassa, v. à bassa.

ABASTA (rom. cat. esp. port. abastar, it. abastare), v. n. Suffire; tourner à bien ou à mal, v. basta; atteindre, arriver avec peine, v. ajougne (o ajougnc); pourvoir, v. prouvesi; abonder, v. abounda.
Abasto, commandement de marine, c'est assez; se ren noun mal abasto, s'il ne survient rien de fâcheux; tout i'abasto, rien n'y manque.
T'abasto-ti de dire amb'uno voues superbo
Que tout sié, pèr que tout siegue fach atalèu?
F. D'OLIVET.
De sa boucasso l'hiatus
A las aurelhos abastavo.
J. AZAÏS.
S'abasta, v. r. Se poser, en parlant d'une volée d'oiseaux, en Guienne,
v. apausa.
Abasta, abastat (l. g.), ado, part. et adj. Qui en a suffisamment, rassasié, ée, pourvu, ue. R. à, basto.

ABASTAMEN (rom. abastamen, cat. abastament, esp. abastamiento),
s. m. Suffisance, v. proun, sufisènço. R. abasta.
Abastanço, v. à bastanço.

ABASTARDI, ABASTARDESI (lim.), (rom. abastardir, it. abbastardire)
v. a. Abâtardir, v. embastardi, abourdi.
Abastardisse, isses, is, issèn, issès, isson.
Abastardis pas la raço, il chasse de race.
S'abastardi, v. r. S'abâtardir, dégénérer.
Abastardi, abastardit (l. g.), ido, part. et adj. Abâtardi, ie.
Blad que s'es abastardi, froment qui a bisé.
PROV. Quand lou fru sèmblo à l'aubre, noun s'es pas abastardi.
R. à, bastard.

ABASTARDIMENT, ABASTARDISSAMEN (it. abbastardimento), s. m. Abâtardissement, dégénérescence, v. abourdimen.
E fau pas crèire, coume d'ùni, qu'aquelo varieta marque l'aboulimen o l'abastardimen.
F. MISTRAL.
R. abastardi.

ABASTOUA (cat. abastonejar), v. a. Engerber, lier les blés coupés, en Gascogne, où l'on se sert d'une cheville pour tourner le lien, v. liadou.
R. à, bastou.

ABAT (rom. abat, abbat, cat. esp. abad, port. abbade, it. abbate, lat. abbas, atis (abbatis)), s. m. Abbé, v. capelan; recteur d'une confrérie; chef d'une fête, coryphée, v. cap-de-jouvènt, capitàni de vilo, prièu; Abat, Labat, de Labat, noms de fam. mérid.
Abat de la jouinesso, abat de la vilo, abat dóu pople, dignitaire dont le choix était fait par les jeunes gens et approuvé par les consuls, dans les anciennes communes de Provence. L'Abbé de la Jeunesse présidait à la
danse et aux amusements publics, et exerçait sur eux une sorte de police. Il percevait le droit de pelote, v. peloto.

Abat di Tarascaire, grand-maître des chevaliers de la Tarasque; abat d'un moulin d'oli, maître-valet d'un moulin à huile; abat dòu clóuchiè, maître-sonneur; rede coume un abat, grave comme un officiant; lou Plan de l'Abat, ancien domaine de l'abbé de Sénanques, près Gordes.
Fachat de quita lou coumbat,
S'envai trouva moussu l'Abat,
Qu'es aquel que das mariages
De chascun - lèvo lous peages.
D. SAGE.
PROV. Coume l'abat canto, lou mouine respond.
- Quand l'abat tèn taverno, li mouine podon ana au vin.
- Dóu plus nèsci n'an fa l'abat.

ABAT, s. f. Petite vallée entre deux dunes, en Guienne, v. lèto.
Abat d'aigo, s. m. Grosse pluie. R. abatre.

ABAT-CAR, s. m. Outil de sellier. R. abatre, car.

ABAT-JOUR, ABAT-JOU (m.), BOT-JOUR (lim.), s. m. Abat-jour, jalousie, v. jalousiè.
Proche aquéleis abat-jour blu.
PH. CHAUVIER.
R. abatre, jour.

ABATAGE, ABATÀGI (m.), ABATATGE (g.), s. m. Abatage, v. abracadis; coins qu'on place sous un levier pour faire une pesée, v. aigre. R. abatre.

ABATAIA, ABATALHA (l. g. b.), (rom. abatalhar) v. a. Assaillir, poursuivre avec des projectiles, jeter des pierres avec la fronde, v. aguincha, aqueira; abattre des noix, gauler, v. acana.
L'abataièron à cop de caiau, on le poursuivit à coups de pierres.
Vous abataiara d'escais-noums prouvençaus.
LAFARE-ALAIS.
S'abataia, v. r. Se livrer bataille, se battre à coups de pierres. R. à, bataio.

ABATAS, ABETAS, s. m. Gros abbé, vilain abbé, v. capelanas. R. abat.

ABATEIRE, ERELLO, ÈIRO (l.), (esp. abatidor, it. abbattitore), s. Abatteur, euse, v. toumbaire.
Abatèire de *quiho, abatteur de quilles. R. abatre.


ABATEMEN, ABATAMEN (rom. abatemen, abatament, cat. abatement, port. abatimento, esp. abatimiento, it. abbatimento), s. m. Abattement; langueur, v. làngui. (languidez) R. abatre.

ABATÈNT, ABATENT (l.), s. m. Abatant, espèce de volet qu'on abat ou qu'on élève à volonté, v. fauco, tampo (o lampo). R. abatre.
Abatesso, v. abadesso.

ABATIS (du fr.), s. m. Abatis, v. chaple, toumbado.
Dins un tal meichant tems, sans aquel abatis,
Coussi tanca la fam del troupèl que patis?
J-.C. PEYROT.
R. abatre.

ABATOUN, ABACHOUN, ABETOUN, ABECHOUN (m. rh.), ABEQUET (l.), s. m. Petit abbé, v. abadot, capelanot.
N'en farian un abatoun.
J. ROUMANILLE.
Quau es aquelo em'aquel abachoun?
ISCLO D'OR.
R. abat.

ABATRE, ABATE (g. b.), (rom. cat. abatre, port. abater, esp. abatir, it. abbattere), v. a. et n. Abattre, renverser, v. abraca, toumba; t. de mar. dériver, s'écarter de son chemin, v. escata.
Se conj. comme batre.
Li fèbre abaton forço, les fièvres affaiblissent beaucoup.
PROV. Pichot (o picbot) ome abat grand roure.
S'abatre, v. r. S'abattre, tomber tout d'un coup.
Lou chivau s'abateguè, le cheval s'abattit.
Abatu, abatut (l. g.), udo (abatudo), part. et adj. Abattu, ue, languissant, ante, fatigué, ée, pâle; Abattu, nom de fam. prov.; Labatut, nom de l. et de fam. fréquent en Gascogne et Périgord.
Courre à brido abatudo, courir à bride abattue. R. à, batre.

ABAU, ABAL, s. m. Tas de 32 gerbes, en Dauphiné, v. molo; veillotte, petit tas de foin, v. balzo, balziero; ancienne mesure de capacité pour les bois, en Limousin. Elle se divisait en 3 brasses ou cordes, et équivalait à 12 stères.
Tènen lou abau au navei.
BÉCHAMEIL.
R. abala.
Abaubi, v. esbaubi.

ABAUCA, ABAUCHA (lim.), (cat. abalgar, piém. suisse balcà, cesser, calmer, angl. balk, négliger, gr. *, se taire), v. a. et n. Calmer, apaiser, cesser, v. ameisa, cala.
Abauque, auques, auco, aucan, aucas, aucon.
Abauca la fèbre, apaiser la fièvre; lou tèms a abauca, le temps s'est adouci.
Abauco sa fièro peitrino.
MIRÈIO.
Abaucant leis inquiet, esperit maufatan.
F. VIDAL.
S'abauca, v. r. Se calmer, s'apaiser, se taire.
Pamens lou barjo-mau s'abauco.
F. GRAS.
De pau à pau li brut s'abauquèron.
T. AUBANEL.
Abauca, abaucat (l.), ado, part. Calmé, apaisé, ée; pour gazonné, v. abauqui. R. à, bauca.

ABAUCAMEN, s. m. Apaisement, v. ameisamen.
L'abaucamen de la tempèsto.
CALENDAU.
R. abauca.

ABAUDI, v. a. Lancer, donner l'essor, produire, v. bandi, lança.
Abaudisse, isses, is, issèn, issès, isson.
Abaudis soun chivau dins leis aigo prefoundo.
M. BOURRELLY.
S'abaudi, v. r. Se produire, se lancer dans le monde, prendre l'essor, s'habituer.
Dins l'espàci s'enauro, au soulèu s'abaudis.
A. CROUSILLAT.
Lèu-lèu que s'abaudis, countènt à faire gau.
R. MARCELIN.
Abaudi, abaudit (l.), ido, part. et adj. Qui a pris son essor, lancé, ée, enhardi, ie. R. à, baud.

ABAUDIMEN, s. m. Action de lancer, de produire, de prendre l'essor, v. auroun. R. abaudi.

ABAUQUEIRA, ABÓUTIERA (rh.), v. a. Incliner en talus, v. atalussa.
Abauquèire, èires, èiro, eiran, eiras, èiron.
Abauqueira, ado, part. et adj. Incliné en talus. R. à, bauquiero.

ABAUQUI (S'), v. r. Se couvrir de graminées, devenir dru et verdoyant comme le gazon, v. agerbi, atepi.
Abanquisse, isses, is, issèn, issès, isson.
Abauqui, ido, abauca, ado, part. Gazonné, ée.
Ribo abauquido, talus de gazon. R. à, bauco.

ABAUQUIMEN, s. m. Gazonnement, v. atepimen. R. abauqui.
Abauri, v. abourri; abauro, v. abouro, aro; abaus, abausses, v. baus; abausa, v. abóusa.

ABAUSi, ABAUVI (lim.), (lat. abuti, abuser), v. n. et a. Foisonner, abonder, v. abounda; durer, v. leida; se targuer, exagérer, v. gounfla; rassasier, blaser, ennuyer, v. embouni.
Abausisse, isses, is, issèn, issès, isson.
Fai tout ço que pòu pèr abausi, il prend des airs importants.
S'abausi, v. r. S'étendre de son long, en Languedoc, v. abóusa.
M'abausìssi siaudamen à toun coustat.
L. DE RICARD.
Abauzit. nom de fam. lang.

ABAUSIDOU, ABAUVIDOU (lim.), OUIRO, adj. et s. Vantard, arde, v. miraclous. R. abausi.

ABAUSIMEN, ABAUVIMEN (lim.), s. m. Action de foisonner; ostentation, exagération, v. abounde. R. abausi.

ABAUSISSÈNT, ABAUVISSÈNT (lim.), ÈNTO. adj. Qui foisonne, avantageux, euse, v. aboundièu; présomptueux, euse, v. vantaire.
R. abausi.
Abausomen, v. abóusamen; abausous, v. abóusoun.

ABAUTI (val. pat, lit; goth. badi, lit), v. n. Pâmer, tomber en défaillance, v. basi, cor-fali.
Abautisse, isses, is, issèn, issès, isson.
S'abauti, v. r. Se pâmer; s'endormir, sommeiller.
Anàvi m'abauti, quand m'avès destournat.
J. CASTELA.
Dins iéu tout s'abautis.
E. GLEYZES.
Abauti, abautit (l.), ido, part. Pâmé, ée, endormi, ie.
Dins lou fort de la nèch, quand tout èro abautit.
J. CASTELA.

ABAUTIMEN, s. m. Défaillance, évanouissement, v. avanimen. R. abauti.

Abauva, v. abóusa; abauvamen, v. abóusamen; abauvi, v. abausi; abauvoun, v. abóusoun.

ABDALA (ar. abdallah, serviteur de Dieu), n. p. Abdelal, nom de fam. marseillais.

ABDERITAN, ANO (lat. abderitanus), adj. et s. Abdéritain, aine, d'Abdère.
E leis Abderitan espurgavon sa bilo.
M. BOURRELLY.

ABDÈRO (lat. Abdera), n. de l. Abdère, ville de Thrace.
Un filousofe encian, Demoucrite d'Abdèro.
M. BOURRELLY.

ABDICA (cat. esp. port. abdicar, it. lat. abdicare), v. a. et n. Abdiquer, v. remercia, renouncia.
Abdique, iques, ico, ican, icas, icon.

ABDICACIOUN, ABDICACIEN (m.), ABDICACIÉU (l. g.), (cat. abdicació, esp. abdicacion, (abdicación) it. abdicazione, lat. abdicatio, onis), s. f.
Abdication.

ABDOUN (rom. cat. lat. Abdon), n. d'h. Abdon.
Sant Abdoun e Sennen, saints Abdon et Sennen, honorés dans le Vallespir, en Roussillon. (Abdón, Senén)

ABE ABES, ABET (rom. abetz, aibs, lat. apx ou habitus), s. m. Balle des céréales en Languedoc, v. acs, arofo, boufo, boulofo, peioun; Abe, Abbes, nom de fam. lang.
L'abe dóu blad, la balle du blé.
Lou creson rascagnut, mès qu'un cop de crebèl
Lou despolhe de l'abe, e veiran lou blad bèl.
J. LAURÉS.
Lou gra de l'abe separèt.
J. AZAÏS.
Me calguèt alounga sur d'abets de cibado.
L. VESTREPAIN.
Abé, v. abet; abé, v. avé; abé, v. ah! be; abé, v. labé; abè, v. avié.

ABEARA, ABIALA, v. a. Arroser, dans les Alpes v. besala, aseiga. R. à, beal.


ABEARÒUR, s. m. Tournée, instrument d'agriculture pour faire les canaux, dans le Queiras, v. sapo, trenco. R. abeara.
Abeberatye, v. abéurage; abèbi, abèbes, abèbe, abebèm, abebèts, abèben, imparf. béarn. et bord du v. avé; abec, v. ambé, amb.

ABECA, ABECHA (d.), ABECADA (rouerg.), (b. lat. abbecare, it. imbeccare), v. a. Abecquer, v. abarbada, aresca, paisse.
Abèque, èques, èco, ecan, ecas, ècon.
Abeca 'n passeroun, abecquer un moineau.
Abeca, abecat (l. g.), ado, part. Abecque, ée. R. à, bèc, becado.

ABECADO (rom. abec), s. f. Becquée, v. becado, barbado. R. abeca.

ABECAGE, ABECÀGI (m.), s. m. Abecquement, v. peissage. R. abeca.

ABEÇAROLO, BEÇAROLO (cat. becerolas), s. f. A b c, alphabet, à Toulouse, v. santocrous, beaba. (esp. abecedario, abecé, alfabeto)
Es à l'abeçarolo, à las beçarolos, il est a l'abécédaire.
Dins l'abeçarolo ounte nous ensignavon à legi.
F. DU CAULON.
Apàrio dins las beçarolos.
P. GOUDELIN.
R. abecé.

ABECÉ, ABECEDÉ, ABEICEI (d.), (esp. abece (abecé), port. a-b-c, it. abbici), s. m. A b c, alphabet, v. alfabet.
Es encaro à l'abecedè, il est encore à l'a b c.

ABECEDÀRI (rom. becedari, cat. abecedari, esp. port. abecedario, it. abbecedario, b. lat. abecedarium), s. m. Abécédaire, livre qui contient l'a b c, v. cagasso, matino. R. abecedè.
Abech, v. labech; abechoun, v. abatoun.

ABECOUI, s. m. Benêt, imbécile, v. bedigas, darut. R. aubicou.
Abedre, v. avé.

ABEFI, ido, adj. Qui a la lèvre pendante, idiot, ote (idiote), v. embefia. R. à, bèfi.
Abegados, v. à vegado; abege, abeche, v. avé; abèi, v. vuei; abeiano, v. abihano; abeié, v. abihié; abeicha, v. abeissa; abeichàgi, v. abeissage; abeichaire, v. abeissaire.
Abeichi pour vène eici, dans l'Aude.


ABEIÉ, AVEIÈ ET ABELIÈ (l.), (b. lat. averia, berlia), s. m. Grand troupeau transhumant, qui passe l'hiver dans la plaine et l'été dans la montagne, v. beilié, coumpagno, escabot, atago, rabato, rego.
Lis abeié (pone abcié) d'Arle, les troupeaux d'Arles, qui en 1872 comptaient plus de 400,000 têtes; lis abeié davalon, les troupeaux descendent des montagnes; camin dis abeié, passage destiné aux troupeaux transhumants, v. carrairo.
Se lous vesias ensen, semblon un abeliè.
J. ROUDIL.
L'origine du mot abeié, qui est usité sur les deux rives du Rhône et s'applique aux troupeaux des Alpes et des Cévennes, est assez douteuse. Abeié pourrait être une corruption du gascon auelhè, troupeau d'ouailles (ramat de ovelles), comme aussi une altération du mot beilié, troupeau conduit par un baile. Il pourrait même venir d'avé, troupeau de brebis, comme l'indique le bas-latin averia, (avería al Matarraña: animals de corral, aves) ou du bas-latin abellus, agneau de lait. (cordero lechal) Abeié, v. abihié; abeieto, v. abiheto; abeio, v. abiho; abèire, v. avé.

ABEISSA, ABEICHA (a.), ABAISSA (l.), ABAICHA, ABACHA (g.), (rom. abaissar, cat. port. abaixar, esp. abajar, it. abbassare), v. a. et n. Abaisser, incliner, diminuer, dégrader, ravaler, v. acata, clina, rebala.
Abaisse, aisses, aisso, eissan, eissas, aisson. (abaixá, abachá chap.)
Abaisso lou toun, baisse le ton; abeissa 'n fais (feix), déposer un fardeau. S'abeissa, v. r. S'abaisser; s'humilier, s'avilir; se mésallier.
Mai pèr bonur lis aigo s'abeissèron.
A. PEYROL.
PROV. Quau s'abaisso, Diéu l'enausso.
- Au mai s'abaisson, mai mostron lou darrié.
Abeissa, abaissat (l. g.), ado, part. Abaissé, ée.
La Vierge ausso si manoto,
Lou poumié s'es abeissa.
ORAISON POP.
R. à, beissa.

ABEISSADO, ABAISSADO (l.), ABACHADO (g.), (rom. abaissada, esp. bajada), s. f. Inclinaison; révérence pour saluer; déclivité, pente, v. baisso, enclin.
Abeissado de cap, penchement de tête; fai-iè toun abeissado, fais-lui la révérence.
R. abeissa.

ABEISSAGE, ABEISSÀGI (m.), ABEICHÀGI (a.), ABAISSATGE (l.), s. m. Action d'abaisser, de s'abaisser.
Malur à quau n'en voudra ges,
D'un perdoun qu'à moun fiéu costo tal abeissage !
S. LAMBERT.
R. abeissa.

ABEISSAIRE, ABEICHAIRE (a.), ABAISSAIRE (l.), ARELLO, AIRO (rom. abaissaire, abayssador, cat. abaxador), s. et adj. Celui, celle qui abaisse, v. rebalaire.
Muscle abeissaire, muscle abaisseur. R. abeissa.

ABEISSAMEN, ABEICHAMEN (a.), ABAISSOMEN (l.), (rom. baichament, cat. abaxament, port. avaixamento, esp. abajamiento, it. abbassamento), s. m. Abaissement, humiliation, v. acatamen.
Adoron, tremoulant, de Diéu l'abeissamen.
S. LAMBERT.
De voste abeissamen, de vosto óubeïssènço
Deja Diéu avié pres pieta.
F. DU CAULON.
R. abeissa.

ABEISSOUN (D'), loc. adv. En se baissant, v. clinoun.
Van d'abeissoun, marchon à pas de loup.
J.-F. ROUX.
R. abeissa.

ABÈL (b. lat., abellis, apile), s. m. Rucher, en Languedoc, v. abihiè, apiè. Talha lous abèls, châtrer les ruches.
Brounzino, voultejo au pouelo
Coumo un abèl au cagnard.
A. LEYRIS.
Coumo abeio au founs de soun abèl.
LAFARE-ALAIS.
R. abiho.

ABÈL (rom. cat. esp. lat. Abel, it. Abele), n. d'h. Abel; Abély, Abbal, Abeau, noms de fam. mérid.
L'enganat e l'enganaire
Si com Abel a soun fraire. (Caín, son frare, son germá; su hermano)
P. CARDINAL.

ABELA, EBELA (lim.), (cat. abillar, it. abbellare), v. a. Embellir, polir, nettoyer, rasséréner, v. embeli. (embellí)
Abelle, elles, ello, elan, elas, ellon.
S'abela, v. r. S'embellir.
Lou tèms s'abello, le temps se met au beau.
Abela, abelat (l.), ado, part. et adj. Embelli, ie. R. à, bèu.
Abela, v. avelan.

ABELAN, ABALAN (rh. l.), ABERAN, ABARAN (m.), ANO, adj. Se dit des amandes dont l'écale est friable et dont le goût rappelle celui des noisettes, v. cacho-dènt, pistacho, princesso; tendre, facile, v. tèndre; généreux, euse, libéral, ale, v. aboundous, alargant.
Amelié abelan, amandier qui porte l'amelo abelano, variété d'amande, originaire d'Afrique, v. araban; on nomme aussi de ce nom les amandes jumelles, v. bessouno; miejo-abelano, amande mi-fine; avè li man abelano, avoir les mains toujours prêtes à donner, être prompt à frapper; es gaire abelan, il n'est pas généreux; abelan coume uno nose estrechano, se dit ironiquement d'un avare.
La sincerita de toun jouine cor abelan.
A. ARNAVIELLE.
R. avelano. (esp. avellano; chap. avellané, avellana lo fruit)
Abelanè, abelaniè, v. avelanié; abelanieirado, v. avelanierado; abelanièiro, v. avelaniero; abelano, v. avelano; abelatiè, v. avelatié; abelha, v. abiha; abelhano, v. abihano; abelhard, v. abihard; abelhè, v. abihié; abelheto, v. abiheto; abelho, v. abiho.

ABELl, BELI (rom. cat. abelir, it. abbellire), v. a. et n. Embellir, v. embeli; flatter, v. alisca; devenir beau, paraître beau, v. apoulidi; agréer, plaire, en Dauphiné, v. agrada.
Abelisse, isses, is, issèn, issès, isson.
Tan m'abelis vostre cortés deman. DANTE.
(tanto me agrada vuestra cortés demanda; cortés en el original creo que no lleva tilde. Divina Commedia; sigue:
qu'ieu no me puesc ni voill a vos cobrire.
Ieu sui Arnaut, que plor e vau cantan;
consiros vei la passada folor,
e vei jausen lo joi qu'esper, denan.
Ara vos prec, per aquella valor
que vos guida al som de l'escalina,
sovenha vos a temps de ma dolor!)
Abeli, abelit (l.), ido, part. et adj. Embelli, ie; agréable, charmant, ante. R. à, bèu. Abelié, v. abeié; abelié, v. abihié.

ABELIMEN (rom. abelimen, cat. abeliment, it. abbellimento), s. m. Embellissement, agrément, charme, v. chale.
Lou mounde emé sa glòri e seis abelimen.
A. CROUSILLAT.
Sourgènt d'abelimen d'aqueste bèu terraire. E. EYSSETTE.
R. abeli.

ABELITRI, ABELETRI, v. a. Rendre belître, rendre poltron, v. apóutrouni.
Abelitrisse, isses, is, issèn, issès, isson.
S'abelitri, v. r. Devenir belìtre.
Abelitri, abelitrit (l.), ido, part. et adj. Devenu belître. R. à, belitre.
Abello, v. abulo.

ABELOUN, n. p. Abellon, Abelous, Abeilhou, noms de fam. mérid.
L'Abèl divin de la proumesso
Te benis, coundusèire, innoucènt Abeloun.
S. LAMBERT.
R. Abèl.

ABELU, ABELUC (l.), ABERLUC (g.), s. m. Eveil au travail, vivacité, ardeur, désir d'apprendre, v. afecioun (afccioun); dextérité, v. biais,
gàubi.
Abèl abelu, immédiatement, sans réflexion, d'après le premier aperçu.
Aquel sant abeluc que tant nous mouraliso.
A. VILLIÉ.
R. abeluga.

ABELUGA (rom. abellucar), v. a. Eveiller, émoustiller, v. escarrabiha.
Abelugue, gues, go, gan, gas, gon.
S'abeluga, v. r. S'éveiller, s'animer, s'échauffer au travail.
Abeluga, abelugat (l.), ado, part. et adj. Éveillé, ée, dispos; étincelant, ante.
Sous èls tant languissents, dins lou crane amagats,
Venguèron tout-d'un-cop negres, abelugats.
J. CASTELA.
R. à, belugo.
Abem, aben, v. avèn; abèm, v. avian; abèn, v. avien; aben, v. avènt; aben pour avèn, v. aveni.

ABENA, AVENA (l.), (rom. abenar), v. a. User, utiliser jusqu'au bout, épuiser, consommer, v. gausi; t. de filature, achever de filer ce qui reste de soie aux derniers cocons d'une bassine; mettre à profit, ménager, économiser, v. aprouficha; élimer, v. blesi; débiter, v. chabi; fatiguer, importuner, en Castrais, v. alassa; élever une plantation, nourrir un enfant ou un animal, en Dauphiné, v. abali.
Abena sis abihage, avena sas fardos (l.) user ses vieux habits; abena lou
jour, profiter du jour jusqu'à son déclin; abena sa marchandiso, écouler sa marchandise; la merlusso (merluza; mare de llus : madre de lucio) abeno forço òli, il faut beaucoup d'huile pour frire la morue; abeno la sau, consomme le sel, ménage le sel; es tèms d'abena, il est temps de finir.
Pèr li paure, pèr lou bon Diéu
N'abenè, de lano e de fiéu.
T. AUBANEL.
S'abena v. r. S'épuiser, s'user, se consommer; se fatiguer par excès de travail; s'utiliser.
Ma vido que s'abeno.
L. ROUMIEUX.
S'abeno pèr ploura.
A. AUTHEMAN.
PROV. La diferènci di goust fai que tout s'abeno.
Abena, avenat (l.), ado, part. et adj. Usé, épuisé consommé, éliuné, fatigué, ée, ruine par les maladies ou la débauche; élevé, ée, grandi, ie, en Diois.
Se noun sies abena, si tu n'es pas fatigué; aquel ome s'es bèn abena, cet homme a joui d'une longue vie. R. à, bèn ou veno.

ABENADURO, AVENADURO (l.), s. f. Reste de cocons à demi dévidés, soie inférieure qui en provient. R. abena.

ABENAGE, ABENÀGI (m.), s. m. Epuisement, consommation, usure, v. gausiduro; plantation nouvelle, en Dauphiné, v. plantiè. R. abena.

ABENAIRE, ARELLO, AIRO, s. et adj. Celui, celle qui use, qui élime, qui épuise, qui débite; consommateur, trice, v. counsumaire.
S'un abenaire l'embarrasso,
Li destampo lou courrènt d'èr.
A. VILLIÉ.
R. abena.
Abenamen, v. avenamen.

ABENAT, s. m. Excès de fatigue, dégoût, à Castres, v. sadou. (sadoll)
N'ai fach un abenat, j'en suis excédé, R. abena.
Abenca, v. avenca; abenci, v. avenci; abendriò pour avendrié, v. aveni; abenent, v. avenent.

ABENGO (rom. abenga), s. f. Nom d'une ancienne monnaie, moindre que la maille. R. auben, enco.
Abengudo, v. avengudo; abengue, v. aveni; abengut, v. avengu.

ABENI, v. n. Venir à bien, v. abasta, reüssi; pour avenir, v. aveni.
Abenisse, isses, is, issèn, issès, isson. (chap. avindre; esp. avenir)
Abeni, abenit (l.), ido, part. Venu à bien.
Bèn aveni, bien conditionné. R. à, bèn.
Abenomen, v. avenimen; abent, v. avènt; abenturo, v. aventuro; abé-pla, v. plan.

ABENSO, ABENSE (b.), (rom. Abensa, Avensa), n. de l. Abense, près Viodos (Basses-Pyrénées).
Abeque, abec (rom. abque), avec, à Bordeaux, v. ab, amb, ambè, amè.
Abera, v. avera; abera, v. aura; abera, v. avelan; aberan, ano, v. abelan, ano; aberca, abercha, v. berca, breca; abere, v. avé; aberèi, eras, era, eram, erats, eran, futur béarn. du v. avé.

ABERG (rom. cat. alberg, it. albergo, all. herberg), s. m. Châlet, dans les Alpes dauphinoises, v. mèiro, muando.
Abergougna, v. avergougna; aberi, erès, erè, erèm, erèts, erèn, conditionnel béarn. du r. avé; aberiga, v. averiga; aberit. ido, v. esberi, ido; aberlenco , v. amelenco; aberlenquiè, v. amelenquié; aberluc, v. abelu; aberma, v. amerma; abermi, v. amarvi.

ABERNOU, s. f. Terre-noix, plante, en Limousin, v. arluciòu, bisó, nissóu, nousiho; nodosité qui vient aux mains des goutteux, v. nous.
Aniren querre de las abernous dins lou prat.
J. ROUX.
R. nout, nose.

ABERNOUSSES, s. m. pl. Saule marceau, dans l'Hérault, v. bedis. R. averno, verno.
Aberot, v. abadot.

ABEROUNI, v. a. Priver un mouton ou un agneau, lui apprendre à manger dans la main et à suivre son maître, v. aprivada.
Aberounisse, isses, is, issèn, issès, isson.
S'aberouni, v. r. Se garnir de vers, en parlant des fruits v. arna, coussouna.
Acoumenço à s'abasani
E finis de s'aberouni.
LAFARE-ALAIS.
Aberouni, aberounit (l.), ido, part. et adj. Privé, ée; véreux, euse, v. vermenous. R. à, beroun.
Aberra, v. abourri.

ABERRACIOUN, ABERRACIEN (m.), ABERRACIÉU (l.g.), (it. aberrazione, lat. aberratio, aberrationis), s. f. Aberration, v. àrri. (esp. aberración)
léu pode pas m'esplica l'aberracioun de certàni persouno.
LOU PROUVENÇAU.
Abersàri, v. aversàri; abersiéu, v. aversioun; aberso, v. averso; abert, v. aubert; abertada, v. avertada; aberti, v. averti; abes, v. abe; abés, v. aviés; abès, v. avès; abesc, v. visc; abesca, v. aresca; abesca, v. abeca; abescat. v. evescat; abescops pour à bèls cops, v. cop; abesia, abesina, v. avesina; abespra, v. avespra; abesque, v. evesque; abessa, v. versa.

ABESSI (lat. hebescere), v. a. Émousser, v. afoula.
Abessis dau fenun lou lengou tant pounchu.
A. ARNAVIELLE.
S'abessi, v. r. S'émousser.
Lou pounchou s'es abessi.
LAFARE-ALAIS.
Abessi, abessit (l.), ido, part. Émoussé, ée.

ABESSIMEN, s. m. Action d'émousser, de s'émousser, v. afoulage. R. abessi.

ABESTI, ABETi et EIBETI (rom. abestir, esp. abestiar, it. abbestiare), v. a. Abêtir, hébéter, v. ebeta.
Abestisse, isses, is, issèn, issès, isson, ou (m.) abestissi, isses, isse, etc.
Lou vin vous abestisse.
M. BOURRELLY.
S'abesti, v. r. Abêtir, s'abrutir.
S'abestis toujour que mai, il rabêtit de jour en jour.
Abesti, abestit (l. g.), part. adj. et s. Abêti, ie, hébété, ée, stupide, brutal, ale.
O grano d'abesti! t. injurieux. R. à, bèsti.

ABESTIALA, v. a. Pourvoir un domaine des bestiaux nécessaires pour son exploitation, v. acabala.
Pèr abestiala aquèu mas faudriè milo escut, il faudrait mille écus pour fournir cette ferme de bestiaux.
S'abestiala, v. r. Se pourvoir de bestiaux.
Abestiala, abestialat (l.), ado, part. et adj. Pourvu des bestiaux nécessaires. R. à, bestiau.

ABESTIASSI, v. a. Abrutir, v. abesti.
L'esclavage abestiassis, la servitude abrutit.
S'abestiassi, v. r. S'abrutir.
Abestiassi, abestiassit (l.), ido, part. et adj. Abruti, ie.
Un fat abestiassit.
BACQUEIRA.
R. à, bestiasso.

ABESTIMEN, s. m. Action d'abêtir; hébétude, stupidité, v. balourdige, dassarié.
Quand l'amo s'abestis, l'abestimen se coumplis de pertout.
J.-B. GAUT.
R. abesti.

ABESTISSÈNT, ÈNTO, adj. Qui abêtit. qui hébète, v. abrutissènt.
R. abesti.

ABET, AVET (g.), (rom. abet, avet, cat. abet, it. abete, esp. abeto, lat. abies, abietis), s. m. Sapin (chap. sapí), arbre, v. sap, serento; pour balle des grains, v. abe.
De bos d'abet, du bois de sapin.
L'abet e le pignè manjarion soupos sul cap al nasitort.
P. GOUDELIN.
L'abet souloumbrous.
F. GRAS.
Abeta, v. ebeta; abeti, v. abesti; abets, v. avès; abèts, v. avias; abèn, v. bèu *, abèu, v. abus; abéuda, v. avéusa.

ABÉURA, ABIEURA, (rouerg.) ABUOURA (a.) EMBÉURA (l.) (rom. cat. abeurar, esp. abrevar, it. abbeverare), v. a. Abreuver, arroser, v. aseiga; combuger, v. embuga; éteindre la chaux, v. fura; faire couler du mortier clair entre les pierres, ou de la terre meuble sur les racines d'un jeune plant; en faire accroire, leurrer, v. abriva.
Li ràfi van abéura, les valets de ferme vont faire boire leurs bêtes.
Abéura li foundamento, vider quelques bouteilles à l'occasion de la pose des premières pierres d'une construction; abéura de belli resoun, bercer de belles paroles.
De-long dou valat
Abéuro si vaco.
T. AUBANEL.
Aro que n'ai plus ma barbasso, Miano me dira plus
que sèmble aquéu qu'abéuvè lou bon Diéu en crous.
J. ROUMANILLE.
S'abéura, v. r. S'abreuver; se griser; se mouiller.
T'abéurariés à la font d'alegresso.
L. ROUMIEUX.
Abéura, abéurat (l.), ado, part. Abreuvé, imbibé, trompé, ée.
Eron (o Éron) ben abéura, ils buvaient de bon vin; terro abèurado, terre bien humectée. R. à, bèure.

ABÉURADO (cat. abeurada), s. f. Ce qu'on fait boire en une fois; irrigation, v. arrousado; bourde, v. bulo, baio.
Que mesprese lou mounde e sa douço abéurado.
ISCLO D'OR.
Qu'es acò que vai à l'abéurado,
Sènso jamai ié prene uno goulado?
énigme populaire dont le mot est esquerlo, clochette du bétail. R. abèura.

ABÉURADOU, ABIÉURADOU (l.), ABÉUROU, ABUOURÒUR (a.), (rom. cat. abeurador, esp. abrevadero, it. abbeveratojo, b. lat. abeuratorium),
s. m. Abreuvoir, auget; creux où l'on verse du mortier pour le faire pénétrer entre les pierres, v. bevedou, nauquet, pielo.
Cassa à l'abèuradou, tendre des filets le long d'un ruisseau ou vont boire les oiseaux; vai soulet à l'abèuradou, il ne faut pas le presser pour boire. L'ase à l'abéuradou vèn d'engouli la luno.
P. VIDAL.
R. abèura.

ABÉURAGE, ABÉURÀGI (m.), ABÉURATGE (l.), BÉURAGE (d.), BÉURATGE (g.), ABEBERATYE (b.), (rom. abeurage, abeuratge, beuragge, buouratge, port. beberagem, it. beveraggio), s. m. Breuvage, v. bevèndo; action d'abreuver, d'arroser; coulis, mortier clair qu'on fait couler entre les pierres; rainure d'une pierre qui reçoit ce coulis; lieu où les oiseaux vont boire; buvée des pourceaux, v. beveiroun, peirado.
Casso à l'abèurage, chasse à l'abreuvoir; douna 'n abéurage à-n-un chivau, donner une potion à un cheval; l'abéurage dóu Plan de la Mar, nom d'une nappe d'eau qui se trouve près des Lèques (Bouches-du-Rhône). R. abéura.

ABÉURAIRE, ARELLO, AIRO (esp. abrevador), s. Celui, celle qui abreuve, qui arrose, qui en fait accroire, v. embulaire.
Abèuraire d'ibrougno, débitant de vin. R. abéura.

ABÉURE, s. m. Breuvage, v. bèure; vin trempé, piquette, v. trempo.
De-que vènes troubla moun abéure, rascas?
A. BIGOT.
Quand l'abéure grumaire, en trincant, se béura.
A. ARNAVIELLE.
R. abéura.
Abéusa, v. avéusa.

ÀBI, ABIT, NABIT (l.),(rom. abit, abiti, habit, habiti, avid, esp. abit (hábito). cat. habit. it. abito, lat. habitus), s. m. Habit. vètement, v. vèsti; robe de religieux, sac de pénitent, v. raubo; frac, habit de fête, v. quèli, reboundo.
Abi à co d'agasso, habit à basques longues; àbi à co de merlusso, habit à queue de morue; abit nouviau, habit nuptial; abit bourgés, habit bourgeois; abit rascla, habit râpé; basto, taceto d'un abit, basque d'un
habit; faire abit, porter l'habit, le frac; pèndre l'àbi en uno figuiero, jeter le froc aux orties; faire un abit, coupa 'n abit, draper quelqu'un, médire de lui; vai te faire tira l'àbi, va te faire paitre; tiro-iè l'abit, tarare, je n'en crois rien.
PROV. L'àbi fai pas lou mouine. (el hábito no hace al monje)
- Fiho poulido sènso abit.
Mai de calignaire que de marit.
Abi, v. aviéu; abia, v. avia; abiada, v. amiada, amadoua; abiado, abial, v. aviado; abiala, v. abeara; abias, v. avias; abiba, v. aviva; abibado, v. avivado.

ABICH (rom. abitz, aibitz, aibit, bien doué, parfait. lat. habitus, bien tenu), n. p. Habisch, nom de fam. provençal.
Abicou, abicoul, v. aubicou; abicoun, v. aubicoun; abida, v. avida; abide, v. avide.

ABIDOS (rom. Abidos, Bidos, Avidoos, Avitos), n. de l. Abidos (Basses-Pyrénées).
Abié, v. abeié; abiè, v. aveni; abiela, abiera, v. aviela; abielan, v. abelan; abelhunit. v. avieiastri; abièn, v. avian; abiene, v. aveni; abiès, v. avias; abiéua, v. aviva; abiéura, v. abéura.

ABIHA, ABILHA (l. g. a.), BILHA (lim.), (rom. abilhar, it. abbigliare), v. a. Habiller, vêtir, v. atrenca, vesti; t. de cuisine, de boucherie et de tannerie, v. adouba; draper, critiquer, v. tapissa; gourmander, réprimander, v. charpa.
Abiha 'n mort, ensevelir un mort.
Qu'es acò: de-vèspre l'abihon
E de-matin lon desabihon?
énigme populaire dont le mot est fiò, feu, qu'on couvre le soir et qu'on découvre le matin.
PROV. Abihas un bastoun,
Aurés un baroun.
S'abiha, v. r. S'habiller.
S'abiha d'estièu, d'ivèr, prendre les habits d'été, d'hiver; s'abiha de lòugiè, se vêtir à la légère; s'abiha di jour óubrant, de tóuti li jour, mettre un habit à tous les jours; s'abiha dóu dimenche, s'endimancher.
Jèsu-Crist s'abiho en paure,
L'óumorno vai demanda.
CH. POP.
Abiha, abilhat (l. g.), ado, part. et adj. Habillé, ée.
Meloun bèn abiha, melon brodé; l'abiha de sedo, le cochon; l'abiha de velout, le n° 18 au jeu de loto; t'an abiha coume se dèu, on t'a habillé de toutes pièces.
PROV. Bèn caussa, bèn couifa,
Sias á mita abiha.
R. abile.

ABIHA, ABELHA (l.), v. a. Mettre des essaims dans des ruches, ou des ruches dans un rucher.
Abiha, abelhat (l.), ado, part. et adj. Pourvu d'abeilles; percè de petits trous comme les gâteaux de cire des abeilles, v. bresca. R. abiho.

ABIHADO, ABILHADO (l.), s. f. Carte qui porte une figure, v. bello. R. abiha.

ABIHAGE, ABIHÀGI (m.), ABILHAGE (d.), ABILHATGE (l. g.), s. m. Action d'habiller; t. de cuisinier et de pelletier, habillage, v. adoubage; habillement, vêtement, v. vèsti, besougno, fardo, raubo.
Abihage d'estièu, habit d'été; abihage dóu dimenche, habit du dimanche; carga sis abihage, revêtir ses habits; t'an fa 'n brave abihage, on t'a bien drapé.
Dins sis abihage peious
L'auro frejo s'encafournavo.
A. BIGOT.
Vai, s'as plus lou meme abihage,
As toujour lou meme visage.
T. AUBANEL.
R. abiha.

ABIHAIRE, ABILHAIRE (l. a.), ARELLO, AIRO, s. Celui, celle qui habille, qui ensevelit les morts; qui aime à critiquer; t. de tannerie, habilleur, v. adoubaire.
Lous cousturiés, bonons abilhaires.
C. BRUEYS.
R. abiha.

ABIHAMEN, ABILHAMEN (a.), ABILHOMEN (l. g.), (rom. habillamen, it. abbigliamento), s. m. Habillement, robe de femme, v. vestimen.
Abihamen de dòu, vêtement de deuil.
PROV. Abihamen de lano
Tèn la pèu sano.
R. abiha.

ABIHAN, ABELHAN (l.), (b. lat. abellianum, abelianum, abellanum), n. de l. Abeilhan (Hérault).

ABIHANO, ABELHANO (l.), (esp. abejera), s. f. Mélisse, plante aimée des abeilles, v. citrounello, limouneto; cépage cultivé dans l'Ardèche, que l'on croit être le chasselas doré, v. pico-poul, lardado.
Abihano, majourano, roumanin, menugueto. (melisa, mejorana, romero)
ARM. PROUV. (romaní; rosmarino; romer, romé; Rosmarin deutsch)
R. abiho.

ABIHARD, ABELHARD (l.), s. m. Bourdon, abeille mâle, v. tereno; Abeilard, n. de fam. (Abelardo)
PROV. Varaia coume un abihard,
rôder et fureter. R. abiho.

ABIHASSO, ABELHASSO (l.), s. f. Grosse abeille, méchante abeille, v. guèspo. R. abiho.

ABIHETO, ABELHETO (l. g.), s. f. Petite abeille, v. abihouno.
Encaro l'abiheto, encaro la paloumbo
Pouedon trouva la mouert au coutau, dins la coumbo.
A. CROUSILLAT.
R. abiho.

ABIHIÉ, ABELHÈ (l.), ABELHÈI (bord.), (cat. abellar, esp. abejero, b. lat. abellarium, apicularium), s. m. Rucher, lieu plein d'abeilles, v. abel, apiè; variété de raisin qui attire les abeilles, v. abihano; guêpier, v. guespiè; pour troupeau, v. abeié. (A Beseit, lo abellá de Rampí)
Alor s'entènd la bloundo abiho
Vounvouneja dins l'abihié.
F. THÉOBALD.
Lou vounvounamen d'aquel inmènse abihié que li dien Marsiho.
TOUAR.

ABIHO, ABEIO (m. niç.), ABUIO (rh.), ABILHO, ABELHO, AVELHO (l. g. d.), BELHO (lim.), (rom. port. abelha, cat. abella, esp. abeja, it. ape, lat. apicula), s. f. Abeille, mouche à miel, v. mousco d'or; ophrys abeille, plante, v. erbo-de-la-guèspo; nom d'une famille provençale qui porte trois abeilles dans son blason; pour étincelle, en Dauphiné, v. belugo.
Rèi d'abiho, abeille mâle, faux bourdon; rèino d'abiho, reine-abeille, abeille femelle, v. bello, gouvèr, maïstro; brusc d'abiho, ruche d'abeilles; bresco d'abiho, gaufre d'abeille; pinau dis abiho, propolis des abeilles;
cambo d'abiho, cambo d'ambiho, patte d'abeille, jambe débile, v. gambiho, brescambiho; erbo-de-l'abiho, caille-lait, plante; lou Roucas dis Abiho, nom d'un escarpement situé dans la Combe de Lourmarin (Vaucluse); lis Abiho, les Abeilles, nom de lieu, près Carpentras.
L'Abiho prouvençalo, titre d'un recueil de poésies provençales (Marseille, 1858).
Vièure d'acord coume lis abiho, vivre unis; sage coume uno abiho, sage comme une fille; carga coume uno abiho, chargé comme une abeille qui vient de butiner; valènt coume uno abiho, diligent comme une abeille; rous coume uno abiho, blond comme l'or; t'a poun l'abiho? sens-tu la piqûre? t'a-t-on vertement répondu? fau pas dire de mau davans lis abiho, on croit que les abeilles sont irritées par les blasphèmes.
PROV. Quau met soun argènt en abiho
Risco de se grata l'auriho.
Les abeilles vendues portent malheur; on ne doit s'en procurer ou s'en défaire qu'en les troquant en nature contre une autre marchandise, d'après la croyance populaire.
PROV. Lis abiho e li fiho
Fan grata lis auriho.
- A la flour vai toustèms l'abiho.
- A Sant Miquèu, (Miquel, Miguel, Michael)
Estoufo l'abiho e tasto lou mèu.
- Quand l'abiho rèsto de se retira
Acò 's uno provo que deman plóura.

ABIHOLO, BIHOLO (montp.), (esp. abejaruco), s. m. Guêpier, oiseau qui mange les abeilles, v. sereno. R. abiho. (abellerol)

ABIHOUNO, ABIHOUN, ABILHOU (l.), (port. abelhina), s. Avette, jeune abeille, v. abiheto.
Jamai lous abilhous, dins sous mounto-davalo,
Avien fach ressounti tant fort brounzimen d'alo.
A. LANGLADE.
R. abiho.

ABIHOUSO, ABELHOUSO (viv.), n. de l. Abeillouze (Ardèche).

ABILA, ABILLA (l.), v. a. Affiner, duper, en Castrais, v. afina, embula.
Abila, abillat (l.), ado, part. Affiné; approprié, ée. R. abile.

ABILAMEN, ABILLOMEN (l.), (cat. habilment, it. abilmente, esp. (hábilmente) port. habilmente), adv. Habilement, v. adrechamen.
Abilamen ramplissien si toupin.
A. PEYROL.
R. abile.


ABILAS, ABINLAS (l.), ASSO, adj. Très habile, v. finas.
Acò 's d'aquèlis abilas, ce sont ces prétendus habiles. R. abile.

ABILE, ABIL (niç.), ABILLE, ABINLE, ABIRLE (l. g.), ILO, ILLO, INLO, IRLO (rom. abil, habil, abilh, cat. esp. (hábil) port. habil, it. abile, lat. habilis), adj. Habile, adroit. fin, v. asciença, biaissu, endùstri, fin; Habil, nom de fam. mérid.
Es un abile ome, c'est un habile homme; abìli travaiaire, abiles travalhaires (l.), habiles travailleurs; abili paraulo, abilos paraulos (l.), habiles paroles; abilis engano, abilos enganos (l.), habiles ruses.
PROV. Quau part couioun, noun tourno abile.

ABILESSO, ABILESO, ABILLESO et ABINLESSO (l.), (saintongeois habilesse), s. f. Habileté, aptitude, capacité, v. biais.
Dins lis oubreto d'abilesso.
CALENDAU.
PROV. Dins uno eimino de presoumcioun i'a pas un pata d'abilesso.
R. abile.

ABILET, ABINLET (l.), ETO, adj. Assez habile, v. engaubia.
Chatouno abileto, jeune fille adroite. R. *âbile (* â invertida).

ABILETA, ABILLETAT (l.), (rom. habilitatz, cat. habilitat, esp. habilidad, it. abilità, lat. habilitas, habilitatis), s. f. Habileté, dextérité, v. aubire, gàubi. (chap. habilidat)
Avié fa vèire soun courage e soun abileta guerriero.
ARM. PROUV.
Abilha, v. abiha; abili, v. avili.

ABILITA (rom. abilitar, habilitar, cat. esp. port. habilitar, it. abilitare,
b. lat. habilitare), v. a. Habiliter, rendre apte, v. adraia.
Abilita, abilitat (l.), ado, part. et adj. Halité, ée. R. abile.

ABILITACIOUN, ABILITACIEN (m.), ABILITACIÉU (l. g.), (cat. habilitació, esp. habilitación, it. abilitazione), s. f. Habilitation. R. abilita.

ABIMA, ABISMA (g.), ABASIMA (rh,), ABISSA (l.), ABIRMA (lim.),
(rom. abismar, abissar, abyssar, cat. abisar, esp. port. abismar, it.
abissare), v. a. Abîmer; harasser, surmener, accabler, v. avenea, ablasiga; friper, gâter, v. peri; ruiner, détruire, v. derouï.
Diéu m'abime! sorte d'imprécation usitée en Rouergue; abima de cop, accabler de coups.
l'abasimon la tèsto.
H. MOREL.
S'abima, s'abissa, s'abasima, v. r. S'abîmer.
La vilo ounte siéu nado
Devrié s'abasima.
CH. POP.
Dirias que tout vai s'abissa.
A. LANGLADE.
Faire abima 'n chivau, surmener un cheval.
Abima, abissat (l.), ado, part. et adj. Abimé, harassé, dégradé, fripé, ée.
Nous sian abima, nous nous sommes abîmés.
Abasimado de tristesso.
L. ROUMIEUX.
R. abime.

ABIMAGE, ABASIMAMEN, s. m. Action d'abimer, de harasser; extrême lassitude, accablement, v. ablasigaduro. R. abima.

ABIMAIRE, ABASIMAIRE, ARELLO, AIRO, s. Celui, celle qui abime, harasse ou fripe, v. destrùssi. R. abima.

ABIMANT, ABASIMANT, ANTO, adj. Harassant, accablant, ante, v. aclinant. R. abima.
Abasimanto èron li mougno
Qu'aquest largavo à plen de pougno.
MIRÈIO.

ABIME, ABISME (g. a.), ABISSE (lim.), ABIS (l. niç.), (rom. abis, abissi, cat. abisme, abis, esp. port. abismo, it. abisso, lat. abyssus), s. m. Abime, gouffre, v. baren, caraven, gourg, toumple; fondrière, puisard, creux dans lequel les eaux se perdent, v. aven, afous, embut; enfer, malheur extrême, destruction, v. infèr; grande foule, v. nèblo.
Lis abime de la palun, les fondrières des marais; lis abis de la mar, les grandes profondeurs de la mer.
PROV. Abriéu es lou mes d'abime,
avril est le mois du dégât, à cause des gelées tardives.
N'i'a 'n abis, il y en a terriblement; plòu que 'n abis, il pleut comme jamais, à Castres; tout pèr abis, en perdition, en désordre.
Regardo-l'en la barco: es atènt e l'uei fis
Pèr descurbi li moustre en lou founs de l'abis.
C. SARATO.
ABINA (lat. binare), v. a. Accoupler, assortir, apparier, en Limousin, v. aparia.
S'abina, v. r. S'accoupler, se ranger par paire.

Un brave ome s'abino mal amb'un conqui.
J. ROUX.
Abina, ado, part. Accouplé, ée.
Abina, v. avina; abinata, v. avinata; abindran pour avendran; abinen, v. avenènt; abinle, v. abile; abinlesso, v. abilesso; abiò, v. avié; abioi, v. aviéu; abion, abiòu, v. avien; abioua, v. aviva; abiquet, v. abitet; abirle,
v. abile; abirma, v. abima; abiroun, v. aviroun; abis, v. avis; abis, v. vis; abis, v. aviés; abis, abisme, v. abime; abisa, v. avisa; abisma, abissa, v. abima; abissa, v. abeissa.

ABISSIN, INO (cat. abissi, abissina; lat. abyssinus), s. et adj. Abyssin, ine.
Devouris dòu regard li desert abissin.
MIRÉIO.

ABlSSINIO (cat. it. Abissinia, lat. Abyssinia), s. f. Abyssinie, contrée d'Afrique.
Abit. v. àbi; abit. v. avit. vit.

ABITA (rom. abitar, habitar, cat. esp. port. habitar, it. abitare, lat. habitare), v. a. et n. Habiter, v. esta, demoura, repeira; pour atteindre, v. avita.
Rèn que malur n'abito au mounde.
C. BRUEYS.
PROV. Avans que de te marida,
Agues onstau pèr abita.
- Ounte la pas es, Diéu abito.
- Lou loup fai jamai mau ounte abito.
Abita, abitat (l.), ado, part. et adj. Habité, ée.
Oustau abita, maison habitée; quand se lai siguèt abitado (l.), lorsqu'elle s'y fut rendue.

ABITABLE, ABITAPLE (l. g.) ABLO, APLO (cat. esp. habitable, it. abitabile, lat. habitabilis), adj. Habitable, v. loujable.
Dins tout lou mounde abitable.
G. ZERBIN.
Que dintre lou mounde abitable
N'en fouguè jamai un semblable.
C. BRUEYS.

ABITACIOUN, ABITACIEN (m.), ABITACIÉU (l. g.), (rom. esp. habitación, rom. cat. habitacio, it. abitazione, lat. habitatio, habitationis), s. f. Habitation, domicile, propriété d'un colon, plantation, v. demoro, estage.
L'abitacioun serié bastido.
C. BRUEYS.
En s'entestant á-n-uno abitacioun bagnado.
T. POUSSEL.

ABITACLE (rom. abitacle, habitacles, abitacol, habitacol, cat. habitacle, it. abitacolo, esp. habitacolo, lat. habitaculum), s. m. Habitacle; taudis; t. de mar. espèce d'armoire, v. armàri, recatadou.
Es aquéu cors qu'es esta l'abitacle de l'inmaculado.
L. DE BERLUC-PÉRUSSIS.

ABITADOU, OUIRO (rom. habitadour, habitador, abitador, cat. esp. port. habitador, it. abitatore, lat. habitator), s. Habitant, ante, indigène, v. abitant. R. abita.

ABITAGE, ABITATGE (l. g.), (rom. habitatge, habitament, it. abitazzio), s. m. Action d'habiter; résidence, v. estage.
Aqui soun abitage a fa,
Acò n'ei bèn la verita.
CANTIQUE DE S. GENS.
R. abita.

ABITAIRE, ARELLO, AIRIS, AIRO (rom. abitaire, habitaire, ayris, airitz, arit. lat. habitator, habitatrix), s. Celui, celle qui habite, résidant, ante, v. resident. R. abita.
Abitalha, v. avitaia; abitalheto, v. avitaieto.

ABITANT, ANTO (rom. cat. habitant, habitanta, it. abitante, port. esp. habitante, lat. habitans, habitantis), s. Habitant, ante; propriétaire
foncier, v. estajan.
A-diéu-sias, bràvis abitant!
Vous avèn di ço que sabian.
CHANSON DES «FIELOUSO»
Es besoun que se vague rèudre
Abitanto d'aquéu quartié.
G. ZERBIN.
R. abita.

ABITARELLO, BITARELLO, s. f. Maison de refuge pour les voyageurs, hôtellerie de grande route, relais; l'Habitarelle, la Bitarelle, la Vitarelle, nom de lieu fréquent dans les Cévennes et le bas Limousin, v. aubergo, (albergue) lougis.
Soun intra pèr soupa dins uno abitarello.
L. ROUMIEUX.
R. abita.

ABITARELOTO, s. f. Petite hôtellerie, v. lougissoun. R. abitarello.

ABITEN (rom. Abithen, Bitenh, Bitengs, Havitenh, Avitenh, Aviteing, Avitein), n. de l. Abitain (Basses-Pyrénées).

ABITOUN, ABITET, ABIQUET (m.), S. m. Petit habit. v. merlussoun; jaquette, v. jaqueto (jacqto). (jaqueta; chaqueta; jacket)
Lis abitet, les petits messieurs. R. abit.

ABITUA, ABITUIA (d.), (cat. esp. port. habituar, it. abituare, lat. habituare), v. a. Habituer, v. acoustuma, avesa.
S'abitua, v. r. S'habituer.
Pòu pas se i'abitua, il ne peut s'y accoutumer.
ABITUA, ABITUAT (1), ado, part. et adj. Habitué, ée.
Mal abitua, qui n'a pas l'habitude; à l'abituado, à l'accoutumée.
Soul, lis abitua restèron.
S. LAMBERT.

ABITUALAMEN, ABITUALOMEN (l.), (cat. habitualment, it. abitualmente), adv. Habituellement, v. coustumo (de). R. abituau.

ABITUAU, ABITUAL (l.) ALO, (rom. cat. esp. port. habituai, it. abituale, lat. habitualis), adj. Habituel, elle, v. coustumiè.
Renouncias à vouésteis abituàlei cativarié.
F. GUITTON-TALAMEL.

ABITUDASSO, s. f. Mauvaise habitude, coutume invétérée. R. abitudo.

ABITUDO (rom. abitut, cal. habitut, it. abitudine, esp. habitud, port. habitude, lat. habitudo), s. f. Habitude, coutume, v. coustumo, trantran, tridoulet.
Acò vòu l'abitudo, cela demande l'habitude; d'abitudo, habituellement; à l'abitudo, à l'accoutumée; fau pas leissa perdre li bònis abitudo, il faut conserver les bonnes coutumes.
De soun pichot travai a perdu l'abitudo.
J. ROUMANILLE.

ABJEICIOUN, ABJEICIEN (m.), ABJECCIEU (l.), (esp. abyección, cat. abjecció, it. abbiezzione, rom. lat. abjectio, abjectionis), s. f. Abjection, v. bassesso, cativitiè, pequinage.

ABJÈT, ABJÈTO (cat. abject, it. abbieito, esp. abyecto, lat. abjectus), adj. t. littéraire. Abject, abjecte, v. bas.

ABJURA (rom. cat. esp. port. abjurar, it. abbjurare, lat. abjurare), v. a. et n. Abjurer, v. renega, abrenouncia.
Abjuro ta tristo manio.
H. MOREL.
ABJURA, ABJURAT (l.), ado, part. Abjuré, ée; qui a abjuré.

ABJURACIOUN, ABJURACIEN (m.), ABJURACIÉU (l. g.), (rom. abjurament, cat. abjuració, esp. abjuración, it. abbjurazzione, lat.
abjuratio, abjurationis), s. f. Abjuration, v. desbateja, descrestiana.

ABLA (esp. hablar, lat. fabulare), v. n. Hâbler, parler beaucoup, en Limousin, v. alanta, barja. (fablar, falar, xarrar, xerrar, charlar, etc)
Ablaca, v. abraca; ablacado, v. abracado.

ABLACIOUN, ABLACIEN (m ), ABLACIÉU (l. g.), (cat. ablació, rom. lat. ablatio, ablationis), s. f. t, sc. Ablation, v. lèvo.

ABLADA, BLADA (lim.), ABLAIA, ABLEIA (a.), (rom. abladar, it. abbiadare, b. lat abladare), v. a. Emblaver, pourvoir de blé, v. emblada; mettre du blé sous la meule, v. paisse; donner du grain, attirer les oiseaux, v. engrana; rosser, étriller, éreinter, accabler. v. acivada; aplanir, raser, détruire, v. abraca.
Abladan la mita dòu bèn, nous ensemençons la moitié de la ferme; ma terro s'ablado em'un sestiè, mon champ reçoit un setier de semence.
De bèn luen Paris lous ablado.
ALMAN. LIM.
Ablada, abladat (l.), ado, part. et adj. Emblavé, ée; rossé, éreinté, ée.

An tout ablada, ils ont tout détruit.
Lis isclo dóu Rose tant verdouleto, tant flourissènto, tant abladado. ARM. PROUV.
R. à, blad.

ABLADADO, s. f. Volée de coups, v. rousto. R. ablada.

ABLADAGE, ABLADAT (l.), s. m. Action d'emblaver, emblavure, terrain ensemencé, v. semenat; approvisionnement de blé, v. bladariè.
Reguejant l'abladat cadun em soun araire.
A. LANGLADE.
R. ablada.

ABLADOU, ABLAIRE, ABLOUR (lim ), ABLUR, AMBLUR (rh.), (esp. hablador, rom. fableor, lat. fabulator), s. m. Hâbleur, v. alant, frescaire, messourguié.
Lou successour d'aquel ablaire.
G. ZERBIN.
R. abla.
Ablaja, v. ablasiga; ablaja, v. abaja.

ABLANDA (esp. ablandar, lat. ad, blandus, blandiri), v. a. Flatter, caresser, ménager, v. alisca, aplana, paupa.
T'ablandarai pas, je ne te ménagerai pas.
Ablanda, v. abranda; ablandant, v. abrandant.

ABLANQUI, (ablanquí, esblanquí) v. a. Rendre blanc, blanchir, laver, v. blanchi.
Sèns vèire ablanqui soun péu blounde.
LAFARE-ALAIS.
R. à, blanc.
Ablar, v. amblard.

ABLARIÉ, ABLARIÒ (lim.), s. f. Hâblerie, v. vantariè. R. abla.
Ablasi, v. ablesi, blesi; ablasiduro, v. blesiduro.

ABLASIGA, BLASIGA et DEBLASIGA (l.), ABLEIGA, ABREIGA, ABREGA (m.), ABLATUGA (g.), ABLAJA (d.), (lyon. ablager, b. lat. abradicare, arracher, ou all. blasig, qui a des ampoules), v. a. Harasser, accabler, éreinter, excéder, abîmer, v. demasia, arrena, assanca; dévaster, ruiner, v. derouï.
Ablasigue, gues, go, gan, gas, gon, ou ablàigui (m.), aigues, aigo, eigan, eigas, aigon.

Se cantes coume un enrabia,
Dóumaci que rèn t'ablasigo.
A. MATHIEU.
Oh! dounas-i, vous-auts que le trop ablasigo.
DAVEAU.
S'ablasiga, v. r. Se harasser, s'abîmer.
Ablasiga, ablasigat (l.), ado, part. et adj. Harassé, accablé, éreinté; ruiné, ée; meurtri, ie.
Èro ablasigado, elle était moulue.
Lou paure ome n'èro ableiga.
M. BOURRELLY.

ABLASIGADURO, ABLEIGADURO et ABREIGADURO (m.), s. f. Accablement, éreintement, lassitude douloureuse, v. amalugaduro, escrancaduro, lassige. R. ablasiga.

ABLASIGAIRE, ARELLO, AIRO, s. et adj. Celui, celle qui harasse, accable, éreinte, v. abimant.
Contro l'unitat ablasigarello.
X. DE RICARD.
R. ablasiga.

ABLATIÉU (rom. cat. ablatiu, it. esp. port. ablativo, lat. ablativus), s. m. t. sc. Ablatif.
Mès le tems magistè l'a mes à l'ablatiéu.
P. GOUDELIN.

ABLAUDA, v. a. Éblouir, attirer, en Limousin, v. esblèugi. R. abranda, ablanda.
Ablauvi, v. abalauvi; ableia, v. ablada; ableiga, v. ablasiga; ablesto,
v. blesto.

ABLETI, ABLESI, ABLASI (l.), v. a. Avachir, flétrir, v. blesi.
Abletisse, isses, is, issèn, issès, isson.
Santejon e fan de roundellos
Al punt d'ablasi le gazoun.
L. VESTREPAIN.
S'ableti, v. r. S'avachir.
Ableti, ablesit (l.), ido, part. et adj. Avachi, flétri, ie, élimé, ée.
La pinturo ablasido
S'escrafo et s'abouris.
LAFARE-ALAIS.
R. à, blet.
Abléugi, ablóuja, v. esbléugi; abloun, v. óubloun.

ABLÓUSOUNI (s'), v. r. Se pourrir, en parlant des arbres, v. alouiri, pourri.
Ablóusounisse, isses, is, issèn, issès, isson.
Ablóusouni, ido, part. Pourri, ie, gâté, ée.
Li branco d'aquel aubre soun ablóusounido.
J.-J. BONNET.
R. à, blóusoun.

ABLOUTA, v. a. Vendre ou acheter en bloc; joindre ensemble plusieurs sommes, additionner, v. ajusta.
Ablote, otes, oto, outan, outas, oton.
Ablouta, abloutat (l.), ado, part. Réuni en bloc. R. à, blot.


ABLUCIOUN, ABLUCIEN (m.), ABLUCIÉU (l.g.), (rom. cat. ablució, esp. ablución, it. abluzione, lat. ablutio, ablutionis), s. f. Ablution, v. lavado.
Quand lon curat eis ablucien
Crouso lei det sus lou calici.
M. BOURRELLY.
Ablur, v. ablaire; abnega, v. annega; abnegacioun, v. annegacioun.

ABO, ABOUL (rouerg.), AURVO (d.), (rom. avol), adj. Meuble, friable, en parlant de la terre, v. van, ano; mauvais, mauvaise, v. avòu, aule.
Terro abo, terre veule, sablon. (sablon : sauló?)
PROV. L. Aigo courrento
N'es pas aboul ni pudento.
R. avòu.
Abòï (j'avoue), en Gascogne, v. avoua.

ABORD, ABOUORD (rouerg.), (cat. abort, esp. abordo, it. abbordo), s. m. Abord, approche, arrivée, v. acost; affluence, foison, v. prèisso, toumbado; rencontre, v. rescontre.
Abord ! t. de mar. commandement à une chaloupe d'approcher et de venir au vaisseau qui le lui fait; à l'abord de l'estang, au bord de l'étang, v. bro; is abord de Calèndo, aux environs de la Noël; s'aviès un abord,
si tu étais accosté; aguère un marrit abord, j'eus une mauvaise rencontre; i'aviè 'n abord de mounde, il y avait un abord de monde, une grande foule; i'a d'aigo abord, il y a beaucoup d'eau; es un abord estaca, il est très intéressé; soufre un abord, il souffre extrêmement; es un abord grèu, il est très lourd; n'i'a abord, il y en a beaucoup; à l'abord, au début; d'abord, d'abord, dès l'abord, tout de suite; d'abord que, dès que, aussitôt que, puisque, attendu que, v. amor; d'abord que vos pas, puisque tu ne veux pas; fugué d'abord gausi, cela fut rapidement usé; es esta d'abord lèst, il a été tout de suite prêt; sièu d'abord las, je suis vite fatigué; tout d'abord, dins d'abord (l.), tout d'abord; de prim abord, au premier abord, de prime abord. R. abourda.
Aborja pour abarja.

ABOS (rom. Abos, Aboos, Avos, b. lat. Abossium), n. de l. Abos (Basses-Pyrénées), que l'on appelle proverbialement: l'ainat de Parbaiso, l'aîné de Parbayse, commune voisine, moins ancienne qu'Abos.
Abou, v. ab, ambé; abou, v. aguè; aboua, v. avoua.

ABOUA (S'), v. r. Se pourrir, se gâter, en parlant du bois, en Limousin, v. abióusouni, alouiri.
Aboua, avoua, ado (esp. abobado, qui a l'air niais), part. et adj. Pourri, ie, malandreux, euse. R. abo?

ABOUAU, s. m. Rue où se ramassent, où viennent déboucher les eaux, à Agde, v. porto eiguiero. R. abouca.

ABOUCA, ABOUCHA (lim. d.), ABOULCA (g.l.), ABUCA (m.), (rom. abocar, avocar, cat. esp. abocar, it. abboccare, abbiosciare), v. a. et n.
Tourner contre terre la bouche de quelqu'un ou de quelque chose, poser un vase sur sa gueule, v. amourra; vider, verser, v. vuja; verser les blés, v. coucha; réduire au silence, v acala; aboucher, mettre en présence, v.
acara; fermer boutique, v. plega; verser, en parlant d'une voiture, v. versa; assommer, v. ensuca.
Abouque, abouques, abouco, aboucan, aboucas, aboucon.
Abouca 'n sa dins un autre, vider un sac dans un autre; abouco de vin dins lou vèire, verse du vin dans le verre. (abocá chap. yo aboco, aboques, aboque, aboquem o abocam, aboquéu o abacáu, aboquen)
Amour, o fièr amour, meravibous doumtaire
Que vers terro, quand vos, abouques li mourtau.
G. B.-WYSE.
M'aboucho dessouto soun fais.
J. SICARD.
S' abouca, s'aboucha (a.), s'aboutia (d.), v.r. Tourner la face contre terre, se prosterner, tomber, verser, en parlant des blés ou des charrettes; se taire, cesser; s'aboucher.
S'abouquè sus la taulo, il s'accouda sur la table en appuyant la tête sur ses bras; s'aquèu blad s'abouco, i'aura de paio, se dit d'un blé chétif.
Al mièi sur jou lou pot s'abouco.
J. JASMIN.
S'abuco sus d'un banc.
J.-F. ROUX.
Abouca, aboucat (l.), ado, part. Tourné la bouche en bas, prosterné, ée.
Abouca pèr lou mau, accablé par la maladie; l'an abouca, on l'a réduit au silence.
Ta voues, ecò dóu cèu, trono à travès leis age,
E la terro aboucado escouto lou Segnour.
A. CROUSILLAT.
R. à, bouco.

ABOUCAMEN, ABOUCHAMEN (lim.), (cat. abocament, esp. abocamiento, it. abboccamento) (chap. abocamén), s. m. Action de tourner la bouche en bas, de faire taire ou de se taire, v. abaucamen; prosternation; abouchement, entrevue, v. entre-visto.
Fuguè fourça d'espera dins uno baumo l'aboucamen de la Terrour.
F. MISTRAL.
R. abouca.

Aboucasseja, v. avoucateja; aboucassi, v. abouscassi; aboucassiè, v. avoucassié.

ABOUCAT. s. m. Versement, culbute d'une voiture, en Castrais, v. verso; tuile du larmier d'un toit.
Faire un aboucat. verser. R. abouca.
Aboucat. v. avoucat; abouch, v. voues; abouchardi, v. embouchardi.

ABOUCHOUCHOU, s. m. Sorte de drap de laine qui se fabrique en Languedoc et qu'on expédie dans le Levant.

ABOUCINA, v. a. Morceler, en Languedoc, v. boucina, esboucouna.
Aboucina la car, charcuter la viande.
E quand, dema mati, lous bes s'aboucinèsson.
J. CASTELA.
R. à, boucin.

ABOUCOUN (D'), D'ABOUCHOUN (rh), D'ABOUCOUS (l.), D'ABOUCHOUS (d ), D'ABOUCHOU (lim.), (lyon. à bouchon), loc. adv. La face ou la gueule contre terre, prosterné, ée, v. abóusoun (d').
Toupin d'aboucoun, pot renversé; dourmi d'aboucoun, dormir couché sur le ventre; mete-te d'abouchoun, mets-toi à plat ventre.
M'alongue d'abouchoun e d'agachoun.
CALENDAU.
R. abouca.

ABOUCOUNA, ABOUCHOUNA (d.), ABOUCÓUNA (lim.), (v. esp. abocinar) (amorrar), v. a. Tourner la face contre terre, v. abouca, amourra.
S'aboucouna, v. r. Tomber la face contre terre.
Aboucouna, aboucounat (l.), ado, part. Prosterné, ée.
Aboucouna souto lou vedèu d'or.
CALENDAU.
R. aboucoun.
Abouda, v. avouda.

ABOUOENFLI, v. a. Faire tuméfier, v. boudenfla.
Aboudenflisse, isses, is, issèn, issès, isson.
S'aboudenfli, v. r. Se tuméfier.
Aboudenfli, ido, part. Tuméfié, ée.
Lou nas aboudenfli d'un flame còup de poung. (cop de puñ, puñada)
R. SERRE.
R. à, boudenfle.
Abóudi, v. abaudi.

ABÓUDRI, v. a. Ameublir la terre, v. trissa, afina.
Abóudrisse, isses, is, issèn, issès, isson.
S'abóudri, v. r. S'ameublir.
Abóudri, aboudrit (l.), ido, part. Ameubli, ie. R. à, bóudre.

ABÓUDRIMEN, s. m. Ameublissement, v. afinage. R. abóudri.
Abouei, abouiei, v. vuei.

ABOUGNA, v. a. et n. Entasser, v. amoulouna; pommer, en parlant des choux, v. bougnouna, cabussa.
S'abougna, v. r. Se mettre les uns sur les autres.
Abougna, abougnat (l.), ado, part. et adj. Entassé; pommé, ée, cabus. R. à, bougno.

ABOUGRI, v. a. Rendre maussade, v. engrougna.
S'abougri, v. r. Devenir maussade; rabougrir, v. rabruga.
Abougri, abougrit (l.), ido, part. et adj. Maussade; rabougri, ie. R. à, bougre, ou abrouqui.

ABOUGRIMEN, s. m. Abougrissement, v. abouissounimen. R. abougri.
Aboui, abous, abou, aboum, abouts, aboun,
prétérit béarn. du v. abé, avé.

ABOUISSOUNI, ABOUICHOUNI (a), v. a. Rendre buissonneux ou pareil aux buissons, v. embouissouni, abartassi, agarrussi.
S'abouissouni, v. r. Devenir buissonneux, rabougrir.
Abouissouni, abouissounit (l.), ido, part et adj. Rabougri, ie. R. à, bouissoun.

ABOUISSOUNlMEN, s. m. Action de rabougrir. R. abouissouni.

ABOUL, ABOULO (lat. abulus, inconsidéré, irréfléchi, gr. *, fou), adj.
Qui a le vertige, à qui la tête tourne, pris de la tête, en Castrais, v. amòrri, lourd; pour mauvais, v. avòu, abo.

ABOULA, ABULA (rh.), (lyon. abouler), v. a. et n. Mesurer la distance d'une boule au but, v. boula, cana, pauma; t. d'argot, donner, financer, s'exécuter, v. poundre.
Aboulen, mesurons.
Es l'astre majourau que chasque jour aboulo
D'un bout à l'autre bout l'espaci dóu cèu blu.
F. GRAS.
S'aboula, v. r. Se mesurer; se comparer.
Te vos pas aboula 'me ièu? tu ne veux pas te comparer à moi?
Fau que pousqués vous aboula 'mé li Franchimand.
F. DU CAULON.
Quau vos que s'aboule emé tu?
A. MATHIEU.
Aboula, aboulat (l.), ado, part. Mesuré, comparé, ée. R. à, boulo.

ABOULAIRE, s. m. Celui qui mesure les coups, au jeu de boule, v. boulaire. R. aboula.
Aboulca v. abouca; aboulega, v. boulega.

ABOULI, ABOURI (l.), (rom. cat. esp. port. abolir, it. abolire, lat. abolere), v. a. Abolir, annuler, supprimer, détruire, v. derouï; user, faner, v. gausi, passi; mener à bonne fin, v. abeni.
Aboulisse, isses, is, issèn, issès, isson.
Abouli un camin, défricher un chemin; abouri uno nisado, détruire une nichée; abouri un afaire, réussir dans une affaire; lou champ abouris forço, le travail des champs use beaucoup.
Lou tèms noun a ges de pieta,
Vous abouris e vous escranco.
CH. GLEIZE.
S'abouli, s'abouri, v. r. Tomber en désuétude, en décadence, en friche; dépérir; disparaitre, v. arali.
Modo que s'aboulis, mode qui se perd; acò s'abouliguè, s'aboulissè (m.), cela fut aboli; fau que tout s'abouligue, cal que tout s'abourisco (l.),
il faut que tout périsse.
Abouli, abourit (l.), ido, part. et adj. Aboli, dépéri, rabougri, flétri, ie.
Oustau abouli, maison en ruines; vigno aboulido, vigne abandonnée; femo abourido, femme fanée; caro abourido, visage fatigué; acò s'enrai à l'abourido (l.), cela tombe en désuétude; un abouli, un abourit (l.),
une terre inculte, en Vivarais; un dissipateur, un homme ruiné, en Limousin.

ABOULICIOUN, ABOULICIEN (m.), ABOULICIÉU (l. g.), (cat. abolició, esp. abolición, it. abolizione, lat. abolitio, abolitionis), s. f. Abolition, v. destrucioun.
Presiquè l'aboulicioun de la messo.
A. MICHEL.
Fasènt largesso
De perdoun e d'aboulicien.
C. BRUEYS.
R. abouli.

ABOULIMEN, ABOURIMEN (l.), ABOULISSAMEN (d) , ABOULISSIMEN (Var), (port. abolimento), s. m. Abolissement, destruction, abandon, désuétude, v. avalimen.
Travaia n'es qu'aboulimen de cors, le travail use le corps. R. abouli.

ABOULIMEN, s. m. Vertige, tournoiement de tête, à Castres, v. lourdige, amourreta. R. aboul.

ABOULISSÈIRE, ABOULISSÈIRO, ABOULISSEIRIS, s. Celui, celle
qui abolit. v. destrusèire. R. abouli.
Abouluda, v. avouluda; aboum, v. aguerian; aboumercat. v. à bon marcat.

ABÓUMIANI (S'), v. r. S'accoutumer à un genre de vie misérable et malpropre, tel que celui des bohémiens, v. acoucari, agusi.
Abóumianisse, isses, is, issèn, issès, isson.
Abóumiani, ido, part. et adj. Accoutumé à la vie de bohème,
S'ei raubado em'un abóumiani.
MIRÈIO.
Sies touto tiéuno; parte, abóumianido.
ID.
R. à, bòumian.

ABOUMINA (rom. cat. esp. port. abominar, v. fr. abominer, it. abbominare, lat. abominari), v. a. Abhorrer, poursuivre de son exécration, v. abourri.
Aboumino voste Vicàri,
Lou raubo e lou tèn presounié.
L. BARD.
S'aboumina, v. r. S'abhorrer.
Aro cadun si fa la guerro,
E s'abouminon à tout pas.
P. FIGANIÉRE.
Aboumina, abouminat (l.), ado, part. et adj. Exécré, ée.

ABOUMINABLAMEN, ABOUMINABLOMEN et ABOUMINAPLOMEN (l. g.), (cat. abominablement, esp. abominablemente, it. abbominevolmente), adv. Abominablement, v. ourriblamen. R. abouminable.

ABOUMINABLE, ABOUMINAPLE (l. g.), ABOUMINABLO, ABOUMINAPLO (rom. abhomenable, cat. esp. abominable, it. abominabile, lat. abominabilis), adj. Abominable, v. ourrible. (horrible)
Es abouminable, c'est abominable; abouminàbli reproche, abouminables reproches (l.), abominables reproches; abouminàblis acioun, abouminablos accièus (1). abominables actions.

ABOUMINACIOUN, ABOUMINACIEN (m.), ABOUMINACIÉU (l. g.),
(rom. abhominatio, cat. abominació, esp. abominación, it. abominazione, lat. abominatio, abominationis), s. f. Abomination; dégoût, v. abourrimen.
Abouminacioun d'Avignoun, ancien dicton provençal, v. Babilouno; es uno abouminacioun, c'est une abomination; dire d' abouminacioun, dire des horreurs.

ABOUN (rom. Abbon), n. d'h. Abbon, abbé de Fleury, martyrisé en Gascogne (1004).

ABOUN (rom. Albon, b. lat. Castrum Albonis, Albonii, Albionis, lat. Epaone), n. de l. Albon (Drôme).
Li comte d'Aboun, les Abons ou comtes d'Albon, anciens seigneurs dauphinois qui prirent au 12e siècle le titre de Dauphins de Viennois.
Aboun, v. aguèron.

ABOUNA (cat. esp. abonar, it. abbonare), v. a. et n. Abonner, v. acandoula; abonnir, v. abouni.
Abounarièu, je serais content qu'il en fût toujours ainsi.
S'abouna, v. r. S'abonner, v. afeva; consentir, v. counsenti; se bonifier, mûrir, v. faire.
En tout ço que faras m'abóuni.
RAMPAL.
Abouna, abounat (l.), ado, part. adj. et s. Abonné, ée. R. à, bon.

ABOUNAÇA (cat. abonansar, esp. abonanzar, it. abbonacciare), v. a. et n. Adoucir, calmer, v. abauca, ameisa.
S'abounaça, v. r. Se calmer, se radoucir.
La mar s'abounacè, la mer se calma. (la mar se abonanza, se calma)
Abounaça, abounaçat (l.), ado, part. Calmé, ée.
E lou cant dis auceloun
E lis oundo abounaçado.
V. BALAGUER.
R. à, bounaço.

ABOUNAGE, ABOUNÀGI (m.), ABOUNATGE (l. g.), s. m. Action d'abonner; compensation, v. coumpensacioun; cabaret habitué.
Faire l'abounage, compenser les frais, n'avoir ni gain ni perte. R. abouna.
ABOUNAIRE, ARELLO, AIBO (l.), S. Celui, celle qui abonne, qui reçoit des abonnements, v. acandoulaire. R. abouna.


ABOUNAIRO, BOUNÉIRO, s.f. Cachette où les enfants mettent des fruits verts pour les abonnir, en Dauphiné, v. *escoundudo
A saupu de loueis-d'or se faire uno bouneiro.
R. GRIVEL.
R. abouna.

ABOUNAMEN, ABOUNOMEN (l.g), (cat. abonament, esp. abonamiento),
s. m. Abonnement, v. cando.
Es sege franc l'abounamen.
J. DÉSANAT.
Li persouno qu'an pas encaro paga soun abounamen.
L. ROUMIEUX.
R. abouna.

ABOUNDA, ABOUNTA (a.), (rom. abondar, abundar, avondar, aondar, aundar, cat. esp. port. abundar, it. abbondare, lat. abundare), v. n. et a. Abonder, foisonner, v. abausi, leida, reventa; fournir en abondance, combler, rassassier, v. cafi; assaisonner, v. garni; gonfler le coeur, v. gounfla.
Li cese aboundon mai que li lentiho, les pois chiches foisonnent plus que les lentilles.
En qui n'es gràcio que n'abounde.
P. GOUDELIN.
Pèr sourti d'aquel pessamen
Que la trigosso e que l'aboundo.
LAFARE-ALAIS.
S'abounda, v. r. Se dégoûter de.
S'es aboundado de iè lou dire, elle s'est lassée de le lui dire.
Abounda, aboundat (l.), ado, part. Comblé, rassasié, ée.
Abounda de plour, gros de larmes.

ABOUNDÀNCI, ABOUNDÀNCIO (l.), BOUNDÀNCIO (g.), ABOUNDANÇO (niç.), (rom. abondancia, habundancia, abondansa, aondansa, undansa, ondansa, cat. abundansa, esp. port. abundancia, it. abbondanza, lat. abundantia), s. f. Abondance, v. benuranço, mauno; vin étendu d'eau, vin trempé, v. trempo.
Blad-d'aboundànci, variété de froment, v. blad; faire d'aboundànci, augmenter un ragoût avec des miettes de pain et autres ingrédients; parla d'aboundànci, parler d'abondance, improviser; Santo-Aboundàncio, n. de l. Sainte-Abondance (Lot-et-Garonne).
PROV. Aboundànci pòu pas nouire.
- Vau mai carestié de plaço qu'aboundànci d'oustau, ou l'aboundànci adus lou desgoust e la carestié la fam.
- De l'aboundànci dóu cor la bouco parlo, ou aboundànci de cor fai lengo parla.
PROV. G. Quand lou coueut sus la sant Jan avanço.
Es sinne de grando aboundanço.

ABOUNDANÇOU, ABOUNDANÇOUNO, adj .Qui produit abondamment, épithète qu'on donne à une variété de pois, en bas Limousin.
R. aboundanço.

ABOUNDANT, ABOUNDANTO (rom. habundant, aondant, cat. abundant, esp. port. abundante, it. abbondante, lat. abundans, abundantis). adj.
Abondant, abondante, v. aboundous; nom de fam mérid.
Païs aboundant, pays plantureux; aboundànti recloto, récoltes abondantes. (Països catalans: aboundants en folls, mes que Abundio)

ABOUNDE, ABOUND (a), AVOUNT, AVOU (lim.), (rom. aon, avondeza, esp. abundo, b. lat. abundus), s. m. Exubérance, surplus, satiété, v. fàsti; ce qui fait foisonner, assaisonnement, v. adoubun; volume, v. embalun.
Pourta abounde, foisonner, durer, être utile; acó m'es en abounde, cela m'ennuie, me dégoûte. R. abounda.
D'inferto a soun abounde:
An! plaço au paure mounde!
C. REYBAUD.

ABOUNDE, ABOUNDIÉU, ABOUNDIVO (l.) IVO, IBO (g.), (v. fr. habonde, rom. abundivol, it. abbondevole), adj. Qui foisonne, qui regorge, exubérant, rassasiant, ante, v. abausissènt; Abonde, nom de famille, v. avoun.
Lou faiòu es abounde, le haricot rassasie; a tout abounde, il a tout à profusion.
Lou riche de si bèn abounde,
Quand siguè eila, manquè de tout.
A. BIGOT.
Autour mai aboundiéu que rebrounda.
ARM. PROUV.
Quiten la nivo,
Quiten aquel aire aboundivo.
LAFARE-ALAIS.
R. abounde.

ABOUNDI, v. a. Combuger une futaille, en bas Limousin, v. boumbi,
embuga.
Se conj. comme boundi. R. à, bound.

ABOUNDOUS, ABOUNDOUSO, ABOUNDOUO (m.), (rom. abundos, habundos, abondos, avondos, aondos, aundos, cat. abundós, esp. port. abundoso, it. abbondoso), adj.
Abondant, exubérant, ante, ample; large, généreux, copieux (copioso, copiós), euse, v. abelan, larg.
Aquel àbi es aboundous, cet habit est large; faire l'aboundous, affecter la largesse.
PROV. Aboundous coume li cebo en Egito.
Aboundóusis annado, années d'abondance.
Aboundouses, aboundousos, plur. lang. (d'aboundous, abondouso.
R. abounde.

ABOUNDOUSAMEN (rom. abondozament, aondozamen, cat. abundosament, it. abbondosamente), adv.
Abondamment, copieusement (copiosamente), v. à jabo. R. aboundous.

ABOUNEN (lat. ebbaonensis, epaonensis, habitant d'Albon), n. p. Abonnenq, nom de fam. dauph. R. Aboun.

ABOUNI (rom. abonezir, it. abbonire), v. a. Abonnir, bonifier; rassasier, blaser, dégoûter, v. embouni, afastiga.
Abounisse, isses, is, issèn, issès, isson.
S'abouni, v. r. Se bonifier; se blaser, se dégoûter.
Faire abouni de nèspo, faire mûrir des nèfles.
Abouni, abounit (l.), ido, part. et adj. Abonni, ie; rassasié, blasé, ée.
Quand soun abouni de quiéu de becasso,
D'alo de perdris emé de rabasso,
S'amon, li groumand, dóutour Yvarèn,
Emé de faiòu desgreissa li dènt.
J. ROUMANILLE.
R. à, bon.

ABOUNIMEN (it. abbonamento), s. m. Amélioration, v. meiouranço; satiété, v. abounde. R. abouni.

ABOUNISSÈNT, ABOUNISSÉNTO, adj. Qui abonnit; qui rassasie, qui blase, v. fastigous. R. abouni.
Abount, v. abounde; abounta, v. abounda.

ABOUQUI, v. a. Soumettre la chèvre au bouc, v. aci. R. à, bouc.

ABOUQUIÉU, IVO, adj. Qui verse ou fait verser facilement, versant, ante. Camin abouquiéu, chemin qui incline d'un côté; carreto abouquivo, charrette versante. R. abouca.

ABOUQUISSAGE, s. m. Action de conduire la chèvre au bouc. R. abouqui. Aboura, v. auboura.

ABOURDA (cat. esp. port. abordar, it. abbordare). v. a. et n. Aborder; prendre terre; aller à l'abordage, v. arramba; affluer, v. gouma; pour avorter, v. avourta.
Aborde, ordes, ordo, ourdan, ourdas, ordon.
Abourdavo la cinquanteno, il touchait à la cinquantaine.
S'abourda, v. r. S'aborder.
En s'abourdant, en s'accostant.
Abourda, abourdat (l.), ado, part. Abordé, ée. R. à, bord.

ABOURDABLE, ABOURDAPLE (l. g.) ABLO, APLO, adj. Abordable, v. acessible. R. abourda.

ABOURDADO (v. fr. abordée), s. f. Arrivée, abord, approche, v. abord.
R. abourda.

ABOURDAGE, ABOURDÀGI (m.), ABOURDATGE (l. g.), (cat. abordatge, esp. abordage, abordaje,
port. abordagem, it. abbordagio), s. m. Abordage, v. arrambage.
Li Prouvençau volon sus l'autre pèr lou prene a l'abourdage.
ARM. PROUV.
Se'n-còup mi lanci a l'abourdàgi.
J.-F. ROUX.
R. abourda.

ABOURDAIRE, ABOURDARELLO, ABOURDAIRO (cat. esp. abordador),
s. Celui, celle qui aborde, v. arrambaire. R. abourda.

ABOURDI (rom. abhortir, it. lat. abortire, avorter), v. a. Abâtardir, corrompre, v. abastardi.
Abourdisse, isses, is, issèn, issès, isson.
S'abourdi, v. r. Dégénérer, se gâter.
Abourdi, abourdit (l.) ido, part. et adj. Abâtardi, ie, corrompu, ue.
Le patoues es un lengatge abourdit. (patois; patués)
A. FOURÈS.
R. à, bord.

ABOURDIMEN (rom. abhortiment), s. m. Abâtardissement, corruption,
v. gastaduro.
Alin la vilo estucho, estrange boulimen
Ount se chalo l'abourdimen.
A. CROUSILLAT. R. abourdi.
ABOURGALI, AGOURGALI, v. a. Civiliser, polir, inspirer des sentiments généreux, v. civilisa. (civilizar)
Abourgalissse, isses, is, issèn, issès, isson.
Tocon, encanton, apoulisson
E l'ome dur abourgalisson.
CALENDAU.
S'abourgali, v. a. Devenir civil, libéral, généreux (hombres generosos, gentiles), v. alarga.
PROV. Quand un vilan s'abourgalis, met tout pèr escudello.
Abourgali, abourgalit (l.), ido, part. et adj. Civilisé, ée, libéral, ale, plein d'urbanité. R. à, bourgau. (burgués)

ABOURGALIMEN, s. m. Civilisation, urbanité. R. abourgali.
Abourgna, v. embourgna; abouri, v. abouli.

ABOURIA, v. a. Prendre une métairie, affermer à mi-fruit. dans le Tarn, v. arrenda.
Abòrie, òries, òrio, ourian, ourias, òrion.
S'abouria, v. r. Entrer en qualité de métayer. R. à, bòri.

ABOURIÉU, IVO, IBO (rom. aborius, de abora, de bonne heure), adj.
Hâtif, hâtive, précoce, en Rouergue, v. dourec, premeiren. (primerenc)
Cerieso abourivo, cerise précoce (sireré bort); verdo abourivo, variété de châtaigne;
enfant abouriéu, enfant né avant le sacrement. (infant bort)
PROV. Jamai l'abouriéu
Noun demando l'óumorno au tardiéu,
les semailles hâtives valent toujours mieux que les tardives.
PROV. Frucho abourivo noun vau gaire. (fruit bort no val gaire)
- Mauvaso erbo es abourivo, emai vèn touto soulo.
Abouriga, v. abreguia, abragui; abourimen, v. aboulimen.

abourlhous

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