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martes, 13 de febrero de 2024

Lexique roman; Enap - Endros

 

Enap, s. m., vase, coupe.

Voyez Denina, t. III, p. 53, dissert. d'Abraham, p. 25.

Enaps e copas m'azauta 

Et orjols d'argent e payrols.

Bertrand de Born: Anc no s pot. 

Me convient vases et coupes et urnes d'argent et bacins.

D'enaps o d'escudelas II deniers.

Charte de Besse en Auvergne, de 1270. 

De coupes ou d'écuelles deux deniers. 

Beure m fai ab l' enaps Tristan

Amors.

Deudes de Prades: Sitot m'ai. 

L'amour me fait boire avec la coupe de Tristan. 

Par qu'embroc los vers e qu'els mescl' en enap. 

P. Bremond Ricas Novas: En la mar. 

Il paraît qu'il met les vers en broc et qu'il les mêle en une coupe.

ANC. FR. Grans vesseaux d'argent ne hanaps d'or... hennaps dorez à couvercles. Ord. des R. de Fr., 1332, t. II, p. 86. 

Cortois, versez vin en hanap 

Qui n'est de chaine ne de tremble.

Fables et cont. anc., t. I, p. 364. 

ANC. IT. In uno anappo fatto di legno di edera. 

Libro della cura delle malattie, Redi. Ann. al dit., p. 17.

IT. MOD. Nappo.


Enbolsar, v., lat. involvere, envelopper, engloutir.

Enbolset los... en mieg de las aigas.

Abr. de l'Ancien et du Nouv.-Test., fol. 11.

Les engloutit... au milieu des eaux.

CAT. Embolicar. ESP. (envolver) PORT. Embolsar. (chap. embolicá: embolico, emboliques, embolique, emboliquem o embolicam, emboliquéu o embolicáu, emboliquen; embolicat, embolicats, embolicada, embolicades.)

Encastonar, v., enchâsser.

Qui en anel d'aur fai veire encastonar...

Com peira preciosa

Qu'es de gran prez, tan que mielhs s'encastona

En anel d'aur qu'en anel de lato.

G. Olivier d'Arles, Coblas triadas.

Qui en anneau d'or fait enchâsser du verre... 

Comme pierre précieuse qui est de grand prix, tellement que mieux elle s'enchâsse en anneau d'or qu'en anneau de laiton.

Part. pas. Fig. En pretz encastonada.

Serveri de Gironne: En mal. 

Enchâssée en mérite. 

ANC. FR. En or d'Arabie enquestonées.

Roman de Partonopeus, t. II, p. 191.

ESP. Engastonar (engastar). PORT. Encastoar. IT. Incastonare.

(chap. engastá una pedra pressiosa: engasto, engastes, engaste, engastem o engastam, engastéu o engastáu, engasten; engastat, engastats, engastada, engastades.)


Encadastar, v., enfoncer, enchâsser, enclaver. 

Part. pas. Una barra tornadissa... que era encadastada am la cadieyra.

Roman de la prise de Jérusalem, fol. 23. 

Une barre tournante... qui était enclavée avec la chaise.

2. Encastrar, v., enchâsser. 

Part. pas. De la virtut de jaspi en si encastrat confortatiu.

Eluc. de las propr., fol. 184.

Confortatif de la puissance du jaspe enchâssé en lui. 

CAT. Encastar. ESP. Engastar. PORT. Encaixar. IT. Incastrare.


Encaut, s. m., lat. encaustum, encre.

Aquel emplaut

Que er negre a lei d'encaut.

Deudes de Prades: Auz. cass. 

Cet emplâtre qui sera noir à l'instar de l'encre. 

ESP. Encausto (tinta). IT. Inchiostro.


Encens, Ensens, Ences, Enses, Eces, Esses, s. m., lat. incensum, encens.

Facha l'uferta 

Del encens.

(chap. Feta la ofrenda del incienso.)

Trad. d'un évangile apocryphe. 

L'offrande de l'encens faite.

De suc d'ensens per drap colatz.

Deudes de Prades: Auz. cass. 

Coulez par drap du suc d'encens. 

Tota la glieysa era plena de fum delhs esses. Philomena.

(chap. Tota la iglesia estabe plena de fum del incienso.)

Toute l'église était pleine de fumée des encens. 

Val eces blanc soven usat. Eluc. de las propr., fol. 85.

Encens blanc souvent employé est bon. 

Senher Dieus, ma orazo sia endressada davan vos ayssi coma enses.

V. et Vert., fol. 88. 

Seigneur Dieu, que ma prière soit élevée devant vous comme encens,

Fig. Orazos d'iraissable es abominaz ences.

Trad. de Bède, fol. 38. 

Oraison d'irascible est abominable encens.

ANC. ESP. Comie el bon ome encenso.

Poema de Alexandro, cop. 2316. 

CAT. Encens (N. E. Encens l'encens : enciendes el incienso). 

ESP. MOD. (chap.) Incienso. PORT. IT. Incenso.

ESP. MOD. (chap.) Incienso. PORT. IT. Incenso.

2. Encessar, Ensessar, Ecessar, v., encenser.

Adoncx feiro aportar ences e encessero lor Dieus.

Liv. de Sydrac, fol. 4. 

Alors firent apporter encens et encensèrent leurs Dieux.

Intret

Ins el temple per ensessar.

(chap. Va entrá adins del templo per a incensá.)

Brev. d'amor, fol. 145. 

Il entra dans le temple pour encenser. 

Zacarias... ecessava l'autar.

Sermons en prov., fol. 31. 

Zacharie... encensait l'autel.

CAT. Encensar. EST. PORT. Incensar. IT. Incensare. (chap. incensá.)

3. Encensier, Essessier, s. m., encensoir.

Crozes, toalhas, encensiers, 

An espessadas per cartiers.

V. de S. Honorat.

Ils ont brisé par morceaux croix, linges, encensoirs.

Lo receubron ab ira ab crotz et ab essessiers.

Guillaume de Tudela. 

Le reçurent avec tristesse avec croix et avec encensoirs.

ANC. FR. Print et vola ung encencier d'or.

Lett. de rém. de 1473. Carpentier, t. II, col. 222.

ANC. ESP.

Las brasas bien ardientes del sancto encensero. 

El Sacrificio de la misa, cop. 119. 

CAT. Encenser. ESP. MOD. PORT. Incensario. IT. Incensiere.


Encestuos, aj., lat. incestuosus, incestueux. 

Crim de nosas encestuosas.

(chap. Crim de bodes incestuoses.)

Coutume de Condom. 

Crime de noces incestueuses. 

CAT. Incestuos. ESP. PORT. IT. Incestuoso. (chap. incestuós, incestuosos, incestuosa, incestuoses, que cometixen o pequen de incesto.)


Enchoatiu, adj., lat. inchoativus, inchoatif, commençant.

La enchoativa es... ieu comensi legir.

Leys d'amors, fol. 73.

L'inchoative est... je commence à lire. 

CAT. Incoatiu. ESP. IT. Incoativo. (chap. incoatiu, incoatius, incoativa, incoatives, que escomense.)


Enclaus, s. m., navire, vaisseau.

Si cum l' enclaus que s'es lieuratz en l'aire 

En la gran mar, e 'l falh son governaire.

Arnaud P. d'Agange: Quan lo temps. 

Ainsi comme le navire qui s'est livré à l'air en la grande mer, et son pilote lui manque.


Enclutge, Encluget, s. f., lat. incus, enclume. 

Cum li martel can fero sus l'enclutge.

(chap. Com los martells cuan ferixen (peguen) damún de la enclusa.)

Leys d'amors, fol. 20. 

Comme les marteaux quand ils frappent sur l'enclume. 

Martel e tenalhas e enclugetz.

Era tan batutz d'u martel sobre una enclugetz.

Liv. de Sydrac, fol. 38 et 105. 

Marteau et tenailles et enclumes.

Était tellement battu d'un marteau sur une enclume. 

CAT. Enclusa. IT. Incudine. (chap. enclusa, es un ferro per a picá la dalla,; en italiá pareix que vullgue di cuña, ya que té esta forma.)


Encobolamen, s. m., du lat. copulatio, empêchement, obstacle.

Ses tot defendemen e ses tot encobolamen del senhor.

Dona aqui fermansa, e fa, ses autre encobolamen, son viatge.

Statuts de Montpellier de 1204.

Sans aucune défense ni sans aucun empêchement du seigneur.

Donne là caution, et fait, sans autre empêchement, son voyage.


Endiadis, s. f., endiadis, figure de grammaire. 

Le mot endiadis, composé des trois mots grecs *gr, ne se trouve pas dans les auteurs anciens. Les écrivains du moyen âge et les modernes s'en servent pour désigner la figure où l'on met deux substantifs au lieu d'un seul suivi d'un adjectif: pateris et auro, pour pateris aureis.

Endiadis es cant hom pauza dos sustantius, etc.

Leys d'amors, fol. 142. 

L'endiadis est quand on pose deux substantifs, etc.


Endivia, s. f., lat. intybum, endive.

Causas infrigidans, aissi cum... endivia am vi agre.

Trad. d'Albucasis, fol. 55.

Refroidissant les choses, comme... endive avec vinaigre.

ANC. CAT. Endivia. ESP. (chap.) Endibia. PORT. Endivia, endibia. IT. Endivia.


Endros, s. f., des mots grecs *gr, endros, sorte de pierre précieuse.

Endros es pauca peyra totz temps distillant gottas.

Eluc. de las propr., fol. 187. 

Endros est une petite pierre distillant toujours des gouttes.

domingo, 6 de agosto de 2023

8. 34. De ces mots, Veilles de Festes, Vespres, Encens, Reliques, & Collations que l' on fait quand on jeusne.

De ces mots, Veilles de Festes, Vespres, Encens, Reliques, & Collations que l' on fait quand on jeusne.

CHAPITRE XXXIV.

La suite du Chapitre precedant, il n' est point hors de propos de donner à entendre dont viennent ces cinq dictions qui nous sont fort familieres en nos Eglises, lesquelles nous mettons journellement en usage: & paravanture y a-il peu de personnes qui en sçachent l' origine. Le jour qui precede une Feste es appellé depuis le midy jusques au soir Vigile, & par abreviation veille de Feste. Qui aura leu l' Histoire Ecclesiastique, pourra dire dont cela est provenu. Socrates au 4. livre de l' histoire dit ainsi: Erat Vespera, & populus in Vigiliis observans, sperabaturque futura Collectio. Theodoret au cinquiesme livre de la mesme histoire, Erat itaque iam nox, & aliqui populorum ad Vigilias venerant, & expectabatur futura die, Collectio. Ces deux passages nous enseignent que le jour qui precedoit une Feste, ceux du peuple qui estoient les plus devots passoient une partie de la nuict en veilles & prieres. De là vient que l' on appella cela Vigile, ou Veille, & le lendemain, journee de la Feste, se faisant l' Assemblee generale du peuple, que l' on appelloit Collectio. Et parce que les prieres commençoient sur les trois ou quatre heures, que nos ancestres appellerent du mot de Vespera, de là vint aussi que les prieres que nous faisions en ce mesme temps aux Eglises furent appellees Vespres. Au regard du mot d' Encens, ce sont certaines gommes que l' on brusle dedans un Encensoir, de la fumee desquelles le Prestre officiant fait present à Dieu devant les Images. Les Romains en leurs ceremonies usoient de Thus, & Myrrha, qu' ils alloient rechercher au Levant, lesquels ils faisoient brusler, & de la fumee de ces gommes odoriferantes honoroient leurs sacrifices. Chose commune à tout homme qui sçait l' ancienneté: Et de là vient qu' un ancien Poëte Payen disoit Thure Deos placa. De dire que nous ayons transplanté du Paganisme cette ceremonie en nostre Eglise, je ne le veux, ny ne le puis croire. 

C' est encore une imitation du vieil Testament. Bien vous diray-je que nous avons emprunté d' eux le mot d' Encens. Ruffin ce grand Prestre contemporain de S. Hierosme, traduisant Eusebe, lequel au livre second de son Histoire Ecclesiastique, chap. 12. dit que devant que la piperie de Simon Magus eust esté descouverte, le peuple de Rome l' adoroit, Odoribus incensis. On osta par succession de temps le premier mot, & usa-l'on seulement de celuy de Incensum, & ainsi le vieux traducteur de Sozomene en son histoire Ecclesiastique dit que l' Empereur Julian voulant recognoistre les soldats de son armee qui estoient Chrestiens, il les estrenoit deux fois l' an, c' est à sçavoir, le premier jour de Janvier, & le jour de sa Nativité, & lors il vouloit que chacun qui prenoit estreine de luy, Incensum ei offerret: erat enim ante eum positum thus, & ara, secundum antiquam Romanorum solemnitatem, & ceux qui ne l' encensoient, pour estimer cela estre une Idolatrie, estoient par luy jugez Chrestiens. De ce passage vous voyez que le Thus, dont ils usoient estoit bruslé, a fin que l' odeur & fumee montast en haut: mais deslors parce qu' il estoit bruslé, on l' appelloit Incensum. De là l' Italien l' a appellé Incenso, & l' Espagnol Incienso: & nous autres François Encens, & l' utensile où l' on fait brusler telle drogue, Encensoir: car ce fut une chose anciennement commune de tourner l' I Latin en E, ainsi voyons nous que de firmitas, nous fismes fermeté, & d' infirmitas, enfermerie: Qui sont les lieux dans les Monasteres, dediez à penser les infirmes & malades, & enformer & enformation. Vray que depuis par succession de temps nous avons repris l' I Latin: car nous disons aujourd'huy infirme, infirmité, informer, & information, estant toutesfois le mot d' E demeuré à l' Encens, Encensoir, & Enfermerie, & qui est chose esmerveillable, c' est que quand vous rechercherez jusques à un an, à peine que puissiez donner autre nom qu' Encens à cette odeur que l' on presente à Dieu: & neantmoins la verité est que ce nom n' a esté trouvé sinon en consideration de ce que cette drogue ou gomme est bruslee, de la fumee de laquelle on honore nos Festes aux Eglises. 

Car pour le regard des Reliques, que nous adaptons specialement aux os & cendres des Saincts, ce mot anciennement estoit commun à tous les mortuaires. Le Jurisconsulte Modestin en la Loy, Quidam. De condit. instit. Quidam testamento suo haeredem suum scripserat tali conditione, si reliquias eius in mare proficiat. Nous trouvons dedans Suetone en la vie d' Auguste: Legere reliquias & ossa. Et en celle de Calligula: Caesorum clade Variana, veteres ac dispersas reliquias, uno tumulo humaturus, colligere sua manu & componere primus aggressus est. Ce mot depuis s' est tourné en Religion dedans nostre Eglise: & est fort notable le traicté que fit S. Hierosme contre Vigilance, qui en vouloit supprimer l' usance, comme si c' eust esté une espece d' idolatrie.

Reste de parler du mot de Collation dont nous usons és jours de Jeusnes, quand au lieu de nostre souper, prenans vers le soir un noble repas, nous l' appellons Collation, qui n' a aucune respondance au boire ny au manger. Entre tous les mots Latins, je n' en voy un seul qui ait tant de diverses significations comme celuy de Conferre, l' une desquelles est de deviser ensemblément, dont est venu ce que nous disons en cette France Conferer l' un avecques l' autre. Ce fut une coustume anciennement fort familiere tant aux Monasteres, que Colleges les mieux reiglez, aux veilles des Festes solemnelles, que l' on jeusnoit, de faire apres Vespres une conference publique des mœurs, merites & vie du Sainct que l' on solemnisoit, & à cette fin estoit choisi l' un de la troupe pour faire la harangue au milieu de tous, que l' on appelloit Collation, qui vient du Latin Conferre. Ancienneté que je recueille des vieux Statuts du College de Navarre, dont la Roine Jeanne femme de Philippe le Bel fut fondatrice par son testament du 24. jour de Mars 1304. par lequel ayant nommé pour ses executeurs Matthieu Evesque de Soissons & Gilles Abbé de sainct Denis & autres Seigneurs, elle leur bailla permission de corriger, augmenter ou declarer sa derniere volonté, ainsi que bon leur sembleroit. Ceux-cy firent le troisiesme jour d' Avril 1315. les Statuts du College, qui depuis y ont esté observez portans entre autres articles cestuy. Item in vigiliis Festorum solemnium, immediatè post Vesperas tenebitur quilibet Theologus in suo ordine Collationem de Festo facere in Ecclesia, vel in Capitulo, ad quam tenebuntur omnes scholares & socij interesse. C' estoit à dire que chaque Theologien à son tour seroit tenu de faire une Conference publique apres Vespres la veille des Festes solemnelles, où tous les escoliers seroient tenus d' assister. Cela mesme se practiquoit aux Monasteres, toutes-fois parce que ces Conferences ou Collations (a fin de ne sortir du vieil mot) leurs coustoient trop à faire, pour se deliurer de la peine, ils introduisirent une coustume, qui fut, que tout ainsi que pendant leurs disners & souppers, l' un des Religieux lit tout haut un Sainct Gregoire, Sainct Bernard, ou autres Docteurs anciens de nostre Eglise: Semblablement fut trouvé expedient entr'eux, non seulement aux veilles des grandes Festes, mais aussi en tous les autres jours de Jeusnes, lors que sur la sorne ils prenoient sobrement leur pain & vin, que l' un d' eux leust les Collations de Jean Cassian Hermite, Livre plein d' edification pour ceux qui ont voüé la vie solitaire & Monastique. Quoy faisans, ils suivirent aucunement les traces de l' ancienneté en ce mot de Collations ou Conferences faictes aux despens de leurs esprits, & neantmoins estoit chose convenable à leurs professions de lire un Cassian pour le subject qu' il traictoit. Ce mot depuis s' est espandu des Monasteres (dont nous devons puiser nos devotions) parmy tout le peuple, & tout ainsi que leur lisant, on les repaissoit de Collations, aussi avons nous employé en nos Jeusnes ce mot de la façon que nous en usons, voire que je ne sçavrois d' un autre mot vous expliquer plus entendiblement ce que je veux dire.