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viernes, 26 de abril de 2024

2-13, De Atlante décimo tercio rey.

Capítulo 13.

De Atlante décimo tercio rey. 

Apartado de España Hespero, imperó en ella Atlante, casó con una señora española llamada Leocata, de la cual se fingen algunas cosas; pero lo que se puede tener por probable es, que fundó, como se dice a Leocata, y lo confirman en el nombre de Leocata fortaleza de Rosellón; pero está a la frontera que ya es Francia: Tuvo Atlas un hijo llamado Sicoro, al cual dejó el reino, y pasados doce años instigado de la envidia, por entender el crédito de su hermano en Italia, juntó gran poder de españoles de esta Provincia, que unos poblaron Sicilia, y otros Italia junto a Roma, convenidos los hermanos: fue Atlante quien halló la esfera, inventó la matemática, origen de las fábulas poéticas de sustentar el Cielo. (1: Tarafa Cor. de España, de Atlante. Pineda lib. 2, cap. 17.)

lunes, 7 de agosto de 2023

8. 56. Vespres Siciliennes, Sicile

Vespres Siciliennes, Proverbe sur lequel est par occasion discouru de l' Estat ancien de la Sicile, & des traictemens que recevrent ceux qui la possederent.

CHAPITRE LVI.

Les fureurs qui se sont passees en cette France soubs ces mots de Huguenot & Catholic, me font souvenir de celles qui furent autresfois en Italie soubs deux autres mots partiaux de Guelphe & Gibelin, au bout desquelles furent attachees les Vespres Siciliennes, premier but, mais non seul & principal de ce chapitre. Quand par quelques sourdes pratiques advient un inopiné massacre à ceux qui pensoient estre à l' abry du vent, les doctes appellent cela les Vespres Siciliennes. Proverbe vrayement nostre, pour nous avoir esté cher vendu. Au recit duquel je vous feray voir une Sicile, jouët de la ville de Rome, amusoir des Princes estrangers aux despens de leurs ruines, & si ainsi me permettez de le dire, or de Thoulouse fatalement malheureux aux familles, qui le possederent anciennement. Je veux doncques sur le mestier de ce Proverbe tresmer un discours d' assez long fil, & vous representer les tragedies qui feurent jouees sur le Theatre d' Italie l' espace de cent ans ou environ, dans lesquelles vous verrez des jugemens esmerveillables de Dieu, & pour closture une nouvelle face d' affaires, & changement general d' Estat. Que si quelque escollier Latin me juge manquer d' entregent en ce livre, que j' avois seulement dedié à l' ancienneté de nostre Langue, & de quelques mots & proverbes François, il ne m' en chauld, moyennant que puissions nous faire sages par les follies de nos ancestres. Usez de ce chapitre, comme d' une piece hors d' œuvre, dedans laquelle je glasseray en passant ce qui regarde nos Vespres Siciliennes.

Depuis que l' Empire des Romains fut divisé en deux, l' un prenant le nom & tiltre du Levant dedans Constantinople, & l' autre du Ponant dessoubs Charlemagne, combien que ce grand guerrier eust esté faict Seigneur de l' Italie, toutesfois les affaires se passerent de telle façon, que les pays de Sicile, Poüille, & Calabre demeurerent à l' Empereur de Constantinople, & depuis pour sa neantize hereditaire, qui se transmit de l' un à l' autre, feurent une bute, tantost des Hongres, tantost des Sarrazins, chacun d' eux jouants au boutehors selon la faveur ou desfaveur de leurs armes: Les Gregeois y retenans telle part & portion qu' ils pouvoient. Apres plusieurs secousses, advient que quelques braves guerriers Normands habituez en cette France, ne voulans forligner de leurs devanciers, se resolurent par une belle saillie, de faire nouvelles conquestes. A cette fin levent troupes, voguent en pleine mer, viennent surgir à la Sicile, où par leurs proüesses ils planterent leur siege, & ayants esté longuement gouvernez par Ducs, en fin establirent une Royauté feudatrice du Sainct Siege, non tant par devotion que sagesse, pour estre leur grandeur assistee d' un grand parrein. Conseil toutesfois qui ne leur succeda pas ainsi comme ils s' estoient promis. Car les Papes se lassans par traite de temps de leur voisiné, n' eurent autre plus fort pretexte pour les supplanter que cette infeodation, dont ils firent aussi banniere, tant à l' endroit des Allemands, que François, depuis qu' ils s' engagerent dedans leurs querelles. Mais pour n' enjamber sur l' ordre des temps, Guillaume troisiesme de ce nom Roy de Sicile, estant decedé sans enfans, Tancrede Prince du sang se voulant impatroniser du Royaume, il en fut empesché par le Pape Celestin troisiesme. Lequel attire à sa cordelle Henry fils aisné de l' Empereur Federic premier. Or y avoit-il une Princesse du sang nommee Constance niepce du deffunct Roy plus proche habile à succeder, mais il y avoit un obstacle qui l' en empeschoit: estant religieuse Professe, & Abesse de Saincte Marie de Palerme. Le Pape la relaxe du vœu pleinement & absolument, & lors en faict un mariage avecques Henry, & tout d' une main les investit du Royaume, à la charge de la foy & hommage lige, & de certain tribut annuel envers le sainct Siege. Grand tiltre, mais de peu d' effect sans l' exequution de l' espee, comme aussi ne leur avoit il esté baillé que sous ce gage. Sur ces entrefaictes meurt Federic premier, & apres son decés Henry est esleu Empereur. Adoncques luy & Tancrede commencent de joüer des cousteaux, & à beau jeu, beau retour. Tancrede meurt, & par sa mort, Henry sans grand destourbier se faict Maistre & Seigneur de tout le pays. Mesmes Sibille veufve du deffunct, ses trois filles, & un sien fils se rendent à luy soubs le serment qu' il leur fist de les traiter selon leur rang & dignité. Promesse toutesfois qu' il ne leur tint: Parce que soudain qu' ils furent en sa possession, il les confine dedans une perpetuelle prison, & leur fit creuer les yeux, & par une abondance de pitié fit chastrer le masle, affin de luy oster toute esperance de regrés à la Couronne. Premier trait de tragedie qui se trouve en cette histoire, indigne non seulement d' un Chrestien, mais de toute ame felonne de quelque Religion qu' elle fust.

Constance aagee de 51. ou de 52. ans accoucha d' un fils, auquel fut donné le nom de l' Empereur Federic son ayeul. L' enfant estant encore à la mammelle, il fut declaré Roy des Romains par les Princes de l' Empire, & comme tel luy rendirent le serment de fidelité, l' an 1197. Le tout à la solicitation, priere & requeste du Pere, qui deceda quelques mois apres, laissant son fils au gouvernement de la mere, laquelle le fist couronner Roy de Sicile en l' aage de trois ans seulement.

Elle quitte ce monde l' an 1199. mais avant que de le quitter, supplia par son testament le Pape Innocent III. d' en vouloir prendre la tutelle, ce qu' il fit. Sagesse admirable d' une mere, mettant son enfant en la protection de celuy, qui à la conduite de sa Papauté monstra que ses predecesseurs avoient esté escoliers, au regard de luy.

Jamais Prince ne receut tant d' heurs dés son enfance, dy tant de heurts de fortune sur son moyen aage, jusques à la mort, que cestuy. Proclamé Roy des Romains dés le bers, couronné Roy de Sicile à trois ans, estre demeuré Orphelin de pere & de mere sur les quatre: Adjoustez que sa nativité pouvoit estre revoquee en doute, comme d' une part supposé, la mere estant accouchee au cinquante deuxiesme an de son aage, temps incapable aux femmes pour tel effect, selon la regle commune des Medecins. D' ailleurs une Royauté nouvelle bastie sur une dispence extraordinaire. Et neantmoins sa couronne luy fut conservee en ce bas aage, non vrayement sans quelques traverses. Car Gautier Comte de Brienne, mary de l' une des Princesses aveuglees, esbrecha son Estat pour quelques annees, & l' Empereur Othon cinquiesme prist quelques villes de la Poüille sur luy: Mais tous ces desseins s' esvanoüirent finalement en fumee: Ceux du premier par Dielpod ancien serviteur de Henry, & du second soubs l' authorité du Pape Innocent. J' adjousteray que non seulement elle luy fut conservee, mais l' an 1210. en son absence, luy ne le sçachant, ny poursuyvant, n' ayant atteint que l' aage de seize ans pour le plus, fut au prejudice de l' Empereur, esleu par les eslecteurs se remettans devant les yeux l' ancien serment de fidelité qu' ils luy avoient faict. Et depuis reduisit Othon à telle extremité, qu' il le contraignit de sonner une retraicte à sa fortune, & d' espouser une vie privee. Chasse tout à faict ce qui restoit des Sarrazins dedans la Sicile: nettoye son Royaume des mutins, d' un Thomas & Matthieu, freres Comtes d' Anagni, qui avoient pendant son absence voulu remuer son Estat, & annexe à sa couronne tous leurs biens, pour le crime de leze Majesté par eux commis. Fut il jamais une chesne de plus belles fortunes que celle là? qui dura dés & depuis sa nativité, jusques en l' an 1221.

Toutesfois lors qu' il estoit au comble de ses souhaits, & pensoit avoir cloüé sa bonne fortune à clouz de diamant, elle luy tourne tout à coup visage, & voicy comment. Les deux freres Comtes d' Anagny proches parens du Pape Innocent, ont recours vers le Pape Honoré IV. qui lors siegeoit, & combien que auparavant il eust fait profession d' amitié avec Federic, toutesfois il prit l' affliction de ces deux Seigneurs au point d' honneur, & avec une impatience admirable, fit de leur querelle la sienne, a recours aux remedes ordinaires des siens, qui sont les fulminations: Nouveaux troubles, nouveau mesnage entre eux. Federic en ce boüillon de jeunesse, auquel il estoit, au lieu de reblandir le Pape par honnestes soubmissions, ainsi qu' il devoit, donne ordre de rappeller les Sarrazins par luy chassez, & les logea en la ville de Lucerie, depuis nommee Nocere la Sarrazine, pour luy servir de blocus contre les avenues de Rome: faute du tout inexcusable, & pour laquelle je veux croire que Dieu le permist depuis estre comblé d' une infinité d' afflictions, dont les Papes furent les outils. Car Honoré estant decedé, Gregoire IX. son successeur se fit son ennemy sans respit, & dés son avenement proceda par autres censures & excommunications irreconciliables contre luy. 

L' Empereur pour se mettre en sa grace entreprit sur son commandement, le voyage d' outremer, où les affaires luy succederent si à propos qu' à la barbe du Soudan d' Egypte, il remist soubs l' obeyssance des Chrestiens, toute la Palestine, & fut Couronné Roy de Hierusalem. Il pensoit par ce bon succez se reconcilier avec le Pape, & obtenir de luy sentence d' absolution. Il despesche Ambassades pour cet effect: mais en vain, voire que le Pape excommunie tous ceux, qui le vouloient suivre, donnant ordre que les havres leur fussent fermez. Medecine paraventure plus dure & fascheuse que la maladie, d' autant que le deny de cette absolution estoit fondé seulement sur ce que l' Empereur à son partement n' avoit receu sa benediction, faute qui avoit peu estre compensee par les heureux succés de l' Empereur au profit de la Chrestienté: qui eussent bien poussé plus outre, mais voyant de quelle façon il estoir (estoit) traitté, & craignant que ses affaires n' allassent de mal en pis de deçà, il fut contrainct de rebrousser chemin, & laissa imparfaict le bel ouvrage qu' il avoit encommencé. Voila comment les affaires des Infidelles commencerent à se restablir, & celles des Chrestiens à s' affoiblir tant au Levant, que Ponant, pour mesler je ne sçay quoy de l' homme dedans nostre Religion. L' Empereur à son retour trouve ses affaires embarrassees dedans un chaos, tant en Allemagne qu' Italie: dedans l' Allemagne prou de Princes & grands Seigneurs le guerroyer: dedans l' Italie prou de villes se dispenser de leurs consciences contre luy: Le tout fondé sur les excommunications & censures. Et pour consommation de ces procedures, Gregoire estant decedé, eut pour successeur Innocent IV. auparavant fort familier de l' Empereur, dont ses principaux favoris s' esjoüirent, estimant que cette nouvelle promotion mettroit fin à leurs differents, mais luy plein d' entendement leur dist. Vous vous abusez, Cardinal il m' estoit amy, Pape il me sera ennemy. Monstrant par cela qu' il estoit un grand homme d' estat, car tout ainsi qu' il l' avoit predit, il advint: Dautant que ce nouveau Pape r'enviant sur les opinions de son devancier, non seulement excommunia l' Empereur, mais fit assembler un Concil general dans Lyon, par lequel en confirmant toutes les fulminations precedantes, il fut privé, & de son Empire, & de ses Royaumes, & declaré incapable d' en tenir. Qui ne fut pas un petit coup pour sa ruine: Parce que combien que dextrement il parast aux coups, n' estant aprenty à ce mestier, toutesfois estant ores dedans, ores dehors, il estoit plus souvent dehors que dedans. Si de toutes ces querelles vous parlez à l' Abbé d' Urspergence qui en vit une partie, il donne le tort à Gregoire IX. Si à tous les autres autheurs, ils le donnent à Federic, & le nomment Persecuteur de l' Eglise Romaine. Si j' en fuis creu Federic ne se peut excuser du remplacement qu' il fit des Sarrazins dedans la Sicile, ny Gregoire de luy avoir denié l' absolution lors qu' il besongnoit si heureusement au Levant. Et si vous me permettez de passer outre je diray qu' avec tout ce que dessus, l' Empereur n' avoit un plus grand ennemy, que sa grandeur, ne voulant ny Gregoire, ny Innocent IV. un si grand voisin que luy pres d' eux. Leçon qui lors estoit ordinaire à Rome, & que la domination Espagnole luy a fait depuis oublier par la longueur du temps.

Federic second en fin mourut de sa belle mort l' an 1150 (1250). n' ayant trouvé aucun repos que lors depuis l' an 1121 (1221). Il laissa plusieurs enfans legitimes de 3. licts, & plusieurs bastards: Mais tous aboutirent en deux, l' un legitime, qui fut Conrad, l' autre bastard qui fust Mainfroy. Conrad est empoisonné par Mainfroy, d' un poison lent & mesuré: Et ne sçachant ce pauvre Prince de quelle main luy estoit procuree cette mort, il l' institua tuteur, & curateur de Conradin fils unique de Henry fils aisné de Federic qui estoit mort du vivant du pere. Mais Mainfroy ne suyvant la voye du grand Innocent, au lieu de conserver l' Estat à son pupille, l' empiete sur luy, & prend le titre de Roy. Et pour estayer cette induë usurpation donne en mariage une sienne fille unique Constance à Pierre fils de Jacques Roy d' Arragon. Ses deportemens desplaisoient, non sans cause, au Pape Urbain IV. successeur d' Innocent, il l' excommunie, & affranchit tous ses subjects de l' obeyssance qu' ils luy avoient vouée. Et pour faire sortir effect actuel au plomb, semond Charles Comte d' Anjou, & de Provence, frere de nostre S. Louys, à cette entreprise: Lequel s' y achemine d' un franc pied, avec une puissante armee. Escarmouches diverses, il estoit sur l' offensive, l' ennemy sur la deffensive, clos & couvert dedans ses villes & forteresses: La guerre prend quelque trait, toutesfois apres avoir marchandé longuement d' une part & d' autre chacun estimant avoit (avoir) le vent à propos, la bataille se donne. Charles obtient pleine victoire, Mainfroy occis, son armee mise en route, les villes ouvertes aux victorieux, & luy couronné Roy de Sicile par le Pape. Et pour surcroist de grandeur le fait Vicaire general de l' Empire dedans l' Italie.

Estat nouveau, & non auparavant cognu, partant il ne sera hors de propos d' en discourir le subject. Auparavant tous ces troubles, l' Italie ne recognoissoit toutes ces principautez particulieres, que nous y avons depuis veuës, l' Empereur en estoit general possesseur, fors de la ville de Rome, & du Patrimoine de S. Pierre, & de ce dont la Seigneurie de Venise jouyssoit, & s' il y avoit quelque Seigneur souverain particulier, il estoit fort rare: l' Empereur envoyoit par les villes ses Juges & Podestats, pour juger les procez comme celles qu' il possedoit en plein Domaine. Puissance qui esclairoit de bien pres, non la spirituelle de Rome, ains la temporelle, dont les Papes s' estoient faits Maistres par une longue & sage opiniastreté. Et pour cette cause le principal but où ils visoient, estoit de bannir & esloigner cette puissance Imperiale, le plus loing qu' ils pourroient d' Italie. Les grandes & longues guerres qui furent entre le Pape Alexandre troisiesme, & l' Empereur Federic premier enseignerent à plusieurs villes de mescognoistre leur Empereur. Comme de fait vous lisez que pour s' y estre la ville de Milan aheurtee, il la ruina rez pied, rez terre, & lors plusieurs autres villes balancerent entre l' obeïssance & rebellion. L' excommunication faicte par le Pape contre Federic portoit quant & soy absolution du serment de fidelité aux subjets, & en cas de ne s' en dispenser, suspension de l' administration du service divin dedans les villes & plat pays. Que pouvoit moins faire une ville pour se garentir de ce haut mal, que de quitter l' obeïssance de son Prince, qu' il n' appelloit rebellion, ains reduction au droict commun, obeïssant à l' authorité & mandement du sainct Siege? En fin se voyant Federic premier tant pressé par la force spirituelle que temporelle du Pape, qui estoit assisté de Guillaume troisiesme Roy du nom de Sicile, il fut contraint de condescendre à la paix, que le Pape & luy jurerent dans Venise, ville neutre, & non subjecte aux dominations temporelles de l' un ny de l' autre Seigneur. Et lors fut l' accomplissement du malheur. Parce que la commune des Historiographes demeure d' accord que Federic s' estant mis à genoux pour baiser les pieds du S. Pere, il le petilla avec cette outrageuse parole, Super aspidem & basiliscum ambulabis, & conculcabis Leonem & Draconem: Particularité sagement passee sous silence par Platine Italien, & l' Abbé d' Urspergense Alleman dedans leurs Histoires pour couvrir la pudeur tant de celuy qui fit le coup, que de l' autre qui le receut. Mais tant y a que cet acte en paix faisant porta plus grand coup contre l' Empire, que toutes les guerres passees, auquel ce grand Empereur Federic para seulement de ces quatre mots, Non tibi, sed Petro: De maniere qu' il fut de là en avant fort aisé aux villes d' Italie de secoüer d' elles le joug de l' Empire. Comme de fait les affaires s' y acheminerent depuis en flotte: Car apres le decez de Henry sixiesme fils aisné de Federic, Philippes son puisné ayant esté appellé à l' Empire par les Princes Electeurs, & empesché par Innocent troisiesme, qui luy opposa un Othon avec ses fulminations, ce fut un nouveau seminaire des guerres civiles entre le Pape & l' Empereur, pendant lesquelles les villes d' Italie mettoient fort aisément en nonchaloir l' obeïssance qu' elles devoient rendre à l' Empire. Et pour accomplissement de ce malheur advindrent les grandes guerres de la Papauté, & l' Empire du temps de Federic second, pendant lesquelles se logerent les partialitez des Guelphes & Gibelins, les unes se faisans toutes Guelphes, les autres toutes Gibelins: Et quelquesfois dedans une mesme ville se trouvant confusion de l' un & de l' autre party. Les Guelphes favorisans le party des Papes Gregoire, & Innocent, & les Gibelins celuy de l' Empereur Federic. Et comme l' Italie estoit en ces alteres, apres la mort de Federic, & de Conrad son fils, il y eut une forme d' interregne d' Empire l' espace de vingt ans dedans l' Allemagne, qui fut par eschantillons possedee, & trois divers portans le titre, mais non l' effect d' Empereurs. Et de ce grand chaos s' escloït la diversité des Ducs, Marquis & Comtes, & par mesme moyen des Republiques souveraines d' Italie, chacun prenant son lopin non seulement au prejudice de l' Empire, ains des Papes mesmes, selon que la necessité de leurs affaires le portoit. Chacun d' eux s' approprians souverainement du domaine des villes, & neantmoins avec une recognoissance de foy & hommage, qui envers l' Empire, qui envers la Papauté. Et depuis ce temps on ne recogneut plus dedans l' Italie cette grande puissance & authorité qui estoit de tout temps & ancienneté deuë aux Empereurs. Et par ce moyen obtindrent les Papes ce qu' ils avoient si long temps desiré. Or tout ainsi que la ruine des affaires y avoit produit ce nouvel ordre particulierement sur unes & autres villes, aussi les Papes pour le fait general de l' Italie, introduisirent un Vicaire de l' Empire qui n' estoit pas un Empereur, car il faisoit son sejour dedans l' Allemagne, mais un Procureur absolu, qui pouvoit disposer des biens qui restoient de l' Empire. Et c' est l' Estat dont Charles d' Anjou fut gratifié par Urbain quatriesme apres qu' il eut occis Mainfroy & toute sa suite en bataille rangee. Restoit encores Conradin de la posterité de Federic deuxiesme, lequel croissant d' aage, creut par mesme moyen de cœur, & voulut entrer en l' heritage qu' il estimoit loyaument luy appartenir, trouve argent, leve gens, prend pour compagnon Federic d' Austriche sien parent. La decision de ce grand procez despendoit d' une bataille. Pour le faire court: la victoire demeure par devers Charles, & quant aux deux Princes ils se garentissent par la fuitte, & desguisez se rendent en la maison d' un meusnier, où ils furent nourris 8. jours durans à petit bruit, tant qu' ils eurent argent en bourse, mais leur defaillant ils furent contraints mettre une bague de cinq cens escus entre les mains de leur hoste, pour la vendre, lequel recogneut par cela que ce n' estoient simples soldats, & en donne advis au Roy Charles, qui se saisit de leurs personnes. Selon le droit commun de la guerre ils en devoient estre quites par leurs rançons. Et de faict telle estoit l' opinion de sa Noblesse Françoise: toutesfois le Roy en voulut estre esclaircy par le Pape, qui en peu de mots luy manda que la vie de Conradin estoit la mort de Charles. Le Roy gouste fort aisément cet advis, & neantmoins pour y apporter quelque fueille, fit juger cette cause par neuf ou dix Jurisconsultes Italiens, lesquels sçachans où enclinoit le Roy, firent aussi passer la loy par son opinion: ces deux pauvres Princes sont exposez au supplice en pleine place sur un eschaffaut, où ils eurent les testes tranchees, & à l' instant mesme, on en fait autant au bourreau, a fin qu' à l' advenir il ne se glorifiast de les avoir executez. O que la Justice eust esté plus belle si on y eust aussi compris tous ces Jurisconsultes flateurs! Car quant à celle du Roy elle fust reservee à un plus grand Roy. L' Histoire porte que Conradin avant que de s' agenoüiller, jetta un de ses gands au milieu du peuple, comme un gage de bataille contre le Roy Charles, priant la compagnie de le relever, & porter à l' un des siens, pour vanger l' injure ignominieuse qui luy estoit faite & à son cousin. Gand qui fut relevé par l' un de sa troupe, & porté au Roy d' Arragon, avec la sommation du jeune Prince.

Le sacrifice ainsi fait de ces deux ames innocentes, Charles d' une sanglante main poursuit sa route, faisant passer la plus grande part des Seigneurs Siciliens, & Napolitains au fil de l' espee, & bannissant les autres qui avoient favorisé le party de Conradin, & demolissant leurs Chasteaux. En recognoissance dequoy le Pape Urbain luy fait donner l' Estat de Senateur de Rome par la voix du peuple. C' estoit un Estat que les Citoyens avoient mis sus pour reigler toute la Police seculiere au prejudice du Pape, de l' authorité duquel ils pretendoient estre exempts en cet affaire ainsi que j' ay touché ailleurs. Ce Senateur representoit ceux qui sur le declin de l' Empire occuperent dedans Rome sous le nom de Patrices, sur la dignité Imperiale qui estoit à Constantinople. Et combien que ces dignitez de Senateur dedans Rome, & de Vicaire de l' Empire dedans l' Italie, tombans en une main commune fussent seulement images des vrayes, toutesfois estans tombees entre les mains de celuy, qui sous le titre de Roy de Sicile, commandoit à la Sicile, la Poüille, & la Calabre, mesmes qui avoit obtenu deux grandes victoires contre Mainfroy & Conradin, croyez qu' elles luy apporterent grande puissance & authorité par tout le pays: Car lors il s' en voulut faire accroire absolument, mesmes dedans la ville de Rome. Auparavant la grandeur de Federic estoit suspecte aux Papes pour estre trop proche de leur ville, & lors il y avoit plus de subject de redouter celle de Charles qui estoit nourrie dedans le sein de la ville: Baudoüin son beau pere avoit esté chassé de Constantinople par Michel Paleologue usurpateur de son Estat. Le gendre veut armer en faveur du beau pere, estimant qu' en restablissant il s' establiroit. Toutes choses luy avoient ry jusques en ce temps, mais lors la fortune commença de se mocquer, & rire de luy.

Jean Prochite grand Seigneur Sicilien avoit couru mesme traictement que les autres Seigneurs, en son bien, mais s' estoit garanty de la vie par une bonne & prompte fuite: ne respirant en son ame qu' une vangeance, par le moyen de laquelle il se promettoit d' estre reintegré en ses biens. Il visite Pierre Roy d' Arragon gendre de Mainfroy, luy met devant les yeux, & sa femme, & le gand à luy envoyé, cartel de defy, luy promet tous bons & fideles services. Pour le faire court on entreprend contre Charles une tragedie qui fut joüee à trois personnages, dont Prochite estoit sous la custode, le Protecole, uns Pierre Roy d' Arragon, Michel Paleologue Empereur de Constantinople, le Pape Nicolas troisiesme. Pierre leve une grande armee, faisant contenance de vouloir s' acheminer au Levant pour secourir les Chrestiens, Paleologue fournit aux frais: Il n' est pas que Philippes troisiesme de ce nom Roy de France, nepueu de Charles ne contribuast au defroy de cette guerre, estimant que ce fust pour guerroyer les Infideles. (Voyez comme quand Dieu nous delaisse nous sommes traictez.) Le Pape Innocent se voyant ainsi appuyé ne doute de luy rongner les aisles à l' ouvert, le debusquant & de l' Estat de Senateur, & du Vicariat de l' Empire. Qui n' estoit pas un petit coup d' Estat, & ne fust-ce que pour ravaller sa reputation, par laquelle ordinairement les Grands maintiennent leurs grandeurs: Et depuis ce temps Charles alla tousjours au deschet. D' un costé l' Arragonnois fait voile avecques ses trouppes, d' un autre Prochite sous l' habit de Cordelier practique la rebellion de ville en ville par toute la Sicile. Quoy plus? cette tresme est ourdie de telle façon, qu' à point nommé le jour de Pasques selon le rapport de quelques Historiens, ou de l' Annonciade, ainsi que disent les autres, le premier son des Cloches de Vespres, par toutes les villes, bours & bourgades, servit de toxin general, sur lequel tout le peuple Sicilien se desbanda d' une telle furie contre les François qu' ils les massacrerent tous, sans acception, & exception de personnes, de sexe, ny d' aage, ne pardonnans pas mesmes aux femmes Italiennes qu' ils estimoient estre enceintes du fait des François. L' Arragonnois estoit anchré sur mer & aux escoutes, pour sonder quelle issuë avroit la practique de Prochite, & adverty de ce qui s' estoit passé, y accourt à toute voile, le bien venu & embrassé de tout le peuple. Cela fut fait l' an mil deux cens quatre-vingts deux en la Sicile qui eut de là en avant nouveau Roy & non à la Poüiile, où la ville de Naple est assise, ny pareillement en la Calabre, qui demeurerent és mains de Charles: Pour cette cause on commença d' un Royaume en faire deux. Et au lieu que auparavant on appelloit Roy de Sicile seulement celuy qui commandoit à ces trois païs: L' Arragonnois fut appellé Roy de Sicile, & Charles & ses successeurs Rois de Naples. Et en effect, voila quand, comment, & dont est venu ce brutal, & cruel Proverbe de Vespres Siciliennes, dans le discours duquel j' ay voulu comprendre tous les autres exploits tragiques de je ne sçay de combien d' annees.

Les Historiographes sont grandement empeschez de rendre raison de ce malheur. Les Italiens pour excuser cette cruauté Barbaresque l' imputent aux insolences des François qui n' espargnoient pas mesmement la pudicité des femmes de bien, és lieux où ils avoient plein commandement, & les nostres au contraire, à une trop grande bonté, disans que si nous les eussions tenus en bride, comme depuis les Espagnols ont fait, jamais nous ne fussions tombez en un si piteux desarroy. Discours toutesfois qui me semble grandement oiseux. Parce que s' il vous plaist rechercher la cause de tout ce que je vous ay cy-dessus deduit, ce furent coups du Ciel. Je vous ay dit que Henry contre son serment avoit fait creuer les yeux à la mere, aux filles, & à un jeune enfant, lequel il avoit d' abondant fait chastrer, leur faisant espouser tout d' une suite une prison clause en Allemagne. Esperant perpetuer par ces moyens inhumains, en sa famille la Couronne de Sicile. Dieu veut que Federic son fils en joüisse, mais avec tant de revers & algarades de fortune depuis l' an 1221. jusques en l' an 1250. qu' il est mal aisé de juger s' il regnoit, ou si en regnant il mouroit. Et pour closture finale de ce jeu, Dieu veut que la famille de Henry soit affligee par elle mesme, & qu' apres la mort de Federic, Mainfroy son bastard empoisonne Conrad son fils legitime, & vray heritier, que non assouvy de cette meschanceté, il empiete la Royauté sur Conradin son pupille, fils de Conrad: En fin que Conradin & Federic d' Austriche son cousin meurent sur un eschaffaut. Ne voyez vous en cecy une Justice tres-expresse de Dieu pour expier l' inhumanité de Henry, Justice, dis-je, executee par les injustices des hommes? Qu' il y eust du Machiaveliste és morts des deux Princes Allemans, & de tout le demeurant des pauvres Seigneurs du Royaume, 

qui furent occis de sang froid, je n' en fais aucune doute, pour cuider par Charles asseurer à luy & à sa posterité le Royaume de Sicile. Henry avoit commencé par les veuës, & cestuy-cy achevé par les vies, tous deux à mesme progrez. Le sang innocent des deux Princes, & de toute la suitte des Seigneurs assassinez, cria vangeance devant Dieu, qui exauça leurs prieres, & permist cette cruelle Vespree, non contre la personne du Roy, ains contre ses sujets, qui est en quoy il exerce ordinairement les punitions quand les Princes ont faict quelque faute signalee. Et je veux croire que si l' Arragonnois eust consenty à ce detestable carnage, luy ou sa posterité eussent esté chastiez de Dieu. Bien trouvé-je qu' il avoit mis en besongne Prochite pour faire revolter le peuple, mais non qu' il eust consenty à cette execrable boucherie. Belles leçons pour enseigner à tous Princes Chrestiens de ne maintenir leurs estats par ces malheureux preceptes que depuis Machiavel a voulu recueillir de l' ordure, honte & pudeur de quelques anciennetez en son chapitre de la Sceleratesse, au traicté du Prince.

Voila le premier fruict que je desire estre cueilly de ce chapitre: Il y en a encore un autre, qui est, qu' au faict de la Religion nous devons tous viure en l' union de l' Eglise sous l' authorité du sainct Siege de Rome, comme celuy qui fut basty sur la pierre de sainct Pierre, & cette-cy assise sur celle de Jesus-Christ: mais quand avec la Religion on y mesle l' Estat, & que par belles sollicitations, & promesses on nous semond de passer les monts, c' est tout un autre discours, & en une asseurance de tout il faut tout craindre, je ne dis pas que quelquesfois les affaires ne soient pas reüssies à souhait, comme à uns Pepin & Charlemagne, qui furent deux torrens de fortune, mais pour ces deux il y en a peu d' autres qui ne s' y soient eschaudez. La papauté est une dignité viagere, qui produit ordinairement successeur non heritier des volontez du predecedé. Tellement que la chance du jeu se tournant, celuy en fin de jeu se trouve lourche, qui pensoit estre maistre du tablier, comme vous voyez qu' il advint aux trois familles des Normans, Allemans & François dont je vous ay cy-dessus discouru. Adjoustez, que les volontez mesmes de ceux qui nous employent sont passageres selon la commodité ou incommodité de leurs affaires, & faillent souvent au besoin.

Federic II Sicile
(Federic II)


domingo, 12 de septiembre de 2021

16 DE NOVIEMBRE. (1463)

16 DE NOVIEMBRE.


Advierte
aquí el escribano Perelló que, en esta fecha, se concluyó el
parlamento que celebraba el Rey en Tarragona con las personas de los
tres estamentos, y que de él emanó la siguiente provisión firmada
por el mismo monarca.

Don Joan per la gracia de Deu Rey de
Darago Navarra de Sicilia de Valencia de Mallorques de Cerdenya e de
Corcega
comte de Barcelona duch de Athenes e de
Neopatria
e encara comte de Rossello e de Cerdanya als
noble e magnifichs los veus portant de General governador capitans
veguers sotsveguers algutzirs batles sotsbatles e altres qualsevol
oficials nostres en lo Principat de Cathalunya constituits al qual o
als quals les presents pervendran e seran presentades e als
lochtinents de aquells saluts e dilectio.
Com la principal cura
del princep deja esser en la conservacio de son stat benefici
e repos de sos regnes e terres e subdits. E per ço la dita
cura inseguint la qual continuament nos insta entengam en les coses
majors havents sguart a nostre reyal stat e principal
cosa sia e mes necessaria per la conservacio de nostra reyal
corona
benefici e repos dels dits regnes e subdits nostres
entendre sollicitament en la recuperacio e reductio dels rebelles e
desobedients a nostra Magestat en lo dit Principat de Cathalunya. Per
ço per provehir a les incomoditats e actes necessaris per la dita
reductio havem convocat parlament en la present ciutat de
Terragona a la major part dels fidelissimos cathalans
en lo qual los convocats e entrevenints en lo dit parlament imitants
les virtut fidelitat e servicis que sempre lurs predecessors han fets
als reys de gloriosa memoria antecessors nostres e a nos.
Vista la proposicio per Nos a ells feta nos hagen feta oferta e
servey molt liberal de CCC homens de cavall per a temps de un any ço
es L homens darmes e CCL ginets. Los quals sien cathalans e
capitanejats per cathalans e servesquen a Nos e al manament
nostre en lo dit Principat en totes les coses que seran mes
necessaries per la recuperacio e reduccio damunt dites. E
semblantment Nos usant de aquella clemencia e humanitat que en tals e
tant fidelissims vassalls se deu usar e corresponent a lur servici
amor e devocio benignament los havem feta daquiavant restitucio de
totes les generalitats quis cullen en les terres lo dia
present obedients a nostra Excellencia fins a la fi de les terres del
vezcomtat Dilla en lla inclusive de e ab aquelles prerogatives
e preheminencies que les dites generalitats tenien de primer
perque aquelles convertesquen en pagament de sou dels dits CCC homens
de cavall. E son stades per nos revoquades cassades e annullades
qualsevol gracies e consignacions per nos fetes a qualsevol persones
de les peccunies e drets de les dites generalitats o part de
aquelles. E no resmenys per quant les dites generalitats no
abastarien al sou dels dits CCC homens de cavall es stada donada per
nos a les persones del dit parlament licencia e facultat de augmentar
e crexer per a temps del dit any los drets de les dites
generalitats
e de imposar ne novellament en les coses quels fos
vist faedor la qual cosa es stada per los del dit parlament feta e
realment mesa en obra. E mes los es stat per nos consentit e atorgat
que tots los dits drets se cullen es exhigesquen ab e
sots aquelles practiques disposicions maneres compulsions e forces
que los altres drets de generalitats se acostumaven exhigir e
cullir. Segons aquestes coses en los actes del proces del dit
parlament largament son contengudes. E per orde e disposicio de les
dites coses les generalitats e drets novellament imposats son
sots lo ofici jurisdiccio e preheminencia del magnifich e amat
conseller nostre mossen Bernat Çaportella en lo qual com a unich
deputat del dit Principat lo exercici de les dites coses per bons
respectes volem residir e star. Salvo la recepcio de les peccunies
la qual per lo dit any es acomanada per les persones del dit
parlament al amat e fael nostre En Joan Berenguer Thora.
Notificant donchs a vosaltres e a quiscu de vosaltres les dites coses
vos dehim e manam que sobre lo exercici de les dites coses e
exequucio de aquelles als dits mossen Çaportella e Joan Berenguer
Thora e als ministres lurs quant al ofici de quiscu dels se pertany
prestets tot auxili favor e ajuda a fi que les coses ofertes e
per nos atorgades hagen degut compliment e efecte. Al Illustrissimo
per ço don
Ferrando
nostre carissimo Primogenit
en lo dit Principat e altres regnes e terres nostres
general governador e apres nostres benaventurats dies
successor universal dehim sots obteniment de la nostra gracia
e benediccio paternal e als dits noble magnifichs amats e feels
nostres veus portant de governador e altres oficials damunt dits e
totes e sengles persones constituits en lo dit Principat dehim e
manam sots incorriment de la nostra indignacio e ira e pena de deu
milia florins dels bens dels contrafahents exhigidors e a nostres
cofrens aplicadors que la present nostra provisio e totes e sengles
coses en aquella contengudes tinguen e observen e contra aquella o
aquelles no facen o vinguen per alguna causa o raho. Dada en la
ciutat de Terragona a XVIII dies del mes de noembre en lany de la
Nativitat de Nostre Senyor MCCCCLXIII.
(1463)- Rey
Johannes.
Vidit G. de Peralta regius thesaurarius.
Vidit
Çaplana Conservator Cathalonie.
(In Curie VI.°) (Pone
parlamento, pero Curie : Corte
)

sábado, 11 de septiembre de 2021

Julio. 1463.

26
DE JULIO.


En este día recibió Çaportella la carta del Rey
don Juan
, que sigue a continuación.

Don Joan per la gracia
de Deu Rey de Arago de Navarra de Sicilia de Valencia de
Mallorques de Cerdenya e de Corcega comte de Barcelona duch de
Athenes e de Neopatria
e
encara comte de Rossello e de Cerdanya als noble magnifichs amats e
faels nostres lo portant veus de Gobernador en lo Principat de
Cathalunya e tots e sengles oficials altres en lo dit Principat
jurisdictio exercints e a lur loctinents e a qualsevol capitans de
gent darmes de cavall e de peu stants per Nos en lo dit Principat e
no resmenys a qualsevol deputats locals constituits en les ciutats
viles e lochs a Nos obedients en lo dit Principat e que Deu volent a
nostra obediencia se reduiran e a totes e sengles altres persones a
les quals les presents pervendran e que lo negoci dejus scrit sguarde
saluts.
Com per la inobediencia e notoria rebellio a Nos fetes
per la ciutat de Barchinona e algunes altres ciutats viles e lochs
del dit Principat los deputats del General del dit Principat
acostumats residir en la dita ciutat hagen sostengut en aquella
violencia o oppresio per la qual no han haguda facultat de usar
liberament del dit ofici. La qual oppressio ha durat fins tant que lo
magnifich fael e amat nostre mossen Bernat Çaportella hu dels dits
deputats ço es per lo braç militar se es exhimit de la dita
oppressio fugint cautelosament e secreta ab una galera per mar de la
dita ciutat (ciutan) de Barchinona transferint se en la ciutat
de Terragona fael e obedient a nostra Magestat. Romanints los altres
condeputats seus e los hoydors de comptes del dit General en la dita
ciutat de Barchinona en la qual si violentment son detenguts stan en
la dita oppressio. E si es a ells libertat de exir de aquella e aço
no meten en obra son participants en la inobediencia e rebellio
dessus dites per les quals rahons son inabils al exercici e facultat
e potestat de aquell recau en lo dit mossen Bernat Çaportella
unicament e sola e axi per nos es stat decernit e declarat exhigints
merits de raho dret e justicia. Adonchs significants vos les dites
coses ab les presents vos dehim e manam que permetau liberament usar
lo dit mossen Bernat Çaportella del dit ofici de la Deputacio de
aqueix Principat e de totes e sengles preheminencies facultats e
potestats degudes e pertinents al dit ofici axi e segons los tres
deputats del dit General abans de la dita rebellio per les
constitucions usatges e libertats del dit Principat capitols e actes
de cort exercir e regir acostumaven podien e devien. Per observança
de les quals constitucions usatges e libertats capitols e actes de
cort se deja e puxa a ell haver recors. E vosaltres dits oficials e
altres persones siau tenguts a ell obtemperar e ses requestes exequir
axi e segons per serie e tenor de
aquelles e de aquells dispost
proveit e ordenat se atrobe (atro + salta linea + be).
En
perturbacio de les quals coses vosaltres dits capitans nous puxau ni
degau entremetre. E com donchs sie nostra ferma intencio conservar lo
General
e lo degut stament de aquell sots lo exercici e
administracio del dit mossen Bernat Çaportella unich deputat durant
lo temps del present trienni. Volem per tant e manam la nostra
present provisio per vosaltres e quiscuns de vosaltres esser
complidament observada si la gracia nostra vos es cara e pena de mil
florins dor dels bens de aquell qui contrafara a nostres cofres
aplicadors per vosaltres evitar se desiga. Dada en la ciutat de
Tudela a XVII del mes de juny del any de la Nativitat de
Nostre Senyor Mil CCCCLXIII. - Rex Johannes.

Después de esta
carta, y haciéndose cargo de la intención y voluntad del Rey, sigue
el ofrecimiento de Çaportella de hacer todo cuanto pueda ser en
utilidad y provecho del Principado y de sus libertades.




28 DE JULIO.

Recibióse en
este día la siguiente carta del Rey, que Çaportella, en presencia
de dos testigos, entregó al capitán general don Rodrigo de
Rebolledo, requiriendo al escribano Perelló para que la leyera y
publicara, y de todo lo acontecido levantara el acta correspondiente;
advirtiéndose, que la misma carta la enseñó y la mandó leer
también al veguer real y al del arzobispo, en la calle mayor de Tarragona, donde les encontró casualmente; en vista de lo que se
dispusieron estos a prestar homenaje al diputado, prometiendo ambos
cumplir lo que en dicha carta se prevenía.

antic, ajuntament, Tarragona, calle mayor, carrer major, 41



Al magnifich e
amat conseller nostre mossen Bernat Çaportella deputat de
Cathalunya.
        Lo Rey.
Mossen Bernat magnifich amat e fael
conseller nostre. Rehebuda havem vostra letra de crehença en persona
del amat secretari nostre En Pere Perello e havem hoit tot lo que dit
secretari de part vostra nos ha explicat. Havem manera spatxar la
provisio que demanau sobre lo exercici de vostre ofici de la
Deputacio. La qual dies ha ere manada e restava aci per oblit e en la
qual es proveit a tot lo que demanau segons per aquella veureu. Es
empero la intencio nostra que no contrastant la dita provisio
respongau e façau respondre de les peccunies de les generalitats
a les persones ya per nos assignades e a les altres que per
nos se assignaran en les ciutats e viles de aqueix Principat. Les
quals Deu volent se reduiran a la obediencia nostra e aço per
convertir les peccunies dessus dites en lo pagament del sou de la
gent darmes que per Nos es en aqueix Principat. E axi ho volem e
manam ho façau. Plau nos empero que de les dites peccunies de les
generalitats
paguets e façats pagar aquell salari
que conexereu condescent juxta la concurrencia del temps e aço per
lo notari e per un porter qui han servit e serviran a vos en lo dit
vostre ofici. E per semblant pagueu e façau pagar totes missions e
despeses per vos fetes per raho del dit ofici des que hisques
de Barchinona e que fareu de aci avant regint de aquelles compte per
mostrarsen deguda raho. En totes les altres coses que lo dit Perello
de part vostra nos ha explicades li havem respost segons ell vos pora
referir. Dada en
Tudela a XVII de juny MCCCCLXIII. - Rex Joannes.

Arinyo secretarius.

30 DE JULIO.

Con esta fecha,
confirmó el diputado Çaportella en su cargo al diputado local de
Tárrega, remitiéndole el siguiente escrito.

Bernat
Çaportella unich deputat del General del Principat de Cathalunya
resident en Terragona al honorable mossen Franci de Montros
cavaller deputat local en la vila e vegueria de Tarregua saluts e
honor.
Com per la inobediencia e notoria rebellio fetes a la
Magestat del Senyor Rey per la ciutat de Barchinona e algunes altres
ciutats viles e lochs del dit Principat a vos e als altres
condeputats nostres acustumats residir en la dita ciutat de Barcelona
sie stada feta violencia e oppressio en la dita ciutat per la qual no
es stada facultat de usar liberament del dit ofici. La qual oppressio
ha durat fins tant que nos dit Bernat Çaportella nos som exhimits de
aquella fugints cautelosament e secreta ab una galea per mar de la
dita ciutat de Barcelona e transferints nos en aquesta de Terragona
fael e obedient a la dita Magestat reyal. Romanints los altres
condeputats nostres e los hoidors de comptes del dit General en la
dita ciutat de Barchinona en la qual si violentment son detenguts son
en la dita oppressio. E si es a ells libertat de exir de
aquella e aço no meten en obra son participants en la inobediencia e 
rebellio
dessus dites. Per les quals rahons son inabils al exercici del dit
ofici de Deputacio e tot lo dit exercici e facultat e potestat de
aquell recau en nos unicament e sola e axi per la dita Magestat reyal
es estat decernit e declarat exhegint ho merits de raho dret e
justicia. E mes la dita Magestat reyal ha decernit proveit e manat
nos dit Bernat Çaportella poder e deure del dit ofici usar e de tots
e sengles preheminencies facultats e potestats degudes e pertinents
al dit ofici axi e segons nos e los altres condeputats nostres abans
de la dita rebellio per les constitucions usatges e libertats del dit
Principat capitols e actes de cort e exercir e regir acostumavem
podiem e deviem per observança de les quals se deja e
puxa e
a nos haver recors e tots oficials e altres persones sien tenguts a
nos obtemperar e nostres requestes exequir axi e segons per serie e
tenor de aquelles e de aquells dispost proveit e ordenat se atrobe.
En perturbacio de les quals coses los capitans de gents darmes de
cavall e de peu qui son per la dita Magestat en lo dit Principat nos
puxen ni degen entremetre segons totes les dites coses en una
patent letra e provisio de la dita reyal Magestat de la sua ma
signada e del seu segell en lo dors sagellada dada en Tudela a XVII
del mes de juny prop passat la qual o copia de aquella vos sera
exhibida veureu esser mes largament contengut. Com donchs nos dit
Bernat Çaportella a qui segons dessus se conte unicament e sola
incumbex lo carrech del dit ofici de deputacio

vullam en
aquell entendre e en totes coses que concernesquen la indemnitat del
dit General e conservacio dels drets preheminencies e
libertats de aquell volem per tant e manam a vos dit mossen
Franci de Montros deputat local que per vos primerament sie prestat
sagrament e homenatge en poder de algun oficial reyal en virtut dels
quals prometats haver vos be e leyalment en lo dit vostre
ofici e de conservar e defendre los drets del dit General e
obtemperar e exequir nostres manaments e totes altres coses be e
diligentment fer que al dit vostre ofici se pertanyen. E fet aço
requerreu lo portant veus de Governador del Principat de Cathalunya
qui residex en aquexa vila e los oficials de la matexa vila e
tots altres dins vostra deputacio juresdiccio exercints
ecclesiastichs e seglars als quals de la dita provisio reyal la qual o
copia de aquella vos trametem fareu hostensio e fe que facen e
presten los ecclesiastichs jurament e los seglars jurament e
homenatge de obtemperar e exequir vostres requestes tota consulta
consell e dilacio cessants e los capitans de gents darmes que res en
perturbacio del dit ofici no facen o attempten sots virtut de la pena
en la dita reyal provisio contenguda. E mes provehireu e manareu e
per los oficials requerreu esser manat als arrendadors o collectors
dels drets de generalitats
de aquexa vila e de sa collecta
que de aquells a nos o en persona nostra responguen an Gaspar
Vidal
de aquexa vila de Tarregua e no a alguna altra persona ne
en altra manera. Del qual Gaspar Vidal rebreu seguretat de haverse be
e leyalment en la dita collecta e de retre a nos compte e raho de
aquella. E finalment fareu fer per los lochs acustumats de aquexa
vila una crida la qual vos trametem ab la present. Les quals coses
totes continuades per vostre scriva per letra sua testimonial nos
fareu certificar de aquelles. Dada en Terragona a XXX de juliol lany
MCCCCLXIII. - Bernat Çaportella.
Dominus deputatus mandavit mihi
Petro Perello.

Iguales a la carta que precede, con la
dirección respectiva, fueron escritas otras a Raimundo Roger de
Toralla
, diputado local de Balaguer y a G. Carnicer, que
ejercía el mismo cargo en la veguería de Monblanch.

Julio. 1463.

26
DE JULIO.


En este día recibió Çaportella la carta del Rey
don Juan
, que sigue a continuación.

Don Joan per la gracia
de Deu Rey de Arago de Navarra de Sicilia de Valencia de
Mallorques de Cerdenya e de Corcega comte de Barcelona duch de
Athenes e de Neopatria
e
encara comte de Rossello e de Cerdanya als noble magnifichs amats e
faels nostres lo portant veus de Gobernador en lo Principat de
Cathalunya e tots e sengles oficials altres en lo dit Principat
jurisdictio exercints e a lur loctinents e a qualsevol capitans de
gent darmes de cavall e de peu stants per Nos en lo dit Principat e
no resmenys a qualsevol deputats locals constituits en les ciutats
viles e lochs a Nos obedients en lo dit Principat e que Deu volent a
nostra obediencia se reduiran e a totes e sengles altres persones a
les quals les presents pervendran e que lo negoci dejus scrit sguarde
saluts.
Com per la inobediencia e notoria rebellio a Nos fetes
per la ciutat de Barchinona e algunes altres ciutats viles e lochs
del dit Principat los deputats del General del dit Principat
acostumats residir en la dita ciutat hagen sostengut en aquella
violencia o oppresio per la qual no han haguda facultat de usar
liberament del dit ofici. La qual oppressio ha durat fins tant que lo
magnifich fael e amat nostre mossen Bernat Çaportella hu dels dits
deputats ço es per lo braç militar se es exhimit de la dita
oppressio fugint cautelosament e secreta ab una galera per mar de la
dita ciutat (ciutan) de Barchinona transferint se en la ciutat
de Terragona fael e obedient a nostra Magestat. Romanints los altres
condeputats seus e los hoydors de comptes del dit General en la dita
ciutat de Barchinona en la qual si violentment son detenguts stan en
la dita oppressio. E si es a ells libertat de exir de aquella e aço
no meten en obra son participants en la inobediencia e rebellio
dessus dites per les quals rahons son inabils al exercici e facultat
e potestat de aquell recau en lo dit mossen Bernat Çaportella
unicament e sola e axi per nos es stat decernit e declarat exhigints
merits de raho dret e justicia. Adonchs significants vos les dites
coses ab les presents vos dehim e manam que permetau liberament usar
lo dit mossen Bernat Çaportella del dit ofici de la Deputacio de
aqueix Principat e de totes e sengles preheminencies facultats e
potestats degudes e pertinents al dit ofici axi e segons los tres
deputats del dit General abans de la dita rebellio per les
constitucions usatges e libertats del dit Principat capitols e actes
de cort exercir e regir acostumaven podien e devien. Per observança
de les quals constitucions usatges e libertats capitols e actes de
cort se deja e puxa a ell haver recors. E vosaltres dits oficials e
altres persones siau tenguts a ell obtemperar e ses requestes exequir
axi e segons per serie e tenor de
aquelles e de aquells dispost
proveit e ordenat se atrobe (atro + salta linea + be).
En
perturbacio de les quals coses vosaltres dits capitans nous puxau ni
degau entremetre. E com donchs sie nostra ferma intencio conservar lo
General
e lo degut stament de aquell sots lo exercici e
administracio del dit mossen Bernat Çaportella unich deputat durant
lo temps del present trienni. Volem per tant e manam la nostra
present provisio per vosaltres e quiscuns de vosaltres esser
complidament observada si la gracia nostra vos es cara e pena de mil
florins dor dels bens de aquell qui contrafara a nostres cofres
aplicadors per vosaltres evitar se desiga. Dada en la ciutat de
Tudela a XVII del mes de juny del any de la Nativitat de
Nostre Senyor Mil CCCCLXIII. - Rex Johannes.

Después de esta
carta, y haciéndose cargo de la intención y voluntad del Rey, sigue
el ofrecimiento de Çaportella de hacer todo cuanto pueda ser en
utilidad y provecho del Principado y de sus libertades.




28 DE JULIO.

Recibióse en
este día la siguiente carta del Rey, que Çaportella, en presencia
de dos testigos, entregó al capitán general don Rodrigo de
Rebolledo, requiriendo al escribano Perelló para que la leyera y
publicara, y de todo lo acontecido levantara el acta correspondiente;
advirtiéndose, que la misma carta la enseñó y la mandó leer
también al veguer real y al del arzobispo, en la calle mayor de Tarragona, donde les encontró casualmente; en vista de lo que se
dispusieron estos a prestar homenaje al diputado, prometiendo ambos
cumplir lo que en dicha carta se prevenía.

antic, ajuntament, Tarragona, calle mayor, carrer major, 41



Al magnifich e
amat conseller nostre mossen Bernat Çaportella deputat de
Cathalunya.
        Lo Rey.
Mossen Bernat magnifich amat e fael
conseller nostre. Rehebuda havem vostra letra de crehença en persona
del amat secretari nostre En Pere Perello e havem hoit tot lo que dit
secretari de part vostra nos ha explicat. Havem manera spatxar la
provisio que demanau sobre lo exercici de vostre ofici de la
Deputacio. La qual dies ha ere manada e restava aci per oblit e en la
qual es proveit a tot lo que demanau segons per aquella veureu. Es
empero la intencio nostra que no contrastant la dita provisio
respongau e façau respondre de les peccunies de les generalitats
a les persones ya per nos assignades e a les altres que per
nos se assignaran en les ciutats e viles de aqueix Principat. Les
quals Deu volent se reduiran a la obediencia nostra e aço per
convertir les peccunies dessus dites en lo pagament del sou de la
gent darmes que per Nos es en aqueix Principat. E axi ho volem e
manam ho façau. Plau nos empero que de les dites peccunies de les
generalitats
paguets e façats pagar aquell salari
que conexereu condescent juxta la concurrencia del temps e aço per
lo notari e per un porter qui han servit e serviran a vos en lo dit
vostre ofici. E per semblant pagueu e façau pagar totes missions e
despeses per vos fetes per raho del dit ofici des que hisques
de Barchinona e que fareu de aci avant regint de aquelles compte per
mostrarsen deguda raho. En totes les altres coses que lo dit Perello
de part vostra nos ha explicades li havem respost segons ell vos pora
referir. Dada en
Tudela a XVII de juny MCCCCLXIII. - Rex Joannes.

Arinyo secretarius.

30 DE JULIO.

Con esta fecha,
confirmó el diputado Çaportella en su cargo al diputado local de
Tárrega, remitiéndole el siguiente escrito.

Bernat
Çaportella unich deputat del General del Principat de Cathalunya
resident en Terragona al honorable mossen Franci de Montros
cavaller deputat local en la vila e vegueria de Tarregua saluts e
honor.
Com per la inobediencia e notoria rebellio fetes a la
Magestat del Senyor Rey per la ciutat de Barchinona e algunes altres
ciutats viles e lochs del dit Principat a vos e als altres
condeputats nostres acustumats residir en la dita ciutat de Barcelona
sie stada feta violencia e oppressio en la dita ciutat per la qual no
es stada facultat de usar liberament del dit ofici. La qual oppressio
ha durat fins tant que nos dit Bernat Çaportella nos som exhimits de
aquella fugints cautelosament e secreta ab una galea per mar de la
dita ciutat de Barcelona e transferints nos en aquesta de Terragona
fael e obedient a la dita Magestat reyal. Romanints los altres
condeputats nostres e los hoidors de comptes del dit General en la
dita ciutat de Barchinona en la qual si violentment son detenguts son
en la dita oppressio. E si es a ells libertat de exir de
aquella e aço no meten en obra son participants en la inobediencia e 
rebellio
dessus dites. Per les quals rahons son inabils al exercici del dit
ofici de Deputacio e tot lo dit exercici e facultat e potestat de
aquell recau en nos unicament e sola e axi per la dita Magestat reyal
es estat decernit e declarat exhegint ho merits de raho dret e
justicia. E mes la dita Magestat reyal ha decernit proveit e manat
nos dit Bernat Çaportella poder e deure del dit ofici usar e de tots
e sengles preheminencies facultats e potestats degudes e pertinents
al dit ofici axi e segons nos e los altres condeputats nostres abans
de la dita rebellio per les constitucions usatges e libertats del dit
Principat capitols e actes de cort e exercir e regir acostumavem
podiem e deviem per observança de les quals se deja e
puxa e
a nos haver recors e tots oficials e altres persones sien tenguts a
nos obtemperar e nostres requestes exequir axi e segons per serie e
tenor de aquelles e de aquells dispost proveit e ordenat se atrobe.
En perturbacio de les quals coses los capitans de gents darmes de
cavall e de peu qui son per la dita Magestat en lo dit Principat nos
puxen ni degen entremetre segons totes les dites coses en una
patent letra e provisio de la dita reyal Magestat de la sua ma
signada e del seu segell en lo dors sagellada dada en Tudela a XVII
del mes de juny prop passat la qual o copia de aquella vos sera
exhibida veureu esser mes largament contengut. Com donchs nos dit
Bernat Çaportella a qui segons dessus se conte unicament e sola
incumbex lo carrech del dit ofici de deputacio

vullam en
aquell entendre e en totes coses que concernesquen la indemnitat del
dit General e conservacio dels drets preheminencies e
libertats de aquell volem per tant e manam a vos dit mossen
Franci de Montros deputat local que per vos primerament sie prestat
sagrament e homenatge en poder de algun oficial reyal en virtut dels
quals prometats haver vos be e leyalment en lo dit vostre
ofici e de conservar e defendre los drets del dit General e
obtemperar e exequir nostres manaments e totes altres coses be e
diligentment fer que al dit vostre ofici se pertanyen. E fet aço
requerreu lo portant veus de Governador del Principat de Cathalunya
qui residex en aquexa vila e los oficials de la matexa vila e
tots altres dins vostra deputacio juresdiccio exercints
ecclesiastichs e seglars als quals de la dita provisio reyal la qual o
copia de aquella vos trametem fareu hostensio e fe que facen e
presten los ecclesiastichs jurament e los seglars jurament e
homenatge de obtemperar e exequir vostres requestes tota consulta
consell e dilacio cessants e los capitans de gents darmes que res en
perturbacio del dit ofici no facen o attempten sots virtut de la pena
en la dita reyal provisio contenguda. E mes provehireu e manareu e
per los oficials requerreu esser manat als arrendadors o collectors
dels drets de generalitats
de aquexa vila e de sa collecta
que de aquells a nos o en persona nostra responguen an Gaspar
Vidal
de aquexa vila de Tarregua e no a alguna altra persona ne
en altra manera. Del qual Gaspar Vidal rebreu seguretat de haverse be
e leyalment en la dita collecta e de retre a nos compte e raho de
aquella. E finalment fareu fer per los lochs acustumats de aquexa
vila una crida la qual vos trametem ab la present. Les quals coses
totes continuades per vostre scriva per letra sua testimonial nos
fareu certificar de aquelles. Dada en Terragona a XXX de juliol lany
MCCCCLXIII. - Bernat Çaportella.
Dominus deputatus mandavit mihi
Petro Perello.

Iguales a la carta que precede, con la
dirección respectiva, fueron escritas otras a Raimundo Roger de
Toralla
, diputado local de Balaguer y a G. Carnicer, que
ejercía el mismo cargo en la veguería de Monblanch.

martes, 11 de junio de 2019

Tomo I, texto XLIV, Pere Torrelles, carta, rey Martín Darago Sicilia


XLIV.

Legajo de cartas reales n.° 107. 30 de noviembre de 1409.

Al molt alt et molt excellent princep et senyor lo senyor rey Darago et de Sicilia. - Molt alt et molt excellent princep et molt poderos senyor. A la vostra gran senyoria notiffich com en vila Desgleyes es trobat un bon capella sard apellat Ramon de Muntcada qui es de linatge de Muntcada et es canonge et arxepestre et vicari general del bisbat de Solç que es persona de compte entre ells et de fet ell se assenyala et sapodera ab sos amichs que la dita vila et lo castell se reduhiren a vos senyor: et per tal com es hom de bona condicio et ben apte et ha gran cor de servir a la vostra gran senyoria axi com ha ja per obra demostrat per ço senyor humilment vos supplich que sia merce vostra senyor supplicar lo pare sanct que lo dit Ramon de Muntcada canonge archepestre et vicari general demunt dit vulla provehir del bisbat Dales car lo bisbe qui era es pres en mon poder et es scismatich et te per lantipapa et anava preycant entre los sards animantlos et donantlos entenent coses de mort. E per tal senyor quel papa ho atorch abans a vos notiffich que per ordinacio et privilegi antich atorgat generalment a tota la illa per linfant Namfos de bona memoria et per lo papa qui era lavors negu no pot obtenir dignitat en aquesta illa sino cathala o sard: certifficant la vostra gran senyoria senyor que si lo dit Ramon de Muntcada es provehit del dit bisbat Dales farets gran e assenyalat plaher a tots los habitadors de la dita vila Desgleyes los quals li aporten gran affeccio et voler et a tots los Muntcades quil san acostat elhan aparentat ab gran plaer et animarets tots los altres en millor servir la vostra gran senyoria lo qual you reputare a special grassia e merce. La Trinitat santa molt alt et molt excellent senyor vos haje tostemps en la sua comanda. Scrit en la villa de Sentlluri a XXX dies de noembre lany MCCCCVIIII. - Senyor. - Vostre homil vasal qui bazan vostres peus e mans se comana a vostre grassia e merce - Pere Torrelles.

https://www.sardegnaturismo.it/es/explora/castillo-de-sanluri

https://es.wikipedia.org/wiki/Sanluri

Sanluri (en sardo: Seddori) es un municipio de Italia de 8.566 habitantes en la provincia de Cerdeña del Sur, región de Cerdeña. Hasta 2016, junto con Villacidro, fue la capital de la provincia del Medio Campidano.

wikiwand Seddori: Seddori est unu comunu de 8.566 bividores de sa provìntzia de Sud Sardigna.

Sentlluri , Sent Luri, Sanluri, Cerdeña


Comunes de sa Provìntzia de Sud Sardigna:

repartimiento Cerdeña, compartiment Sardenya
Arbus · Armùngia · Arresi · Arrolli · Ballau · Barrali · Barùmini · Biddacidru · Biddanoa de Forru · Biddanoa 'e Tulu · Biddanoa Franca · Bidda Matzràxia · Biddaramosa · Biddaspitziosa · Biddeputzi · Biddesatu · Biddesorris · Bugerru · Burcei · Cala Seda · Carbònia · Carloforte · Castiadas · Crabonaxa · Deximeputzu · Domunoas · Domus de Maria · Donòri · Forru · Frùmini Majori · Futei · Geroni · Gerxei · Gèsigu · Gèsturi · Giauni · Giba · Gomajori · Goni · Gonnesa · Gonnosfanàdiga · Guasila · Gùspini · Igrèsias · Is Pratzas · Iscroca · Ìsili · Istersili · Lunamatrona · Mandas · Mara Arbarei · Masainas · Murera · Muristenis · Musei · Narcau · Nuradda · Nuragus · Nuràminis · Nurri · Nuxis · Ortacesus · Pabillois · Patiolla · Pauli Arbarei · Pauli Gerrei · Perdaxius · Piscinas · Portescusi · Pramantellu · Sa Baronia · Sàdili · Samassi · Samatzai · Santadi · Sant'Andria 'e Frius · Santu Antiogu · Santu 'Asili 'e Monti · Santu 'Èngiu · Santu Giuanni Suergiu · Santu 'Idu · Santu Sparau · Sàrdara · Scalepranu · Seddori · Segariu · Sèligas · Senorbì · Serdiana · Serramanna · Serrenti · Serri · Setzu · Seui · Seulu · Siurgus Donigala · Siddi · Silìcua · Silius · Solèminis · Soramanna · Sueddi · Teulada · Tratalias · Tuili · Turri · Ùssana

Tomo I, texto XLIV, Pere Torrelles, carta, rey Martín Darago Sicilia


XLIV.

Legajo de cartas reales n.° 107. 30 de noviembre de 1409.

Al molt alt et molt excellent princep et senyor lo senyor rey Darago et de Sicilia. - Molt alt et molt excellent princep et molt poderos senyor. A la vostra gran senyoria notiffich com en vila Desgleyes es trobat un bon capella sard apellat Ramon de Muntcada qui es de linatge de Muntcada et es canonge et arxepestre et vicari general del bisbat de Solç que es persona de compte entre ells et de fet ell se assenyala et sapodera ab sos amichs que la dita vila et lo castell se reduhiren a vos senyor: et per tal com es hom de bona condicio et ben apte et ha gran cor de servir a la vostra gran senyoria axi com ha ja per obra demostrat per ço senyor humilment vos supplich que sia merce vostra senyor supplicar lo pare sanct que lo dit Ramon de Muntcada canonge archepestre et vicari general demunt dit vulla provehir del bisbat Dales car lo bisbe qui era es pres en mon poder et es scismatich et te per lantipapa et anava preycant entre los sards animantlos et donantlos entenent coses de mort. E per tal senyor quel papa ho atorch abans a vos notiffich que per ordinacio et privilegi antich atorgat generalment a tota la illa per linfant Namfos de bona memoria et per lo papa qui era lavors negu no pot obtenir dignitat en aquesta illa sino cathala o sard: certifficant la vostra gran senyoria senyor que si lo dit Ramon de Muntcada es provehit del dit bisbat Dales farets gran e assenyalat plaher a tots los habitadors de la dita vila Desgleyes los quals li aporten gran affeccio et voler et a tots los Muntcades quil san acostat elhan aparentat ab gran plaer et animarets tots los altres en millor servir la vostra gran senyoria lo qual you reputare a special grassia e merce. La Trinitat santa molt alt et molt excellent senyor vos haje tostemps en la sua comanda. Scrit en la villa de Sentlluri a XXX dies de noembre lany MCCCCVIIII. - Senyor. - Vostre homil vasal qui bazan vostres peus e mans se comana a vostre grassia e merce - Pere Torrelles.

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Sanluri (en sardo: Seddori) es un municipio de Italia de 8.566 habitantes en la provincia de Cerdeña del Sur, región de Cerdeña. Hasta 2016, junto con Villacidro, fue la capital de la provincia del Medio Campidano.

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Sentlluri , Sent Luri, Sanluri, Cerdeña


Comunes de sa Provìntzia de Sud Sardigna:

repartimiento Cerdeña, compartiment Sardenya
Arbus · Armùngia · Arresi · Arrolli · Ballau · Barrali · Barùmini · Biddacidru · Biddanoa de Forru · Biddanoa 'e Tulu · Biddanoa Franca · Bidda Matzràxia · Biddaramosa · Biddaspitziosa · Biddeputzi · Biddesatu · Biddesorris · Bugerru · Burcei · Cala Seda · Carbònia · Carloforte · Castiadas · Crabonaxa · Deximeputzu · Domunoas · Domus de Maria · Donòri · Forru · Frùmini Majori · Futei · Geroni · Gerxei · Gèsigu · Gèsturi · Giauni · Giba · Gomajori · Goni · Gonnesa · Gonnosfanàdiga · Guasila · Gùspini · Igrèsias · Is Pratzas · Iscroca · Ìsili · Istersili · Lunamatrona · Mandas · Mara Arbarei · Masainas · Murera · Muristenis · Musei · Narcau · Nuradda · Nuragus · Nuràminis · Nurri · Nuxis · Ortacesus · Pabillois · Patiolla · Pauli Arbarei · Pauli Gerrei · Perdaxius · Piscinas · Portescusi · Pramantellu · Sa Baronia · Sàdili · Samassi · Samatzai · Santadi · Sant'Andria 'e Frius · Santu Antiogu · Santu 'Asili 'e Monti · Santu 'Èngiu · Santu Giuanni Suergiu · Santu 'Idu · Santu Sparau · Sàrdara · Scalepranu · Seddori · Segariu · Sèligas · Senorbì · Serdiana · Serramanna · Serrenti · Serri · Setzu · Seui · Seulu · Siurgus Donigala · Siddi · Silìcua · Silius · Solèminis · Soramanna · Sueddi · Teulada · Tratalias · Tuili · Turri · Ùssana

Tomo I, texto XLIV, Pere Torrelles, carta, rey Martín Darago Sicilia


XLIV.

Legajo de cartas reales n.° 107. 30 de noviembre de 1409.

Al molt alt et molt excellent princep et senyor lo senyor rey Darago et de Sicilia. - Molt alt et molt excellent princep et molt poderos senyor. A la vostra gran senyoria notiffich com en vila Desgleyes es trobat un bon capella sard apellat Ramon de Muntcada qui es de linatge de Muntcada et es canonge et arxepestre et vicari general del bisbat de Solç que es persona de compte entre ells et de fet ell se assenyala et sapodera ab sos amichs que la dita vila et lo castell se reduhiren a vos senyor: et per tal com es hom de bona condicio et ben apte et ha gran cor de servir a la vostra gran senyoria axi com ha ja per obra demostrat per ço senyor humilment vos supplich que sia merce vostra senyor supplicar lo pare sanct que lo dit Ramon de Muntcada canonge archepestre et vicari general demunt dit vulla provehir del bisbat Dales car lo bisbe qui era es pres en mon poder et es scismatich et te per lantipapa et anava preycant entre los sards animantlos et donantlos entenent coses de mort. E per tal senyor quel papa ho atorch abans a vos notiffich que per ordinacio et privilegi antich atorgat generalment a tota la illa per linfant Namfos de bona memoria et per lo papa qui era lavors negu no pot obtenir dignitat en aquesta illa sino cathala o sard: certifficant la vostra gran senyoria senyor que si lo dit Ramon de Muntcada es provehit del dit bisbat Dales farets gran e assenyalat plaher a tots los habitadors de la dita vila Desgleyes los quals li aporten gran affeccio et voler et a tots los Muntcades quil san acostat elhan aparentat ab gran plaer et animarets tots los altres en millor servir la vostra gran senyoria lo qual you reputare a special grassia e merce. La Trinitat santa molt alt et molt excellent senyor vos haje tostemps en la sua comanda. Scrit en la villa de Sentlluri a XXX dies de noembre lany MCCCCVIIII. - Senyor. - Vostre homil vasal qui bazan vostres peus e mans se comana a vostre grassia e merce - Pere Torrelles.

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https://es.wikipedia.org/wiki/Sanluri

Sanluri (en sardo: Seddori) es un municipio de Italia de 8.566 habitantes en la provincia de Cerdeña del Sur, región de Cerdeña. Hasta 2016, junto con Villacidro, fue la capital de la provincia del Medio Campidano.

wikiwand Seddori: Seddori est unu comunu de 8.566 bividores de sa provìntzia de Sud Sardigna.

Sentlluri , Sent Luri, Sanluri, Cerdeña


Comunes de sa Provìntzia de Sud Sardigna:

repartimiento Cerdeña, compartiment Sardenya
Arbus · Armùngia · Arresi · Arrolli · Ballau · Barrali · Barùmini · Biddacidru · Biddanoa de Forru · Biddanoa 'e Tulu · Biddanoa Franca · Bidda Matzràxia · Biddaramosa · Biddaspitziosa · Biddeputzi · Biddesatu · Biddesorris · Bugerru · Burcei · Cala Seda · Carbònia · Carloforte · Castiadas · Crabonaxa · Deximeputzu · Domunoas · Domus de Maria · Donòri · Forru · Frùmini Majori · Futei · Geroni · Gerxei · Gèsigu · Gèsturi · Giauni · Giba · Gomajori · Goni · Gonnesa · Gonnosfanàdiga · Guasila · Gùspini · Igrèsias · Is Pratzas · Iscroca · Ìsili · Istersili · Lunamatrona · Mandas · Mara Arbarei · Masainas · Murera · Muristenis · Musei · Narcau · Nuradda · Nuragus · Nuràminis · Nurri · Nuxis · Ortacesus · Pabillois · Patiolla · Pauli Arbarei · Pauli Gerrei · Perdaxius · Piscinas · Portescusi · Pramantellu · Sa Baronia · Sàdili · Samassi · Samatzai · Santadi · Sant'Andria 'e Frius · Santu Antiogu · Santu 'Asili 'e Monti · Santu 'Èngiu · Santu Giuanni Suergiu · Santu 'Idu · Santu Sparau · Sàrdara · Scalepranu · Seddori · Segariu · Sèligas · Senorbì · Serdiana · Serramanna · Serrenti · Serri · Setzu · Seui · Seulu · Siurgus Donigala · Siddi · Silìcua · Silius · Solèminis · Soramanna · Sueddi · Teulada · Tratalias · Tuili · Turri · Ùssana

jueves, 23 de mayo de 2019

Jornada cuarta. NOVELA CUARTA


Jornada cuarta. NOVELA CUARTA.
Gerbino, contra la paraula donada al rey Guilielmo, son yayo, combatix contra una nave del rey de Túnez per a robáli a una filla seua; y matada ésta per los que allí anáen, los mate, y an ell después li tallen lo cap.

Gerbino, contra la paraula donada al rey Guilielmo, son yayo, combatix contra una nave del rey de Túnez

Laureta callabe, una vegada acabada la seua novela, y, entre la compañía, uns y atres se dolíen de la desgrássia dels amáns, y algúns criticaben la ira de Ninetta. Lo rey, com ixín de un fondo pensamén, va eixecá lo cap y li va fé siñal de continuá narrán a Elisa, que va escomensá dién:
Amables siñores, mols són los que creuen que Amor, sol per les mirades ensés, envíe les seues saetes o fleches, burlánse dels que afirmen que algú pot enamorás de oít, y que éstos están engañats se vorá mol claramen a la noviala que tos vach a contá.
Guilielmo II, rey de Sicilia, segóns diuen los siciliáns, va tíndre dos fills, un mascle de nom Ruggiero, (Roger, Rogelio) y una femella, de nom Constanza. Ruggiero, morín antes que son pare, va dixá un fill de nom Gerbino, que va sé criat y educat per son yayo, se va fé un jove hermossíssim y famós per valén y cortés. Y no sol dins dels límits de Sicilia se va quedá tancada la seua fama, sino que a datres parts del món va soná, y ere claríssima a la Berbería (la barbería de Barbastro no, terra de Moros), que an aquells tems ere tributaria del rey de Sicilia. Esta fama li va arribá tamé a una filla del rey de Túnez, que, segóns lo que tots los que la véen díen, ere una de les mes hermoses criatures que may per la naturalesa haguere sigut formada, y la mes cortés y de ánimo gran y noble. An ella li agradáe sentí parlá de hómens valéns, aixina que va retíndre en mol afecte les coses fetes per Gerbino que uns y atres contaben, y tan li van chauchá, que donánli voltes a la seua imaginassió de cóm debíe sé ell, se va enamorá d´ell.
Per un atra part, tamé habíe arribat, com a datres puestos, a Sicilia la grandíssima fama de la bellesa y del valor de ella, y no en vano habíe alcansat los oíts de Gerbino. Aixina, tal com la jove se habíe inflamat per ell, ell per nella se va inflamá, tan que li va demaná a son yayo llisénsia per a aná a Túnez, dessichós de vórela, y a tots los amics seus que allí anaben, los manáe que li comunicaren an ella lo seu secreto y gran amor y li portaren notíssies d´ella. Un de ells u va fé mol be, portánli joyes per a que lo ressibiguere, del modo que fan los mercadés, y li va manifestá lo amor de Gerbino. Ella va ressibí en cara alegre al embajadó y la embajada, y li va contestá que ella tamé ardíe en igual amor, y li va enviá una de les seus joyes en testimoni de aixó. Esta joya la va ressibí Gerbino en tanta alegría com pugue ressibís la cosa mes volguda, y per lo mateix mensajero moltes vegades li va escriure y li va enviá pressiossíssims regalos, fén en ella serts conserts per a que, si la fortuna u permitíe, vóres y tocás. Pero anán les coses de esta guisa y un poc mes lluñ de lo que haguere sigut nessessari inflamats per una part la jove y per l´atra Gerbino, va passá que lo rey de Túnez la va casá en lo rey de Granada, de lo que ella se va apená mol, pensán que no sol la llarga distánsia la alluñáe del seu amor, sino que ara lo pedríe del tot. Si haguere ñabut alguna manera de féu, haguere fugit del pare y se haguere reunit en Gerbino. Del mateix modo, Gerbino, enterat de este matrimoni, se va apocá mol, y vivíe pensán si se podríe trobá alguna manera de pugué emportássela per la forsa, ya fore per mar o per terra. Lo rey de Túnez, sentín algo de este amor y de la determinassió de Gerbino, y teménse del seu valor y poder, arribán lo tems en que debíe enviála a Granada, va fé sabé al rey Guilielmo lo que volíe fé y que u faríe si ell li assegurabe que ni Gerbino ni datre u impediríen.
Lo rey Guilielmo, que ere agüelo y no habíe sentit res del enamoramén de Gerbino, no se imagináe que per naixó se li demanare tal garantía, u va consedí de bona gana y en siñal de aixó va enviá al rey de Túnez lo seu guan. Lo rey de Túnez, después de ressibí la contesta en la seguridat, va fé prepará una grandíssima y hermosa nave al port de Cartago y la van carregá de tot lo que ere nessessari per al viache, y la van adorná per a enviá en ella a la seua filla al rey de Granada; y no esperaben mes que un tems y vens favorables. La jove Siñora, que tot aixó sabíe y veíe, de amagatóns va enviá a Palermo a un criat seu y li va ordená que saludare a Gerbino de la seua part y li diguere cóm se escaparíe de Granada pocs díes después, per lo que se voríe si ere un home tan valén com se díe y si tan la amabe com moltes vegades lay habíe significat. Aquell sen va aná cap a Túnez y va cumplí la seua embajada. Gerbino, al sentí aixó, y sabén que lo rey Guilielmo son yayo habíe otorgat la seguridat al rey de Túnez, no sabíe qué fé, pero espentat per l´amor, habén escoltat les paraules de la Siñora y per a no quedá com un cobart, va aná a Mesina, y allí va fé armá depressa dos galeres ligeres, y va fé pujá an elles homes valéns, y en ells sen va aná cap a Cerdeña, pensán que per allí passaríe la nave de la Siñora. Y no va tardá en fes real lo seu pensamén, perque después de está allí uns pocs díes, la nave va apareixe, gens lluñ del puesto aon se habíe amagat esperánla, y estáe parada per falta de ven. Gerbino los va di als seus compañs:
- Siñós, si sou tan collonuts com penso, cap de vatres crec que estigue sense habé sentit o sentín l´amor, y si enamorats hau estat o esteu, fássil cosa tos sirá compéndre lo meu dessich. Yo vull: Amor me ha portat a ficátos en este embolic, y la que vull está a la nave que se veu ahí dabán, y ademés de la persona que yo mes dessicho, va plena de grandíssimes riqueses, que en poc esfors, luchán, podreu fé vostres. De esta victoria no busco quedám mes que en la dona per la que moc les armes; tot lo demés sirá vostre. Aném, pos, y en bona ventura assaltém la nave mentres Déu, favorable a la nostra empresa, sense bufáli la té parada.
No nessessitáe Gerbino tantes paraules per a que los de Mesina que anáen en ell, afanosos pel botín, ya estaben disposats a fé alló a lo que Gerbino los animáe en les paraules; per lo que, fen un grandíssim abalot, al final de les seues paraules, van fé soná les trompetes, y empuñán les armes van ficá los remos al aigua y van arribá a la nave. Los que estaben a dins, veén víndre les dos galeres, y sense pugué anássen, se van prepará per a la defensa. Gerbino, arribat an ella, va ordená al patró que se rendigueren si no volíen morí tots. Los moros, veén quí eren y qué demanáen, van di que sels assaltabe en contra de la paraula empeñada per lo seu rey, y en siñal de aixó van mostrá lo guan del rey Guilielmo y se van negá a rendís, si no eren vensuts en batalla. Gerbino, que a la popa de la nave habíe vist a la Siñora, mol mes hermosa de lo que ell ya pensabe, mol mes inflamat en amor que abáns, al mostráli lo guan va contestá que allí no ñabíen en aquell momén falcóns per als que se nessessitare un guan, y que per naixó, si no volíen entregáls a la Siñora, que se prepararen per a la lucha. Sense esperá mes, van escomensá a aviás fleches y códuls los uns contra los atres y van combátre mol tems en moltes baixes y ferits de cada un dels bandos.
Al final, veénse Gerbino sense mol profit, agarrán una barqueta que habíe portat de Cerdeña, y botánli foc, en les dos galeres la va arrimá a la nave. Veén aixó los sarracenos y sabén que per nessessidat teníen que rendís o morí, fen víndre a la filla del rey a la cuberta, y portánla a la proa de la nave y cridán a Gerbino, dabán dels seus ulls, an ella, que demanáe mersé y ajuda, li va tallá les venes y la van aventá al mar, dién:

- Tínla, te la doném com podém y com la teua lealtat ha mereixcut. Gerbino, veén la seua crueldat, volén morí, sense preocupás de les saetes ni les pedres, a la nave se va arrimá mes, la va abordá encara que estáe plena de hómens armats, y com un león famoleng ataque una manada de búfalos, ara an este ara an aquell va aná degollán, mossegán, y esgarrapán, mentres lo foc se aviváe a la nave. Va fé agarrá en un sarpat als marinés lo que pugueren com a recompensa, y van acabá aquella triste victoria. Después, replegán lo cos de la hermosa Siñora del mar, en moltes llágrimes la va plorá, van torná a Sicilia, y a Ustica, una isla minudeta casi enfrente de Trápani, honradamen la va fé enterrá, y a casa seua va torná mes dolorit que cap home u haigue estat may. Lo rey de Túnez, sabuda la notíssia, va enviá als seus embajadós vestits de negre al rey Guilielmo, dolénse de que la paraula donada no habíe sigut cumplida, y li van contá cóm. Per lo que lo rey Guilielmo, mol enfadat, sense vore la manera de negáls la justíssia que demanáen, va fé apresá a Gerbino, y ell mateix, sense ñabé cap dels seus baróns que en rogs se esforsare en dissuadíl, lo va condená a mort y en presénsia seua li va fé tallá lo cap, preferín quedás sense net que tingut per un rey sense honor. Aixina, en pocs díes, tan miserablemen los dos amáns, sense habé tret cap fruit del seu amor, van morí de mala mort, com tos hay contat.