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viernes, 28 de julio de 2023

7. 13. De quelques jeux Poëtics, Latins & François.

De quelques jeux Poëtics, Latins & François.

CHAPITRE XIII.

Je veux que tout ce Chapitre ne me soit qu' une boufonnerie: Car pourquoy envierons nous à nostre Poësie Françoise divers Jeux, si les Romains mesmes s' en dispenserent quelques-fois? Je recognoistray que tant que la Poësie Latine fut en sa pleine fleur sous Catulle, Virgile, Horace, Ovide, Tibulle & Properce, telles plaisanteries n' estoient en usage: mais les survivans ne pouvans atteindre à leur parangon, s' en voulurent revanger par des jeux Poëtiques (ainsi les veux-je appeller) ausquels ils se rendirent admirables.

Celuy de tous les Poëtes Latins qui s' y esgaya d' avantage, fut Ausone, lequel au milieu d' une infinité de Poëmes de prix, nous voulut servir de ceux-cy, premierement en ces vers qui commençoient, & finissoient par Monosyllabes, & dont le commencement du suivant estoit emprunté de la fin du precedent.

Res hominum fragiles, agit, & regit, & perimit Sors, 

Sors dubia, aeternumque labans, quam blanda fovet Spes, 

Spes nullo finita aevo, cui terminus est Mors, 

Mors avida, inferna mergit caligine, quam Nox. 

Je vous passe le demeurant qui est de douze vers. Il en fit un autre de quatre vingts dix-huit d' une trempe, mais non d' une mesme si exacte superstition.

Aemula Dijs, naturae imitatrix, omniparens Ars, 

Pacato ut studeat labor hic meus, esto operi Dux, 

Arcta, inamoena licet, nec congrua carminibus Lex, 

Iudice sub tanto fandi tamen accipiet Ius 

Quippe ut ridiculis data gloria, ni prohibet Fors.

Il n' est pas que puis apres il ne se joüe en 27. carmes sur toutes les lettres Grecques & Latines Monosyllabes.

Dux elementorum studijs viget in Latijs A, 

Et suprema notis adscribitur Argolicis ω.

Au contraire au lieu des Monosyllabes portez par tous ces petits Poëmes, il en fait un autre en vers Hexametres, qui finissent tous par des mots de cinq syllabes.

Spes Deus aeterna stationis conciliator,

Si castis precibus veniales invigilamus,

His pater oratis placabilis adstipulare,

Da Christe specimen cognoscere inreprehensum,

Rex bone cultorum famulorum vivificator.

Et de cette façon y en a 42. en son Edille 29. J' adjousteray le Poëme qu' il fit du nombre Ternaire, & le Centon nuptial, qui est composé de diverses pieces de Virgile, & neantmoins de telle grace, comme si l' on n' avoit rien emprunté de luy. Ce que du temps de nos Peres fit aussi Laelius Capilupus en la plus part de ses Poëmes Latins.

La posterité adjousta à ces jeux Poëtiques Latins, l' Echo, dont j' estime

Joannes Secundus avoir esté le premier inventeur dans son Bocage, en un Dialogue où il introduit le Passant & Echo entre-parleurs, où le Passant commence ainsi.

O quae Diva cavos colis recessus

Sylvarumque regis domos opacas. 

Et apres poursuivant la route il dit en cette façon, 

Dic, oro, poterit quid impotenti 

Seros ponere limites amori? 

Ech. MORI. Viat. Dij meliora, sic ne nobis

Ad canos igitur dies manebunt, 

Et canos quoque non dies relinquent, 

Singultus, lachrymae, gravesque voces: 

Aut mox abijcienda prima vita est: 

Ech. ITA EST.

Et ainsi va le demeurant que j' ay voulu representer plus estroitement au 2. de mes Epigrammes.

Hic ego dum solus meditans longa avia sector, 

En age, dic Echo, dominae quis maior honos? NOS,

Ergo Fabulla sonis poterit me perdere multa? 

VLTA. Sed heu sodes recita quae caussa mali huius? 

IVS. An quod me etiam volui sacrare Sabinae? 

NAE. Is fructus binis est inservire puellis? 

IS. Sic ipse meae sortis miseranda lues? ES. 

Quae Venus inde meis haeret male sana medullis? 

LIS. Saltem ut valeam meme ablegabo peregrè? 

AEGRE. Tandem igitur spes est gaudere Fabulla? 

BVLLA. Vah pereas abs te discedimus. IMVS.

J' ay faict cest autre suyvant qui ne doit rien à son frere aisné. Par le premier je gouverne Echo de mes Amours, par le second, je la gouverne des siennes.

Te fugit, ingratum sequeris miserabilis Echo:

Quis furor? VROR, ait: Quis tibi clamor? AMOR.

Quid si conveniam Narcissum inter nemora? ORA.

Auxilione tibi me fore reris? ERIS.

Obsequar, atque viam celerabo quam subito. ITO.

Quae te res torquent plus in amore? MORAE.

Vtere consilio, si te fugit, huncce fuge, EVGE.

Non facis? O quam te spes vaga fallit.         ALIT.

Is cum te fugiat, fugienti, quae rogo, spes?         PES.

Ergone non ullo tempore stabit?         ABIT.

Nulla igitur cum spes tibi quid succurret Amans?         MENS. 

Iam satis, hac ego te desero valle. VALE.

Ne pensez pas que nostre Poësie Françoise n' ait ses jeux aussi bien que la Latine. Quant à moy, si j' en estois creu je mettrois au rang d' iceux, les Vers mesurez François. Car d' en vouloir faire des livres entiers de Poësie, encores que nostre langue en soit capable, si ne pense-je que cela succedast à son Autheur, comme nos Rimes.

Je mettrois volontiers entre nos jeux Poëtics ce Sonnet de du Bellay, auquel il s' est joüé sur ces deux paroles, vie & mort, n' estoit que c' est une belle & saincte Oraison qu' il fait à Dieu.

Dieu qui changeant avec l' obscure mort

Ta bien-heureuse & immortelle vie, 

Fus aux pecheurs prodigue de ta vie, 

Pour les tirer de l' eternelle mort. 

Que la pitié compagne de ta mort

Guide les pas de ma fascheuse vie,

Tant que par toy à plus heureuse vie

Je sois conduit esloigné de la mort.

Avise moy pour faire que ma vie

Ne soit noyee aux ondes de la mort, 

Qui me bannit d' une si douce vie.

Oste la palme à cette injuste mort, 

Qui veut, qui veut triompher de ma vie,

Et morte soit tousjours pour moy la mort.

Or tout ainsi que le Poëte Ausone se joüe sur des Monosyllabes, aussl nous le renviasmes à meilleures enseignes sur luy, parce qu' au lieu de ses Monosyllabes, qui ferment & ouvrent les vers, se trouve une Elegie de 42. carmes, inseree par Estienne Tabourot dans ses Bigarrures, qui est toute composee de Monosyllabes, dont je coucheray icy les huict premiers vers.

Mon cœur, mon heur, tout mon grand bien,

A qui je suis plus tien, que mien,

Pres que je ne voy sous les Cieux,

Rien plus beau, ny cher à mes yeux,

Mon cœur qui seul fais que je suis,

Qui fais qu' en un grand heur je vis,

Mon cœur que Dieu pour mon bien fit,

Mais de qui le nom ne se dit.

Outre cela, Clement Marot representa dans une sienne Chanson les jeux d' Ausone, mais d' une telle gayeté, qu' elle semble effacer le Latin.

Dieu gard ma Maistresse & Regente,

Gente de corps, & de façon

Son cœur tient le mien en sa tente

Tant & plus d' un ardent frisson.

S' on m' oit pousser sur ma chanson,

Son de Luts, ou Harpes doucettes,

C' est espoir qui sans marrissson

Songer me fait en amourettes.

La blanche Colombelle belle 

Souvent je vais priant criant. 

Mais dessous la cordelle d' elle, 

Me jette un œil friant, riant 

En me consommant, & sommant 

A douceur, qui ma face efface

Dont suis le reclamant amant, 

Qui pour l' outrepasse trespasse.

Dieu des amans de mort me garde 

Me gardant donne moy bon-heur, 

En me le donnant pren ta darde, 

En la prenant naure son cœur, 

Et le naurant me tiendras seur, 

En seurté suivray l' accointance, 

En l' accointant ton serviteur, 

En servant aura joüyssance.

Un esprit sombre se mocquera de ces rencontres, mais quant à moy je ne pense rien de si beau, mesmes que le dernier couplet, ou par une belle gradation, Marot met sa plume à l' essor, jusques à ce qu' il vient fondre au point tant desiré par les amans. L' autheur de l' art Poëtique qui fut du temps du Roy Louys XI. appelloit Taille de rime à queuë  simple, quand la queuë du vers precedant estoit semblable en voix au commencement de l' autre suivant, & divers de signification, comme est le premier couplet de cette Chanson: Et encores appelloit Taille de rime à double queuë, quand la penultiesme & derniere syllabes avoient deux paroles diverses, toutes-fois de mesme terminaison, comme vous voyez au second couplet: Cette Chanson estoit belle pour une fois: s' il en eust voulu faire mestier & marchandise, comme celuy dont je parleray cy-apres, il se fust rendu ridicule. Nous avons une autre maniere de jeu, qui provient de vers equivoquez. En quoy je puis dire que nous n' appellons pas Equivoque, ainsi que le Latin, quand un mesme mot a double signification: mais quand d' un, nous en faisons deux, qui se rencontrent en mesme terminaison. Il y a une Epistre du mesme Marot, où en bouffonnant sur le mot de rimer, il le diversifia en vingt & six sortes.

En m' esbatant je fais Rondeaux en rime, 

Et en rimant bien souvent je m' enrime:

Bref c' est pitié entre nous rimailleurs, 

Car vous trouvez assez de rime ailleurs: 

Et quand voulez, mieux que moy rimassez, 

Des biens avez, & de la rime aßez: 

Mais moy avec ma rime, & ma rimaille, 

Je ne soustien (dont je suis marry) maille.

Or ce me dit un jour quelque Rimart,

Viença Marot trouve tu en rime art,

Qui serve aux gens, toy qui as rimassé?

Ouy vrayement (dis-je) Henry Macé:

Car vois tu bien la personne rimante,

Qui au jardin de son sens la rime ente,

Si elle n' a des biens en rimoyant: 

Elle prendra plaisir en rime oyant:

Et m' est advis que si je ne rimois,

Mon pauvre cœur ne seroit nourry mois,

Ne demy jour: Car la moindre rimette

C' est le plaisir où faut que mon ris mette.

Si vous supply qu' à ce jeune Rimeur

Faciez avoir un jour par sa rime heur,

A fin qu' on die en prose, ou en rimant,

Ce Rimailleur, qui s' alloit enrimant,

Tant rimassa, rima, & rimonna,

Qu' il a cogneu quel bien par rime on a. 

C' est une gayeté entre ses œuvres, dont j' ay pensé vous devoir faire part, encore que paravanture quelques uns en voudront faire mal leur profit. Le regne du Roy François I. de ce nom porta un Guillaume Cretin Chantre de la saincte Chapelle de Paris, & Thresorier de celle du Bois de Vincennes, qui avoit veu trois Rois, Charles VIII. Louys XII. & François I. comme je recueille par ses œuvres, & estoit fort ancien soubs François I. ce qui le faisoit respecter par les plus jeunes. Marot fait estat de luy, comme d' un souverain Poëte, & luy dedie ses Epigrammes en cette façon.

L' homme sotart, & non sçavant,

Comme un Rotisseur qui lave oye,

La faute d' autruy nonce avant

Qu' il la cognoisse, qu' il la voye:

Mais vous de haut sçavoir la voye

Sçavrez par trop mieux m' excuser

D' aucun erreur si fait l' avoye,

Qu' un amoureux de musc user.

Qui est le premier de tous ses Epigrammes, & paravanture le plus foible, je dirois volontiers ridicule, m' estant esmerveillé mille fois pourquoy il n' y a rien qu' une affectation d' equivoques: Toutes-fois apres avoir leu les œuvres de Cretin, non seulement je l' excusay, mais loüay la gentillesse de son esprit: D' autant qu' il dedioit son livre à un homme, duquel toute l' estude ne gisoit qu' en equivoques: Et c' est pourquoy en la plainte qu' il fit sur la mort du general Preud'homme, il dit qu' aux champs Elisiens, entre les autres Poëtes François il y trouva le bon Cretin au vers Equivoqué. Et parce qu' il fut l' unique en ce sujet, je vous en representeray icy quelques placars: en une oraison qu' il addresse à Saincte Geneviefve.

Si quelques-fois ay renom merité

Du los dont peut estre un homme herité:

Doux Orateur en prose, ou bien par mettre, 

Et si le temps porte loy de permettre

Que mon vouloir de prier or ait son, 

Ne dois-je pas par devote oraison, 

Ma plume, & moy d' affection fervente

Monstrer bon zele, & plus ne faire vente

De mes escrits curieux, & mondains, 

Pour en cela tant complaire au monde, ains

Le Createur servir de corps, & d' ame?

C' est la raison benoiste, & saincte Dame.

Ainsi va tout le demeurant de l' oraison qui est de trente six vers, plus il alla sur l' aage, plus il s' adonna à ce sujet, y apportant tousjours quelque nouvelle grotesque. Vous trouverez une Epistre qu' il adresse à Honorat de la Jaille estre telle.

Par ces vins verds Atropos a trop os 

Des corps humains ruez envers en vers, 

Dont un quidam aspre aux pots, à propos 

A fort blasmé ses tours pervers par vers.

Faisant aller de cesté façon toute la suite, qui est de six vingts six vers: & dans un autre qu' il envoye à François Charbonnier, lors malade en la ville de Han, qu' il aimoit comme s' il eust esté son enfant, aussi est-ce luy qui apres le decez de Cretin fit imprimer toutes ses œuvres.

Fix par escrits j' ay sçeu qu' un jour à Han

Fis pareils cris qu' homme qui souffre ahan, 

Portant le faix de guerre, & ses alarmes, 

Pourtant le faix qu' elle provoque à larmes. 

Tes doux yeux secs, & sur eux l' eau tost rend, 

Tels douze excez (plus soudain que torrent 

Laisse courir son cours) perdroient tes forces, 

Les secourir est besoin que t' efforces. 

Tout le demeurant de la lettre est de cette trempe, qui est de 120. vers, esquels j' ay trouvé prou de rimes, & equivoques les lisant, mais peu de raison: Car pendant qu' il s' amusoit de captiver son esprit en cet entre-las de paroles, il perdoit toute la grace, & liberté d' une belle conception: Chose estrange, & qui merite d' estre icy remarquee en passant. Jamais homme ne fut plus honoré par les plumes de son temps, que luy en son vieil aage. Jean le Maire luy dedia son 3. Livre des Illustrations de la Gaule, où il le reclame comme celuy auquel il devoit son tout: & en un autre endroit le pleuuit Prince de tous ceux qui lors escrivoient. Marot, comme j' ay dit, luy dedia pareillement ses Epigrammes: Geoffroy Toré en son Champ Flory disoit qu' il avoit escrit les Chroniques de France, esquelles il faisoit honte à uns Homere & Virgile. Et toutes-fois jamais homme ne satisfit moins apres sa mort à l' opinion que l' on avoit conceuë de luy de son vivant. La verité est qu' il fit l' Histoire de France en vers François, mais ce fut un avorton, tout ainsi que le demeurant de ses œuvres. Et c' est pourquoy Rabelais qui avoit plus de jugement & doctrine, que tous ceux qui escrivirent en nostre langue de son temps, se mocquant de luy, le voulut representer soubs le nom de Raminagrobis vieux Poëte François (ainsi le nomme-il au 3. Livre de son Pantagruel) quand sur l' irresolution & doute d' un ouy & nanny, que Panurge avoit de son mariage futur, il l' alla chercher, comme il estoit sur le point de sa mort, pour prendre advis de luy, s' il devoit estre marié, ou non. A quoy il luy respondit par les ambages de ce Rondeau.

Prenez là, ne la prenez pas, 

Si vous la prenez, c' est bien faict, 

Si vous la laissez, en effect

Ce sera ouvrer par compas, 

Gallopez, allez l' entre-pas 

Differez, entrez y de faict, 

Desirez sa vie ou trespas, 

Prenez là, ne. 

Jeusnez, prenez double repas, 

Refaites ce qui est defait. 

Defaites ce qui est refait:

Desirez sa vie, ou trespas. 

Prenez là, ne.

Beaucoup de gens estiment que cette piece soit de la boutique de Rabelais, comme d' un mocqueur qu' il estoit, & moy-mesme l' avois tousjours ainsi estimé, jusques à ce que repassant sur les Poësies de Guillaume Cretin, je trouvay sur la fin du Livre ce Rondeau qu' il adressoit à Christofle de Refuge, qui luy avoit demandé conseil de se marier: Rabelais le figure comme un resueur sur ses vieux ans, & paravanture seray-je par vous reputé tel, pour avoir perdu tant de temps sur ses resueries. Car en somme s' il se fust joüé de ses equivoques sobrement par forme de jeu, non de vœu, il eust contenté le Lecteur, au lieu de l' atedier. Au demeurant que Rabelais l' ait voulu figurer sous ce nom de Raminagrobis, je n' en doute point: Car outre ce que dessus, Panurge l' estant retourné voir pour la seconde fois, en fin il est contraint de sortir de sa chambre, disant, laissons mourir ce Villaume. Mot dont il voulut user pour Guillaume, nom propre de Cretin.

Encore ne veux-je pas clorre ce Chapitre en ces gayetez par moy racontees: Tout ainsi que les Modernes ont introduit l' Echo dans leurs vers Latins, aussi avons nous fait le semblable és nostres. Ainsi le voyons nous dans Joachim du Bellay, en un petit dialogue d' un Amoureux, & d' Echo.

Piteuse Echo, qui erres en ces bois, 

Respons au son de ma dolente voix. 

Dont ay-je peu ce grand mal concevoir, 

Qui m' oste ainsi de raison le devoir? de voir.

Qui est l' autheur de ces maux advenus? Venus.

Comment en sont tous mes sens devenus?         Nuds.

Qu' estois-je avant qu' entrer en ce passage? Sage.

Et maintenant que sens-je en mon courage? Rage. 

Qu' est-ce qu' aimer, & s' en plaindre souvent: Vent. 

Qui suis-je donc lors que mon cœur en fend? Enfant. 

Qui est la fin de prison si obscure? Cure.

Dy moy quelle est celle pour qui j' endure?         Dure.

Sent-elle bien la douleur qui me poingt? Point.

O que cela me vient bien mal à point! 

Me faut-il donc, ô debile entreprise! 

Lascher ma proye avant que l' avoir prise? 

Si faut-il mieux avoir cœur moins hautain, 

Qu' ainsi languir sous espoir incertain.

Voila une piece qui n' est pas à negliger, sur laquelle je voulus r'envier de cet Epigramme aux Gayetez, qui furent imprimees sur ma main en l' an 1583. 

Pendant que seul dans ce bois je me plains, 

Dy moy Echo qui celebre mes mains?         Maints.

Y a-il point quelque autre gentille ame, 

Qui à loüer les autres mains enflame?         Ame.

Si moy vivant de mon loz je joüy, 

Ay-je subject d' en estre resjoüy? Ouy.

Et si ma main est jusqu' au Ciel ravie, 

Que me vaudra ce bruit contre l' envie? Vie.

N' y aura-il nul homme de renom,

Qui en cecy soit jaloux de mon nom? Non. 

Mais si quelqu'un mal appris en veut rire, 

Que produira dans mes os ce mesdire? Ire.

Contre ce sot, contre ce mal appris: 

Ne rongeray-je en moy que des despits? Pis.

O sot honneur d' une main mal bastie!

Quel humeur donc vainement me manie? Manie. 

Las pour le moins, Echo, si tu peux rien,

Fay que les bons de mes mains parlent bien: Bien.

Si tu le fais, rien plus je ne demande,

Or sus Adieu, va, je me recommande.          Commande.

Je finiray par cet Echo, & peut estre non mal à propos, pour vous monstrer que tout le discours du present Chapitre n' est que vent.

sábado, 30 de julio de 2022

Tomo 6, apéndice 37. Quaerimoniae ecclesiae Ausonensis contra invasores bonorum ipsius, incerto anno.

XXXVII.

Quaerimoniae ecclesiae Ausonensis contra invasores bonorum ipsius, incerto anno. (V. pág. 213.) 

Ex arch. eccl. cathedr. Vicens. 

Conqueritur sancta Ausonensis ecclesia super Deusdedit Bernardi, qui aufert eidem ecclesiae castrum de Monteboyo (Montbuy, Montbui), cum omnibus quae ad ipsum castrum pertinent, qui debet esse dominicum episcopi. De Amato Olivae, qui aufert infra terminum ipsius castri, alodium quod Guillermus sacrista ob remedium animae suae dimisit canonicae praescriptae sedis; et in castro Tous aufert eidem canonicae alodium Salliforas; et in castro de Rigadell in Valle formosa aufert praelibatae canonicae alodium, quod Gaucerandus canonicus ei dimisit. Quaeritur etiam supra Bermundo Enrici, qui aufert et depredatur ibidem in Galliano alodia iam dictae canonicae. Gaucerandus Miro, qui aufert tres parroechias de archidiaconatu nostrae sedis. De Guillermo Guisadi et suis, qui diripiunt et depredantur dominicaturas praelibatae canonicae, videlicet, ipsam de Sancto Bathilio et de Rivolato: et de Bernardo Guillermi de Gurbo, qui aufert nostrae canonicae ecclesiam Sanctae Mariae de Mesleo cum universis decimis et alodiis et omnibus sibi pertinentibus, et de ipso tertio de Granoiariis (Granollers). Conquaerimur de Raimundo Raimundi, et Petro fratre suo, qui aufert nostrae canonicae ecclesiam Sancti Ilarii (Hilari, Hilario) sine ulla ratione. De aliis vero tam magnatibus quam mediocribus, qui auferunt sua praedia iniuste nostrae sedi et nostrae canonicae, tam in Ausone, quam in Oristidano, sive in comitatu Minorissae. De ipsis vero presbyteris et clericis non tacemus, qui habent emptos ecclesiasticos honores, et tenent capellanías per laycales personas: de militibus qui ad suum opus tenent alodia, qui debent esse iuri ecclesiarum, et devenire in potestate clericorum: de filiis praesbyterorum, qui iniuste et per datum praetium faciunt suum ordinem. De hiis non tacemus qui habent facta sacrilegia in nostra sede, et in multis ecclesiis in episcopatu Ausonensi. De ipsis vero quaerelam facimus, qui abent treguam Dei fractam, et ad (ab) episcopatu Ausonensi eiectam. De ipsis vero, qui suas uxores, quae recte habebant, habent dimissas, et alias acceptas. De ipsis vero non tacemus, qui miscunt se cum suis parentibus, et cum ipsis foeminis, cum quibus parentes illorum dormierunt. De Poncio Ugoni de Castrofolet (Castellfollit ?) conquaerimur, qui aufert nostrae canonicae ipsum alodium de Navarcles, quod mater sua eidem canonicae dimisit. Similiter de Raimundo Mironi de Pugo alto (Podio alto, Puig alt), qui abstulit praescriptae canonicae in Buadella suum alodium. De Arnallo de Guardia dicto archidiacono, et de fautoribus eius, qui asalivit nostram sedem et archiepiscopum, et depraedavit equas nostrae canonicae et aliorum hominum, et vult accipere iniuste filiam Bernardi Guillermi in uxorem, quae est consobrina aliae foeminae cum qua multocies ipse se commiscuit.

Iubemus atque admonemus ut Petrus Rigualli, qui habet suam ecclesiam dimissam, et ecclesiam Sancti Iohannis cum omnibus quae sibi pertinent sub prioraticu acceptam, ut revertatur ad suam propriam ecclesiam Sanctae Mariae Villae Bertrandi. Si vero contemptor extiterit, interdicimus eum ab omni divino officio, et ab introitu ecclesiae. 

martes, 20 de abril de 2021

Proves contra la mentira valencià, català són la mateixa llengua.

LES PROVES CONTRA LA MENTIRA DE QUE VALENCIÀ I CATALÀ SÓN LA MATEIXA LLENGUA

Alegat contra la manipulació de l'història per part del nacionalisme catalanista.
Recopilació d'artículs.
Autor: Juan García Santandreu (no corregixco les faltes de ortografía, afegixco coses entre paréntessis)
2.- PROVA DE QUE EN 1238 NO EXISTIA NI CATALUNYA NI EL CATALÀ. BARCELONA ERA PART D'UN COMTAT FRANCÉS.

¿Quantes voltes hem sentit dir que els valencians parlem català perque en 1238, quan Jaime I va conquistar el Regne moro de Valéncia mos va portar el català a través de les seues tropes catalanes que varen colonisar el nostre territori?

ARGUMENT Nº 2.- JAIME I NO ERA REI DE CATALUNYA PERQUE ESTA NO EXISTIA quan es va conquistar Valéncia en 1238. Catalunya mai ha segut ni regne ni principat (mentira, Principat sí, regne no; com Ramon Berenguer IV, princeps, no rey). La mentira de la “corona catalano-aragonesa”. (Frase de Próspero de Bofarull y Mascaró, como condes-reyes, tomo XI de la colección)

Els catalans no soporten que els llibres d'història diguen que Jaime I era Rei del Regne d'Aragó, del Regne de Valéncia, del Regne de Mallorca i comte de Barcelona (Nos Don Iavmes por la gta (gratia, gracia) de dius, (dios) rey daragon "et" (símbolo que parece un 7) de mauiorgas (no leo exacto lo que pone, Mallorcas) et de ualentia (parece ualen+letra pi+a), conte de barçalona et de urgel et seynnor de montperler, Montpellier....  (Montis Pesulani o Pessulani))
i per això s'inventen lo de la confederació o corona “catalano-aragonesa” i sostenen que quan es parla de “Aragó-Valéncia i Mallorca” es referixen a la monarquia “catalano-aragonesa”. Açò és fals perque quan Jaime I va aplegar a Valéncia en 1238 els comtats hui catalans eren francesos i pagaven vassallage a Sant Luis IX, Rei de França i per tant no només no podia ser Jaime I Rei de Catalunya sino perque, ademés, els comtats “catalans” no tenien eixèrcit.
Estos 8 comtats de la França transpirinenca li'ls canviaria, com si foren cromos, en Jaime I que era propietari dels territoris del sur de França (Tolouse, Beziers, Nimes, Narbona…).
En 1258, 20 anys despuix de la Conquista del Regne de Valéncia, Jaime I i Luis IX firmen el tractat de Corbeil. França li dona a Jaime I els 8 comtats “catalans” i Jaime I els dona les seues propietats en el sur de França.
Pero els 8 comtats “catalans” varen seguir sent comtats dins de la corona d'Aragó des de 1258 sense constituir-se ni com a província, ni com a estat ni com a Regne. Ho farà com a província pero baix el regnat de Carlos I que va ser qui els va unificar en 1.521.
Per això en cap lloc apareix Jaime I com a Rei de Catalunya (apareixe sí, hasta en inglés, un atra cosa es que sigue verdat). Ni era regne ni era Catalunya. La denominació de “Catalunya” s'incorporarà en el pas del temps i la llengua romànica allí parlada, derivada del llatí com el valencià, pero en aportacions provençals, (al 1462 encara diuen y escriuen hoc, oc, och, sí en OCcitan, languedOC, lengadOC) es desenrollaria molt més tart que el valencià. De tal punt que el català no es va cridar com a tal fins a la segona mitat del sigle XIX (fals, ya li díen vulgar cathala, lengua cathalana o catalana per ejemple Pere Miquel Carbonell, archivé del Archiu de Aragó, a finals del siglo XV, pero fan aná lo valensiá de cancillería, en moltes paraules occitanes, porets, havets, vamos, un chapurriau, champouirau, mescla de llengües), permaneixent majoritàriament la denominació de “Lemosin”. La denominació de “català” no es va generalisar fins que va tindre la seua Renaixença en el sigle XIX, 4 sigles despuix del sigle d'Or Valencià. Per això, i pel mateix fals criteri que lo de la “corona catalano-aragonesa” sostenen burda i falaçment que els escritors del sigle d'or valencià (S. XV) “escrivien en català”.
Catalunya serà hui una comunitat prospera, això cal reconéixer-ho, pero l'orige o el simple fruïment de la seua prosperitat no els dona dret a constituir-se com a “comunitat històrica” ya que, de totes les regions espanyoles és la que té menor entitat històrica i política. Si són una “comunitat històrica” perque en 1932 la república els va otorgar un estatut nacionaliste, els valencians tenim una Foralidad des de 1261 (furs de Valencia) que té major entitat, dignitat i rellevància política i històrica i no ho utilisem per a passar factures indegudes o posar en perill l'unitat d'Espanya. Aixina que si es tracta de passejar la margallonera, els catalans, ni de puntilles sobre el Regne de Valéncia.

CATALUNYA NO EXISTIA, ERA UN TERRITORI FRANCÉS ON ES PARLAVEN DIALECTES PROVENÇALS DERIVATS DEL LLATÍ QUE NO HAVIEN QUALLAT COM A LLENGUA ESTRUCTURADA. els valencians ya escrivíem el nostre "romanç valenciá" QUE EN POC TEMPS DONARIA EL PRIMER SIGLE D'OR LLITERARI EN LLENGUA VALENCIANA.


(Aquí fico diferéns mapes: wiki Agustín Ubieto Arteta Este atre:

https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Comtats_de_la_Marca_Hisp%C3%A0nica_a_inicis_S_IX.PNG

Comtats de la marca hispànica, inicis del segle IX


Marca Hispanica Sive Limes Hispanicus. Hoc est Geographica descriptio regionum quae in Catalonia continentur & in Comitatu Ruscinonensi.

Publication : [Parisiis] : [apud Franciscum Muguet], [1688]
Description matérielle : 1 carte ; 36 x 38,5 cm

Note(s) : Carte extraite de : Marca hipanica sive Limes hispanicus / Auctore illustrissimo viro Petro de Marca. Parisiis, apud Franciscum Muguet, 1688

Référence(s) : Imago Cataloniae, Barcelona, 2005, p. 97)





2 bis.- PROVA DE QUE VALÉNCIA, ARAGÓ I MALLORCA EREN REGNES EN LLENGUA PRÒPIA I EN ELS COMTATS FRANCESOS DE CATALUNYA ES PARLAVA ENCARA EL "LLEMOSÍ".

LA CAVERNA PANKA ha entrat en el debat sobre les MENTIRES DEL CATALANISME. Anunci que no vaig a caure en la confrontació individual i personal perque no tinc temps, PERO SI PENSE CONTESTAR TOTES I CADA UNA DE LES SEUES MANIFESTACIONS PERQUE HI HA ARGUMENTS I PROVES. Pero ho faré de manera sistematisada i ordenada.
El Tractat de Corbeil que vaig incorporar com a PROVA NUMERE 2 DE LA MENTIRA CATALANISTA els ha exasperado. El seu esencialismo nacionaliste no els permet vore, contemplar i raonar este tipo de proves i, despuix de fracassar argumentalment, simplement diuen que és fals.
Este post no és, encara la tercera prova que tinc preparada, pero sí que podríem cridar-la “DOS BIS” per la seua vinculació en l'anterior. Vos ho resumixc el CONTINGUT LLITERAL del tractat de Corbeil i vos deixe l'enllaç de la Wikipedia que, com be sabeu, està controlada en Espanya pel nacionalisme socialiste. El catalanisme rep fòc amic.
I un atre mapa de l'época on podeu observar el REGNE DE ARAGON (Kingdom of Aragó) REGNE DE VALÉNCIA (Kindom of Valéncia) i el territori dels comtats francesos en la nostra península on solament apareix CITY OF BARCELONA, en referència al comtat de Barcelona i atres comtats. Catalunya no apareix per cap lloc en 1258, ni com a Regne, ni com a Principat, ni com a estat i, ni molt manco com a nació, simplement perque no existia com a tal. Eren, com diu el propi tractat de Corbeil, una série de 8 comtats de propietat francesa i reivindicats com a tal pel Rei Luis IX de França que li'ls va entregar en 1258 a Jaime I, Rei d'Aragó de Valéncia i de Mallorca, a canvi dels territoris en el migdia-sur de França.

Lo que diu el tractat de Corbeil.
(https://historia-aragon.blogspot.com/2020/02/xxvii-perg-1526-jaime-i-11-mayo-1258-corbeil-corbolium.html

XXVII

Perg.n°1526. Jai.I. 11 may. 1258.

Hoc est translatum sumptum fideliter a quadam carta pergamenea sigillata sigillo magno cereo viridi pendenti cum serico rubeo illustris regis Francie in quo sigillo est imago regis sedentis in catedra tenentis in manu sinistra effigiem baculi cum flore in capite et in dextera florem: et littere ipsius sigilli sunt: Ludovicus (Luis XI, 11) Dei gratia francorum rex: cujus carte series sic se habet. Ludovicus Dei gratia francorum rex universis presentes litteras inspecturis salutem. Notum facimus quod cum inter nos ex parte una et dilectum amicum nostrum Jacobum eadem gratia illustrem regem Aragone Majorice et Valencie comitem Barchinone et Urgelli et dominum Montispessulani ex altera suborta esset materia questionis super eo quod nos dicebamus comitatum Barchinone Urgelli Bisulduni Rosilionis Empurdani Ceritanie et Confluentis Gironde et Eusone cum eorum pertinenciis de regno Francie et de feudis nostris esse et idem rex Aragone ex adverso dicebat se jus habere in Carcassona et Carcasses in Rede et Redensi Terminis et Terminensi Biterris et vicecomitatu Biterrensi Agadha et Agadhensi Albi et Albigensi Ruchine et Ruchinensi comitatu Fuxcii Canturco et Canturcino Narbona et ducatu Narbone Minerba et Minerbesi Fonolleto et Fonolledes terra de Saltu Petrapertusa et Petrapertuse Amilliano cum toto comitatu Amilliani Credone cum vice-comitatu Credonensi Gavaldano Nemaus et Nemauscensi Tolosa cum toto comitatu Tholose et Sancti Egidii cum honoribus districtibus et juribus universis ac pertinenciis eorundem: postmodum accedentes ad nos sollempnes procuratores et nuncii predicti regis Aragone ab eodem super hoc specialiter ad nos missi venerabilis videlicet Arnaldus Barchinone episcopus Guillermus prior beate Marie de Corniliano et Guillermus de Rocafole tenentis locum ipsius regis in Montepessulano nobis exhibuerunt litteras ipsius regis procuratorias in hec verba. - Noverint universi quod nos Jacobus Dei gratia rex Aragonum Majoricarum et Valencie comes Barchinone et Urgelli et dominus Montispesulani constituimus et ordinamus vos venerabilem Arnaldum Dei gratia Barchinone episcopum et dilectos Guillermum priorem sancte Marie de Corneliano et Guillermum de Rocafole tenentem locum nostrum in Montepessulano procuratores nostros dantes et concedentes vobis omnibus predictis et cuilibet vestrum plenam et liberam potestatem auctoritatem et licenciam transigendi et componendi vice nostra et nomine cum Ludovico Dei gratia illustri rege Francie super omni jure quod habemus et habere debemus in Carcassona et Carcassonensi et in Rede et in Redensi in Laurago et Lauragine et Terme et Termenense et in Menerba et Menerbense et in Fonolleto et Fonolladense et in Perapertusa et Perapertusense et in comitatu Amilliani et Gavaldani et in Nemause et in Nemausense et in comitatu Tholose et Sancti Egidii et in omni alia terra et jurisdiccione Raymonde quondam comite Tholosane et fructibus inde perceptis et quod vos omnes et singuli supradicti possitis vice nostra et nomine cedere remittere perpetuo et relaxare predicto illustri regi et suis quicquid juris nos habemus et habere debemus quoquomodo vel racione in predictis omnibus et singulis. Damus etiam et concedimus vobis omnibus et singulis speciale mandatum auctoritatem et licenciam et potestatem jurandi ex parte nostra super animam nostram de omnibus et singulis supradictis a nobis observandis et complendis prout per vos erit super eis cum dicto rege promissum ordinatum compositum et transactum: renunciantes scienter et consulte omni juri divino et humano canonico civili et consuetudinario et omni privilegio reali et personali ac omni alii auxilio generali seu speciali quibus contra predicta seu aliqua ex predictis juvari possemus. Item damus vobis omnibus et singulis supradictis et concedimus speciale mandatum quod vice nostra et nomine transigatis et componatis cura dicto illustri rege Francie et accipiatis ab eodem rege cessionem remissionem et relaxacionem de omni jure quod idem rex Francie asseret se habere in comitatu Barchinone et de omni jure siquid habet vel habere credit in comitatu de Bisulduno de Rossilione de Empurdano de Ceritania de Confluente vel in aliquo loco terrarum quas nos hodie tenemus et habemus et quod in omnibus et singulis supradictis tractetis et procuretis faciatis et recipiatis quicquid vobis videbitur expedire. Promittimus insuper bona fide cum hoc autentico instrumento sigilio nostro pendenti munito nos ratum habere complere et servare perpetuo quicquid cum dicto rege per vos omnes vel duos aut unum ex vobis super predictis omnibus et singulis factum fuerit ordinatum compositum seu transactum. Datum Dertuse V idus marcii anno Domini MCC quinquagessimo septimo. - Tandem vero post multos tractatus habitos hinc et inde bonorum mediante consilio cum dictis procuratoribus nomine procuratorio et vice predicti regis Aragone ad hanc composicionem et transaccionem devenimus: quod nos pro nobis et heredibus et successoribus nostris predicto regi Aragone et heredibus ac successoribus suis imperpetuum et ab ipso et antecessoribus suis causam habentibus et predictis procuratoribus pro ipso rege Aragone et nomine et vice ipsius definimus quittamus cedimus et omnino remittimus quicquid juris et possesionis vel quasi habebamus siquid habebamus vel habere poteramus seu etiam dicebamus nos habere tam in dominiis sive dominicaturis quam feudis et aliis quibuscumque in predictis comitatibus Barchinone et Urgelli Bisuldune Rossillionis Empurdane 
Ceritanie Confluente Gerundense et Ausone cum omnibus honoribus homagiis districtibus jurisdiccionibus et juribus universis et pertinenciis eorundem et cum omnibus fructibus et proventibus per ipsum regem Aragonem et antecessores ejusdem inde perceptis et qui percipi potuerint: prominentes et ad hoc nos et heredes ac successores nostros imperpetuum obligantes quod in predictis omnibus et singulis nichil de cetero per nos vel per alium reclamabimus vel petemus renunciantes omnino specialiter et expresse pro nobis et heredibus ac successoribus nostris omnibus cartis et instrumentis sique super hiis habebamus volentes et decernentes ea penitus esse nulla ac promittentes quod ea omnia reddemus regi Aragonum antedicto. Renunciamus insuper pro nobis et heredibus nostris ac successoribus omni juris auxilio tam canonici quam civilis necnon et consuetudinarii et omni privilegio reali et personali quibus contra predicta vel aliquid de predictis nos juvare possemus. Prenominati autem procuratores pro sepedicto rege Aragonum et heredibus ac successoribus ejusdem et vice ipsius nomine procuratorio nobis et heredibus ac successoribus nostris et a nobis et antecessoribus nostris causam habentibus vice versa quittaverunt cesserunt diffinierunt et remisserunt omnino specialiter et expresse quicquid juris et possessionis vel quasi idem rex Aragone habebat si quid habebat vel habere poterat seu dicebat etiam se habere tam in dominiis et dominicaturis quam in feodis et aliis quibuscumque in Carcassona et in Carcassense in Rede et in Redense in Laurago et in Lauragense in Termene et Termenense in Menerba et Menerbense in Fonolleto et Fonolledense in Pertra-pertusa et in Petra-pertusense in comitatu Amilliani et Guialdane et in Nemauso et in Nemausense et in comitatu Tholose et sancti Egidii et in omni alia terra et jurisdiccione Raymundi quondam comitis Tholosane et fructibus et proventibus per nos vel antecessores nostros inde perceptis. Condictum est tamen et ordinatum quod si aliqua feuda movencia de donatione Fonolledensis sita sint infra terminos comitatus Rossillione vel Bisuldune seu aliorum comitatuum predictorum de quibus comitatibus ipsi regi Aragone quittacionem et deffinicionem fecimus penes ipsum regem Aragonum et heredes ac successores suos perpetuo remanebunt et ea sibi et heredibus ac successoribus suis cedimus et omnino quitamus salvo tamen jure siquid fuerit alieno. Similiter si aliqua feuda movencia de donacione ipsorum comitatuum sita sint infra terminos Fonoledense penes nos et heredes ac successores nostros perpetuo remanebunt et ea nobis et heredibus et successoribus nostris diffiniverunt et quitaverunt omnino nomine procuratorio pro ipso rege Aragone et vice ipsius procuratores predicti salvo tamen jure siquid fuerit alieno. De Amilliano autem et comitatu Amilliani sciendum est dictos procuratores nomine procuratorio et vice dicti regis Aragonum quittasse et difiinisse ea nobis et heredibus ac successoribus nostris et a nobis et heredibus ac successoribus nostris causam habentibus sicut ea tenemus et possidemus et a nobis et nostris tenentur et possidentur. Preterea procuratores prenominati promisserunt et tenentur bona fide procurare quod predictus rex Aragone pro se et heredibus suis ac successoribus nobis et heredibus ac successoribus nostris et a nobis et antecessoribus nostris causam habentibus diffiniet quitabit cedet et remitet omnino quicquid juris possessionis vel quasi habet siquid habet vel habere potest seu dicet etiam se habere tam in dominiis seu dominicaturis quam in feudis et aliis quibuscumque in predictis omnibus supranominatis que procuratorio nomine et vice ipsius regis Aragonum diffiniverunt quittaverunt et remisserunt nobis procuratores predicti et insuper in hiis que inferius nominantur videlicet Biterris cum vice-comitatu Biterrense Agda et Agadense Albi et Albigense Ruchine et Ruchinense comitatu Fuixense Caturce et Caturcense Narbone et ducatu Narbonense Podio Laurence Keerbuz Castro-fideli terra de Saltu Credone et vicecomitatu Credonense: et quod idem rex Aragone cedet penitus et concedet expresse pro se et heredibus ac successoribus suis nobis et heredibus ac successoribus nostris et a nobis causam habentibus omnem accionem et jus repetendi pignoris que dicit se habere in predictis Amilliano et comitatu AmillianCredone et vicecomitatu Credonense et in Gavaldane cum pertinenciis eorundem: que quidem bone memorie Petrus quondam rex Aragone genitor ipsius olim titulo pignoris obligaverat Raymundo quondam comiti Tholosane. Et per hanc composicionem idem rex Aragone reddet nobis plenarie omnes cartas et instrumenta que habet super dicta obligacione confecta. Ceterum procuratores prenominati procuratorio nomine et vice ipsius regis Aragone diffiniverunt quittaverunt cesserunt et remisserunt omnino et promisserunt et tenentur bona fide procurare quod predictus rex Aragone cedet et concedet specialiter ac donabit imperpetuum pro se et heredibus ac successoribus nostris et a nobis causam habentibus quicquid juris sibi competit si quod competit vel quocumque casu seu ratione vel titulo posset ad ipsum vel ad heredes et successores suos nunc vel in futurum aliquatenus devenire in Tholosa et toto comitatu Tholose et sancti Egidii et in terris Agenense et Venesinense ac in tota alia terra jurisdiccione et potestate Raymundi quondam comitatis Tholosane. Insuper procuratores predicti procuratorio nomine pro dicto rege Aragone et vice ipsius nobis et heredibus ac successoribus nostris et a nobis et antecessoribus nostris causam habentibus diffiniverunt quitaverunt cesserunt et omnino remisserunt et promisserunt et tenentur bona fide procurare quod idem rex Aragone pro se et heredibus suis ac successoribus diffiniet quitabit cedet et remittet penitus et expresse predicta omnia et singula eo modo quo superius continetur cum omnibus honoribus homagiis districtibus jurisdiccionibus et juribus universis ac pertinenciis eorundem et cum omnibus fructibus et proventibus per nos vel antecessores nostros vel per alios inde perceptis et qui etiam percipi potuerint: et ad hoc se et heredes ac successores suos specialiter obligavit quod in predictis omnibus et singulis nichil de cetero per se vel per alium reclamavit nec nos vel heredes aut successores nostros seu causam a nobis vel antecessoribus nostris habentes super predictis aut aliquo predictorum per se vel per alium imposterum molestabit. Renunciaverunt autem omnino specialiter et expresse procuratores predicti nomine procuratorio pro ipso rege Aragone et vice ipsius et promisserunt et tenentur bona fide procurare quod idem rex Aragouum (Aragonum) renunciabit penitus et expresse pro se et heredibus ac successoribus suis omnibus cartis et instrumentis sique super premissis habet vel habuit et volet etiam decernet ea penitus esse nulla quoad nostrum prejudicium et nostrorum et quod ea omnia reddet nobis. Renunciavit etiam idem rex Aragone penitus et expresse pro se et heredibus ac successoribus suis et etiam predicti procuratores procuratorio nomine pro ipso et vice ipsius renunciaverunt omni juris auxilio tam canonici quam civilis ac consuetudinarii et omni privilegio reali et personali quibus idem rex Aragone aut heredes aut successores sui contra premissa vel aliquid premissorum juvare se possent et quod idem rex Aragonum nobis super premissis omnibus patentes litteras suas dabit. De supradictis autem omnibus observandis et complendis prout superius continentur procuratores predicti prestiterunt in nostra presencia in animam prefati regis Aragone super sacrosancta evangelia juramentum. In cujus rei testimonium presentem cartam sigilli nostri fecimus impressione muniri. Acta sunt hec apud Corbolium in palacio nostro presentibus episcopo Aprensi Ludovico primogenito et Filipo filiis nostris Raimondo Gaucelmi domino Lunelli Simone de Claromonte domino Sagelle Egidio Francie constableario Johanne de Ronquerolis Ansello de Braya Gervasio de Cranneis militibus magistro Rade thesaurario sancti Franboudi Silvanoctense magistro Odone de Loriato magistro Johanne de Nemesio magistro Philipo de Canturco magistro Johanne de Ulbiato F. de Laure sacrista Barchinone A. de Gualba cononico vicensi quinto idus madii anno Domini MCC quinquagessimo octavo. - Signum Petri Arnaldi de Cervaria vicarii Barchinone et Vallesii qui huic translato sumpto fideliter ab originali suo non cancellato nec in aliqua parte sui viciato et cum eodem legitime comprobato ex parte domini regis et auctoritate officii quo fungimur auctoritatem impendimus et decretum ut ei tamquam originali suo fides plenaria ab omnibus impendatur appositum per manum mei Bernardi de Cumbis notarii subscripti in cujus manu et posse dictus vicarius hanc firmam fecit tercio decimo kalendas marcii anno subscripto presentibus testibus Berengario de Manso Arnaldo Salvatge et Bernardo de Turri. - Nos Poncius Dei gratia electus confirmatus in episcopum Barchinone presens translatum cum originali fideliter comprobavimus et vidimus contineri in originali sicut in presenti translato continetur et ideo fidem facimus de
predictis et ad majorem fidem habendam presenti carte nostre sigillum apponi fecimus et manu propria subscripsimus undecimo kalendas marcii anno Domini M trecentessimo. - Signum Bernardi de Cumbis notarii publici Barchinone regentisque scribaniam curie vicarii ejusdem civitatis qui hoc translatum sumptum fideliter ab originali suo non cancellato nec in aliqua parte sui viciato et cum eodem legitime comprobatum scribi fecit et clausit tercio decimo kalendas marcii anno Domini millessimo trecentessimo cum litteris suprapositis in linea XII ubi scribitur super et cum litteris rasis et emmendatis in linea XVI ubi dicitur ac et in linea XX prima .... in linea XX sexta ubi dicitur ac. Preterea de mandato Petri Arnaldi de Cervaria jamdicti firmam et decretum ejus supra manu propria scripsit. Et ad majorem rei evidenciam et fidem habendam in presenti translato apposuit sigillum officii vicarii supradicti.)

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El Tractat de Corbeil (1258) , escrit en llatí i comença en les paraules : “És universalment conegut que existixen desavenències entre el senyor rei de França i el senyor d'Aragó , de les Mallorcas i de Valéncia, Comte de Barcelona i Urgel, senyor de Montpeller; per lo que el senyor rei de França diu que els comtats de Barcelona, Besalú, Urgel, etc... són feus seus ; i el senyor rei d'Aragó diu que té drets en Carcassona , Tolosa, Narbona, etc....”.
Ludovicus, Dei gratia Francorum Rex…" "Jacobum eadem gratia illustrem Regem Aragone…" "...quod nos dicebamus comitatum Barchinone, Urgelli, Bisuldune, Rosilione, Empurdano, Ceritanie et Confluentis, Gironde et Eusone cum eorum pertinenciis de regno Francie et de feudis nostris esse" "Et idem Rex Aragone ex adverso dicebat se jus habere in Carcassona et Carcasses, in Rede et Redensi…" "pro ipso Rege Aragone et nomine et vice ipsius deffinimus, quittamus, cedimus et omnino remmittimus quicquid juris et possesionis vel quasi habebamus siquid habebamus vel habere poteramus… in predictis comitatibus Barchinone et Urgelli Bisuldune, Rossillone, Empurdane, Ceritanie, Confluente, Gerundense et Ausone…." "…in Carcasona, ...in Rede, …in Laurago, …in Termense, …in Menerba, …in Fonolleto, …in Petra pertusa, …in comitatu Amilliavi et Guialdane, et in Naumaso …et in comitau Tholose
CONCLUSIÓ
Pel Tractat de Corbeil, i seguint els consells d'alguns “hòmens bons” , el rei francés Luis IX cedix a Jaime I d'Aragó els comtats de la part espanyola i Jaime I li cedix a Luis IX els comtats de la part francesa. Eixa és la síntesis de lo firmat en el document l'importància del qual radica que es va firmar 29 any despuix de la reconquista de Mallorca i 20 anys despuix de la del Regne de Valéncia.
D'eixa data i tractat és fàcil traure dos conclusions:
a) Si Catalunya no existia com tal era impossible que alguna cosa que no existia conquistara Valéncia (1238) o Mallorca (1229). El nostre regne moro de Balansiya (Valéncia) ho conquista el Rei d'Aragó i ho incorpora a la seua corona com a Regne de Valéncia, otorgant-li furs i autonomia pròpia. 20 anys despuix rebrà els 8 comtats "catalans" de mans del Rei frances, incorporant-se a Aragó sense cap tipo de ranc mes que el que ya tenia de Comtat, sense autonomia, sense unitat política, ni sobirania.
b) Si caria d'unitat política, jurídica i geogràfica ¿cóm anava a tindre unitat llingüística si lo que allí es parlava era un mosaic de dialectes procedents del PROVENÇAL?
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Desgraciat el poble que parla una llengua que no sap escriure
i escriu una llengua que no parla.
NO a la SUBSTITUCIÓ llingüistica.
Parla i escriu sempre en la Nostra Dolça Llengua Valenciana
Normes d'El Puig .
¡Que no t'enganye el pancatalanisme!
¡ORGULLÓS DE SER VALENCIÀ!

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Les normes ortogràfiques del Pare Fullana (texto en bastáns errors ortografics)
A principis del segle XX, els valencians encara no s'havien ficat d'acort en quines haurien de ser les normes ortografiques de la llengua valenciana. Els catalans tampoc. El caos ortografic era habitual tant en valencià, com en catala.
En 1732, el notari valencià Carles Ros, presentava la seua ortografia per a la llengua valenciana en l'obra "Práctica ortográfica para los idiomas castellano y valenciano". Constanti Llombart i Josep Nebot tambe es preocuparen per que la llengua valenciana tinguera una ortografia unificada per a tots. Pero, desgraciadament, cap dels tres tingueren l'exit desijat.
La cosa escomençà a canviar a partir de 1906, quan els escritors catalans simpatisants de les propostes ortografiques de Pompeu Fabra, mamprengueren la faena de consensuar unes normes ortografiques per al catala. Unes normes inventaes, evidentment, que foren presentaes en 1913 pel "Institut d'Estudis Catalans".
Al vore que els catalans anaven en serio, la societat valenciana "Lo Rat Penat" encarrega al Pare Fullana l'elaboracio d'unes normes ortografiques per al valencià. El Pare Fullana presentà en 1914 la seua proposta d'ortografia valenciana, i "Lo Rat Penat" aprova dites normes.
Estes normes raonaes pel Pare Fullana, respecten les particularitats genuines de la llengua valenciana, accepten les tradicionals grafies "y" i "ch", consideren innecesaries les "tj", "tz", "tx", "tg", "l•l", i eliminen l'accent grafic que solament s'utilisarà quan dos paraules s'escriguen igual pero signifiquen coses diferents i sonen diferent (homografes no homofones).
Com a conclusio d'estos treballs per part d'uns i atres, en 1914 valencians i catalans tenen unes normes ortogràfiques diferents per a cada una de les seues llengües. El Pare Fullana ensenyarà Filologia Valenciana des de la seua càtedra de l'Universitat de Valencia, fins a que el General Primo de Rivera anulà estes ensenyançes, per considerar-les una amenaça contra l'unitat d'Espanya.
Els catalans, no contents en haver unificat els criteris ortografics de la llengua catalana, volen que les seues normes catalanes tambe siguen utilisaes pels escritors valencians. Conscients de que seria dificil que els valencians de l'época acceptaren com a propies unes normes catalanes, es presenta, en 1932, el primer "Cavall de Troya" ortografic: "Les bases de Castello".
En efecte, estes bases ortogràfiques son les normes de Pompeu Fabra aprovaes pel "Institut d'Estudis Catalans", pero maquillades i en un nom atractiu per als valencians. Estes "Normes de Castello", tambe es coneixen com "Normes del 32", perque foren firmaes en 1932.
En l'actualitat, actualisacions de les dos ortografies continuen vigents. Per una banda, els valencianistes valents escriuen en les normes que va propondre el Pare Fullana en 1914, milloraes i actualisaes gracies a les recomanacions que Miquel Adlert i Noguerol defengue en el seu best-seller de 1979 "En defensa de la llengua valenciana".
Estes normes, conegudes com "Normes d'El Puig" o "Normes de la RACV" foren oficials quan Ampar Cabanes fon Consellera d'Educacio, en temps del Consell pre-autonomic de la transicio democratica.
Per l'atra, els pancatalanistes valencians continuen en la seua equivocacio d'escriure la llengua valenciana en les Normes de l'Institut d'Estudis Catalans (IEC), enmascaraes baix el nom de "Normes de Castello" per a ser introduïdes en major facilitat. Ademes, el pancatalanisme llingüistic conta en el suport economic i politic de la Generalitat Valenciana des de 1983.
Casi 100 anys despres dels primers intents "unitaristes" de Pompeu Fabra, el model catalaniste de llengua escrita que propon la AVL, i la seua subordinacio a les tesis de l'Institut d'Estudis Catalans, llunt de conseguir els seus objectius de substitucio llingüistica del valencià pel catala, estan fomentant una objetivament constatable castellanisacio de la societat valenciana.