Mostrando entradas con la etiqueta Parisius. Mostrar todas las entradas
Mostrando entradas con la etiqueta Parisius. Mostrar todas las entradas

martes, 8 de agosto de 2023

9. 2. Ville de Paris.

Ville de Paris.

CHAPITRE II.

Comme la ville de Paris a cest honneur d' estre Metropolitaine, & encores la premiere & plus ancienne Université de nostre France; aussi pense-je faire œuvre de prix, luy dediant ce present Chapitre, par lequel je discourray sommairement de son nom, situation antique, reputation.

Si vous parlez à Rigord Medecin du Roy Philippe second, surnommé Auguste duquel il a fait l' Histoire, parlant de la mort du Roy Louys septiesme son pere dit ainsi. Cuius regni anno primo, Christianißimus Rex, pater praedicti Philippi, in civitate, quae quondam Lutetia, nunc Parisius vocatur, foeliciter migravit ad Dominum. Et quelques feuillets apres le Roy Philippe voyant la ville de Paris pleine de fange: Convocatis Burgensibus, cum Praeposito ipsius civitatis, regia authoritate praecepit, quod omnes vici & viae totius civitatis Parisij, duris & fortibus lapidibus sternerentur: ad haec enim Christianißimus Rex, quod nomen antiquum civitati auferret, Lutetia enim à Luti foetore, prius dicta fuerat, sed gentibus quondam, huiusmodi nomen propter foetorem abhorrentibus, à Paride Alexandro filio Priami Regis Troiae, Parisius vocarunt. Par son propos vous diriez que Philippe ordonna que le mot de Lutece fust osté de nostre ville, pour la puanteur des bouës qui se trouve en cette parole de Lutetia & qu' en son lieu elle fust nommee Paris du nom de Paris fils de Priam.

Mais Guillaume le Breton Contemporain de Rigord au premier livre de sa Philippide, faite en faveur du mesme Roy Philippe son Maistre, prend ce discours d' un autre biais, disant que quelques troupes de Troyens s' estans emparées des Gaules,

Sedem quaerebant ponendis maenibus aptam,

Et se Parisios dixerunt nomine Graeco,

Quod sonat, expositum nostris, audacia, verbis. 

Vous voyez par cela qu' il n' atribue le nom de Paris, non au Troyen Paris comme fait Rigord, ains au nom Grec Parrisij, & peu apres continuant le fil de son propos.

– Bona cuius ad unguem,

Comendare mihi sensus brevitate negatur; 

Quod caput est regni, quae grandia germina Regum

Educat, & doctrix existit totius orbis.

Quae quamvis vere toto perluceat orbe,

Nullus in orbe locus, quoniam tunc temporis, illam

Reddebat palus, & terrae pinguedo lutosam:

Aptum Parisij posuere, Lutetia nomen.

Paroles par lesquelles vous voyez qu' il estime que le nom de Lutece, avoit esté donné par les Parisiens à cette ville, à Luto, sans designer en quel temps avoit esté fait cest eschange, comme son compagnon Rigord.

Or pour vous dire librement ce que j' en pense, je veux croire que ce que disent icy ces deux Autheurs, ce sont comptes faits à plaisir, pour contenter leurs esprits. Parquoy mon opinion est qu' en la Province des Gaules y avoit un pays particulier appellé Parisy, dans lequel estoit située cette ville, & c' est la cause pour laquelle Julle Cesar en ses Commentaires des guerres faites és Gaules parlant d' elle, l' appelle Lutetiam Parisiorum, voulant dire que cette ville estoit assise en Parisy. Tout ainsi qu' au-jourd'huy parlant de la ville de sainct Denys nous disons sainct Denys en France, comme estant située au particulier pays portant le nom de France, dedans la grande France: Or quoy que ce soit nostre ville fut appellée par Cesar Lutetia, par Strabon Grec, Leucotetia, & par nostre Roy Childebert donnant le village d' Icy aux Religieux, Abbé, & Convent de sainct Vincent appellé aujourd'huy sainct Germain des prez, il dit par corruption de langage que ce village estoit assis In loco Titiae au lieu de Lutetia, voulant dire qu' il estoit proche de nostre ville de Lutece. De vous dire quel estoit son vray nom Gaulois, il est fort malaisé de ce faire. Mais quand je voy ces deux Autheurs, l' un l' appeller en son vulgaire Latin, Lutetiam, l' autre en son Gregeois, Leucotetiam, chacun d' eux selon les commoditez de leurs langues, & quand d' ailleurs je voy que les Gaulois avoient un langage beaucoup plus court que le Latin, & comme j' ay traicté en quelque endroit du septiesme livre de mes Recherches, je me persuade que nostre ville en langage Gaulois estoit appellée Lut, sur lequel Cesar bastit son Lutetia, & Strabon son Leucotetia. Comme de fait vous verrez nos villes recitées par Jules Cesar en son langage avoir leurs noms beaucoup plus amples, que ceux qu' elles tiennent de nostre ancienneté dedans ce Royaume. J' adjouste, & à cecy il n' y a point ce me semble de response, que c' eust esté chose ridicule & inepte, que les Gaulois habitans la Celtique eussent mandié Lutetiam à Luto, parole Latine, eux dy-je qui n' avoient aucune habitude, ou communication avecques les Romains.

Parquoy de vous dire dont les mots de Lut, & Parisy prindrent leurs sources, ce sont antiquailles, en la recherche desquelles il y avroit plus d' inepte curiosité, que de verité. Et comme ainsi soit que Julle Cesar, & ceux qui pensoient plus latinement parler, l' apellassent Lutetiam Parisiorum, on quitta avecques le temps le mot de Lutetia, & se contenta-on de là en avant de celuy de Paris, comme celle qui estoit la premiere, & plus signalée du pays de Parisy. Le premier qui me donne enseignement de cecy est Amian Marcellin, au vingtiesme livre de son histoire. Car comme ainsi soit que Julian l' Apostat eust esté creé Empereur dedans la ville de Paris du consentement de Constance Empereur, & que plusieurs troupes eussent esté commandées de venir trouver Constance la part où il estoit, voulant passer par les Gaules, Et cum ambigeretur (dit l' Autheur) qua pergerent via, placuit, notario suggerente Decentio, per Parisios, homines transire, ubi morabatur adhuc Caesar nusquam motus, & ita factum est. Iisdemque adventantibus in suburbanis princeps occurrit, ex more laudans quos cognoscebat. Auquel lieu le mot de fauxbourgs nous enseigne, que dés lors sous celuy de Parissij, il entendoit parler de la ville de Paris auparavant appellée Lut ou Lutetia, & depuis vous trouverez dedans nostre Gregoire estre tantost appellée Parisium, au nombre pluriel, tantost civitas Parisiaca, & par ses survivans d' un mot Parisius qu' ils feirent indeclinable, & en userent par leurs tiltres pour une parole qui s' adaptoit à tout genre, jusques à ce que ceux qui pensent mieux parler de nostre temps que les autres, ont remis en usage le Lutetia Parisiorum de nostre Cesar, ou bien d' un Parisij seul sans y adjouster celuy de Lutetia, voulans parler de nostre Paris.

Et combien que sous l' Empereur Julian je voye un commencement de changement en ce mot de Lutetia, toutesfois il n' estoit perdu tout à fait. Qu' ainsi ne soit, le mesme Marcellin qui residoit avecques Julian son Maistre és Gaules, parlant des fleuves de Seine & Marne au livre quinziesme dit ainsi. Qui confluentes per Lugdunensem, post circunclusum ambitu insulari Parisiorum castellum, Lutetiam nomine, consociatim meant. Passage auquel vous voyez estre fait mention de Paris, & de Lutece ensemblement, pour remarquer cette ville. Passage (dy-je) tout tel representé par tous les livres Marcellin qui sont imprimez, & par lequel feu Maistre Pierre de la Ramee (dit Ramus) me voulut un jour entre autres monstrer qu' anciennement la ville de Paris ne devoit estre située où elle est, ains au dessus de Charenton, où la riviere de Marne confluant en celle de Seine perd son nom, & à la verité si le passage estoit veritable, il y avroit grande apparence d' y adjouster foy. Toutesfois apres l' avoir leu, & meurement examiné, je luy dy qu' il valoit beaucoup mieux remuer le passage que nostre ville, & au lieu d' un ablatif absolu, y mettre un accusatif en cette façon. Qui confluentes per Lugdunensem, post circumclusum ambitum insularem, Parisiorum castellum, Lutetiam nomine, consociatim meant. Chose dont ce docte Personnage me passa condemnation. Particularité qui merite d' estre remarquée pour corriger les trois lignes qui courent par tous les livres de Marcelin imprimez, lesquelles demeurans il faudroit changer d' un long entrejet la situation de nostre Paris suivant la premiere opinion de Ramus.

Or comme les villes reçoivent leurs mutations par lesquelles elles se font ores grandes, ores petites par divers succez; ainsi advint il le semblable à cette ville. Car il ne faut point faire de doubte que des le temps de Cesar elle ne fut de quelque grand merite entre les villes des Gaules. Veu que Jules Cesar pour gratifier les Gaulois, voulant faire une assemblee generale des villes Gauloises qui luy estoient assubjetties, (assemblee dy-je qui luy estoit fort agreable) il choisit par expres la ville de Paris.

L' un des plus anciens exploits que je trouve des Parisiens est quand Jules Cesar faisant la guerre en Auvergne contre le Capitaine Vercingetorich, Labienus Lieutenant general de Cesar vint mettre le siege devant Paris, qui ne contenoit lors plus grand pourprix que d' une Isle, qui est ce que nous avons depuis nommé la cité, & s' achemina accompagné de quatre legions, & adoncques les Parisiens s' estans mis sous la protection d' un vieux Gentil-homme de Rouen, nommé Carmilogene il se campa avecques les nostres dedans nos Marets, & sçeut si bien jouër son personnage, que Labiene fut contraint lever le siege, & apres s' estre rafraichy au Melunois, ayant rebroussé chemin, pour se heurter de rechef contre Paris, les Parisiens se voyans trop foibles pour faire teste à ce grand guerrier, bruslerent de fonds en comble leur ville, pour luy oster toute esperance de la conquester. Qui est un trait de grande magnanimité, & ayans ainsi perdans, gaigné beaucoup ne laisserent de là en avant de reprendre leurs anciennes forces, comme de fait il faut bien qu' elle eust esté du depuis totalement restablie, veu que Julian l' Apostat depuis Empereur qui des pieça avoit les armes en main, pour le soustenement de l' Empire contre la nation Germanique, se voulant rafraischir, choisit nommement la ville de Paris en laquelle non seulement il hebergea six mois entiers, comme nous aprenons de son Misopogon, mais encores pendant son sejour, y bastit un Palais, appellé lors les Termes de Julian, & depuis par succession de temps l' Hostel de Clugny, & voulut que certains aqueducs par son authorité bastis s' y vinssent rendre, qui feurent appellez Arcs de Julian, que nous avons depuis appellez Arveil d' un mot corrumpu, & fait par longue suite des ans, un village. Particularitez qui nous enseignent, que des lors Paris estoit de quelque marque, entre les villes de la Gaule. Ny pour cela n' avoit attaint au grand periode de grandeur, quand je voy que Marcelin parlant d' elle ne la daigne appeller du nom de ville, ains Parisiorum Castellum: Et neantmoins pour contrebalance, apres le decés de Julian, Valentinian premier luy ayant succedé, & se voulant pour quelque temps habituer és Gaules choisit cette ville pour siege de son Empire és Gaules, en laquelle neantmoins voy-je encores un autre grand obstacle. Car nostre Poëte Ausone Bourdelois qui fut depuis precepteur de l' Empereur Theodose parlant diversement de plusieurs villes de marque fait mention expresse de cinq, Triers, Arles, Thoulouse, Narbonne, Bourdeaux, qu' il honore chacun en son particulier, d' un bel eloge, mais quant à celle de Paris celuy est un chifre. Qui me fait dire qu' ayant esté obmise par un Gentil-homme né és Gaules, cette ville n' avoit encores atteint au degré du superiorité dont elle s' est depuis prevaluë.

Ny pour cela ne faut estimer que petit à petit elle ne s' agrandist grandement comme celle qui estoit accommodée naturellement des materiaux à ce necessaires. Car je puis dire, comme chose vraye, qu' il n' y a ville peut-estre en l' Europe, accompagnée de tant de commoditez, comme cette-cy. En toute ville qu' on veut rendre grande, il y est requis premierement facilité de bastir, & en aprés commodité de trafic. En tant que touche je premier point, Paris est environné de toutes parts de perrieres souterraines, que le peuple appelle par corruption, carrieres, desquelles on tire les pierres, tant de moilon, que de pierres de taille, & outre a ses plastrieres voisines d' elle dont se fait le plastre, une forme de ciment à nous propre. Perrieres (dis-je) & plastrieres, lesquelles sont inexpuissables, comme celles qui en s' espuisant renaissent, & par consequent peut estre ville eternelle, sous meilleur titre que celle de Rome, qui fut ainsi appellee, sur son declin, par quelques autheurs. Davantage cette nostre ville est abreuvee de cette grande riviere de Seine, qui perd son nom dedans l' Ocean de la ville de Rouen. Riviere dedans laquelle aboutissent deux grandes rivieres, celle d' Yonne vers Montereau, vers Charenton, & au dessous la riviere Delle, dedans laquelle la riviere d' Ausne perd son nom. Toutes quatre portans grands basteaux, en outre chacun d' elles diversement abreuvee de plusieurs autres eaux qui pour n' estre grands fleuves, ne sont flotez de grands basteaux, mais aussi ne sont si petits qu' ils portent le nom de simples ruisseaux desquels nous tirons diverses commoditez ainsi que pareillement de la riviere de Montargis, & de celle d' Orleans, lesquelles perdent leurs noms dedans la Seine, l' une vers la ville de Moret, l' autre vers celle de Corbeil, & par ainsi par une facilité admirable, toutes sortes de marchandises peuvent estre aportéss chez nous, à peu de cousts, de la Bourgongne, Champagne, Brie, Lyonnois, Orleans, Beauce, Picardie, Normandie, & autres pays adjacents & circonvoisins. Qui feurent les moyens par lesquels elle parvint à telle que nostre grand Roy Clovis s' estant fait Maistre, & possesseur d' une bonne partie des Gaules, choisit pour siege de luy & sa posterité la ville de Paris. Ainsi l' aprenons nous de Gregoire de Tours au premier livre de son histoire, qu' apres que Clovis eust receu l' honneur du Patriciat á luy envoyé par l' Empereur Anastaise, & fait les ceremonies en la ville de Tours de l' honneur par luy receu. Egressus Clodoveus à Turonis, Parisios venit, ibique Cathedram Regni constituit. Ainsi la ville s' agradissant, à veuë d' œil, tant par le moyen des commoditez par moy cy dessus deduites, que choix fait par nostre Clovis, elle feut trois fois assiegee par les Normands, grands guerriers: desirans s' impatronizer de l' Estat & autant de fois rebutez. En quoy je puis dire qu' elle ne fust jamais vaincuë que par soy mesme. Privilege de grande & capitale ville à elle seule particulier. Car la ville mesme de Rome ne se peut jamais garentir de trois diverses prises faites par les Gots, & une des Heruliens sous leur Roy & Capitaine Odoacre. Et croissant en cette façon, elle obtint divers Privileges de nos Roys dont les uns luy feurent octroyez par titres expres, & les autres se passerent par forme de coustume d' une longue ancienneté: vray que se maintenans en telle façon envers tous, & contre tous, je desire de fois à autre je ne sçay quoy de modestie envers nos Roys leurs vrais & legitimes Seigneurs. Chose qui a depuis produit de grands desordres, & confusions par la France. Histoire que je n' ay entrepris maintenant de vous particulariser, ains vous remettray seulement devant les yeux nos derniers troubles de l' an mil cinq cens octante neuf qui durerent cinq ans entiers, esquels Paris fut comme ressort de nos mal-heurs contre l' authorité de nos Roys Henry, trois, & quatriesme, à la suite desquels m' estant mis avecques plusieurs personnages d' honneur, me voyant en fin à mon retour reintegré dedans ma maison, je salüay nostre Paris de cest Epigramme.

Post varios casus belli civilis, & ignes,

Qui migrare mea me voluere domo: 

Tandem ad te redeo, mea chara Lutetia, quid si

Charam animi volui dicere laetitiam?

Tu mihi nunc portus, placidae requiesque senectae, 

Dum modo sis patriae Regia cura tuae.

A la mienne volonté que ce que j' ay cy dessus deduit serve à nostre peuple de Paris, pour ne tomber en cest accessoire soubs l' opinion de sa grandeur; comme aussi souhaite-je que les Princes & Grands Seigneurs qui sont proches de nos Roys aprennent cette leçon de n' affliger cette grande ville, qui est l' un des principaux membres du soustenement de leur Estat. Il n' est pas que la riviere de Seine à laquelle la ville doit une partie de sa manutention ne la recognoisse aucunement dedans sa vegetative. D' autant que cette riviere coule de sa source d' un droit fil sans aucun destourbier dedans Paris, & apres y avoir passé commence de se contourner en divers replis qui rallentissent aucunement leur premier cours: Et de fait la ville de sainct Denys, qui est par terre proche de Paris de deux petites lieuës, par eauës est esloignee de dix. Comme si les eauës eussent regret de quitter cette grande ville. Leçon qui enseigne aux grands aucunement de se contenir en eux, & favorizer cette ville. Belle chose dy-je, & heureuse pour le repos de tout le peuple, que le Roy & sa ville Metropolitaine, ayent une correspondance mutuelle l' un à l' autre, & que la ville estime qu' elle doit à son Roy perpetuelle obeyssance, & le Roy à elle en contreschange bon traitement.

Les benedictions que je vous ay dites estre en elle, l' ont avecques le temps honoree de trois Cours Souveraines, le Parlement, Chambre des Cours des Aydes, & de trois maisons Royales. Le Parlement, le Louvre, & l' Hostel de sainct Paul, Parlement auquel nostre Prince entrant represente vrayement son Roy, Louvre son Gentil homme, sainct Paul son Citoyen de Paris, derniere maison abatuë pour le desastre advenu en la ruë sainct Antoine, à nostre Roy Henry deuxiesme. Et au bout de ces trois considerations cy dessus mentionées le Roy est tousjours nostre Roy. La debonnaireté est en luy, la soubmission doit estre en nous. Mais ce qui me semble devoir estre icy grandement remarqué, est que Paris anciennement consistant en ce que nous appellions la cité, s' est par le moyen de ses commoditez accreu par les flancs de deux autres villes, l' une par nous appellée l' Université, l' autre la ville. Ces trois villes abondantes en toutes sortes de marchandises, & clauses d' un mesme contour de murailles. De maniere que sur la rencontre du mot Orbis, qui a double signification, du monde, & de Contour, j' ay fait en faveur de nostre ville ce distique dont je vous veux faire present.

Omnia quae triplex urbs, uno continet orbe

Illi non urbis nomen, at orbis erit. 

Qui n' est pas une petite singularité en elle non commune à quelque autre ville que ce soit. Mais ce qui est encores plus admirable, c' est que d' ancienneté il y avoit deux grands bourgs non grandemens (grandement) esloignez d' icelle lesquels estoient clos de leurs murs, desquels nous voyons encores quelques remarques à sainct Marcel, & estoient par les anciens titres, & enseignement appellez villes de S. Marcel, & S. Germain des Prez. Ainsi sont ils appellez par lettres patentes du Roy Philippe le Bel IV. de ce nom du mois de Mars 1297. Notum facimus quod in curta (curia) nostra, conquerentibus communitatibus habitantibus Villarum sancti Marcelli & sancti Germani de pratis prope Parisius. Nos ancestres tournerent ce Latin de prope Parisius. En ces mots les Paris, qui nous est encores frequent & familier. De maniere que l' une, & l' autre s' estans par succession de temps tournées en nos fauxbourgs pour atoucher nos murailles, mais estre toutesfois hors de la ville, nous pouvons presque dire qu' elle contient aujourd'huy cinq villes. Adjoustez les fauxbourgs sainct Jacques, sainct Victor, sainct Honoré, vous pourrez dire qu' il y en a six. Une chose vous puis-je dire comme vraye qu' il n' y a ville en France si grande ne d' une si longue estenduë, comme nos faux-bourgs, je n' en excepteray ny Thoulouze, ny Rouen. Mais ce livre estant specialement dedié aux Universitez de la France, je commenceray par celle de Paris, faisant de toute ancienneté la troisiesme partie de cette grande ville.

Ville de Paris.


domingo, 26 de febrero de 2023

XLVIII. Litterae Clementis V. ad Jacobum II, Aragoniae Regem super captione Templariorum,

XLVIII.

Litterae Clementis V. ad Jacobum II, Aragoniae Regem super captione Templariorum, eorumque exanime in ipsius ditione instituenda, an. M.CCC.VII. (1307) (Vid. pág. 195).

Ex arch. reg. Barcin.

Clemens Episcopus servus servorum Dei. Carissimo in Christo filio Jacobo, Regi Aragon. illustri salutem et Apostolicam benedictionem. Pastoralis preminentiae solio disponente illo qui cuncta disponit licet immeriti praesidentes, hoc praecipue ferventer appetimus, hoc votis ardentibus affectamus, ut excusso a Nobis negligentiae sompno circa gregis Dominici custodiam submovendo noxia et agendo profutura animas Deo lucrifacere, sua Nobis cohoperante gratia, valeamus. Sane dudum circa promotionis nostrae principium ad apicem Apostolicae dignitatis ad nostrum quadam levi suggestione pervenit auditum quod olim de flatu Sathanae in Templariorum ordine sparso pestiferi generis semine subcrevit ex illo messis odibilis fructus pestiferos ex sui natura producens, videlicet quod Templarii sub religionis pallio militantes exterius in apostasiae perfidia intus vixerunt hactenus in detestabili heretica pravitate. Coeterum nunc attendentes quod ordo ipsorum longis retro temporibus multae refulsit nobilitatis gratia et decoris, ac magna fidelium devotio diu viguit apud eos, quodque tunc nullam audiveramus super praemissis suspitionem vel infamiam contra ipsos, et nichilominus quod a suae religionis exordio portaverunt publice signum crucis, corpora exponentes et bona contra inimicos fidei pro acquisitione, retentione ac defensione Terrae Sanctae, Domini et Salvatoris nostri Jesu Christi praetioso Sanguine consecratae, suggestioni praedictae noluimus aures credulas exhibere. Verum postea auribus carissimi in Christo filii nostri Ph. Regis Franciae illustris insonuit quod singuli fratres dicti ordinis in sui professione cum ordinem ipsum ingrediuntur, expressis verbis abnegant Dominum Jesum Christum, necnon idolum adorant in suis capitulis, et alia nefanda comittunt, quae ob ruborem exprimendi sublicemus ad praesens. Propter quod idem Rex ad requisitionem Inquisitoris haereticae pravitatis in regno suo generaliter a Sede Apostolica deputati de Praelatorum, Baronum ac aliorum sapientum deliberatione sollempni Magistrum maiorem et alias singulares personas dicti ordinis, quae tunc erant in regno suo una die cum magna excogitata diligentia capi fecit, Ecclesiae judicio praesentandas, et eorum bona mobilia et immobilia salvae custodiae assignari pro Terra Sancta, si dictus ordo dampnetur: alioquin pro ipso ordine fideliter conservanda. Deinde praefatus Magister dicti ordinis spontanee confessus est palam praesentibus maioribus personis ecclesiasticis Parisius magistris in theologia et aliis corruptionem erroris abnegationis Christi in fratrum professionibus contra primam institutionem ordinis praefati instigante Sathana introductam. Quamplurimi etiam fratres dicti ordinis ex diversis partibus dicti regni Franciae dicta scelera sunt confessi, veram et non simulatam agentes poenitentiam de commissis, prout haec dictus Rex Nobis per suas litteras intimavit, et ad Nos etiam pervenerunt fama publica defferente. Nos quoque fratrem unum militem dicti ordinis magnae generositatis et auctoritatis virum super pravitate jam dicta personaliter examinavimus, qui dictum facinus abnegationis Jesu Christi in ingressu dicti ordinis a se comissum sponte confessus fuit plenarie coram Nobis, et adjecit se vidisse quod quidam nobilis in presentia ducentorum fratrum vel plurium dicti ordinis, inter quos erant centum milites vel circa, ultra mare videlicet in regno Cipri per praefatum Magistrum dicti ordinis in Capitulo suo in fratrem Templi receptus fuit, et ibi in dictorum Magistri et fratrum praesentia idem nobilis ad mandatum ipsus Magistri dictum facinus in sua receptione comisit. Ex quibus si in agro plantationis dicti ordinis, qui ager putabatur esse virtutum et grandis sublimitatis speculo praelucebat diabolica quod absit, sint semina seminata, gravi nostra viscera comotione turbantur. Sed si praemissa veritate nitantur ea comperta, cessabit turbatio et secundum Deum jocunditas orietur. Unde ad investigandum veritatem huiusmodi sine mora proponimus intendere, et quantum Deus dederit efficaciter vigilare. Ea propter quia sicut insinuatione multorum accepimus super praetactis criminibus contra Templarios ipsos fama, seu verius infamia quasi continue suscipit incrementum, et ob hoc urget Nos conscientia, ut in hiis officii nostri debitum exequamur, magnitudinem regiam requirimus, rogamus et hortamur attente, quatinus quam citius post receptionem praesentium comode poteris, praedictis omnibus intenta meditatione pensatis, sic prudenter, sic caute, sic secrete de sapientum secretariorum tuorum consilio studeas ordinare, quod omnes et singulos Templarios regni et dominii tuorum et alios qui reperientur in eis, et eorum bona mobilia et immobilia per bonas personas omni maxime quoad bona ipsa suspitione carentes, meliori modo quo fieri poterit capi facias uno die: personas eorum faciens donec tuae magnificentiae scribamus aliud nostro et Sedis Apostolicae nomine in locis tutis sub fida custodia detineri: bona vero ipsorum mobilia et immobilia aliquibus bonis personis de quibus non sit verissimile quod in hiis vel similibus velint fraudem aliquam adhibere, facias comendari, nostro nomine fideliter conservanda, quousque per Nos aliud fuerit ordinatum. Quae quidem personae de dictis bonis omnibus et singulis teneantur in presentia fratrum quarumlibet domorum dicti ordinis et aliarum plurium bonarum personarum, et maxime dictis domibus vicinarum inventaria facere, et cum opus fuerit plenam de ipsis reddere rationem, quarum personarum depositariarum propter honorem tuum ut melius negotium sine bonorum direptionis et dissipationis suspitione procedat, nullae sint de tuis officialibus servientibus vel aliis servitoribus quibuscumque: provisurus quod terrae ac vineae Templariorum ipsorum eorum expensis more solito excolantur. Ut bona ipsa dictis Templariis, si reperiantur innocentes, alioquin pro Terra Sancta integre conserventur, taliter te super hiis habiturus quod exinde praeter humanae laudis praeconium apud Deum cujus in hac parte negotium agitur, gratiae tibi proveniat incrementum, et nichilominus ex hoc nostram et Apostolicae Sedis gratiam plenius merearis. Quicquid autem super praemissis fieri jusseris et quicquid fuerit executioni mandatum, Nobis quam celerius fieri possit, tuis litteris intimare procures. Datum Pictavis X. kalendas decembris, pontificatus nostri anno tertio.