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martes, 5 de marzo de 2024

Lexique roman; Fils

 

Fils, s. m., lat. filius, fils.

S' el filhs fo de bon paire. 

Si non pareis al filh.

Arnaud de Marueil: Rasos es. 

Si le fils fut de bon père. 

S'il ne paraît pas au fils. 

Fig. Filhs de ira e filhs de mort. V. et Vert., fol. 39. 

Fils de colère et fils de mort. 

Ans crei que fo fils o fraire de ven, 

Tan cambia leu son cor e son talen.

Lanfranc Cigala: Estiers mon. 

Mais je crois qu'il fut fils ou frère de vent, tant il change facilement son coeur et sa volonté. 

Loc. prov. Lo filhs ma maire.

(chap. Lo fill de ma mare.)

Roman de Gerard de Rossillon, fol. 5. 

Le fils de ma mère. 

CAT. Fill. ANC. ESP. Fijo. ESP. MOD. Hijo. PORT. Filho. IT. Figlio. (chap. Fill, fills, filla, filles.)

2. Filhos, s. m., petit d'un animal.

Cassador l'a rapatz sos filhos.

(chap. Lo cassadó li ha robat (rapiñatfurtat) sons fillets, les seues críes.)

Discipo lors uous, et aucizo lors filhos.

Eluc. de las propr., fol. 260 et 256.

Le chasseur lui a ravi ses petits.

Dispersent leurs oeufs, et tuent leurs petits.

3. Filhet, s. m., dim., cher fils, cher enfant.

Jhesus va lur dir: “Filhetz, can greus causa es intrar el regne de Dieu!”

Trad. du N.-Test., S. Marc, c. 10. 

Jésus va leur dire: “Chers enfants, combien difficile chose c'est d'entrer au royaume de Dieu!” 

CAT. Fillet. ESP. Hijito. PORT. Filhinho. IT. Figlioletto. (chap. Fillet, fillets, filleta, filletes.)

4. Petitfilh, s. m., petit-fils.

Comandet son petitfilh Dagobert a Grimoal. 

Cat. dels apost. de Roma, fol. 86. 

Confia son petit-fils Dagobert à Grimoald.

5. Fillat, s. m., fillâtre, beau-fils.

Manuel Riu Fillat, grillat, Benabarre

Li fillat e ill oissor.

Torcafols: Comunal veill.

Les fillâtres et les épouses. (N. E. oissor : lat. uxore.)

6. Filhastre, Fillastre, s. m., fillâtre, beau-fils.

El pairastre contra son filhastre.

Trad. du Code de Justinien, fol. 28. 

Le parâtre contre son fillâtre.

Fill e fillastres e nebotz

Un troubadour anonyme, Coblas esparsas. 

Fils et fillâtres et neveux. 

Tiberi, filhastre e genre d'Octovia.

Cat. dels apost. de Roma, fol. 5. 

Tibère, fillâtre et gendre d'Octave.

CAT. Fillastre. ESP. Hijastro. IT. Figliastro. (chap. Fillastre, fillastres.)

7. Filha, Filla, s. f., lat. filia, fille.

Oi! maire, filla de Dieu.

(chap. Oh! Mare, filla de Deu.)

Lanfranc Cigala: Oi! maire. 

Oh! mère, fille de Dieu.

Fig. Las filhas de Dieu son totas las vertutz. 

Horguelh es la ainada filha del diable. V. et Vert., fol. 7.

Les filles de Dieu sont toutes les vertus. 

Orgueil est la fille aînée du diable.

CAT. Filla. ANC. ESP. Fija. ESP. MOD. Hija. PORT. Filha. IT. Figlia. (chap. Filla, filles.)

8. Filhol, s. m., filleul.

Anc pairis contra fillol 

Non fetz tal failla.

(chap. May (abans) padrí contra fillol va fé tal falta.)

Giraud de Borneil: No m platz. 

Jamais parrain envers filleul ne fit telle faute. 

Fo aucitz per son filhol.

(chap. Va sé assessinat, matat, per son fillol.)

Cat. dels apost. de Roma, fol. 90.

Fut tué par son filleul.

Fig. Quar es de pretz emperaires 

E de valor caps e paires, 

E fins jois es sos filhols.

Raimond de la Tour: Ar es dretz. 

Car il est empereur de mérite et chef et père de valeur, et pur contentement est son filleul. 

CAT. Fillol. IT. Figlioccio. (ESP. Ahijado; chap. fillol, fillols.)

9. Filhola, Fillola, s. f., filleule.

O ab filhol o ab filhola. V. et Vert., fol. 19.

(chap. O en fillol o en fillola.)

Ou avec filleul ou avec filleule.

Una filhola que avia.

V. de S. Énimie, fol. 25. 

Une filleule qu'elle avait.

Confessi e manifesti... a mas fillolas que non ai ensenhat Pater noster.

Cartulaire de Montpellier, fol. 174.

Je confesse et déclare... que je n'ai pas enseigné à mes filleules le Pater noster.

ANC. FR. L'a levée et bautisée et faite sa fillole.

Fables et cont. anc., t. I, p. 381.

CAT. Fillola. (chap. Fillola, filloles; ESP. Ahijada.)

10. Filholeta, s. f., dim., petite filleule. (chap. Filloleta, filloletes.)

Bels payre Masimin, 

Auias ta filholeta, si te plas, sopligant. 

V. de S. Magdelaine.

Beau père Maximin, écoute, s'il te plaît, ta petite filleule suppliante.

11. Filial, adj., lat. filialis, filial. 

Dileccio... filial.

Adopcio filial.

(chap. Amor filial; adopsió filial.)

Eluc. de las propr., fol. 1. 

Amour... filial. 

Adoption filiale.

CAT. ESP. PORT. Filial. IT. Filiale. (chap. Filial, filials.)

12. Afilhamen, s. m., affiliation.

Aquest afilhamen prendem nos el baptisme.

V. et Vert., fol. 39. 

Nous prenons cette affiliation au baptême. 

ANC. CAT. Afillament. ANC. ESP. Afijamento. ESP. MOD. Ahijamiento. (chap. Afillamén, afillamens; adopsió, adopsions; es mol interessán lo de Jaime I d'Aragó y Sancho lo fort de Navarra.)

13. Afilholamen, s. m., afilleulement, affiliation par le baptême. 

Em nos totz filhs de Dieu per adoptio, so es per afilholamen.

V. et Vert., fol. 57. 

Nous sommes tous fils de Dieu par adoption, c'est-à-dire par afilleulement.

14. Afilhar, v., affilier, adopter.

Cant us rix homs non ha effans, ell pot afilhar un filh d' un paure home. Fig. Nos ha totz afilhatz ab luy. V. et Vert., fol. 39.

Quand un homme riche n'a pas d'enfants, il peut adopter le fils d'un homme pauvre.

Il nous a tous affiliés à lui.

Part. pas. Non es filhs naturals, mays afilhatz. 

V. et Vert., fol. 39. 

N'est pas fils naturel, mais adopté.

CAT. Afillar. ANC. ESP. Afijar. ESP. MOD. Ahijar. (chap. Afillá, adoptá: afillo, afilles, afille, afillem o afillam, afilléu o afilláu, afillen; afillat, afillats, afillada, afillades.)

lunes, 7 de agosto de 2023

8. 50. Beau pere, & autres mots concernans tant la Parenté, qu' Affinité,

Beau pere, & autres mots concernans tant la Parenté, qu' Affinité, ensemble de quelques autres mots, dont l' usage ne seroit peut estre hors propos.

CHAPITRE L.

Ceux qui ont espousé nos enfans, nous appellent leurs Beaux peres. Nous appellons encores les Religieux Beaux peres.

Mes beaux peres Religieux

Vous disnez pour un grand mercy.

O gens heureux! Ô demy Dieux!

Pleust à Dieu que je fusse ainsi.

Disoit Victor de Brodeau en ce huictain qui fut tant solemnizé sous le regne de François I. Mais dont est procedé que nous honorons d' un mesme mot, & ceux qui font profession du Celibat, & les autres qui ont enfans? Davantage que nous appellons seulement Peres ceux qui ont des enfans non mariez, & Beaux peres ceux qui ont des enfans mariez? Quant à moy je ne doute point qu' il ne faille appeller les uns & les autres Beats peres, au lieu de Beaux peres, les Religieux parce qu' ils semblent avoir espousé une vie saincte: Et les Peres, d' autant qu' en marians leurs enfans, ils semblent se moyenner une vie immortelle en ce mortel estre par une subrogation de l' un à l' autre. Si ma divination est bonne, ou mauvaise, je m' en rapporté à ce qui en est. Bien sçay-je que Rabelais en son troisiesme livre de Pantagruel appelle Beats peres les Moines que nous appellons Beaux peres: Toutesfois comme un erreur en ame ne fort aisément un autre, aussi avec le temps le peuple estimant qu' il fallut dire Beau pere, & non Beat pere, appella les meres Belles meres, & les gendres & brus, Beaux fils & Belles filles. Or puis que ce mot de Beau pere s' est presenté en ce lieu, il m' est tombé en memoire que nos ancestres par une honneste licence furent trop plus copieux és paroles de consanguinité, & affinité que nous autres, qui par une superstitieuse ignorance avons en cet endroit appauvri nostre vulgaire: Car ils userent du mot de Parastre, comme de Marastre, pour descouvrir celuy que nostre mere avoit espousé en secondes nopces, & semblablement de fillastre pour nommer le fils de nostre mary ou femme qui estoit issu d' autre mariage, ils appellerent Serourge celuy qui avoit espousé nostre Soeur, qui venoit de Sereur. Car ainsi appelloient-ils une Soeur de la diction Latine Soror, & depuis par abbreviation Soeur. Aussi fut à nos anciens fort familier & frequent, pour la proximité de parentage le mot de Nepueu, non pour le regard de l' oncle, ains de l' ayeul, c' est à dire pour ce que nous disons par un contour de langage Petit fils. De toutes lesquelles paroles vous verrez fort frequente mention dedans les grandes Croniques de France dediees au Roy Charles huictiesme. Mots toutesfois que nous ne mettons gueres pour le jourd'huy en usage, horsmis que le mot de Nepueu a commencé de reprendre petit à petit ses anciennes racines en nous par la liberté des Poëtes de nostre temps: Et à la mienne volonté qu' il se perpetuë en cette signification, a fin que tout ainsi que le Latin, nous puissions assortir nostre langue d' une enumeration graduelle des parens en ligne directe, de laquelle nous sommes mancques pour le jourd'huy: Car apres que vous avez nommé ayeul, pere, fils, & petit fils, vous demeurez court, & si vous aviez restably le mot de Nepueu en sa primitive, & plus vieille signification, il vous seroit loisible de dire pour les ascendans, pere, ayeul, bisayeul, & peut estre trisayeul, & pour les descendans, fils, nepueu, & arriere nepueu, ou tel autre mot dont l' oreille plus delicate se pourroit adviser. Et sçay bon gré à Denis Sauvage, Seigneur du Parc, lequel en sa traduction des Histoires de Paule Jove livre trente-septiesme, appelle Mahommet bisayeul, Amurath trisayeul de Solyman Empereur de Constantinople. Et devant luy celuy qui soubs le nom de Feal serviteur, fit imprimer la vie du Chevalier de Bayard en l' an mil cinq cens vingt sept, n' avoit usé du mot de Trisayeul, ains Terayeul au premier chapitre de son livre. A faute de quoy des Essars (homme qui toutesfois faisoit grande profession de bien escrire entre les courtisans de son temps) fut contrainct de dire au huictiesme livre de son Amadis, parlant de quelque Chevalier, qu' il estoit fils du fils de son fils, par une pauvreté qu' il sentoit estre pour cest égard en nostre langue. Nous voyons dans cette ville de Paris au Cimetiere de sainct Innocent un Epitaphe d' Yoland de Bailly veufve de Maistre Denis Capel, Procureur au Chastelet, portant qu' elle avoit vescu quatre vingt huict ans, & avoit peu voir deux cens quatre vingt huict siens enfans, & trespassa le dixseptiesme Avril mil cinq cens quatorze. Imaginez combien elle eust esté empeschee s' il luy eust convenu appeller d' un vray mot ceux qui estoient distans d' elle en la quatre ou cinquiesme generation & lignee.

Je diray cecy en passant, car peut estre ailleurs ne se presenteroit-il occasion d' en parler si à propos. Je voy nostre langue aujourd'huy mandier des mots du Latin, qui pourroient se trouver en elle mesme, quoy que soit qui n' en approcheroient comme ils en approchent. Nos Praticiens appellent une Procuration ad lites, celle qu' on envoye à Procureur pour occuper en une cause pour nous. Jean Bouteiller en son Somme Rural l' appelle Procuration à litige. Nous disons qu' un homme a esté pris en flagrant delict, quand il a esté surpris sur le fait, il le dit Estre pris en present mesfaict. Moindres d' ans peuvent comparoir par Tuteur, les soubs aagez par Curateur: Nous appellons les premiers Pupilles, & les seconds mineurs. Parastres, Marastres, Fillastres, fort frequens en cest autheur. Nous, suyvans les termes du Latin, divisons les obligations en contracts, & quasi contracts: Les obligations se divisent par contract, ou en obligation, si comme par contract. Dedans la coustume de Meaux & Vitry mainmettre, pour ce que nous disons ordinairement Manu mettre. Parastre, coustume de Meaux, & ancienne de Melun article cent quarante neuf. Nous disons quelquesfois au feur, c' est à dire au prix, & peu de personnes sçavent pourquoy. Mais le mot d' affeurer signifioit acheter. Dedans le vieux Coustumier de Normandie, chapitre vingt, titre des Usuriers. Tel a affeuré son cheval au feur, c' est à dire qu' il a acheté son cheval au prix &c. Nous appellons freres puisnez, ceux qui sont nez apres leurs aisnez. Et par adventure nous pourrions appeller non improprement Puisnez ceux qui sont nez apres le decés de leurs peres, qui furent par les Romains appellez Posthumes, & Mainez ou Mainnez ceux qui secondent ou tiercent en aages leurs aisnez, quasi moins nez. Car pour le regard du mot d' aisné, il est composé de deux, ores que de prime face, il ne le semble pas. Aisné, ains né, c' est devant né: Parce que ce mot de Ains se prend souvent en cette signification de Devant. Nos ancestres userent du mot d' anoutrie pour celuy d' adultere dont nous usons. Nos Coustumes appellent les serfs gens de mortemain, ou main morte par une Metaphore hardie. Particularitez par moy cy dessus touchees, non que je ne recognoisse fort bien que les anciennes paroles viennent d' un mesme fonds, que les modernes: Mais je souhaiterois volontiers s' il y avoit moyen de ce faire, de nous rendre les mots naturels & qu' ils semblassent prendre leur estoc de nous, ores qu' ils fussent transplantez. Toutesfois puis que le peuple s' est faict Juge Souverain des paroles de toute ancienneté, je m' en remettray à son usage, me contentant de sçavoir ce que je pense devoir estre faict.