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viernes, 20 de octubre de 2023

XXI, Be volria de la mellor

XXI.


Be volria de la mellor

De totas far chanso plazen,

Quar d' autra chantar non enten

Mas de la verge de doussor;

Qu' estiers non puesc mielhs mos bons motz despendre

Qu' en la doussa dona de paradis,

On dieus pauset totz los bes e 'ls assis,

Per qu' ieu li prec que 'l plassa mon chant prendre.


Aitan ses plus viu ad honor

Totz hom, quant ama coralmen

Aquesta dona d' onramen,

E met son temps en sa lauzor;

Quar ela 'n pot mout bon guizardon rendre

Que non es joys, plazer, solatz ni ris

Que non agues totz hom que la servis

E qu' en s' amor totz temps volgues entendre.


S' om pogues partir de follor

E de malvais entendemen

Son cor, e servis leyalmen

La mayre de nostre senhor,

E no volgues dieus tan soven offendre

Ni ves lo mon tan fort estar aclis,

Ja fals' amor non l' agr' aissi conquis

Que 'l fezes tan sos avols dons atendre.


Nulhs hom no val ni a valor,

Si non lauza la plus valen,

La mayre de dieu doussamen,

Per cui si salvon peccador;

Quar en lieys son totz bos ayps ses contendre,

La mieller es que anc fos ni hom vis;

Tan fon lo pretz dels sieus bes ricx e fis,

Per que dieus volc en lieys per nos dessendre!


Mout hi fes gran a nos amor

Dieus, quan venc en lieys humilmen

Per delir nostre fallimen,

E per portar nostra dolor,

E s' en laysset als sieus trahir e vendre,

Et ab sa mort la nostra mort aucis:

Mortz eravam tug, si dieus no muris,

Per qu' a luy plac son cors en crotz estendre.


Bernard d' Auriac.

viernes, 13 de octubre de 2023

XIX, L' autr' ier fuy en paradis,

XIX.


L' autr' ier fuy en paradis,

Per qu' ieu suy guays e joyos,

Quar tan mi fo amoros

Dieus, a cui tot obezis,

Terra, mars, vals e montanha;

E m dis Morgue, quan venguis,

Ni cum estay Montaudos,

Lai on as maior companha?


Senher, estat ai aclis

En claustra un an o dos,

Per qu' ai perdut los baros;

Sol quar vos am e us servis,

Me fan lor amor estranha.

En Randos, cuy es Paris,

No fo anc fals ni ginhos;

E crey que mos cors elh planha.


Monge, ges ieu no t grazis,

S' estas en claustr' a rescos,

Ni vols guerras ni tensos

Ni pelei' ab tos vezis,

Per que 'l bailia t remanha;

Ans am ieu lo chant e 'l ris;

E 'l segles en es plus pros,

E Montaudos y guazanha.


Senher, ieu tem que falhis,

Si fas coblas ni cansos;

Qu' om pert vostr' amor e vos

Qui, son escien, mentis;

Per que m part de la barguanha:

Pel segle, que no m n' ahis,

M' en torney a las leysos,

E 'n laissey l' anar d' Espanha.


Monge, be mal o fezis,

Quar tost non aniest coitos

Al rey cuy es Salaros,

Que tant era tos amis;

Per que lau que t' o afranha.

Ha! quans bos marcx d' esterlis

Aura perdutz els tieus dos,

Qu' el te levet de la fanha.


Senher, ieu l' agra ben vis,

Si per mal de vos no fos,

Quar anc sofris sas preizos;

Mas la naus dels Sarrazis

No us membra ges cossi s banha;

Quar, si dins Acre s culhis,

Pro i agr' enquer Turcx fellos;

Folhs es qui us sec en mesclanha.


        Le Moine de Montaudon.

viernes, 9 de junio de 2023

3. 13. Que depuis la venuë de Hugues Capet, jusqu' au regne de S. Loys ...

Que depuis la venuë de Hugues Capet, jusqu' au regne de S. Loys les Papes s' authoriserent plus en grandeur sur les Evesques & Ordinaires, qu' ils n' avoient fait auparavant, et dont en proceda la cause. 

CHAPITRE XIII. 

Des le temps de l' Empereur Arnoul, avoit esté fait un Concil en la ville de Tibour l' an 895. portant entre autres articles cestuy: In memoriam beati Petri Apostoli honoremus sanctam Romanam Apostolicam sedem, ut quae nobis sacerdotalis dignitatis mater est, debeat esse magistra Ecclesiastica rationis. Quare servanda est cum mansuetudine humilitas, ut licet vix ferendum, ab illa sancta sede imponatur iugum, feramus & pia devotione toleremus. Ce Concil fut tenu en Allemagne, & ne sçay s' il fut observé selon sa forme & teneur, bien vous diray-je que tout ainsi que nos Evesques de France ne s' y trouverent, aussi n' en sceumes nous l' usage tant que la seconde lignee de nos Roys dura: Vray que sous la troisiesme, ce fut tout autre discours: Car jamais les Papes n' estoient arrivez à telle extremité de grandeur, comme ils se virent l' espace de cent ou six vingts ans, & me semble qu' il y eut deux causes qui les y pousserent. Nos voyages d' outremer, & le provignement de nouveaux Ordres de Religions & Monasteres. Les voyages d' outremer produisirent une infinité de Capitaines & Soldats, qui avec les armes materielles se promirent, sous l' authorité du S. Siege, de replanter la Religion Chrestienne au Levant: & les nouveaux Ordres de Religions, infinis guerriers, qui avecq' les spirituelles firent estat de restablir la discipline de l' Eglise, qui par les calamitez & desbauches des guerres estoient tombees en desolation.

Les voyages d' outremer commencerent sous Philippes Roy de France premier de ce nom, à l' instigation de Pierre l' Hermite, natif d' Amiens, sous l' authorité d' Urbain second, en un Concil tenu dans la ville de Clairmont en Auvergne. Auquel voyage le consentement general de tous les peuples Chrestiens condescendit. Et à la suitte de cestuy y en eust cinq autres, dont je parleray en leur lieu. En ces voyages pour les authoriser d' avantage, on avoit le premier recours au S. Pere de Rome. Puis chargeoit-on la Croix, le Bourdon, & l' Escharpe, comme si ce ne fust pas tant une guerre, qu' on alloit faire, qu' un pelerinage. Et s' estans les pelerins rendus diversement confez, ils s' acheminoient gaiz, & gaillards à ceste entreprise, comme asseurez d' acquerir par ce moyen Paradis. Ce que le Pape mesmes leur promettoit, leur donnant planieres absolutions de leurs pechez, & non sans cause. Car mourans en ces voyages pour la Foy & Religion Chrestienne, ils mouroient comme Martyrs. Or comme ainsi soit que deslors du premier voyage, chacun se voüast au sainct Siege de Rome, & que par son advis, il eust esté entrepris, au milieu de nostre Eglise Gallicane, aussi rapporta-l'on puis apres à luy tous les fruicts qui en provindrent. Dedans ces voyages se formerent quatre Ordres de Religieux portans les armes pour la deffence & protection de nostre Religion Chrestienne, les Chevaliers du sainct Sepulchre, les Chevaliers de S. Jean de Jerusalem, autrement Chevaliers de Rhodes, les Templiers, les Teutoniques, & Allemans, autrement Chevaliers de la Vierge Marie. Tous lesquels voulurent recognoistre pour leur seul Chef & Superieur le Pape.

Tout de ceste mesme façon nostre Eglise estant tombee en grand desordre par l' ignorance de nos Prelats, se planta une nouvelle devotion entre les bons & fideles Chrestiens, de fonder Ordres nouveaux de Religions & Monasteres. Qui fut l' accomplissement de la grandeur du sainct Siege, dessus tous les Ecclesiastics de la France. Car ceux-cy voyans le peu de soing qu' avoient eu les Evesques en la discipline Ecclesiastique sur leurs Dioceses, d' ailleurs que toutes les Abbayes anciennes lesquelles avoient pris source de S. Benoist, & ses disciples, estoient indifferemment donnees aussi bien aux gens Laiz, & seculiers, comme aux Ecclesiastics, pour ne tomber en ce desarroy, se voulurent affranchir des Ordinaires, qui leurs estoient mauvais garends envers les Roys, & avoir recours à la ville de Rome, sous la protection de laquelle ils se mirent, recognoissans le Pape principalement entre tous les autres. Encontr' eschange dequoy les Papes ne furent avaricieux en leur endroict. Car ils exempter les aucuns de la puissance de leurs Evesques, contre les coustumes anciennes de l' Eglise, & affranchirent les autres des dixmes qui estoient deuës naturellement aux Curez par la seule monstre de leurs clochers. Et de ces nouveaux Ordres le nombre n' en est pas trop petit, Clugny, Grandmont, la Chartreuse, Cisteaux, Premonstré, qui tous mesmement prindrent leur source & origine de ceste France. Et depuis se sont grandement espandus par toute l' Europe. Tellement que qui voudra considerer les affaires de nostre France de pres, ce n' est pas sans grande raison que l' on a donné à nos Roys le tiltre de Roys Tres-chrestiens de tout temps immemorial: Parce que chaque famille de nos Roys a dequoy se le vendiquer. La premiere, d' autant que quittant le Paganisme, auquel elle estoit nourrie se voüa non seulement à la foy Chrestienne, mais encores poussee d' un tresbon instinct, ne degenera point en l' erreur Arrienne, ainsi que firent plusieurs peuples qui butinerent l' Empire Romain. La seconde, pour autant qu' elle planta la Papauté en France. Et la troisiesme, pour avoir esté l' un des principaux motifs de ces voyages d' outremer, & que sous elle toutes ces grandes & sainctes Religions furent fondees en ceste France: à la suitte desquelles vindrent aussi les quatre Ordres des Mendians, qui pareillement eurent recours, ainsi que les autres à Rome. Lesquels depuis apporterent une infinité de fruit à la Chrestienté par leurs saintes exhortations. Qui m' a fait mille fois esmerveiller pourquoy Guillaume de sainct Amour, & apres luy Jean de Meun en son Romant de la Roze, les abhorroient, pour avoir voüé une pauvreté, tant en general que particulier. Car la mendicité dont ils font profession n' est une mendicité telle qu' est celle d' un tas de mendians valides & vagabonds, qui pour demourer perpetuellement inutiles à la Republique, vont caïmandans par les maisons. Au contraire ce pauvre peuple vacquant journellement au service de Dieu, & aux presches, se remet à la devotion des gens de bien, de luy faire aumosnes, selon qu' ils pensent le meriter. Et n' y a plus grand moyen pour ruiner la devotion, que la grandeur des biens, & possessions terriennes, que l' on donne à perpetuité aux Eglises. Parce que soudain que nature se trouve gorgee, & à son aise, elle quitte fort aisément ce qui despend de la necessité de sa charge, pour s' adonner à oysiveté, comme l' experience a depuis monstré en la plus part des autres Religions, lesquelles comblees de biens, semblent être demourees en friche, en ce qui dependoit de leur devoir: estant tout le faix tombé sur ces quatre Ordres derniers. Pour laquelle cause, quelques-uns voyans les demeures, ensemble les deportemens de tous ces Moines, dirent, que les Benedictins, qui furent les premiers Religieux prindrent pour leur partage les villes esquelles ils avoient choisi leurs domiciles: Et la pluspart des autres Ordres, les champs, forests, & montagnes: Tellement que s' estans de ceste façon accommodez des choses terriennes, ces derniers, qui portent le nom & tiltre de Mendians, prindrent pour leur lot seulement Le Ciel. Toutesfois soudain que l' on leur ouvrira la porte à la iouyssance des biens & possessions, comme il semble que l' on ait fait par le Concil de Terente, & qu' ils s' en trouveront remplis, il y a grandement à craindre qu' il ne leur en preigne comme aux autres. Si ne faut-il pas denier ce pendant que les premiers, aussi bien que ces derniers, n' ayent apporté tres-grande utilité à nostre Religion Chrestienne. Car ce fut le principal instrument, par lequel nostre Eglise fut reformee, & reduite en un meilleur train, du grand desbaux qui s' estoit trouvé en la France, sous la lignee de Charlemagne. Aussi au lieu que sous la premiere famille de nos Roys, & devant, on parloit des grands Evesques: sous ceste derniere on parla principalement des grands Abbez, & Religieux, qui florirent tant en ceste France, qu' ailleurs. D' uns Bernon, Odon, Odilon, trois premiers Abbez de Clugny, d' un Brunon fondateur de la Chartreuse, d' un S. Bernard de Clairvaux, d' un S. Dominique extirpateur par ses presches, de l' heresie Albigeoise, pour laquelle cause ceux de sa famille furent depuis appellez freres Prescheurs: d' un S. François premier, dont vindrent les freres Mineurs: d' un S. Bonaventure restaurateur de cest ordre: d' un S. François deuxiesme, qui fut Autheur des Hermites, que nous appellames Bons-hommes, parce que lors que ce sainct homme vint en France, à la semonce de Louys unziesme, la commune voix du peuple l' appella pour sa preud' hommie, Bon-homme. Et encores dans Hugues, & Richard Religieux de sainct Victor, d' uns Gratian, Raimond, Durant, Sigebert, Hugues Chartreux, Albert le Grand, & S. Thomas d' Acquin son disciple, tous deux de l' Ordre des freres Prescheurs, & une infinité d' autres que l' on peut recueillir de l' ancienneté, qui par oubliance ne tombent maintenant sous ma plume. Voire que les Evesques quittoient quelquesfois leurs Eveschez pour choisir ceste saincte conversation, comme fit Hugues Evesque de Grenoble coadjuteur de Brunon, & Albert Patriarche de Constantinople, l' un des premiers ordinateurs de la Religion des Carmes. Au contraire de leurs Religions estoient souvent appellez au premieres dignitez de l' Eglise, voire jusques à la Papauté. Car Eugene le tiers avoit pris l' habit de l' Ordre de Clairvaux de S. Bernard, & avons leu plusieurs Dominicains, & Franciscains être montez jusques à ce hault, & premier degré de l' Eglise. Sous la premiere lignee, c' estoit une forme de peine que de tondre, & releguer en une Religion un enfant d' ancienne maison. Sous ceste derniere, ce fut honneur. Et tout ainsi que sous les deux premieres lignees de nos Roys, les Evesques gouvernoient quelquesfois leurs maistres, aussi sous ceste derniere veit-on Hildebrand Moine de Clugny dans Rome, en ceste France Sugger Abbé de S. Denis, manier toutes les affaires, celuy-là de la Papauté, cestuy de nostre Royaume, & plusieurs autres de mesme qualité, pour les grands advantages qu' ils avoient aux lettres & sciences, soit en la Theologie, soit pour les anciens Decrets, & constitutions de l' Eglise, & pour les Histoires qui semblerent s' estre confinees dans leurs Cloüestres. Et mesmes sembloient thesauriser en livres dans leurs Monasteres, desquels jaçoit que l' ancienneté des ans, & le malheur de nostre temps nous en ait fait esgarer plusieurs, si recueille-l'on de leurs Biblioteques encores plusieurs beaux brins, dont l' on peut embellir le public.

Tous ces Abbez & Religieux ayans reduit leurs Republiques devotes sous l' arbitrage du sainct Siege, & les Evesques estans à demy reduits dés la seconde lignee de nos Roys, les Papes attaignirent lors au comble de grandeur sur tous les Benefices de la France, dont ils furent estimez les Generaux & Universels protecteurs, & non seulement sur les Benefices, mais aussi sur tout ce qui sembloit appartenir à la police Ecclesiastique. Et de la mesme façon que les Religieux, le semblable fut pratiqué par les Chanoines des Eglises Cathedrales. On avoit quelques siecles auparavant erigé en Colleges les Clercs, qui assistoient aux Evesques en leurs Eglises, que l' on appella Chanoines: ceux-cy pareillement se mettans sous l' authorité du sainct Siege, commencerent de se separer de table d' avec leurs Evesques, & leur faire teste. Tellement que les choses se passans en ceste sorte, nous allames chercher dans Rome les Pardons, & Indulgences, la confirmation de tous nouveaux Ordres de Religion: à nul qu' au Pape ne fut permis de canoniser la memoire des ames beatifiees, à luy seul appartint la planiere ouverture des Concils Generaux, & plusieurs autres choses de mesme suject, que nous ne pouvons ny ne devons luy envier pour une infinité de raisons que je laisse aux Theologiens, m' estant icy proposé seulement d' escrire l' Histoire de la Papauté, & comme elle a pris divers plis. 

jueves, 17 de marzo de 2022

Cordial del anima (fragmén)

Cordial delanima

Nemini parco
Que vinit in orbe

Nemini parco Que vinit in orbe


Nemini parco Que vinit in orbe 2

¶ Comença lo libre de les quatre vltimes y mes darreres coses: 
que les creatures apres del viure esperen, ço es la mort corporal, les penes infernals, lo juhi final: y la celestial gloria de paradis. Al qual libre molts lo nomenen Cordial de lanima: es molt profitos y necessari a qualseuol crestia maiorment per als qui sermonen. Es molt fornit y ple de auctoritats: y de exemples de la scriptura sacra: y de versos de poetes.
Hajes recort de tenir en memoria: les vltimes y mes darreres coses que apres de la vida segueixen: si de peccar vols scusar te en lo capitol. vij. del Ecclesiastich. Lom diu sanct Agosti en lo libre de les meditacions sues. Mes deu lome esquiuar la sola sutzietat del peccat: que qualseuol crueldat de doloroses penes. 
E per ço com la coneixença de les vltimes y mes darreres coses: y hauerles en continua memoria: retrahent nos de peccar: ab les virtuts nos ajuste: hins retinga: confermant nos a qualseuol bona obra Mijançant la gracia diuina dellibere hun poquet scriure daquestes vltimes coses damunt dites ço es quals son y quantes: declarant cascuna ab auctoritats: originals: y singulars exemples. E per ço es de notar: que quatre son les coses mes darreres del viure comunament per los sancts doctors comptades segons lo glorios sanct Bernad en hun sermo clarament demostra: dient. Haies en memoria en totes les tues obres: les vltimes coses que apres del viure segueixen, les quals son quatre. La mort. Lo iuhi Lo infern, y la gloria. .....